Les forces productives ont-elles cessé de croitre ?

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Vérié » 04 Nov 2009, 16:48

a écrit : Jedi
Sinon une autre manière de nier qu'il n'y pas eu de croissance significative des forces productives depuis 1945 c'est de vivre dans la famine, la malnutrition, les guerres, les dictatures, la misère de génération en génération depuis 1945 en Afrique, Asie, Amérique latine ...

Non, Jedi. Tout cela montre que le capitalisme est incapable de sortir la masse de l'humanité de la pauvreté et de la misère, mais pas du tout que les forces productives ne se sont pas développées. Ca montre surtout qu'elles sont très mal utilisées et réparties.

a écrit : Jedi
Tu vis dans une bulle ... dans une cage dorée de statistiques whistling_notes.gif que tu prends au petit bonheur la chance, que tu interprètes à ton aise pour peindre le capitalisme en rose .


Jedi, fais l'effort de lire ce que j'écris. Constater le développement des forces productives, ce n'est pas peindre le capitalisme en rose. D'une part, c'est tout simplement prendre acte de la réalité, d'autre part le développement des forces productives n'est pas synonime de progrès social, même s'il y a eu des retombées pour une partie de la population.

__

Je reviens sur tes comparaisons.
En admettant même que l'URSS ait développé plus vite les forces productives (ce sur quoi je ne suis pas d'accord, mais il y a un autre fil pour en discuter...), et en convenant tous que le socialisme aurait fait mieux, ça ne contredit pas le fait que les forces productives se sont développées très vite depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Exemple déjà cité :
Si une voiture roule à 350 et une autre à 280, ou même à 170 seulement, le fait que la première voiture roule très, très vite n'empêche pas l'autre de rouler très vite aussi !
Vérié
 
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Message par erou » 04 Nov 2009, 19:13

Trotsky lui-même fait la différence entre forces productives sous le capitalisme, et forces productives en U.R.S.S, on ne peut pas comparer ainsi
PAR contre, la même question reste posée!

Lénine, Trotsky, l'Internationale communiste, parlent à différentes reprises de "forces de destruction", (pourquoi si l'utilité sociale n'est pas le critère d'appréciation?), de "bourgeoisie déclinante" par rapport à la "bourgeoisie progressiste" de l'époque historique précédente ( avant 1914), "déclinante" donc par rapport à quoi ? Marx pale de "travail utile", de "richesse sociale", c'est bien qu la nature de ce qui est produit est fondamental!

Enfin, le volume total de la production augmente aussi en 1936, 1938, 1939! pourquoi dire alors que les forces productives ont cessé de croître ?? La conception de Trotsky n'est pas la vôtre et vous vous échinez à nier l'évidence ( pour quelles raisons ?) mais qui n'est que l'analyse marxiste!
erou
 
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Message par erou » 04 Nov 2009, 19:45

"le développement de la grande industrie créa une masse de forces productives pour lesquelles la propriété privée devint tout autant une entrave que la corporation en avait été une pour la manufacture et la petite exploitation rurale, une autre pour l'artisanat en voie de développement. Ces forces productives connaissent avec la propriété privée un développement qui n'est qu'unilatéral, elles deviennent pour la plupart des forces destructrices et une foule d'entre elles ne peut pas trouver la moindre utilisation sous son régime" K.Marx, et donc, en conséquence, sont rejetées, éliminées...!
erou
 
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Message par jedi69 » 04 Nov 2009, 21:24

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


Tu devrais vraiment analyser le CLT sur "La Crise" ... et l'exposé de Nathalie Arthaud sur "L'actualité du communisme". Ils expriment beaucoup plus profondément, beaucoup plus précisément mes idées.

Puisqu'on est des amis du Lutte Ouvrière, autant qu'on parle de leurs textes. On se sert les coudes entre amis, non ?

(Vérié @ mercredi 4 novembre 2009 à 15:48 a écrit :
Je reviens sur tes comparaisons.

