Je comprends ton idée, mais je ne la trouve pas juste.
Moi, je dis qu'il n'y a pas de différence de NATURE entre la domination actuelle et celle que le prolétariat doit mettre en place. Il y a juste une différence d'objectif. Dans un cas, l'objectif est le maintien des classes, dans l'autre leur suppression.
Toi, tu dis qu'il y a une différence de NATURE mais tu argumentes non pas dans le sens nature mais dans le sens objectif :
a écrit :il y a bien entre les deux une différence de nature (il s'agit d'abolir la division de la société en classe et donc toute domination de classe, et meme toute existence de classe) différence de nature qui correspond à ce que les objectifs de la révolution prolétarienne sont radicalement différend de ceux de la révolution bourgeoise (...)
Sauf que, après, ça se complique parce que tu parles des "modalités" en disant :
a écrit :la révolution prolétarienne doit procéder (et procède) selon d'autres modalités. entre autre il y a un rapport aux institutions politiques qui est différent entre dictature bourgeoise (ou démocratie bourgeoise) et dictature du prolétariat, puisque le prolétariat révolutionnaire a pour tache de supprimer toute séparation entre les masses laborieuses et l'exerce de la politique. les organes de la domination politique et sociale du prolétariat révolutionnaire doivent etre plutot des organisations de masse permettant la participation des masses à la direction de la société que des institutions étatiques.
Là, je suis perplexe, parce qu'on développe plutôt le rapport avec les institutions repressives de l'Etat que les institutions politiques dans les textes.
Et il me semble que ce n'est pas le "rapport aux institutions" de la classe dominante qui doit être différent. Ce sont d'une part les institutions elles-mêmes (C'est bien pour ça qu'il faut remplacer les institutions existantes par d'autres) et d'autre part, bien sûr, la classe dominante elle-même.
Pour illustrer, l'Etat prolétarien aura bien besoin d'une armée. Celle-ci sera d'une nature différente, puisqu'il s'agit d'une armée prolétarienne. Mais la domination qu'elle permettra d'exercer, elle ne sera pas d'une nature différente. Idem pour la police.
Evidemment, je parle de la période qui suit immédiatement la révolution.
Ensuite, tu cites l'exemple de la commune :
a écrit :un Etat qui, comme le disait Engels de la commune, n'en est plus un à proprement parler
Oui, mais justement, est-ce que la Commune n'est pas allé un vite en besogne sur ce point ? (je ne dis pas que c'est la cause de sa perte)
Et pour ce qui est des imperfections de "L'Etat et la révo" du fait des événements historiques postérieurs, il me semble que ça ne met pas en cause ce qui est écrit concernant le moyen de faire disparaître la classe bourgeoise, donc les modalités (puisque c'est le sujet) de la dictature du prolétariat. Ca serait plutôt, comme tu le sous-entends dans les rapports entre la nouvelle classe dominante (le prolétariat) et ses institutions politiques.
Bref, je ne vois globalement pas le rapport entre :
- les incertitudes qu'il peut y avoir, à juste titre, sur l'organisation des institutions politiques dans un Etat prolétarien (pour éviter, par exemple, que ça ne dégénère comme en URSS)
- et les quasi-certitudes, au contraire, sur la nécessité d'une domination, armée, musclée, très forte, par le tout nouvel Etat prolétarien sur l'ancienne classe dominante qui se battra jusqu'à son extinction.
Mais c'est peut-être que j'ai une référence trop rigide aux textes connus.