toujours la nature de l'urss

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par com_71 » 23 Mai 2008, 13:06

(Vérié @ vendredi 23 mai 2008 à 13:50 a écrit :
"Ce qui écrase les autres m'élève", je trouve tout de meme ça un peu prétentieux.
Il dirait par exemple : "ce qui écrase les autres me renforce dans mes convictions", ce serait un peu différent. C'est peut-etre le style de l'époque, mais tout de même...
"un certain goût de pathétique ecclésiastique", peut-être ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par piter » 23 Mai 2008, 14:55

a écrit :Le capital n'est pas l'ennemi, c'est les capitaliste, le système capitaliste, Le Capital, il s'agit de le collectiviser, de le mettre en commun, que les prolétaires en est le contrôle, le domine, est le pouvoir dessus.


quand Marx (ou moi) parle de capital c'est pour désigner non pas des choses mais des rapports entre les hommes.
le sous titre du Capital (le livre) est "critique de l'économie politique", critique par laquelle Marx montre que ce que l'économie politique (idéologie de la bourgeoise) présente comme une chose, est en fait un rapport entre les hommes, qui comme tu le rappelle à une histoire, et peut donc etre transformé pas comme une chose relevant de "lois éternelles de la nature". en passant Le Capital (le livre) n'est donc pas un livre d'économie politique, mais plutot un livre contre l'économie politique, qui réalise une critique de l'économie politique qui dévoile son caractère d'idéologie de la bourgeoisie.

donc quand je parle de détruire le capital je ne parle pas de détruire les machines. c'est en fait une façon abrégé de dire détruire les rapports capitalistes.

aussi c'est les moyens de productions, les ressources de la société, etc...qu'il sagit de collectiviser, pas le capital (puisque le capital n'est pas des choses mais des rapports de production, des rapports entre les hommes).
c'est les moyens de production que les prolétaires peuvent controler et pas le capital puisque le capital c'est jsutement les rapports sociaux par lesquels les prolétaires sont privés de controle sur les moyens de productions.
piter
 
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Message par Vérié » 23 Mai 2008, 15:14

(piter @ vendredi 23 mai 2008 à 15:55 a écrit :
a écrit :Le capital n'est pas l'ennemi, c'est les capitaliste, le système capitaliste, Le Capital, il s'agit de le collectiviser, de le mettre en commun, que les prolétaires en est le contrôle, le domine, est le pouvoir dessus.



Oui, en effet, le capital, ce n'est ni une somme d'argent ni un ensemble d'équipements matériels, de machines etc, c'est UN RAPPORT SOCIAL. Que doit détruire le prolétariat. Donc, on collectivise en effet les moyens matériels, mais certainement pas le capital. Et il ne s'agit pas d'une nuance de vocabulaire.
Vérié
 
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Message par piter » 23 Mai 2008, 15:29

a écrit :QUOTE (piter @ jeudi 22 mai 2008 à 09:56)

la tache du prolétariat est d'établir de nouveaux rapports de production sur la base d'une coopération qui sera la réappropriation consciente par les travailleurs de la force de leur travail combiné qui apparaitra comme le résultat de leur activité et non plus comme le résultat du capital.



C'est bizarre, j'ai l'impression de lire du Lassalle ou un truc comme ça.

Réappropriation de leur force de travail ?

Heu, les prolétaires n'ont que ça, leur force de travail, ce qu'il ne possèdent pas, c'est les richesses qu'ils produisent avec leurs forces de travail, c'est ce qui constitue le Capital.


tu a mal lu, je ne parlait pas de réappropriation par les travailleurs de leur force de travail mais de réappropriation par les travailleurs de la force de leur travail combiné.
dans l'organisation capitaliste du travail (à partir du stade de la fabrique, cf la description qu'en fait Marx dans Le Capital) c'est le capitaliste qui réunit les travailleurs dans une meme fabrique, les fait travailler de façon collective et assure la direction de ce travail collectif, ce qui lui permet d'en receillir les fruits, de s'approprier non seulement les résultats du travail de chaque travailleur mais aussi le résultat de la combinaison de leur activité productive. il achéte la force de travail de chaque travailleur individuellement et en plus, du fait qu'il organise sous sa direction la coopération dans le procès de travail de ces différents travailleurs, il peut s'apprioprier les résultats de ce travail combiné (beaucoup plus productif que le travail cumulé de chaque travailleur qui travaillerait séparemment).
le capitaliste s'approprie, utilise et dirige, la force (et les résultats) du travail combiné des producteurs.
c'est un mode de socialisation réalisé par le capital.
la socialisation par les travailleurs consistera à organiser et diriger eux meme la coopération de leur activités productrices , de leur travail, et se réapproprieront ce que produit non seulement leur travail individuel, mais aussi le résultat de leur coopération.

ce que "possèdent" les producteurs c'est non seulement leur force de travail individuelle mais aussi leur capacité à organiser collectivemment l'activité productive. on peut dire que le contenu essentiel de la révolution prolétarienne consiste à arracher au capitalistes (ou à ceux qui personnifient les fonctions capitalistes de direction du travail) la direction de l'activité productive collective.
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Message par piter » 23 Mai 2008, 15:55

a écrit :QUOTE (piter @ jeudi 22 mai 2008 à 09:56)

si Lénine passe à coté de ces problèmes ce n'est pas qu'il soit plus bête  qu'un autre, mais surtout c'est le problème de tout le mouvement marxiste de cette époque (la seconde internationale en particulier mais ensuite souvent aussi la troisième) de ne pas poser les questions de l'organisation du travail, et de ne pas vraiment intégrer la question de la transformation des rapports de production comme tels dans leur conception de la révolution prolétarienne.