En admettant même que l'URSS ait développé plus vite les forces productives (ce sur quoi je ne suis pas d'accord, mais il y a un autre fil pour en discuter...), et en convenant tous que le socialisme aurait fait mieux, ça ne contredit pas le fait que les forces productives se sont développées très vite depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Exemple déjà cité :

Si une voiture roule à 350 et une autre à 280, ou même à 170 seulement, le fait que la première voiture roule très, très vite n'empêche pas l'autre de rouler très vite aussi  !


Tu commences à parler de l'URSS, on va enfin pouvoir parler du système d'exploitation capitaliste mondiale pourrissant et du développement des forces productives mondiales.

Ton exemple ... On revient en arrière ... les confusions d'il y a une semaine ...

Croissance quantitative, qualitative ... développement quantitatif, qualitatif ...

Dans ton exemple faut prendre en compte le progrès technologique, scientifique, d'une partie du prolétariat, l'aspect qualitative. :roll:

C'est ça Qui a permis d'accélérer la vitesse de développement dans le monde mais aussi en URSS. Sauf que le système d'exploitation capitaliste pourrissant n'a permis à aucun pays de passer économiquement devant l'URSS jusqu'au début des années 90. Alors que les bureaucrates mettaient tout leur poids pour disloquer l'URSS. Pour freiner eux aussi de leur côté le développement des forces productives. Et même jusqu'à maintenant, la production mondiale ne fait de boum nul part en ce temps de crise mondiale commencé dans les années 70. Alors que le niveau technologique, scientifique et de toute une partie du prolétariat mondiale est supérieur.

(Vérié @ mercredi 4 novembre 2009 à 15:48 a écrit :
a écrit : Jedi
Sinon une autre manière de nier qu'il n'y pas eu de croissance significative des forces productives depuis 1945 c'est de vivre dans la famine, la malnutrition, les guerres, les dictatures, la misère de génération en génération depuis 1945 en Afrique, Asie, Amérique latine ...

Non, Jedi. Tout cela montre que le capitalisme est incapable de sortir la masse de l'humanité de la pauvreté et de la misère, mais pas du tout que les forces productives ne se sont pas développées. Ça montre surtout qu'elles sont très mal utilisées et réparties.


On revient en arrière ... les confusions d'il y a une semaine ...

Croissance quantitative, qualitative ... développement quantitatif, qualitatif ...

On peut pas nier le progrès technologique, scientifique et du prolétariat manuel et intellectuel lui même. C'est le côté qualitatif ... nucléaire, industrie spatiale, génétique, informatique, formation du prolétariat ... etc, etc ...

Quantitativement, on peut pas le nier non plus. Note bien ça, parce que tu me fais dire le contraire. Industrie qui s'est développée en Inde, en Chine, au Brésil, au Mexique, au canada, en Australie par exemple.

Mais en comparaison à L'URSS, 2ème puissance économique mondiale jusqu'aux débuts des années 90, on ne peut plus parler de croissance, de développement significatif de n'importe quel état bourgeois, et même du capitalisme mondiale, alors que le niveau technologique, scientifique est largement plus avancés, même aux États Unis là où tout est centralisés.

Jusqu'aux années 70 l'URSS est devant n'importe quel pays européens, devant le Japon, le canada, l'Australie.

Depuis cette époque à aujourd'hui quel pays à fait un boum économique en 30 ans et est passé devant l'URSS, alors que le niveau technologique, scientifique et du prolétariat est supérieur partout dans le monde, surtout en son centre, aux États Unis ? Aucun, à part les USA qui est resté en tête.

La seule chose qu'il y a eu ce sont des progrès technologiques et scientifiques malgré le pourrissement du système d'exploitation capitaliste mondiale. Et encore ... les voitures, les produits ménagers, une certaine urbanisation, les banlieues, les quartiers populaires par exemple, depuis 30 ans c'est en recule, se dégrade.

Le progrès technologique des moyens de communications comme l'informatique, c'est exceptionnel, c'est plutôt à mettre sur le compte de la croissance purement technologique et scientifique, qualitative que quantitative ... seulement une minorité de l'humanité est aujourd'hui informatisé, c'est encore au rang de gadgets, la radio et la télé ont bien plus d'impacts aujourd'hui. Alors qu'on a largement les capacités d'informatiser toute l'humanité en très peu de temps.

