a écrit : Quijote
Ainsi donc le capitaliste n 'est plus l àgent dynamiqaue et jeune qu'il etait autrefois mais un vieillard senile qui a besoin d 'une bequille
Je crois que tu fais un contresens complet sur le rôle de l'Etat, Quijote.
Le terme de béquille étatique est souvent employé, et bien souvent à tort. Ca impliquerait en effet, comme tu le soulignes, que le capitalisme soit comparable à un vieillard boîteux.
Or ce n'est pas le cas du tout, dans bien des situations historiques :
-D'abord, certains jeunes Etats capitalistes se sont déjà développés très vite dans des périodes précédentes grâce à une intervention déterminante de l'Etat, par exemple le Japon. Tu conviendras qu'il ne s'agissait pas d'un capitalisme sénile.
-Cette intervention de l'Etat, plutôt qu'un soutien à un capitalisme moribond, est apparu dans d'autres pays et situations comme une étape supérieure de son organisation pour être plus efficace. Par exemple les plans de la période gaulliste qui ont contribué au succès des fameuses trente glorieuses - pas si glorieuses que ça pour tout le monde, nous sommes bien d'accord, mais glorieuses pour le développement industriel et le profit.
Alors, on peut certes dire que le capitalisme, parvenu à un certain stade de développement, a emprunté partiellement certaines de ses "solutions techniques" au socialisme, ce qui prouve la nécessité d'une planification générale. Mais ça n'implique ni que le capitalisme soit boîteux, ni bien sûr qu'il se transforme si peu que ce soit en socialisme, vu qu'il s'agit d'une planification partielle de l'exploitation et non d'une planification socialiste.
Donc, que l'Etat ait pris une place importante, devenant même le principal employeur dans bien des pays, ne prouve pas que le capitalisme boîte. Ca prouve seulement que nous sommes entrés dans une nouvelle phase du capitalisme.
Cette tendance à l'intervention de l'Etat a connu et connait bien entendu des contre-tendances. Mais le retour au libéralisme n'est pas un signe de meilleure santé du capitalisme, souvent bien au contraire ! Par exemple, en Argentine, la grande crise qui a vu l'effondremeht du peso a été précédée par la vente par l'Etat de presque toutes les entreprises nationales à des sociétés étrangères.
Si on considère cette évolution du rôle de l'Etat, avec des avancées et des reculs, on voit bien que l'accentuation de son rôle dans la période historique qui a suivi la seconde guerre mondiale ne correspond pas du tout à "une agonie interminable d'un capitalisme boîteux" ! Bien au contraire.
Le terme de "béquille" est plus approprié aujourd'hui, en période de crise, qu'il ne l'était pendant les trente glorieuses ou dans le Japon des Meiji. Toutefois, quand quand les Etats sauvent la mise des banques et de diverses entreprises en faillite, nous sommes obligés de constater que nous nous trouvons face à une réaction plus efficace et plus intelligente des capitalistes, et surtout de leurs Etat que celle de Hoover en 1929, qui n'a pas levé le petit doigt, confiant dans les vertus magiques du marché. Bien sûr, nous pensons que le capitalisme est incapable de surmonter ses contradictions et que cette intervention sera probablement insuffisante à sauver le malade - car le capitalisme est aujourd'hui malade pour de bon. Mais c'est un autre débat, car la discussion sur le développement des forces productives concerne qui va de la période 1914-1938 à la crise des subprimes. Pas celle qui s'ouvre aujourd'hui.