Wesh les amis !!!
Bien ou bien ?Bon, d'abords, elle déchire ta réponse ...
Après, je vois pas trop pourquoi tu prends le ton énervé ... en fin, je connais cette manière de procédé, j'ai grandis comme ça ... "on s'engueule après on discute" ... "on tape après on parle" ...
(El convidado de piedra @ vendredi 10 avril 2009 à 15:09 a écrit : a écrit :Bon, moi, j'adore, ce sujet là, c'est pourquoi je l'ai donné comme exemple ... autre "anecdote", toujours sur l'industrie spatiale. La NASA en recherche de nutriment léger et nourrissant aurait développé la production de "Quiwicha", une céréale des paysans des Andes. En fin par pleins de biais l'économie locale d'un pays soit disant sous développé est relié au top de la technologie, de l'industrie mondiale.
Bref, je voudrais savoir comment les travailleurs "maoïstes" et surtout les autres voyaient tout ça à cette époque, comment ça en discutait, si ça en discutait ... surtout dans cette période d'effervescence, période où les travailleurs s'ouvrent à la politique, à la culture, aux connaissances, au savoir.
Mais, quelle image tu te fais des habitants de l'AL?
Ce sont des gens comme toi et comme moi et ils subissent les mêmes influences culturelles et ils ont individuellement les mêmes inclinations...
Le 99% fait les mêmes choses et a les mêmes aspirations que 99% des gens de par ici, et de par le reste du monde.
Surement il y avait des gens qui se posaient toute sorte des questions à lesquelles ils donnaient des réponses de toutes sortes.
C'est ça qui m'intéresse, ce que tu as pu écouter des mineurs, des ouvriers, des chômeurs, des étudiants, des profs, des petits bourgeois, des bourgeois ... même si tu étais pas d'accords avec eux ... même s'ils étaient pas forcément dans un parti politique, dans un syndicats.
Pour moi, c'est ça qui fait "l'ambiance" politique, sociale, culturelle dans laquelle t'as milité. C'est tout ça qui nous conditionne localement. Ça relié à l'espace temps mondiale, c'est la classe. C'est "le décor", c'est visuel, c'est comme un film, un documentaire, c'est vivant, plein de contradictions.
Sinon, j'espère que je vais pas faire hérisser tes cheveux, j'ai fais un remixe de ton témoignage que j'ai divisé en 2 :
1)"Le Reste Du Monde et les autres" (j'adore ces connexions mondiales, c'est ce qui aère, oxygène la vie politique)
(El convidado de piedra @ vendredi 10 avril 2009 à 15:09 a écrit :
(Alors) pour savoir ce que les autres pensaient sur l'immortalité des crétacées (ou autre sujet...) de l'une on s'en balançait pas mal, on trouvé cela oisif et on avait d'autres chats à fouetter.
A l'époque pour nous c'était la guerre de Vietnam et la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne et le travail du parti...et les filles quand on avait le temps, presque jamais. En plus, on travaillait pour gagner un peu et acheter des temps en temps quelques feuilles et stencils et livres.
Ce que les "maoïstes" qui ne disposaient de l'argent cubain (le MIR) ni de celui des soviétiques (les PC) "pelaban el ajo" pour militer. Et auraient eu beaucoup de militants sans les incessantes divisions qui nous parcouraient. Parce qu'il fallait voir combien en sont passés par chez nous. Ce que malgré le peu des moyens et on n'était pas si mauvais que cela; on mettait de l'huile de coude un max, démocratiques comme aucun, modestes, bien formés (à l'échelle des autres) et d'une volonté et un moral à toute épreuve.
On était comme tu vois une épouvantable bande des collaborateurs de la bourgeoise... Je donne peut-être une image un peu "light" et dès ma perspective. Il y avait aussi des "cadres" et des autres qui allaient à Santiago (je vivais en province) et avaient des cours théoriques et assistaient à des Conférences et tout le tremblement. Moi, non; trop nul. Mais j'en avais rien à cure, le travail militant de base me satisfaisait largement. Je n'ai jamais eu beaucoup d'ambition, et de celle la, bien moins encore.
De ce qui faisaient les autres, seulement des choses lointaines pour ma part qui n'a jamais été qu'un modeste type assez médiocre même parmi les maoïstes. Mais les racontars étaient toujours sur le travail "politique" (anarcho-syndicaliste je dirais avec le recul) du parti. On respirait "politique" en ce temps là.
Des fois des discussions politiques dans des milieux divers, rares; personne voulait s'affronter à la logique impitoyable des "maoïstes" Le MIR qui paradait de "grand parti" nous snobait sec et le PC nous tapait dessus s'ils pouvaient. Il fallait s'armer (pas idéologiquement j'entends, on croyait l'être sur ce point) quand il fallait s'approcher ouvertement des mines de charbon fief du PC. Mais on en a fait un bon travail (à notre échelle) dans les mines aussi. Entre parenthèse, dans ma région, il n'y avaient pas des paysans, une zone ouvrière typique et grande et on travaillait exclusivement vers la classe ouvrière et les étudiants (moins ceux la que les ouvriers, bien que sans plan ni orientation précise)
Si t'as vu des bourgeois, des patrons, des capitalistes, vas-y ... il y pas de raison pour que tu n'es connu que des Trotskistes petit bourgeois ... il y avait aussi des bourgeois de gauche, de droite, voire d'extrême droite ... les flics, les militaires gradés ... un peu ce qu'on voit dans "Mon amis Machuca", le film.
