Le hasard

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Gaby » 11 Fév 2008, 12:45

(com_71 @ lundi 11 février 2008 à 12:32 a écrit :
(Gaby @ lundi 11 février 2008 à 11:45 a écrit : la nouveauté, c'est de dire que "les mairies de gauche sont mieux que la droite"

Tu en es si sûr que ça ?

Sur ce qui est -prétendument- nouveau, et ce qui ne l'est pas, les camarades peuvent entre autres références, se rapporter au texte du Cercle Léon Trotsky, n° 89 du 26 janvier 2001.
Il me semble que c'est l'importance accordée à ce constat qui est nouvelle. Ce même constat est faisable à d'autres niveaux (régions, députés, gouvernements même), et je suis curieux de voir ce que LO en dira quand viendront d'autres échéances.

(Apfel a écrit :Peut-être, mais pour ce qui est des mairies, est-ce contraire à nos idées de répondre à ce souhait ? je ne pense pas.

Je trouve que tu exagères franchement quand tu dis que c'est au nom des "idéaux révolutionnaires" que certains peuvent refuser de participer à la gestion municipale. Tu reprends mot pour mot l'accusation du PC envers l'extrême-gauche, le même mépris des gauchistes qui n'auraient pour eux qu'une identité et pas de programme, contrairement aux gestionnaires qui eux font ci ou ça. C'est dommage de placer la discussion dans ce registre là, peut-être serait-il plus juste de voir les gestions de la gauche avant de croire que localement, les intérêts des travailleurs et des patrons peuvent être conciliables. Je ne crois pas que LO de toute façon cherche à faire "plus de social" dans les municipalités.
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Message par Jacquemart » 11 Fév 2008, 12:54

Les copains qui se posent mille questions sur les dangers, réels ou supposés, de la participation aux instances municipales, se posent-ils non pas mille, mais ne serait-ce qu'une centaine de ces mêmes questions sur le travail syndical et la participation aux organes de collaboration de classe qui vont avec ? S'interrogent-ils pour savoir si la présence des révolutionnaires sur des listes CGT, CFDT ou FO est du meilleur goût ? Si elle leur lie les mains, et jusqu'à quel point ? Si elle leur ouvre des portes et lesquelles ? Si l'un compense l'autre ?

Je ne crois pas, et c'est dommage.

Pourtant, on a vu davantage de partis ouvriers pourrir par le syndicalisme que par la gestion municipale...

Alors, que faut-il faire ? Ne surtout toucher à rien, pour ne pas risquer d'attraper de maladies, ou savoir mettre les mains où il faut avec la paire de gants qui convient ?
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Message par com_71 » 11 Fév 2008, 12:58

(Gaby @ lundi 11 février 2008 à 11:45 a écrit : la nouveauté, c'est de dire que "les mairies de gauche sont mieux que la droite",
...et, toujours entre autres, un article de "Lutte de classe" du 20/1/1981 (tu vois, ça ne date pas d'hier) qui, tout en déplorant l'attitude démagogique prise par le maire PCF de Vitry et derrière lui par G. Marchais vis-à-vis de travailleurs immigrés, reconnaissait qu'en ce concerne le logement de ceux-ci, il en était fait bien plus dans les municipalités gérées par le PCF que dans les autres.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Vérié » 11 Fév 2008, 16:59

Il y a des points communs entre "l'action municipale" et l'action syndicale. Un conseiller municipal qui se limite à s'informer, dénoncer les mesures négatives pour la population laborieuses, soutenir celles qui sont positives, et essayer de mobiliser la population, faire entendre sa voix au conseil municipal etc est un peu dans la situation d'un délégué du personnel. Un peu seulement, car il n'est pas au contact quotidien avec la population comme l'est un syndicaliste avec ses collègues de travail. Le CM est obligé d'aller au devant de la population : réunions, marchés, porte-à porte etc. De plus, il est possible de faire le meme travail local sans être élu, bien que la situation de CM puisse faciliter un peu - un peu seulement - ce travail.

La ressemblance s'arrête là, car le syndicaliste, sauf s'il accepte de gérer une cantine ou une oeuvre sociale du CE, ne gère rien, ne porte aucune responsabilité sur la politique du patron de l'entreprise. LO a d'ailleurs toujours a juste titre refusé de gérer les CE et les militants de LO élus au CE s'efforcent de se comporter comme des DP, pas comme des collaborateurs du patron.

Si le Conseiller municipal s'écarte de ce rôle de délégué de la population pour accepter un poste d'adjoint, s'il se lie par une solidarité de gestion, s'il vote le budget etc devient co-gestionnaire d'une institution bourgeoise à des degrés variés, et par là même caution et complice de tous les mauvais coups de la municipalité.