En Agro-alimentaire on a les capacités de nourrir de fois l'Humanité ... en Informatique ... on peut équiper bien plus d'êtres humains ... sans compter qu'il y a des innovations qui sont dans les tiroirs qu'ils espèrent nous vendre dans les mois, les années avenir ... qui peuvent être produis en masse à très grande vitesse ... et peuvent être vendu à bas prix, voire être distribué gratuitement vu la quasi abondance qu'engendre le progrès technologique, scientifique et du prolétariat.

IL y a eu un progrès qualitatif sans aucun doute, ça peut impressionner(d'où l'utilisation des termes : extraordinaire, exponentiel etc, etc), l'aspect quantitatif pour satisfaire le genre humain et pour son épanouissement est loin derrière. C'est ce que démontre la productivité, les capacités de production, la production elle même.

En conclusion, dans le cadre du capitalisme actuel, il y pas besoin de croissance de force productive quantitative exponentielle, extraordinaire, considérable pour augmenter la productivité, les capacités de production, la production elle même. Au contraire. Les capitalistes se contentent de la qualité en payant des scientifiques, des ingénieurs et les travailleurs de plus en plus bas, en baissant la fameuses masse salariale, même dans les domaines les plus poussés. En faisant stagner voir reculer le niveau de vie des exploités.

Le développement de l'industrie spatiale en Iran, Corée, Inde, Chine, Brésil etc, etc sont là pour preuve. Tu remarqueras que malgré ça, La Chine et l'Inde par exemple ne sont pas devenues des puissances comme l'URSS à l'époque, ou la Russie encore aujourd'hui.

(Vérié @ mercredi 4 novembre 2009 à 15:48 a écrit :
a écrit : Jedi
Tu vis dans une bulle ... dans une cage dorée de statistiques whistling_notes.gif que tu prends au petit bonheur la chance, que tu interprètes à ton aise pour peindre le capitalisme en rose .


Jedi, fais l'effort de lire ce que j'écris. Constater le développement des forces productives, ce n'est pas peindre le capitalisme en rose. D'une part, c'est tout simplement prendre acte de la réalité, d'autre part le développement des forces productives n'est pas synonyme de progrès social, même s'il y a eu des retombées pour une partie de la population.


Quand tu feras la distinction entre développement quantitatif et qualitatif des forces productives, tu commenceras à avancer.

Quand tu verras l'opposition qu'il y entre d'une part le système d'exploitation capitaliste pourrissant(la propriété privée pourrissante) et le développement des forces productif(quantitatif et qualitatif), là tu commenceras à avancer.

Sinon, c'est que de la répétition, du copié/collé, du surplace ... tu vois toi même sous tes yeux le monde change vite ... une partie du prolétariat ne cesse de progresser, la population mondiale ne cesse de croitre ... "les crises dans la crise" du système d'exploitation capitaliste pourrissant se répandent de plus en plus rapidement : les finances, les émeutes de la faim ... les fermetures d'entreprises ... les famines, les guerres, les dictatures, les coups d'états, le terrorisme, les trafiques etc, etc

Je veux pas simplement prendre acte de la réalité, il s'agit de changer le monde, de transformer la réalité consciemment, de manière conséquente de fond en comble pour la satisfaction des besoins de toute l'humanité, pour l'épanouissement du genre humain. Comme tu vois vois je veux faire rapidement le contraire de ce qui se passe aujourd'hui.

Cette fameuses vitesse rend tout ça urgent, vitale ... on sait que la priorité de priorités c'est le parti, les militants, les dirigeants, l'internationale. Et je pense que Lutte Ouvrière fait le meilleur boulot.

A+
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Message par jedi69 » 05 Nov 2009, 00:32

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


Hou la la ... j'avais pas vu ça au début du topic :

(erou @ samedi 5 septembre 2009 à 20:06 a écrit :A propos de la productivité, un petit problème: 5 travailleurs et un robot pas encore au point . La production totale est de 100, soit une productivité du travail de 20 pour un temps de travail donné; puis le robot marche et à lui seul, ( plus le travailleur qui le contrôle)pendant le même temps de travail, il produit 200, soit à 2 ( un homme+une machine) une productivité de 100.
La productivité quintuple, il y a 4 chômeurs et une production impossible à consommer par manque de pouvoir d'achat.


