(rojo @ mardi 3 février 2004 à 22:33 a écrit :C'est n'importe quoi ce que tu racontes. Quand on parle de "marché de l'art" on parle de tableaux achetés chez Christies, pas du prix de places de théatre ou de disques, alors que tout ça c'est de l'art.
a écrit :REPOLITISER NOS VIES : L'ART MET EN JEU CE QUI, DANS NOTRE IDENTITÉ, EST PARTAGÉ. Nos codes symboliques et émotionnels communs. Notre identité culturelle. Lignes de forces, engouements massifs, fulgurances, répulsions et scandales qui émergent de son histoire -inextricablement liée à l'histoire politique- découlent de ce partage.
L'art est un moteur essentiel de notre conscience d'êtres sociaux.
Or, la grande majorité des responsables politiques - de tous bords - n'est toujours pas convaincue de la place décisive qui lui revient dans les réflexions générales sur l'avenir de notre société.
C'est, au mieux, une cerise sur le gâteau. La plupart du temps une cinquième roue du carrosse qui peut, en cas de besoin, servir de roue de secours à d'autres fins, apparemment plus «sérieuses».
D'où vient cette incroyable négligence?
Incompatible avec le temps électoral, le temps de l'art agit en profondeur.
Politiques et techniciens sont aveugles à ce temps qui traverse leurs échéances et nie leurs stratégies. «Marché de l'art», musique enregistrée, industrie du cinéma, l'époque tend à tout réifier, à tout transformer en objet à fins de marchandisation, à produire des ersatz reproductibles.
Mais l'acte artistique, constitutivement réfractaire à toute transformation en simple objet de négociation, résiste toujours. Son principe est celui d'une sensibilité aiguë qui lit le monde hors des catégories utilitaires. La valeur plus ou moins grande accordée à cet acte marque un choix de civilisation.
S'il survit au rouleau compresseur de la marchandisation généralisée, l'art devra déteindre, agir par capillarité sur l'ensemble de nos systèmes de relation. Si les marchands parviennent à leurs fins, il ne survivra pas au supermarché mondial, pas même au titre d'«exception». L'ersatz universel - l'objet fini, coté et calibré -, aura finalement eu la peau de l'acte créateur.
L'époque attend de nous un travail particulier, un effort à contre-courant.
Réunir les énergies et les pensées autour d'une approche renouvelée de l'art. Autour d'une démarche volontariste, d'un regard qui place au centre de nos préoccupations cet outil symbolique qui ne sert pas à fabriquer des consommateurs avertis ou des professionnels qualifiés, mais des êtres humains. Et pour cela il nous faut une pensée politique. Vraiment politique.
(rojo @ mercredi 4 février 2004 à 16:33 a écrit :
Un tableau de Manet vendu chez Sotheby's, c'est fondementalement la même chose qu'un disque de Madonna vendu a 100.000 exemplaires à la Fnac ?
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T'es sûr ?
Oui tout à fait.
Ca coût probablement le même prix.
Dans les deux cas, tu as intérêt à courir vite.
Et si tu mets le tableau dans ton lecteur de CD, ça fait à peu près la même chose que d'y mettre 100 000 CD de Madonna.
(rojo @ mercredi 4 février 2004 à 16:33 a écrit :Un tableau de Manet vendu chez Sotheby's, c'est fondementalement la même chose qu'un disque de Madonna vendu a 100.000 exemplaires à la Fnac ? T'es sûr ?
(rojo @ mercredi 4 février 2004 à 17:05 a écrit : Sauf que non, un disque de Madonna, C'est de la (mauvaise) musique, mais pas seulement, c'est pressé dans des usines, sur des galettes en plastiques (issue de l'extraction pétrolière), la jaquette est imprimée sur du papier (issu de l'exploitation forestière), transporté dans des camions ... etc. Ce n'est pas "que" de l'art. C'est un véritable produit industriel bourré de plus-value prise sur le travail de milliers de prolétaires.
Un tableau de Manet, il n'y a pas de plus value dedans.
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