Franchement, c'est quoi le système soviétique ? Sinon l'organisation des travailleurs pour organiser la société dont l'industrie, le travail industriel, mais aussi l'agriculture, les transports, les communications, l'éducation, la santé, le logement ... etc, etc, etc.

C'est l'utilisation permanente des conseils ouvriers, des comités de travailleurs dans les usines, dans les quartiers comme instruments de domination qui transforme totalement les rapports dans la société dont l'essentiel : les rapports de production.


justement ce que je dis c'est que l'utilisation des soviets comme instrument de transformation des rapports de production n'a pas vraiment eu lieu ou alors de façon très éphémère.
transformer les rapports de production et nationaliser sont deux choses différentes (et ce n'est pas tellement d'ailleurs les soviets qui ont nationalisé, mais bon...).
transformer les rapports de production c'est mettre en oeuvre les conditions de l'appropriation, du controle par les travailleurs eux memes du procès de travail ainsi que du procès d'ensemble de la production.
c'est bouleverser le mode d'organisation et de direction du travail, transformer les rapports hierarchiques, transformer la division du travail. car c'est dans le mode capitaliste de division du travail, de direction du travail, etc...que réside les fondements de la domination de la bourgeoisie et de la reproduction du capital.
c'est dans les rapports de production à proprement parler (c'est à dire les rapports entre les hommes dans le cadre du procès de travail) que réside les bases de la société de classe et c'est en dernier lieu sur ce terrain que se joue le combat d'émancipation des prolétaires, c 'est leur capacité à rempalcer le mode capitaliste de prodcution par un autre mode de production qui déterminera l'issue de la lutte pour le communisme.

malheureusement les internationale deux et trois n'ont produit que peu de réflexion sur ces questions de l'organsiation du travail, etc...se contentant trop souvent de préconiser l'étatisation de l'économie. se limitant trop souvent à une conception du socialisme comme transformation du mode de répartition seulement et non pas essentiellemnt comme transformation du mode de production.(l'expression "communisme de guerre" pour l'économie russe de la guere civile à cet égard est très symptomatique. d'ailleurs à cet égard Lénine y a vu plus clair que d'autres dirigeants bolchéviques).
piter
 
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Message par jedi69 » 26 Mai 2008, 19:14

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


Oups, voilà ma petite réponse en différé de quelques jours.

Bon, j'ai pas relu le 1er Chapitre du capital. mais juste un passage de "Travail, Salaire, Capital" de Marx, revu et corrigé par Engels :roll: . Comme quoi les 2 anciens ont sans cesse "perfectionné" leur théorie et leur pratiques tout au long de leurs vies.

Bon qu'on s'écarte pas trop du sujet : L'état Ouvrier Dégénéré ... en fin ... le but de Piter & Vérié c'est dire qu'il a même pas eu le temps de dégénéré vu que la contre révolution est arrivé rapidement, de l'époque même de Lénine ... à l'appui : les "cafouillages" de Lénine :halalala: .

(Vérié @ vendredi 23 mai 2008 à 10:21 a écrit :

-Les méthodes de "management" et d'organisation du travail de la bourgeoisie ne sont pas neutres.  Sans doute représentaient-elles un "progrès" dans l'URSS délabrée de l'après guerre civile, mais un progrès capitaliste. Une classe au pouvoir peut certes accepter collectivement des sacrifices librement consentis, mais certainement pas de travailler aux pièces, sous le contrôle de chronos, de petits chefs flics et de cadres privilégiés. C'est absolument incompatible. Il ne suffit pas qu'il y ait à la tête de l'Etat un parti avec la ligne juste pour y changer quoi que ce soit.


Le problème, c'est que les petits chefs flics et les cadres privilégiés, "la petite bureaucratie" :dry: du vivant de Lénine et jusqu'à bien, bien plus tard n'a pas le pouvoir, n'a pas une domination ferme, solide, conséquente. Elle n'a pas l'autorité totale, même majoritaire. Même si le reflux, la démoralisation gagne l'ensemble de la société soviétique, et s'exprime au sommet de la bureaucratie (comme le décrit très bien Trotsky dans le texte qu'à posté Com71), celui ci "s'efface", recule encore devant Trotsky lui même, devant sa présence.

