Les forces productives ont-elles cessé de croitre ?

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Vérié » 21 Oct 2009, 13:17

(El convidado de piedra @ mercredi 21 octobre 2009 à 12:49 a écrit :
Qui qui a inventé ce truc absurde de la paupérisation relative et absolue des travailleurs? Marx. Déjà Lénine et Trotsky se trompaient, maintenant c'est Marx. Qui,  qui reste?




La paupérisation absolue de la classe ouvrière fut une "théorie" défendue par feu Maurice Thorez, secrétaire général du PCF jusqu'à sa mort en 1962, et auto-proclamé "Premier stalinien de France". (J'ignore si il l'a inventée où si elle est le fruit des cogitations de l'un de ses brillants zélateurs. Mais ils avaient évidemment trouvé, comme Erou, quelques citations de Marx et Lénine pour appuyer cette thèse débile, que même le PCF se trouva ensuite obligé de rejeter avec une certaine honte, comme les théories de Jdanov et quelques autres du même tonneau...)
a écrit : Convidado

Citation Verie D'autre part, les conditions de vie des travailleurs n'interviennent que dans la mesure où elles sont susceptible de nuire ou de contribuer au développement des forces productives.

Exit la lutte de classes...c'est vraie qu'on ne peut pas la réduire à des chiffres.


Ben oui, les conditions de vie des travailleurs n'interviennent dans l'évaluation des forces productives que si elles s'aggravent au point de les affaiblir et de diminuer leur productivité. On n'en est pas là, surtout pour les catégories les plus qualifiées.
C'est tout de même assez "élastique."

Les esclavagistes américains comme les gérants de camps de concentration staliniens et nazis calculaient le rapport dépenses de nourriture/durée de vie/productivité des esclaves et des déportés. Tant qu'on pouvait les remplacer, les forces productives esclavagistes et concentrationnaires ne baissaient pas.

Bien entendu, c'est le rapport de forces qui détermine les conditions de vie des travailleurs dans les limites du contexte économique etc. Je l'ai souligné cent fois.
Vérié
 
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Message par Gaby » 21 Oct 2009, 13:19

(El convidado de piedra @ mercredi 21 octobre 2009 à 12:49 a écrit : Vérié appuyé sur les remparts d'acier de la statistique bourgeoise.
Mon dieu ce que c'est péteux... Caupo, tu es un grand littéraire frustré.
Doucement quoi mince, on est sur un forum en ligne qui par bien des aspects est ridicule, pas sur les marches de l'agora en train de décider de l'avenir du monde.

Et puis merdàlafin, admettons que le capitalisme n'a pas épuisé ses possibilités progressistes (raisonnons par l'absurde un instant en écartant les dangers qu'il porte sur la civilisation), s'il fallait attendre qu'il le fasse pour s'engager dans le combat pour le communisme, pourquoi donc est-ce qu'il y a eu la première et la seconde internationale ? Je persiste à penser que ce genre de comportements sentencieux ("tu n'es pas vraiment socialiste"), c'est un terrible aveu de faiblesse.
Gaby
 
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Message par Vérié » 21 Oct 2009, 15:07

A propos de la théorie (inepte) de la paupérisation évoquée par Convidado.

Voici un extrait de l'école élémentaire du PCF de 1959.
On y trouvera beaucoup de choses que ne renieraient sans doute ni Erou ni Convidado...

Ca a été reproduit par le site de la Gauche Communiste, qui semble le reprendre à son compte. On a les traditions qu'on peut... :blink:
http://www.gauche-communiste.net/Formation...liste-1959.html

Désolé, c'est un peu long.



a écrit :

II. LA PAUPERISATION RELATIVE ET ABSOLUE DE LA CLASSE OUVRIERE

Avec le développement du capitalisme, la richesse sociale s’accroît (construction d’usines nouvelles, de magasins, d’immeubles ; développement des moyens techniques, etc.)

Ces richesses se concentrent dans une nombre de mains toujours plus réduit, à un pôle de la société, du côté de la minorité exploiteuse dont le luxe et le gaspillage augmentent. La croissance de la richesse et de la puissance des capitalistes a sa source dans l’exploitation des ouvriers ; la richesse du capitaliste n’est pas, comme le prétendent les économistes bourgeois, le résultat du propre travail du capitaliste.

La concentration capitaliste aboutit à la ruine de millions de petits paysans et artisans qui deviennent des prolétaires. Le nombre des salariés, dépourvus de tout moyen de production, grandit au fur et à mesure que s’accumule et se concentre le capital.

