Wolf : tu évoques des choses justes, mais pour en tirer des conclusions fausses, faute d'une bonne idée des proportions.
Dans ces cas-là, un petit coup d'oeil sur la réalité vaut mieux que cent raisonnements a priori. La montée de l'endettement des Etats impérialistes est un phénomène bien réel... mais principalement à partir de la période des années 1970. La dette publique des Etats-Unis, qui à son apogée dépassait 120% du PIB (en 1946), a régulièrement diminué pour ne représenter plus que 33% de ce PIB en 1975 (elle a ensuite remonté pour se situer aujourd'hui aux alentours de 60% du PIB).
Mais donc dire que la croissance d'après-guerre aurait été une croissance à crédit, c'est une contre-vérité (les chiffres pour les autres pays impérialistes ne sont pas très différents). Et même la lente croissance qu'on connaît depuis trente ans ne peut être que partiellement attribuée à la montée de l'endettement public.
En ce qui concerne les dépenses militaires, là aussi, indépendamment des raisonnements sur leur éventuel rôle économique (question très discutable), il faut constater les faits : la tendance a globalement été à la diminution de ces dépenses dans l'après-guerre.
Aux Etats-Unis, elles représentaient 43% du PIB en 1943 (un record absolu), presque 15% en 1953 (au plus fort de la guerre de Corée), un peu plus de 10% en 1967, maximum de l'effort de guerre au Viet-Nam, 7,5% en 1986 (Guerre des Etoiles) et un peu plus de 4% aujourd'hui.
On est donc très loin d'une production largement tournée vers l'effort guerrier. Et en matière d'effort militaire, les impérialistes ont - malheureusement - beaucoup de marge...