C'est juste à petit échelle ... mais tu peux pas généraliser comme ça à l'échelle de milliards d'êtres humains.

Les copains ont donné des statistiques démographiques, du nombre de travailleurs paysans, ouvriers, choses qui peut facilement se trouver.

Pour caricaturer au début de ton exemple on est en 1938 époque du programme de transition de 4ème Internationale, et à la fin de ton exemple on est en 2008.

Hors en 1938 on était 2 milliards d'êtres humains sur terre, et bien sûr beaucoup moins de prolétaires. En 2008 on arrive facilement aux 7 milliards d'êtres humains, soit 3 à 4 fois plus.

Suivant ton exemple dans le cadre du capitalisme, avec une production de de 100(en 1938) ou de 200(en 2008) ont est toujours en surproduction, mais on est plus 5 prolétaires mais, 1 prolétaires et 4 chômeurs, affamés, hors dans la réalité on est 3 à 4 fois plus en 2008, soit : 20 personnes, dont 1 prolétaire et 19 chômeurs et affamés, et toujours en surproduction.

Tu remarqueras que dans l'exemple je dis que tout le monde travail, je prends pas en compte les enfants, les anciens, les paysans, les employés, juste des prolétaires dans l'industrie.

Si on partage 100, ça fait 20 chacun en 1938.

Si on partage 200, ça fait 10 chacun en 2008.

Bon, on introduit le capitalisme, 80% pour les capitalistes, 20% pour les exploités. grossièrement.

Si on partage 100, ça fait compliqué : 80 pour 1 capitalistes, 20 pour 4, soit pour les exploités, chômeurs et affamés, plus ou moins 5 chacun en 1938.

Si on partage 200, ça fait : 160 pour 1 capitalistes, 40 pour 19 exploités, chômeurs et affamés, soit plus ou moins 2 pour chacun en 2008.

De plus, si on prend à la lettre Trotsky : "les forces productives ont cessé de croitre" quantitativement du moins, tu penses pas que c'est vraie aussi qualitativement, si ? En tout cas dans ton exemple, le fait que le robot marche tout seul, ça implique qu'il y a un saut qualitatif, une croissance, un développement qualitatif des forces productives, de la machine et du prolétaire. ce qui de toute manière, il serait difficile à nier.

Ça rentre en contradiction avec cette phrase conjoncturelle de Trotsky.

Alors qu'en agriculture par exemple on a les capacités de production pour nourrir 12 à 14 milliards d'êtres humains, dans l'industrie c'est facilement beaucoup plus. Le seul robot de 1938 à 2008 avec un prolétaire qui produisait 100, produit aujourd'hui 200, mais a les capacités de produire 2 fois plus que ça facilement, soit plus de 400, voir de manière illimitée, abondante.

A ce compte là le socialisme n'as pas besoin fondamentalement de la croissance des forces productives, des robots, des prolétaires partout dans le monde pour satisfaire les besoins de chaque être humain qu'il soit 5 ou 20, 2 milliards ou 7 milliards, voir 12 à 14 milliards.

Dans la réalité, il fallut non seulement renouveler les effectifs de prolétaires et améliorer les robots, l'aspect qualitatif, mais il a fallut quantitativement plus de prolétaires et plus de robots, même si ça n'a pas été significatif car on reste dans le cadre du capitalisme, qui a été loin de faire des boums économiques comparables à ceux de l'URSS.

De plus les robots ne sont pas dans les mains de tous les prolétaires, de nombreux prolétaires travaillent avec des outils rudimentaires, anachroniques, quasiment moyenâgeux, ce qui augmentent encore plus les effectifs du prolétariat, des exploités, de la main d'oeuvre mondiale.