La concentration du capital, de développement du machinisme et de la productivité ont comme résultat l’accroissement du chômage. Dans le régime capitaliste, l’augmentation du nombre global d’ouvriers employés est généralement plus lente que l’accroissement du nombre de gens qui s’offrent comme ouvriers.

Aussi les capitalistes disposent-ils d’une masse plus ou moins importante de main d’œuvre, une armée industrielle de réserve. En font partie les chômeurs totaux ou partiels, les ouvriers agricoles en surnombre, les paysans pauvres qui végètent misérablement sur leur terre, les jeunes sortant de l’école, les ménagères dont les ressources sont insuffisantes pour faire vivre la famille, les travailleurs à domicile, etc. Lorsqu’ils la jugent insuffisante, les capitalistes font appel à la main d’ œuvre étrangère (Algériens, Italiens, etc.). Le Marché commun, avec sa clause concernant la libre circulation des personnes entre les pays adhérents, risque d’en accroître les effectifs.

La preuve de l’existence de cette réserve de main d’ œuvre est fournie par ce qui se passe lorsque s’installe quelque part une entreprise nouvelle. Même s’il n’y a pas de chômage apparent, l’entreprise recrute en général immédiatement la main d’ œuvre nécessaire.

L’armée de réserve pèse constamment sur l’armée active des travailleurs et Marx déduit de là, la loi générale de l’accumulation capitaliste :

« A mesure que l’accumulation du capital s’opère, la situation de l’ouvrier, qu’il gagne peu ou beaucoup, ne peut qu’empirer. »

En même temps que s’accumule la richesse entre les mains de la minorité exploiteuse, à l’autre pôle de la société, du côté de ceux dont le travail crée toutes les richesses, s’intensifient de plus en plus l’exploitation et l’oppression, s’accroissent le chômage et la misère.

Le développement du capitalisme s’accompagne de la paupérisation relative et absolue du prolétariat.

La paupérisation relative est la baisse de la part de la classe ouvrière dans le revenu national des pays capitalistes.

Dans la société bourgeoise, la part qui revient à la classe ouvrière dans le revenu national, baisse constamment tandis que la part des classes exploiteuses s’élève sans cesse.

La part des salaires dans le revenu national (1) qui était en France de 45 % en 1938, est passée à 30 % à l’heure actuelle.

La paupérisation absolue consiste dans la baisse pure et simple du niveau de vie de la classe ouvrière.

La paupérisation absolue, ce n’est pas seulement la baisse du salaire réel ; c’est aussi l’aggravation des conditions de travail de l’ouvrier, de ses conditions d’alimentation, de logement, l’épuisement physique accentué, l’incertitude des lendemains accrue, etc.

Dans les paragraphes suivants, nous étudierons succinctement comment le développement du capitalisme entraîne l’aggravation des conditions de vie et de travail des ouvriers, les manifestations essentielles de la paupérisation absolue du prolétariat.

(1) Revenu national : valeur nouvellement créée dans l'année par le travail des ouvriers, des paysans travailleurs, des artisans.

1) LA BAISSE DU SALAIRE REEL (2)

Les conditions mêmes du régime capitaliste font que les patrons ont la possibilité de payer la journée de travail de l’ouvrier à un prix inférieur à la valeur des moyens de subsistance qui lui sont nécessaires pour reconstituer normalement sa capacité de travail et qu’ils y parviennent effectivement.

(2) Salaire réel : doit être distingué du salaire nominal. Celui-ci est la somme d'argent que l'ouvrier reçoit pour la force de travail qu'il vend au capitaliste. Le salaire réel indique la quantité et la qualité des objets de consommation que l'ouvrier peut acheter avec son salaire en argent.

* * *

Les principaux facteurs qui favorisent la tendance à la baisse du salaire sont les suivants :

a) L’existence d’une armée industrielle de réserve

Dans la vente de sa force de travail l’ouvrier est désavantagé face au capitaliste qui seul possède les moyens d’utiliser cette force de travail.

Le développement du capitalisme aggrave la concurrence entre ouvriers.

L’existence de l’armée de réserve à des conséquences redoutables pour l’armée active des travailleurs.

