Bert Brecht

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par yannalan » 14 Fév 2006, 08:59

OK comme ça
yannalan
 
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Message par quijote » 14 Fév 2006, 09:30

(Vérié @ mardi 14 février 2006 à 10:00 a écrit : La discussion avait commencé sur Brecht, son alignement peut-etre intéressé sur le stalinisme, puis avait dévié vers le vrai-faux engagement et la lâcheté de la majeure partie du milieu intello-artiste. Puis sur Heym.

Ce qui me choque, c'est que certains copains sont plus sévères avec Heym, toute sa vie engagé à ses risques et périls, qu'avec un écrivain bourgeois comme Gide, qui a mené sa petite vie tranquille et s'est laissé emporter comme une girouette par tous les courants.

Si j 'avais fait référence à Gide , c 'est qu ' à l 'intérieur du monde des écrivains " bourgeois" comme tu dis , il y a parfois des gens qui n 'ont pas leur langue dans la poche .
Ce fut le cas de Gide qui refusa de se laisser emporter par le courant des " amis de l 'Urss" aveugles ou intéréssés .. Il fit part de ses réserves sur l' Urss à une époque où c 'était pas très facile , tu sais bien , comme il avait été villipendé de même par sa critique de la colonisation à propos du Congo . pas facile non plus
. De même remarquons sa franchise par rapport à son homosexualité à une époque où c 'état pas très facile à avouer
Ce que je voulais dire par rapport à lui c'est qu'il a prouvé ainsi que quelques autres de moindre notoriété , qu'on peut aller à contre courant ... c 'était tout .

Se contenter de dire "pouah ! c'était un écrivain bourgeois " " comme une girouette emporté par tous les courants" me paraît un peu court ..

Et peut s 'appliquer à bien des auteurs . Je relis Tolstoi , à l 'heure actuelle , dirais tu qu 'il était peu interessant en tant qu 'écrivain , grand seigneur , adepte de la religion orthodoxe ..et à mépriser en tant que tel...
quijote
 
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Message par artza » 14 Fév 2006, 09:46

Là je ne vois plus très bien de quoi on discute.

Je constate qu'en ce qui concerne nos trois écrivains ils sont tous morts agés et dans leur lit sans être dans la gêne ce qui est pour des hommes de leur génération plutôt un sacré coup de bol!

Il faut bien voir que ce que l'on nomme en France, les idées de gauche, les valeurs de gauche sont largement le fruit des légendes et mystifications staliniennes même chez des gens de gauche violemment anti-communistes.

Il n'est pour s'en rendre compte que de discuter du Front populaire, de la guerre d'Espagne, de la Résistance ou de la Libération!

Le mépris pour Gide écrivain bourgeois est de cette eau. Les staliniens ne lui ont jamais pardonné son "Retour d'URSS" et le fait qu'il ne soit jamais repenti et qu'il n'est plus jamais voulu leur donner un coup de main.
Ah, s'il avait joué les Aragon-Eluard il serait un saint aujourd'hui.

Pour mes goûts j'ai bien plus d'intérêt à lire les bouquins de Heym qu'à me prendre la tête avec "l'acte gratuit" cher à Gide.

Pour le désintéressement de Brecht chacun peut se faire son point de vue.

Par contre pour ce qui est de la réalité de l'URSS sous Staline, de la politique du Parti communiste allemand et de l'Internationale communiste et de leurs méthodes Brecht n'en ignorait pas grand'chose ne serait-ce que par sa fréquentation amicale de Korsch qu'il appelait familèrement "mon professeur en marxisme" et qui n'était pas stalinien mais qui qualifiait l'URSS d'état capitaliste et impérialiste et les "communistes" de "fascistes rouges".

Que Heym bien que critique n'est jamais rompu avec le stalinisme me semble évident. Il y en a bien d'autres!

Mais qu'il mêle Luxemburg et Liebknecht à tout ça c'est malhonnête car le but est clair entourloupé les travailleurs.
artza
 
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Message par pelon » 14 Fév 2006, 10:04

(Vérié @ mardi 14 février 2006 à 09:00 a écrit :

Ce qui me choque, c'est que certains copains sont plus sévères avec Heym, toute sa vie engagé à ses risques et périls, qu'avec un écrivain bourgeois comme Gide, qui a mené sa petite vie tranquille et s'est laissé emporter comme une girouette par tous les courants.
Disons que Trotsky a su reconnaître un intellectuel honnête en Gide à une époque où ceux qui n'étaient pas du côté de l'ordre bourgeois se rangeaient sous la bannière du stalinisme avec des raisons parfois très différentes : de l'arriviste, du profiteur à celui qui pense que critiquer le stalinisme (même s'il est clairvoyant sur ses méfaits) c'est faire le jeu de l'impérialisme. A cette époque Gide n'a pas suivi la facilité mais s'est ouvert à toutes les critiques y compris à celles de ses amis.
Il n'est pas sûr du tout que Trotsky ait maintenu ses éloges de Gide dans ce qu'il est devenu ensuite sans avoir besoin d'entrer ici dans les détails.
Oui, le Gide des années 30 a été un intellectuel auquel on peut tirer son chapeau ... et cela s'arrête là.
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Message par artza » 14 Fév 2006, 10:15

(pelon @ mardi 14 février 2006 à 11:04 a écrit :

Oui, le Gide des années 30 a été un intellectuel auquel on peut tirer son chapeau ... et cela s'arrête là.

=D>
Voilà, je souscris à ça.

Message perso pour Vérié. Je ne parlais pas de toi. Sinon je l'aurais dit.
artza
 
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Message par pelon » 14 Fév 2006, 11:37

C'est tellement beau que j'ai presque envie de fermer le fil. Après on va tous manger ensemble et on s'embrasse sur la bouche. :hinhin:
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