crise de direction révolutionnaire

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par logan » 22 Sep 2005, 07:29

Si c'est pour dire qu'il manque un parti révolutionnaire et que s'il y en avait un cela pèserait sur les évènements, bien sûr.

Mais aucun parti révolutionnaire ne peut créer une situation révolutionnaire.
Or pour ne parler que de l'histoire récente , il me semble évident qu'une direction révolutionnaire n'aurait pas pu provoquer une situation révolutionnaire en 1981, 1995 ou 2003!!
En 1905 la majorité des dirgenats mencheviks et bolcheviks étaient à l'étranger quand ils apprirent le déclenchement de la révolution. Les travailleurs russes ne les avaient pas attendu. :D

Quand l'elastique de la lutte de classe est tendu il y a un point ou il se rompt, et cela aboutit à une situation révolutionnaire. Parti ou pas.
Penser le contraire c'est quitter le marxisme pour une théorie du complot.

La situation révolutionnaire n'a pas besoin d'une direction pour exister. Elle a besoin d'une direction pour vaincre.

Et d'ailleurs c'est une supposition absurde : "s'il y avait eu une direction révolutionnaire on aurait fait ci, ça..." Mais pourquoi n'y en-a-t-il pas de direction révolutionnaire?
Ben parce qu'un grand parti révolutionnaire se bâtit... en temps de révolution. :hinhin:

Avant d’être le parti mondial de la révolution Le parti bolchevik a connu les grèves de masses en Russie, puis la révolution de 1905, février 1917 et Octobre 1917 ! Rien que ça.
3 révolutions en 12 ans !

Voilà pourquoi il me semble absurde de parler de crise de direction révolutionnaire AU SENS OU l'ENTEND TROTSKY aujourd'hui.

IL n'y a pas eu de crise révolutionnaire trahie par la direction politique des travailleurs... ce qui ne veut pas dire que certaines luttes profondes n'auraient pas pu aller plus loin avec la bonne politique (Mai 68 par exemple)
logan
 
Message(s) : 440
Inscription : 23 Fév 2004, 13:47

Message par Ottokar » 22 Sep 2005, 09:46

(Vérié @ jeudi 22 septembre 2005 à 09:26 a écrit : Je constate avec satisfaction qu'on commence à essayer de discuter et de se comprendre et pas seulement de polémiquer grossièrement à l'aide d'ultimatums du genre : "Où ça nous mène-t-il ? Où veux-tu en venir ?" pleins de sous-entendus.

Je n'ai plus trop le temps de me replonger dans les textes de ce fil et éventuellement de répondre à ceux avec lesquels je ne suis pas d'accord, mais la discussion se déroule sur le fond et pas "à coups d'ultimatums" ou de "sous-entendus". On essaye (enfin c'est ce que je pense faire) de se demander à quoi servent les discussions, quelles conclusions on en tire, quelles conséquences cela a pour son action, qu'est-ce qu'on a dit de juste ou de faux, si on s'est trompés à une époque ou pas, etc. On peut diverger sur les analyses et se le dire sans toujours y mettre assez de formes, mais on est des gens pratiques. Ainsi, pour reprendre son exemple, je sortirai du CLT comme Vérié, non pas mieux armé pour affronter les cyclones, mais j'en suis certain, plus convaincu encore de la nécessité de renverser un système qui n'est même pas capable d'utiliser ses formidables moyens techniques pour protéger la vie de ses membres.

Et je constate avec satisfaction que
a écrit :ces constatations n'aboutissent pas au fatalisme, [car] l'intervention des militants les plus conscients fait évidemment partie du rapport de forces


Même si c'est une banalité que de dire que
a écrit :mais ces militants les plus conscients ne peuvent prendre la tête du moouvement que dans certaines situations.


Enfin je partage l'entièrement la mise en garde de Vérié sur l'idée
a écrit : dangereuse, d'une neutralité des appareils qu'on pourrait manipuler... comme des machines obéissantes.


C'est effectivement l'erreur profonde de camarades qui ont cru en s'emparant de positions syndicales ou politiques par défaut (non sur leurs qualités, mais parce que les bureaucrates étaient moins militants, moins bosseurs, moins efficaces qu'eux) qu'ils pourraient diriger ces machines. Ils sont devenus des bureaucrates ou de sréformistes eux-mêmes (la CFDT et le PS en sont remplis) ou s'en sont fait virer avec pertes et fracas.
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par Barikad » 24 Sep 2005, 19:25

(Zdanko @ samedi 24 septembre 2005 à 20:06 a écrit : ......
Et pourtant, les partis représentant la politique de Trotsky ne dépassent pas un millier de membres (je crois) à eux tous. Parce que leur choix a plus été de travailler en direction des intellectuels (même si cette politique ne fut pas réellement consciente) qu'en direction des ouvriers. Et aussi pour tout un tas d'autres raisons (divisions en une multitude de groupuscules...)
....
C'est un raccourci...
Les militants trotskistes de l'epoque, peu nombreux, avaient certainements bien des defauts, mais ils avaient face à eux l'appareil d'etat, les directions bureaucratiques du mouvement ouvrier, et l'appareil du komintern, du guepeou, et j'en passe...
Comme conditions objectives defevorable, ca se pose là.
Barikad
 
Message(s) : 0
Inscription : 28 Mai 2003, 09:18

PrécédentSuivant

Retour vers Histoire et théorie

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 6 invité(s)