« C’est, en tout temps, un boulet aux pieds de la classe ouvrière dans sa lutte pour l’existence contre le capital, un régulateur pour maintenir la salaire au bas niveau qui seul satisfait le capitaliste. »
Engels

Les capitalistes ont la possibilité de faire pression sur l’ouvrier occupé. Obligé de vendre sa force de travail sous peine de mourir de faim, l’ouvrier est amené à accepter les conditions imposées par le capitaliste (bas salaire, intensification accrue, etc.)

Le chômage crée une situation instable pour les ouvriers occupés dans la production ; il engendre une situation dramatique pour les travailleurs qui y sont contraints. Il contribue à réduire le niveau de vie de la classe ouvrière tout entière. Son accroissement s’accompagne d’une incertitude accrue pour les travailleurs.

8) La baisse de la qualification du travail

Le développement de la technique, la modernisation des machines entraînent la simplification du travail. Dans l’industrie automobile par exemple, il y a vingt-cinq ans, la carrosserie se faisait à la main. Une main d’œuvre hautement qualifiée était indispensable et payée en conséquences. Aujourd’hui, avec les presses perfectionnées, une main d’œuvre non-qualifiée suffit dans de nombreux cas. La modernisation entraîne donc en même temps que l’apparition d’une minorité d’ouvriers hautement qualifiés une augmentation considérable des ouvriers non-qualifiés. Chez Citroën, le nombre des OS est passé de 52 % en 1938 à 75 % actuellement. Dans l’industrie chimique, ce pourcentage est encore plus élevé.

La diminution du nombre d’ouvriers qualifiés fait baisser le salaire moyen de la classe ouvrière.

c) La hausse systématique des prix des objets de consommation courante, détermine l’augmentation du coût de la vie ; celle-ci pèse lourdement sur le salaire réel, ainsi que la hausse des loyers.

d) Le rôle de l’Etat capitaliste

Maîtres de l’Etat capitaliste, les monopoles disposent de puissants moyens d’action, économiques, politiques, idéologiques pour contrecarrer l’action ouvrière et abaisser le niveau de vie des travailleur. Le pouvoir autoritaire a entrepris de reprendre aux travailleurs l’essentiel des avantages acquis au cours de dizaines d’années de lutte (atteintes à la sécurité sociale, etc.)

L’un des moyens essentiels utilisés par l’Etat est le prélèvement d’une partie des salaires par le canal des impôts directs (plus de 50 % des impôts directs sont perçus sur les salaires et traitements) et surtout indirects (taxes prélevées sur le prix des marchandises) qui constituent les 3/5 des rentrées fiscales.

L’Etat met au service de chaque patron le poids de la machine gouvernementale (fixation du niveau des salaires au moyen du SMIG, blocage des salaires, ordonnance sur l’intéressement des travailleurs aux résultats de l’entreprise, etc.)

* * *

l’exemple de la France confirme la tendance générale du régime capitaliste à abaisser le salaire réel : le salaire horaire du métallurgiste parisien a diminué de 30 % par rapport à 1938, bien que la production ait doublé depuis 20 ans et que le rendement ait augmenté.

Pendant les années de développement économique, les ouvriers compensaient la baisse du salaire horaire par les heures supplémentaires et les primes au rendement. Leur appauvrissement était moins apparent. Mais leur situation n’était pas moins dégradée puisqu’ils devaient pour rétablir quelque peu le niveau de leur « gain », dépenser une quantité plus grande de force de travail, faire de longues journées et forcer les cadences.

Les difficultés économiques des premiers mois de 1959, avec les réductions d’horaires, ont ramené pour un plus grand nombre d’ouvriers leurs ressources au seul salaire horaire, rendant plus visible la profondeur de la chute du salaire et la réalité de leur appauvrissement.

La tendance à la baisse du salaire réel s’exprime dans le même moment où les besoins de l’ouvrier augmentent.

2) L’INSATISFACTION ACCRUE DES BESOINS CROISSANTS DE L’OUVRIER

Avec le développement du capitalisme, les besoins de l’ouvrier se modifient en nombre et en qualité. A notre époque, les besoins de l’ouvrier sont plus grands qu’il y a 100 ans ; il ne satisfait pas ses besoins de la même façon.

Les changements dans les besoins s’expliquent par les modifications qui interviennent dans les conditions de travail des ouvriers, dans les conditions de vie, par l’apparition des biens de consommation moderne. Examinons quelques-unes de ces modifications.