Sous le socialisme, on aura besoin de la croissance des forces productives, des robots et des prolétaires de manière quantitative et qualitative pour satisfaire le besoins de toute l'humanité, pour son épanouissement quand on sera 12 à 14 milliards ... ou 20 milliards, voir bien plus, sans limite.

Que ce soit quantitativement ou qualitativement les forces productives ont recommencé à croitre aux 4 coins du monde après la 2ème guerre mondiale même si c'était pas significatif, extraordinaire, exponentiel, considérable, etc, etc. Et sous le socialisme cette croissance fera un boum.

Pour Trotsky, il était évident que le capitalisme n'allait pas se survivre à une nouvelle guerre mondiale, qu'un Octobre 1917 allait surgir, que la 4ème Internationale prendrait la tête du prolétariat, c'était imminent. Voilà pour quoi il écrit ça : les forces productives ont cessé de croitre. Sous entendu qu'elle recommenceront à croitre avec le socialisme, que le capitalisme avec le guerre mondiale vivait ses derniers mois, ses dernières années. Que la 4ème Internationale allait se renforcer, devenir puissante aux 4 coins du monde.

Il n'avait pas tout à fait tord pour la combativité des travailleurs à travers le monde, ne serait ce que la vague de décolonisation, les Mai 68, les droits civiques ... il manquait juste la 4ème Internationale, finalement le plus important.

(erou @ samedi 5 septembre 2009 à 20:06 a écrit :
Pour CERTAINS il y a croissance des forces productives, donc le capitalisme a encore de beaux jours devant lui
En ce moment de crise économique aigüe, la productivité explose. comment ? par le chômage massif : on produisait 100 à 10, on produit 90 (récession actuelle) à 6. D'où l'urgence de la socialisation de l'économie et dans cette voie l'urgence de l'unité pour l'interdiction des licenciements.
Rappelons que pour Marx, Trotsky, la principale force productive c'est l'homme au travail


Depuis 30 ans, oui, il y a stagnation, recule de la production, des forces productives. c'est difficile à mesurer, l'aspect quantitatif et qualitatif se confondent, les fameuses statistiques ne tranchent. Seul le prolétariat mobilisé peut entreprendre une telle mesure, un tel recensement, de tel calcule exacte aux 4 coins du monde. faut aller dans cette direction à coup de statistiques certes, mais aussi de photos, de vidéos, ce sont d'excellent instruments de mesures ... IRM ... satellite, caméra de surveillance, dans certaines usines il y en a déjà ... pour le compte des capitalistes, ça sera infiniment mieux pour notre compte.

(erou @ samedi 5 septembre 2009 à 20:06 a écrit :
Par forces productives, au sens de Marx, il faut entendre la capacité d'enrichissement social, le développement de la civilisation humaine permis par l'ensemble des éléments qui concourent à un moment donné à déterminer la productivité du travail social, c'est-à-dire les ressources naturelles, les instruments de production au sens large (« travail mort » lui aussi résultant du « travail vivant »), la connaissance scientifique, le niveau technologique, culturel… De tous les instruments de production, "le plus grand pouvoir productif c'est la classe révolutionnaire elle-même" explique Marx dans "Misère de la philosophie".
'C'est le travail de l'homme qui donne aux ressources naturelles, aux instruments de production leur caractère de forces productives de l'humanité
il est vrai que de plus en plus de forces productives se transforment en forces destructives (non créatrices de valeurs d’usage aptes à satisfaire des besoins humains, individuels et collectifs), et que de plus en plus de forces productives sont purement et simplement détruites ; Marx utilise les termes de "forces destructrices" dans "l'idéologie allemande".

S'il est incontestable qu' en 1945 un marché mondial, une division internationale du travail se sont reconstruits, qu'un accroissement très important des moyens de production, de la production elle-même, qu'une accumulation importante du capital ont eu lieu,"Comment peut-on faire le bilan des 50 dernières années en oubliant les 50 millions de morts qu'a coûtés la 2ème guerre mondiale, en oubliant Auschwitz, Hiroshima, les millions de morts des guerres coloniales depuis 1945, l'hécatombe des seuls enfants morts de faim et de maladies facilement guérissables ? Et plus loin… "les 50 millions de chômeurs dans les pays capitalistes développés, ainsi que les millions de « nouveaux pauvres », les centaines de millions de chômeurs dans le tiers monde, une chute des revenus réels d'au moins 10 %, du prolétariat occidental…".