2)"Toi et les maoïstes de base" :(on rentre dans les détails, quasiment l'intimité)
(El convidado de piedra @ vendredi 10 avril 2009 à 15:09 a écrit :
Les "maoïstes" se posaient des questions, mais surtout des questions politiques... D'ailleurs, étant donné la centralisation poussé et la clandestinité très poussé qu'ils pratiquaient (je n'ai jamais connu qui formait part du CC par exemple) il était très difficile à un militant de base d'une cellule de 5 de savoir quoi que ce soit d'autre que ces tâches et les orientations politiques générales plus quelques commentaires. Les "contacts verticaux" (je ne sais pas si tu sais que est ce que sait, mais c'est très "stalinien") étaient formellement interdits et nous, disciplinés qu'on était on ne les cherchait pas.
C'était la politique des 8 heures du matin à 12 le soir. Ou plutôt la recherche des moyens pour pouvoir la faire vu qu'il n'en avaient pas et nous nous étions "pobres de solemnidad" (sans le sou). Si on voulait sortir un tract (après avoir été avec les ouvriers d'une usine en grève par exemple) on devait aller quémander 5OO feuilles de papier A4, après trouver celui qui nous filerait le stencil et nous prêterai la machine à écrire( on réussissait généralement), une fois tapé le truc il fallait aller voir le "contact" (un ouvrier sympathisant) qui, dans son temps libre utilisait la roneotype pour nous; des fois il poussait la gentillesse jusqu'à faire passer nos "travaux urgents" avant le matériel pédagogique). Une fois fait tout le travail, (tout cela en marchant, il n'y avait pas des sous même pas pour les transport en commun) il fallait aller distribuer les tracts et si restait du temps, aller voir les contacts qu'on avait fait ou se taper les réunions avec les "cadres" qui trouvaient qu'on étudiait pas assez les "documents du parti".
Bref, cela pas tous les jours ni pas aussi intensément, mais assez souvent tout de même. Il y avait d'autres tâches plus celles qu'on prenait par initiative de quelque camarade ou de soi même. On était assez libre vu qu'on n'avait pas de programme et on travaillait selon...(selon quoi?) ce qui se présentait. S'il y avait une grève, eh ben, on s'y pointait et à force de les aider (de n'importe quelle manière, avec des conseils, en les aidant à divulguer leur conflit par ex); sinon, on allait vendre la littérature du parti à l'Université (plus facile et plus des ronds) ou on se tapait un voyage à la sortie d'une usine vendre (ou donner, on n'était pas trop regardant) notre canard qui sortait (tarde, mal y nunca) avec une "périodicité" variable...
Il aurait fallu trouver la bonne ligne politique, mais cela, celui qui est libre de coulpe, qui lance la première pierre.
Qu'est ce t'en penses ?
Bon, ça manque de date, de chronologie(c'est pourquoi, je me suis permis de faire ce remixe) ... je suppose que quand il y a des luttes les activités changent ... quand, il y pas de lutte, on a tendance à discuter, lire, écrire, faire des petites réunions, c'est plus espacé dans le temps et dans l'espace ... alors que quand il y a des luttes, des grandes grèves, c'est différent ... les discussions, c'est pas les mêmes, les réunions, c'est avec les masses et c'est tous les jours, voir plusieurs fois par jour ... et on lit, on écrit généralement, juste que des tracts, de la propagande ... bon, on peu préparer aussi "les thèses d'avril" ...
Sinon, voilà, je me répète, je voudrais savoir ce que les travailleurs que tu rencontrais avaient dans la tête, ce qu'ils disaient, ils n'avaient pas une conscience aussi élevé que la tienne je suppose ... je voudrais savoir ce qui les faisait fuir les "communistes"(sociale démocrate, staliniens, maoïstes, trotskistes, syndicalistes), ce qui les attirait, les subtilités, les nuances ... en fin, c'est tes souvenirs, c'est pas facile ... tu les as peut être écrits ailleurs que sur le forum ... je sais que souvent les militants ont l'habitude de lire, mais aussi d'écrire ... c'était peut être déjà ton cas.
Sinon la critique de ton organisation, elle est pas mal ... mais je trouve tu te rabaisse ... médiocre ... bof ... des militants, ça court pas les rues, ça court pas les usines, les entreprises, c'est donc précieux ... c'est claire que plus il est cultivé, plus il a de contacts au travail, plus il est conséquent, mais même le militant de base à ses débuts, c'est une perle, c'est l'avant garde ... oui, pour moi, t'es une pépite, un diamant ... même si tes conceptions ne sont pas les mêmes que les miennes.
Ton expériences, tes activités, tes yeux, tes oreilles au milieu des travailleurs enrichissent la politique de l'organisation dans laquelle tu es, les dirigeants de cette organisation. La politique est donc faite par les militants de base au sein des travailleurs qui se reflète ensuite chez les dirigeants. En suite les dirigeants analysant l'ensemble des données formulent un comportement politique, une ligne politique, aux militants de l'appliquer suivant la situation. Si tout vient des dirigeants, c'est normal que la politique soit erronée, ils sont déconnectés des militants de base, des travailleurs, de la réalité.
C'est pourquoi j'insiste ... pour savoir ce que tes yeux, tes oreilles ont enregistré à cette époque parmi les travailleuses, travailleurs ... en fin, c'est ça qui est intéressant chez les anciens travailleurs, c'est ça les traditions, après aux jeunes de faire mieux, non ?
Merci, en tout cas, c'est la classe. :boxing:
A+