Les changements dans les conditions de travail et de vie :

a) l’accélération des cadences de travail

L’énorme intensification du travail qui s’accompagne d’une dépense supplémentaire considérable d’énergie, le rythme trépidant de la vie de’ l’ouvrier moderne et de sa famille suscitent des besoins plus grands : nourriture plus abondante et surtout de meilleure qualité, repos, congés, plus grand confort ménager, etc.

8) l’éloignement du lieu de travail

Autrefois, les ouvriers vivaient principalement à proximité de leur travail et s’y rendaient à pied. Avec le développement de l’industrie modern,e des masses considérables d’ouvriers doivent emprunter le chemin de fer, les transports en commun ou des moyens individuels de transports. L’achat d’un moyen de transport individuel (vélomoteur, scooter) est, pour beaucoup d’ouvriers, un besoin de la vie moderne.

c) le travail des femmes

Autrefois, la femme restait le plus souvent à la maison. Aujourd’hui, le salaire du mari est insuffisant pour faire vivre la famille, la femme travaille et les et les conditions de la vie ménagère changent. L’achat de machines à laver correspond à un besoin nouveau résultant des conditions nouvelles de vie.

Le développement des biens de consommation moderne :

Le développement de la science et de la technique crée une foule de produits nouveaux, ce qui suscite des besoins nouveaux : radio, cinéma, moyen de transport, etc. Le désir de satisfaire ces besoins nouveaux est stimulé par les conditions mêmes de la vie moderne qui créent des besoins de loisirs, d’air pur, etc.

Les biens de consommation moderne prennent place progressivement dans le mode d’existence de la société : ils se répandent de plus en plus largement.

Il est parfaitement normal que les travailleurs veuillent eux aussi, bénéficier du progrès technique qui est d’ailleurs leur œuvre, qu’ils cherchent à satisfaire leurs nouveaux besoins au moyen des produits existant sur le marché ou qu’ils remplacent les anciens moyens de satisfaire un besoin par des moyens plus

modernes. Cela explique l’achat de postes de radio, la substitution du vélomoteur à la bicyclette, etc.

En satisfaisant ses besoins nouveaux : nourriture de meilleure qualité, repos, moyen de transports, etc. résultant des conditions du travail et de la vie moderne, le travailleur ne s’enrichit pas ; il ne fait que satisfaire des besoins qui correspondent aux conditions nouvelles de notre époque et dont la satisfaction est absolument indispensable pour reconstituer normalement sa capacité de travail.

Le salaire réel en France étant tombé nettement au dessous de la valeur de moyens de subsistance nécessaires à la reconstitution de la force de travail, il n’assure pas en fait les conditions normales d’existence des ouvriers.

Parviennent-ils de moins en moins à satisfaire leurs besoins croissants : seule une faible proportion d’ouvriers peut acheter les produits de la technique moderne. Lorsqu’ils se les procurent, ces achats sont bien souvent faits grâce à la réalisation d’un nombre considérable d’heures supplémentaires et d’une usure accrue de leur organisme.

L’appauvrissement des travailleurs a pour conséquence le développement des ventes à crédit. Ces ventes, à leur tout, aggravent la situation de la classe ouvrière : elles se font à un taux usuraire ; en outre, sous la facilité apparente des règlements, le système assujettit les travailleurs à des obligations qui risquent de porter atteinte à leur combativité.

La nécessité de se procurer tel ou tel produit nouveau oblige aussi souvent l’ouvrier à se priver sur d’autres besoins plus essentiels. Sa situation ne se trouve donc nullement améliorée de ce fait ; sa misère prend seulement un autre aspect.

Les propagandistes de la bourgeoisie s’emploient à entretenir la confusion ; ils voudraient faire croire que la possession des moyens de consommation modernes signifie un changement dans la condition de l’ouvrier ; en réalité, cela n’y change rien ; qu’il aille à l’usine à pied ou à scooter, qu’il possède une machine à laver ou un poste de télévision, le salarié reste un exploité dont le surtravail (1) fait la richesse et la puissance du capitaliste.

(1) Surtravail : Travail gratuit qui produit la plus-value.

3) L’AGGRAVATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL

En régime capitaliste, avec le développement de la technique, les conditions de travail ont tendance à s’aggraver.