On pourrait ajouter les millions d'emplois précaires, la remise en cause des avantages sociaux, l'énorme endettement des pays du "tiers monde", la destruction de l'agriculture alors que des centaines de millions souffrent de faim, les guerres "locales", la destruction de la nature par les pollutions de toutes sortes, le parasitisme financier… la liste est loin d'être close ! La civilisation humaine, globalement progresse-t-elle ? Peut-on la confondre avec l'invention de l'ordinateur et du portable ?

Quand Trotsky écrivait "les forces productives ont cessé de croître", il le faisait pour toute une période historique commençant en gros avec la guerre 1914/18, et non pas de façon conjoncturelle. Dans les années 20-30, Trotsky constate la transformation du capital de système réactionnaire relatif en système réactionnaire absolu.


On peut pas réduire la croissance des forces productives à l'ordinateur et aux portables, ça fait pas sérieux, c'est caricaturale ... c'est écarter d'un tour de passe passe l'industrie nucléaire, l'industrie spatiale, la biochimie, la génétique, la nano technologie, le développement des transports marins, ferroviaires, aériens, le développement des télécommunications aux 4 coins du monde.

Bien sûr, On peut pas nier les 2 guerres mondiales, les guerres perpétuelles depuis la 2ème guerre mondiale, c'est à mettre sur le compte du pourrissement du système d'exploitation capitaliste. On peut donc pas nier la destruction de forces productives quasiment continue depuis la 2ème guerre mondiale.

Mais on peut pas nier que la population mondiale du début du 20ème siècle était de 1.6 milliards ... qu'elle est passé en 1 siècle à 7 milliards ... alors qu'au 19ème siècle elle est passé de 906 millions à donc 1.6 milliards. De plus le niveau d'éducation de la population en générale est beaucoup plus élevé qu'au 19ème siècle et en particulier dans le prolétariat. D'ailleurs ce dernier s'est répandu sur tous les continents, choses encore exceptionnelles, embryonnaires à la fin du 19ème siècle.

Au 20ème siècle, il y a eu l'URSS, l'état ouvrier dégénéré, ce qui a contribué à élever le niveau du prolétariat mondiale malgré la bureaucratie stalinienne. la croissance des forces productives on la doit au prolétariat, pas au système d'exploitation mondiale capitaliste pourrissant.

On peut pas nier que la décolonisation, les équivalent à Juin 36, Mai 68 dans le monde sont des progrès même si c'est pas la révolution prolétarienne, le socialisme, la dictature du prolétariat. Seul une direction bolchevik internationale aurait pu conduire à un "octobre 1917" dans ces époque là.

IL faut bien distinguer système d'exploitation capitaliste pourrissant et développement des forces productives malgré ça. C'est ça qu'il ne faut pas confondre. C'est sûr et certain que ce sont 2 choses qui rentrent en contradiction, qui sont diamétralement opposées. La bourgeoisie, les gros patrons, les capitalistes, les millionnaires, les milliardaires, les exploiteurs, les oppresseurs ne sont pas des forces productives, ils sont une personnification du système d'exploitation capitaliste pourrissant. Le progrès technologique, scientifique, culturel du prolétariat mondiale, il le doit à lui même, à son travail, à ses luttes.

A+
jedi69
 
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Message par Vérié » 05 Nov 2009, 08:46

a écrit : Jedi
On peut pas nier le progrès technologique, scientifique et du prolétariat manuel et intellectuel lui même. C'est le côté qualitatif ... nucléaire, industrie spatiale, génétique, informatique, formation du prolétariat ... etc, etc ...

Quantitativement, on peut pas le nier non plus. Note bien ça, parce que tu me fais dire le contraire. Industrie qui s'est développée en Inde, en Chine, au Brésil, au Mexique, au canada, en Australie par exemple.