Donc, si le CM reste dans son rôle "délégué/dénonctateur/agitateur/organisateur", aucun problème à ce qu'il participe à une institution bourgeoise.
Vérié
 
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Message par Ottokar » 11 Fév 2008, 18:10

A lire le post précédent de Vérié, aucun militant ouvrier ne pourra jamais gérer une municipalité. Que le Diable des trotskystes nous préserve de la plaie d'être majoritaires, ne serait-ce que dans un seule ville ? C'est ridicule, et nous devrions accepter ce grand "malheur" d'être porté par une majorité de travailleurs à la tête d'un CE comme d'une municipalité, voire d'une région.

Il ne faudrait pas croire qu'on puise construire le socialisme dans une seule ville, un seul CE, une seule région, mais comme le citait Zelda
a écrit : Malgré les étroites limites juridiques et économiques dans lesquelles sont enfermées les municipalités... le conseil municipal a le pouvoir de faire des choix qui peuvent améliorer ou, au contraire, aggraver les conditions d’existence des classes populaires.


Heureusement, on va pouvoir encore en discuter longtemps car LO n'a aucune chance de devenir majoritaire ce coup-ci. Mais réfléchir politique, c'est réfléchir aussi au cas que se sont posés des militants dans de plus gros partis que les nôtres et ne pas se contenter de sa situation de petit groupe gauchiste propagandiste et impuissant.
Ottokar
 
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Message par Barnabé » 11 Fév 2008, 18:18

(Jacquemart @ lundi 11 février 2008 à 12:54 a écrit : Les copains qui se posent mille questions sur les dangers, réels ou supposés, de la participation aux instances municipales, se posent-ils non pas mille, mais ne serait-ce qu'une centaine de ces mêmes questions sur le travail syndical et la participation aux organes de collaboration de classe qui vont avec ? S'interrogent-ils pour savoir si la présence des révolutionnaires sur des listes CGT, CFDT ou FO est du meilleur goût ? Si elle leur lie les mains, et jusqu'à quel point ? Si elle leur ouvre des portes et lesquelles ? Si l'un compense l'autre ?

Je ne crois pas, et c'est dommage.

Pourtant, on a vu davantage de partis ouvriers pourrir par le syndicalisme que par la gestion municipale...

Alors, que faut-il faire ? Ne surtout toucher à rien, pour ne pas risquer d'attraper de maladies, ou savoir mettre les mains où il faut avec la paire de gants qui convient ?

Si des camarades ne se posent pas de problèmes sur l'activité syndicale, la participation à telle ou telle instance c'est bien dommage. Evidemment qu'il faut s'en poser. Par exemple il est certain qu'accepter un certain nombre de mandats, si on n'a pas un milieu dans l'entreprise et dans le syndicat auquel rendre des comptes par exemple, c'est s'exposer à la pression de l'appareil. Et oui c'est toujours un compromis correspondant à une situation.
C'est d'ailleurs la même chose pour les élections en général. Se présenter, même sous son propre drapeau à des élections bourgeoises, c'est toujours prendre un risque, s'exposer un peu à une pression électoraliste, renforcer, même si on essaie de les combattre dans le contenu de la campagne, les illusions sur le fait que les élections ça peut changer les choses.
Qu'en déduire? Certes pas qu'il ne faut rien faire, mais qu'il faut discuter, à chaque fois de ce que l'on fait, des avantages réels et des inconvénients, et cela du point de vue de nos objectifs.
On peut penser que faire du syndicalisme aujourd'hui, et y compris quand on en a le poids diriger localement des syndicats, ça peut être un point d'appui pour mener une politique, pour convaincre les travailleurs de s'organiser eux-mêmes dans les luttes indépendamment (et du coup parfois contre) la politique des directions syndicales. Ca peut parraître contradictoire, mais pour prendre un seul exemple récent, c'est bien grâce à leur poids dans la CGT (reflétant leur implantation réelle et de longue haleine) que les camarades ont pu avec succès défendre la perspective de comités de grève dans la grève de l'année dernière à PSA Aulnay.
Par contre, je ne vois toujours pas le point d'appui pour défendre la nécessité des travailleurs de s'organiser eux-mêmes indépendamment de la gauche afin de défendre leurs intérêts de classe, que représenterait le fait d'avoir des élus si ils le sont sur la base de l'union de la gauche, s'ils ne le sont pas sur la base de de leur propre politique.

(Zelda, a écrit : Oui, donc tu ne crois pas LO.
C'est ton droit. Moi, je la crois. Et quand je lis la presse de LO, je pars du principe qu'elle fait ce qu'elle dit, et qu'elle dit ce qu'elle fait.

Moi je ne demanderais que cela, mais j'ai un problème:
Je lis ici:
(Roger Girardot @ Lutte Ouvrière, 22 novembre 2007 a écrit :
C'est pourquoi nous avons engagé des discussions avec les listes de gauche qui nous sollicitaient et, dans d'autres cas, nous avons pris l'initiative en nous adressant aux candidats du PCF.