« La machine se transforme dans les mains des capitalistes en moyen systématique d’extorquer à chaque moment plus de labeur. »

K. Marx

La modernisation des machines d’accompagne de l’accroissement de l’intensité du travail. En France, depuis 1938, les cadences ont augmenté surtout dans les branches les plus modernes. Le travail à la chaîne, aux pièces, au boni, presque inconnu il y a cinquante ans, a gagné de nombreuses industries. Ces dernières années, s’inspirant de l’exemple américain, le patronat français a mis au point toute une gamme de méthodes de surexploitation de la classe ouvrière, telle la prétendue « organisation scientifique du travail ». Ces méthodes s’appliquent aujourd’hui à de nouvelles industries comme le bâtiment, les services publics, les administrations qui y échappaient jusqu’ici.

Les capitalistes s’efforcent simultanément d’allonger la journée de travail : la semaine de travail est en moyenne de 5 heures plus élevée qu’en 1938.

a) l’usure prématurée de l’ouvrier

L’intensification du travail et l’aggravation des conditions de travail aboutissent à l’épuisement de l’ouvrier ; sa force de travail, son unique richesse, se déprécie rapidement. Avec le développement du capitalisme, la durée moyenne de la capacité de travail de l’ouvrier va en diminuant : le vieillissement de la main d’œuvre intervient de plus en plus tôt.

La situation des travailleurs usés avant l’âge est un des signes les dramatiques de la situation du prolétariat. Epuisés par un travail intensif, ils ne trouvent plus d’embauche avant même qu’ils aient droit à la retraite. Quant à ceux qui sont plus âgés, ils ne peuvent subvenir à leurs besoins avec la retraite ou l’allocation vieillesse. Les statistiques officielles indiquent elles-mêmes qu’un nombre élevé de vieux travailleurs meurent de sous-alimentation.

8) la multiplication des accidents du travail et des maladies professionnelles

La nouvelle intensification du travail n’entraîne pas seulement comme autrefois l’augmentation de la dépense d’énergie musculaire ; elle est caractérisée davantage encore par une tension nerveuse accrue qui conduit le travailleur à l’exténuation et à la maladie.

Avec un tel épuisement de la santé, même si le salaire augmente, le sort du prolétaire subit une dégradation absolue.

La névrose, « maladie moderne », due à une trop grande fatigue nerveuse, s’est considérablement développée dans la dernière période provoquant toute une série d’autres maladies : du cœur, de l’estomac, etc.

La fréquence des maladies professionnelles augmente.

Le nombre des accidents du travail n’a jamais été aussi élevé que dans les dernières années. Selon les statistiques de la sécurité sociale, le nombre des accidents graves, ayant entraîné l’incapacité totale de travail ou la mort, a augmenté de 70 % entre 1948 et 1953.

4) L’AGGRAVATION DES CONDITIONS D’ALIMENTATION ET DE LOGEMENT

La baisse du pouvoir d’achat entraîne des privations dans les familles ouvrières. La statistique officielle reconnaît que la consommation des produits de base tels que la viande, la volaille, les œufs, les poisson est en régression sensible. La vente de l’habillement diminue. La consommation se déplace des produits de qualité vers les produits inférieurs.

Les conditions de logement s’aggravent pour les travailleurs : la hausse continuelle des loyers les oblige à se contenter des plus mauvais logements. Les loyers élevés rendent inaccessibles les logements locatifs neufs à la masse des travailleurs. Nombre de ceux qui en bénéficient ne peuvent s’y maintenir qu’au prix des plus grandes privations. Alors que les salariés arrivaient à se loger tant bien que mal avant 1914 quand la crise du logement n’existait pas, des centaines de milliers de familles ouvrières sont sans logement (95 % des jeunes ménages parisiens) à l’heure actuelle.

* * *

L’essor de la technique qui accompagne le développement du capitalisme n’apporte donc pas automatiquement aux travailleurs un allègement de leur situation comme voudraient le faire croire réformistes et révisionnistes ; elle entraîne souvent une aggravation de leur misère et de leurs privations.

La domination des monopoles se traduit aussi par la ruine et la paupérisation des couches essentielles de la paysannerie.

Il en résulte que les antagonismes de classe s’accentuent entre le prolétariat et toutes les masses laborieuses d’une part et la bourgeoisie de l’autre.
Vérié
 
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Message par Vérié » 21 Oct 2009, 15:56

Oui, j'aurais pu mettre seulement un lien, mais ce texte vaut tout de même la peine d'être au moins parcouru. La similitude avec les arguments employés par Erou, Quijote et toi saute aux yeux.