Donc, les forces productives se sont développées de façon considérable. C'est ça le sujet de la discussion.
a écrit : Jedi
En conclusion, dans le cadre du capitalisme actuel, il y pas besoin de croissance de force productive quantitative exponentielle, extraordinaire, considérable pour augmenter la productivité, les capacités de production, la production elle même. Au contraire. Les capitalistes se contentent de la qualité en payant des scientifiques, des ingénieurs et les travailleurs de plus en plus bas, en baissant la fameuses masse salariale, même dans les domaines les plus poussés. En faisant stagner voir reculer le niveau de vie des exploités.

Soit tu ne comprends rien au concept de "forces productives", soit tu as écrit n'importe quoi à toute vitesse (la nuit ?). Si la productivité et les capacités de production augmentent, c'est que les forces productives augmentent. La science, les technologies, ça fait partie des forces productives. De plus, dans un autre passage de tes posts, tu reconnais que le prolétariat a augmenté numériquement.

"Les capitalistes se contentent de la qualité", ça ne veut strictement rien dire. Quant au recul du niveau de vie des exploités, il est relativement récent et il n'a pas de lien direct automatique avec le développement des forces productives. Les forces productives peuvent se développer et le niveau de vie des travailleurs baisser dans certaines circonstances.

a écrit : Jedi
Quand tu feras la distinction entre développement quantitatif et qualitatif des forces productives, tu commenceras à avancer.

Les forces productives se sont développées sur le plan quantitatif et qualitatif. Ta remarque n'a aucun sens. D'ailleurs tu le dis toi même :
a écrit : Jedi
les forces productives se sont développées quantitativement et qualitativement, pour atteindre dans l'agro-alimentaire les capacités de nourrir 12 à 14 milliards d'êtres humains


a écrit : Jedi
Faut que tu fasses la différence, faut que tu distingues système d'exploitation, et forces productives.

Encore une phrase qui ne veut rien dire. Nous vivons - jusqu'à preuve du contraire - dans un système capitaliste. Dans ce système, le développement des forces productives est inséparable de celui du capitalisme. Les forces productives ne se développent pas toutes seules. Et, pour qu'elles se développent, il faut que se développement permette aux capitaliste d'accumuler du capital.
Encore une fois, constater que le capitalisme a développé les forces productives - comme tu le fais d'ailleurs toi-même -, ce n'est pas faire l'apologie du capitalisme. C'est toi qui fais cette confusion, bien que tu reconnaisses que les forces productives se sont développées - ce qui rend te spropos incohérents... :wacko:

Si c'est seulement l'importance de ce développement que tu contestes, si tu trouves que je l'exagère, alors il faut que tu fasses l'effort de le démontrer avec des statistiques sur l'évolution de la production. Par exemple, quand on constate que la production industrielle a doublé depuis 1970, il faut que tu démontres que c'est faux. Car tu conviendras que le doublement de la production, c'est un développement significatif. Imagine qu'on double ton salaire, ou qu'on le divise par deux, tu trouverais cela significatif.

__
PS Si tu tiens absolument à parler à nouveau de l'URSS, interviens sur le fil qui est consacré à son développement économique, suite aux déclarations de Nathalie Arthaud.
Vérié
 
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Message par Gaby » 05 Nov 2009, 09:32

Alors ça c'est fort. Après 20 pages sur "les statistiques bourgeoises", on se retrouve avec les croyants qui à défaut de chiffres réels, en inventent d'autres, les "sortent de leur cul" comme on dit en anglais. Sacrée démonstration. Y'a tout, des pourcentages, des comptes, etc. Changez rien.
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Message par Aumance » 05 Nov 2009, 17:28

(Gaby @ jeudi 5 novembre 2009 à 09:32 a écrit : .....on se retrouve avec les croyants qui à défaut de chiffres réels, en inventent d'autres, les "sortent de leur cul" comme on dit en anglais.
je les plains car , en statistiques , on n'a jamais de chiffres ronds :sygus:
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Message par Jacquemart » 05 Nov 2009, 17:44

Et quand on en a, ça reste dans les annales.
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Message par Loustic » 05 Nov 2009, 17:50

C'est ce qu'on appelle un raisonnement par analogie.
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