Nous ne faisons pas cela pour avoir des élus car, des élus, nous pouvons en avoir en nous présentant indépendamment comme en 2001.

Et là:
(Municipales 2008 @ textes du congrès 2007 de LO dans la LdC a écrit :
Cela ne nous empêchera cependant pas d’étudier et d’être ouverts à toute proposition d’alliance, que nous étudierons en fonction des situations, des rapports de forces locaux et des possibilités d’élus que ces alliances pourraient réellement nous ouvrir. Nous n’avons en effet aucun intérêt à conclure des alliances sur un programme d’accords avec nos éventuels alliés si cela ne nous permettait pas d’avoir des élus, voire nous en empêchait, et d’autant plus que nous avons les moyens de nous présenter indépendamment.

Alors qui croire, Girardot ou le congrès?
Barnabé
 
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Message par Ottokar » 11 Fév 2008, 18:31

je vois peut-être mal, mais je ne vois pas de contradiction entre l'article de Girardot et la résolution du Congrès.

Quant aux avantages retirés du fait d'être élu municipal, les camarades de LO élus en 2001 l'ont montré dans un certain nombre d'endroits. Si certains le sont sur des listes d'union en 2007, ils le montreront aussi, ainsi que leur indépendance. Je jugerai aux actes et j'invite chacun à en faire de même si nous en voulons pas repartir dans 42 pages de procès d'intention.
Ottokar
 
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Message par Vérié » 11 Fév 2008, 18:42

(Ottokar @ lundi 11 février 2008 à 18:10 a écrit : A lire le post précédent de Vérié, aucun militant ouvrier ne pourra jamais gérer une municipalité. Que le Diable des trotskystes nous préserve de la plaie d'être majoritaires, ne serait-ce que dans un seule ville ? C'est ridicule, et nous devrions accepter ce grand "malheur" d'être porté par une majorité de travailleurs à la tête d'un CE comme d'une municipalité, voire d'une région.


1) D'abord, être porté à la tête d'une municipalité sur son programme, cela n'est pas la même chose que de co-gérer une municipalité... avec le PS ou meme avec le PC sur la base de la politique des élus locaux de ces partis.

2) Si on était porté à la tête d'une municipalité sur la base de notre programme, on ferait en effet le mieux possible, en essayant de mobiliser la population, en affrontant le prefet etc si nécessaire, ce qui pourrait d'ailleurs conduire à la révocation du maire ou à sa démission. La situation serait d'autant plus délicate si les gens ne se mobilisaient pas : il peut arriver en effet qu'ils votent pour l'EG mais ne soient pas prêts à se mobiliser. La situation, de toute manière, serait conflictuelle.

3) Gérer un CE pose un peu les memes problèmes. Si on ne veut pas que les militants se transforment en organisateurs d'oeuvres sociales, marchands de soupe, animateurs culturels etc, la seule solution est d'essayer de faire participer les gens de la boîte. A ma connaissance, LO est contre la gestion des CE, que je sache ?

A Combat Communiste, cela nous est arrivé de nous retrouver majoritaires au CE dans une entreprise. NOus avons essayé de faire participer les gens, mais ça n'a pas marché. Les gens voulaient bien voter, mais pas consacrer meme un minimum de temps. Donc, on a refusé clairement toute gestion en s'expliquant clairement auprès des salariés, pour se consacrer à l'activité revendicative.
Vérié
 
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Message par Barnabé » 11 Fév 2008, 18:44

(Ottokar @ lundi 11 février 2008 à 18:31 a écrit : je vois peut-être mal, mais je ne vois pas de contradiction entre l'article de Girardot et la résolution du Congrès.

Quant aux avantages retirés du fait d'être élu municipal, les camarades de LO élus en 2001 l'ont montré dans un certain nombre d'endroits. Si certains le sont sur des listes d'union en 2007, ils le montreront aussi, ainsi que leur indépendance. Je jugerai aux actes et j'invite chacun à en faire de même si nous en voulons pas repartir dans 42 pages de procès d'intention.

Certes on jugera aux actes si les avantages et possibilités sont les mêmes à sièger en opposition sur la base d'une élection exprimant le fait qu'une fraction des électeurs populaires ont voté pour les listes LO de 2001 avec leur plateforme nationale, et à sièger sur la base de l'union de toutes les forces de gauche, en faisant partie de majorités municipales de gauche et en s'étant engagé à voter le maire et le budget.

Quant aux contradictions, il n'y en a peut-être aucune à vouloir faire des alliances non pas pour avoir des élus mais à refuser les alliances qui ne permettraient pas d'en avoir...
Barnabé
 
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