De la bonne foi ou d'un malentendu ? Petit montage en raccourci (chacun peut vérifier les originaux)
a écrit :Patlotch : Il n'existe pas pléthore d'analystes sérieux du capital, de son économie politique actuelle, qui s'inscrivent dans la perspective communiste, révolutionnaire, pour qu'on puisse se passer de leurs travaux.
Shadoko : Ça, c'est bien vrai. Malheureusement, j'ai peur que nous n'ayons pas la même définition de "sérieux".
Patlotch: Je ne demande pas mieux que de connaître ce que toi, tu considères comme "sérieux" en la matière. Tu dois avoir en tête des références, non ?
Shadoko : Des références sur quel sujet ?
Gaby : Rien que le fait qu'il te demande un bouquin en définissant aussi vaguement le sujet, ca te prouve le "sérieux"...
Shadoko : tu me demandes des références sur le sujet (mais lequel, je ne le sais toujours pas, tu en as abordé une quinzaine, de Bordiga à l'autopraxis).
Bien sûr, pour tout lecteur sérieux le sujet était clair dès le départ de ces échanges :
« ...analystes sérieux du capital, de son économie politique actuelle, qui s'inscrivent dans la perspective communiste, révolutionnaire, pour qu'on puisse se passer de leurs travaux » Par références, pourquoi penser "bouquin", et pourquoi pas, au demeurant, car j'imagine que les fondements théoriques de vos positions ne sont pas réduites à Trotsky et ce qui précède, sauf à penser qu'il était un voyant relativement aux contradictions du capitalisme 60 ans après sa mort.
C'est dire tout l'intérêt de tels échanges. Heureusement, d'autres sont plus intéressants, par ex. avec Puig Antich ou Bernard, ce qui tend à prouver que ce n'est "illisible" que pour qui le décrète a priori, comme s'il importait avant tout que ce ne soit ni lu, ni compris, mais écarté sous un prétexte ou un autre, pour chasser ce qui ne cadre pas avec sa propre activité militante. Voilà un bel exemple d'objectivisme et de subjectivisme :
"moi garant de l'objectivité de ce qui est, et de ce qui en rend compte, je décrète que ceci n'existe pas, et que si ça existe, c'est nul, dans tous les cas. Prolétaires, attention, danger, tournez-vous plutôt vers la vérité que nous sommes en chair et en os, dans la simplicité populaire de notre langage et de notre pratique qui vous éclairent les chemins radieux...". *
Il y a un lien très clair qui traverse les derniers échanges, au sein du sujet général sur la "communisation", que j'ai définie à plusieurs reprises de façon compréhensible, parce que le concept n'est quand même pas très compliqué. Ce lien, c'est l'idée que la praxis est celle des deux classes qui s'affrontent dans la contradiction au coeur du capitalisme : l'exploitation. Donc la nécessité de la critique de l'économie politique, ce que dit l'extrait de Goldner plus haut
a écrit :De toutes ces discussions, quasiment aucune n’observe les conditions matérielles de reproduction de la société sous le système capitaliste, ou sous une forme ultérieure au capitalisme.
...avec quoi entre en résonnance ce que dit Marx en substance dans les deux dernières phrases de l'extrait du
Manifeste :
a écrit :Les conceptions théoriques des communistes ne reposent nullement sur des idées, des principes inventés ou découverts par tel ou tel réformateur du monde. Elles ne sont que l'expression générale des conditions réelles d'une lutte de classes existante, d'un mouvement historique qui s'opère sous nos yeux.[...]
C'est une forme de réponse à ce qu'entendent souvent les militants comme "pratique"... Il s'agit de comprendre que
la praxis n'est pas, pour Marx, la pratique d'une classe contre le capital, et moins encore la pratique d'une organisation qui se donne pour celle de la classe.
Ce texte sur l'objectivisme et le subjectivisme militant ne dit pas autre chose, il fait le lien entre des choses que tout le monde a pu observer ou faire dans les luttes, et ce que Marx entendait par praxis, notamment dans les
Thèses sur Feuerbach.
Et cela devrait répondre aux questions que les uns ou les autres se posent ou me posent, quant à ma pratique, ce qui est d'ailleurs l'aveu de sa propre incompréhension, et du caractère "militant", tel qu'il est en question au bout du compte : on voudrait juger de mon activité avec les critères mêmes que les positions avancées mettent en question. On applique, pour juger, une "grille de lecture" qui est précisément celle que ces théories critiquent (elles ont ça en commun, et en commun avec Marx au-delà de leurs différences) : ça n'a aucun sens, car si on avait compris, on ne poserait pas ces questions. Et si on n'a pas compris, comment juger de ce qui est ou non "sérieux" : je passe sur les qualificatifs subjectifs et hostiles a priori qui émaillent les interventions..., il suffit de les rapporter au fait que nous sommes dans la rubrique "théorie et histoire" pour se faire une idée de ce que leurs auteurs considèrent comme "sérieux".
*
Evidemment, quand je simplifie à l'extrême pour faire comprendre, on va dire qu'il n'y a rien de nouveayu sous le soleil théorique, ou que c'est simpliste. Si je ne simplifie pas, que c'est imbitable. Certains adorent ce genre pervers. C'est très répandu comme procédé rhétorique ou manipulatoire, afin de détourner l'attention (l'intervention précédente en donne une nouvelle idée... circulez ya rien à voir !). A d'autres, je n'ai plus 12 ans et je ne prends pas ceux qui lisent les forum pour des imbéciles ni des enfants de
choeurs...