(Jacquemart @ lundi 11 février 2008 à 12:54 a écrit : Les copains qui se posent mille questions sur les dangers, réels ou supposés, de la participation aux instances municipales, se posent-ils non pas mille, mais ne serait-ce qu'une centaine de ces mêmes questions sur le travail syndical et la participation aux organes de collaboration de classe qui vont avec ? S'interrogent-ils pour savoir si la présence des révolutionnaires sur des listes CGT, CFDT ou FO est du meilleur goût ? Si elle leur lie les mains, et jusqu'à quel point ? Si elle leur ouvre des portes et lesquelles ? Si l'un compense l'autre ?
Je ne crois pas, et c'est dommage.
Pourtant, on a vu davantage de partis ouvriers pourrir par le syndicalisme que par la gestion municipale...
Alors, que faut-il faire ? Ne surtout toucher à rien, pour ne pas risquer d'attraper de maladies, ou savoir mettre les mains où il faut avec la paire de gants qui convient ?
Si des camarades ne se posent pas de problèmes sur l'activité syndicale, la participation à telle ou telle instance c'est bien dommage. Evidemment qu'il faut s'en poser. Par exemple il est certain qu'accepter un certain nombre de mandats, si on n'a pas un milieu dans l'entreprise et dans le syndicat auquel rendre des comptes par exemple, c'est s'exposer à la pression de l'appareil. Et oui c'est toujours un compromis correspondant à une situation.
C'est d'ailleurs la même chose pour les élections en général. Se présenter, même sous son propre drapeau à des élections bourgeoises, c'est toujours prendre un risque, s'exposer un peu à une pression électoraliste, renforcer, même si on essaie de les combattre dans le contenu de la campagne, les illusions sur le fait que les élections ça peut changer les choses.
Qu'en déduire? Certes pas qu'il ne faut rien faire, mais qu'il faut discuter, à chaque fois de ce que l'on fait, des avantages réels et des inconvénients, et cela du point de vue de nos objectifs.
On peut penser que faire du syndicalisme aujourd'hui, et y compris quand on en a le poids diriger localement des syndicats, ça peut être un point d'appui pour mener une politique, pour convaincre les travailleurs de s'organiser eux-mêmes dans les luttes indépendamment (et du coup parfois contre) la politique des directions syndicales. Ca peut parraître contradictoire, mais pour prendre un seul exemple récent, c'est bien grâce à leur poids dans la CGT (reflétant leur implantation réelle et de longue haleine) que les camarades ont pu avec succès défendre la perspective de comités de grève dans la grève de l'année dernière à PSA Aulnay.
Par contre, je ne vois toujours pas le point d'appui pour défendre la nécessité des travailleurs de s'organiser eux-mêmes indépendamment de la gauche afin de défendre leurs intérêts de classe, que représenterait le fait d'avoir des élus si ils le sont sur la base de l'union de la gauche, s'ils ne le sont pas sur la base de de leur propre politique.
(Zelda, a écrit : Oui, donc tu ne crois pas LO.
C'est ton droit. Moi, je la crois. Et quand je lis la presse de LO, je pars du principe qu'elle fait ce qu'elle dit, et qu'elle dit ce qu'elle fait.
Moi je ne demanderais que cela, mais j'ai un problème:
Je lis ici:
(Roger Girardot @ Lutte Ouvrière, 22 novembre 2007 a écrit :
C'est pourquoi nous avons engagé des discussions avec les listes de gauche qui nous sollicitaient et, dans d'autres cas, nous avons pris l'initiative en nous adressant aux candidats du PCF.
Nous ne faisons pas cela pour avoir des élus car, des élus, nous pouvons en avoir en nous présentant indépendamment comme en 2001.
Et là:
(Municipales 2008 @ textes du congrès 2007 de LO dans la LdC a écrit :
Cela ne nous empêchera cependant pas d’étudier et d’être ouverts à toute proposition d’alliance, que nous étudierons en fonction des situations, des rapports de forces locaux et des possibilités d’élus que ces alliances pourraient réellement nous ouvrir. Nous n’avons en effet aucun intérêt à conclure des alliances sur un programme d’accords avec nos éventuels alliés si cela ne nous permettait pas d’avoir des élus, voire nous en empêchait, et d’autant plus que nous avons les moyens de nous présenter indépendamment.
Alors qui croire, Girardot ou le congrès?