Certes, vous n'allez pas tout à fait aussi loin que ça :
a écrit : Ecole du PCF 1959
Le salaire réel en France étant tombé nettement au dessous de la valeur de moyens de subsistance nécessaires à la reconstitution de la force de travail, il n’assure pas en fait les conditions normales d’existence des ouvriers.
Vérié
 
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Message par com_71 » 21 Oct 2009, 16:26

[quote=" (Vérié @ mercredi 21 octobre 2009 à 15:07"]
A propos de la théorie (inepte) de la paupérisation évoquée par Convidado.

Voici un extrait de l'école élémentaire du PCF de 1959.
On y trouvera beaucoup de choses que ne renieraient sans doute ni Erou ni Convidado...

Ca a été reproduit par le site de la Gauche Communiste, qui semble le reprendre à son compte. On a les traditions qu'on peut... :blink:
http://www.gauche-communiste.net/Formation...liste-1959.html

Désolé, c'est un peu long.


Tu veux sans doute ironiser sur les formulations de l'époque du PCF "paupérisation relative, paupérisation absolue". Mais en l'occurence tu ferais mieux de préciser les argumentations qui te choquent dans ce texte, qui n'est pas aussi ridicule que tu voudrais le faire croire.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Vérié » 21 Oct 2009, 16:51

(com_71 @ mercredi 21 octobre 2009 à 16:26 a écrit : Tu veux sans doute ironiser sur les formulations de l'époque du PCF "paupérisation relative, paupérisation absolue". Mais en l'occurence tu ferais mieux de préciser les argumentations qui te choquent dans ce texte, qui n'est pas aussi ridicule que tu voudrais le faire croire.
Tout n'est pas ridicule dans ce texte, bien entendu. Il y a beaucoup d'observations justes, comme on peut d'ailleurs en trouver dans les textes du POI-PCI ou d'autres. Mais un certain nombre de conclusions fondamentales sont fausses :
-La déqualification du travail
-La baisse des salaires réels
-La dégradation de l'alimentation, des conditions de santé et de logement. Surtout si on replace dans le contexte historique : l'espérance de vie a beaucoup augmenté, y compris pour les classes populaires, même si l'écart avec les classes aisés reste important.
-Les ouvriers qui n'ont plus de quoi reconstituer leur force de travail.

Evidemment, ce texte remonte à 1959 et le boom de l'économie n'était qu'à peine amorcé, mais il prétendait tout de même décrire "des tendances lourdes".
Vérié
 
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Message par Vérié » 21 Oct 2009, 17:05

Voici un passage d'un article de la LDC de 1993. Convidado fait probablement allusion, sinon à cet article, à un article du même genre.
a écrit :
LDC 1993
Paupérisation croissante d’un côté, concentration croissante de la richesse de l’autre : toutes les crises de l’économie capitaliste conduisent à une concentration du grand capital. La crise actuelle a considérablement accru la mainmise sur l’économie d’un nombre restreint de groupes financiers.
(…)
Les tentatives pour maintenir ou accroître le profit capitaliste ont pris au cours des vingt ans passés, sur le plan technique, une grande variété de formes. Elles ont cependant toutes consisté à réduire la part de la classe ouvrière. En réduisant partout le niveau de vie de la classe ouvrière, en en transformant une fraction croissante en chômeurs, assistés ou non, le capitalisme décompose et pourrit toute la société.


Ce texte contient des assertions fausses, par exemple "la paupérisation croissante" et "la réduction du niveau de vie"

-Entre 1973 et 1993, il n'y a pas eu baisse du niveau de vie générale, mais ralentissement de la progression qui avait été très rapide jusque dans les années 70.

En revanche, ce qui est juste, c'est :

-La réduction continue de la part des travailleurs dans la distribution des richesses produites, au profit des capitalistes et de tous les détenteurs de "patrimoines". Les revenus du travail ont progressé beaucoup moins vite que les revenus du capital.
-L'offensive capitaliste - couronnée de succès - pour réduire cette part des travailleurs.

On peut donc dire qu'il y a eu, pendant cette période, "paupérisation relative" d'une bonne partie de la classe ouvrière, par rapport aux autres catégories. Et sans doute aussi que le taux d'exploitation a augmenté en raison des progrés de la productivité.

Et aussi souligner que cette offensive du patronat a frappé de façon très différente les diverses catégories de travailleurs, certains voyant leur niveau de vie continuer à s'élever, d'autres stagner, et certains tomber dans le chômage et la misère. Et on peut dire en effet que l'un des résultats de cette offensive a été de "décomposer la société", et surtout de diviser la classe ouvrière.
Vérié
 
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