Dans les usines, dans les quartiers populaires, au lendemain de la guerre civile victorieuse et dramatiquement couteuse et sanglante, les ouvriers ne marchent pas à la trique des "petits chefs" et "des cadres privilégiés". Les ouvriers ne se laissent pas marcher dessus, c'est leur société, leur état, leur dictature, ils l'ont sauvé les armes à la main, perdants leurs collègues, leur camarades, leurs copains, leurs amis, des membres de leurs familles, ils ont fait des sacrifices pour celles ci, ça leur appartient.

Quand ils acceptent, quand ils tolèrent les méthodes de travail de la bourgeoisie, des capitalistes les plus avancés de la planète, c'est en connaissance de cause, le parti explique tout, il y a énormément de propagande, d'agitation à ce sujet. La petite bureaucratie dans les usines n'a pas le pouvoir de tout détourner ouvertement à son compte. Comme Trotsky exerce encore une influence sur les bureaucrates (qui deviennent des petits bourgeois) en sa présence, la classe ouvrière dans les usines, les quartiers en fait de même. D'ailleurs je raisonne à l'envers. C'est parce que la classe ouvrière est encore forte au moment ou Trotsky décrits ses "anecdotes" que les choses se passent comme ça.

En fait, ce qu'il manque à la classe ouvrière de cette époque c'est des militants, une direction plus cultivés, plus nombreuses, Lénine, Trotsky, la vieille garde, l'opposition de gauche ne font pas le poids. D'ailleurs, c'est ce qu'il maquera partout. Les Bolchéviks, l'Internationale Communiste misant sur la révolution dans tous les pays, sur la révolution permanente constate le manque de dirigeants et de militants au niveaux des effectifs, mais aussi au niveau des expérience, des connaissances.

Le 2ème Internationale s'est opposé en majorité à la révolution prolétarienne dans tous les pays. La préparation et la guerre mondiale de la bourgeoisie aura raison de celle ci. Une minorité deviendra la 3ème Internationale et vivra la première grande révolution prolétarienne de l'histoire, la prise du pouvoir par la classe ouvrière sur plusieurs pays, donc l'édification de plusieurs Républiques Socialistes Soviétiques. Lénine, les bolchéviks, l'Internationale auraient fait une erreur en appelant l'union de ses pays : SOCIALISTES ?

La bureaucratie va mettre encore des années pour entamer sérieusement le pouvoir de la classe ouvrière en URSS, elle va mettre du temps à prendre le pouvoir complètement et ouvertement dans ce nouvel état ouvrier, dans cette dictature du prolétariat, dans ce pays socialiste ... en fait, c'est dans ces pays socialistes ... Ukraine, Géorgie, Russie ... etc, etc

(Vérié @ vendredi 23 mai 2008 à 10:21 a écrit :
Une des caractéristiques fondamentales du capitalisme et des méthodes qui l'accompagnent, c'est de produire des exploiteurs et des exploités. Toute méthode, toute division du travail destinée à exploiter davantage les travailleurs et à les abrutir renforce les rapports de production capitaliste, produit des exploiteurs et accélère la transition... vers un capitalisme encore plus efficace, c'est à dire capable d'arracher davantage de plus value aux exploités etc.



Bah, en théorie, ça peut être vraie, tant qu'il a pas d'intervention du prolétariat, et si en plus cette intervention est une révolution, et que cette révolution est défendue becs et ongles par une guerre civile. Après tout ça, ça change la donne fodamentalement, on est plus dans le capitalisme classique, ni même capitalisme d'état.

En union soviétique, après la guerre civile, il n'y même pas une offensive de la bourgeoisie, elle n'a plus le pouvoir, ni d'embryon de pouvoir. Il y a encore moins d'offensive de la bureaucratie. C'est plutôt un recule de la classe ouvrière victorieuse, genre, elle "se repose sur ses lauriers", c'est une pose, une stagnation. En fin, la NEP, c'est un peu le "travailler plus pour gagner plus" de l'époque, sauf que c'est une classe ouvrière victorieuse qui l'applique. En fait, c'est à un boom économique qu'on assiste. Il y a pratiquement pas ou peu besoin de la trique de la petite bureaucratie, de la petite bourgeoisie "résiduelle" de la société soviétique.

Faut m'expliquer plus longuement et avec des arguments, du concret, de la réalité comment des bourgeois, des capitalistes prennent le pouvoir durant la guerre civile, le NEP, même avec les discours de Staline et son socialisme dans un seul pays. La classe ouvrière a beau ne pas exercer le pouvoir directement, ouvertement par le biais des soviets durant cette période et jusqu'à bien, bien plus tard, cette société est la sienne, l'industrie, les terres sont siennes, les richesses sont siennes, sont socialisés, collectivisés ... "n'importe comment", bureaucratiquement, pour les intérêts de la bureaucratie de plus en plus, c'est sûr, mais c'est à eux, à la classe ouvrière, au prolétariat, c'est du socialisme, une caricature dramatique certes, mais s'en est.

On peut pas dire comme "état ouvrier dégénéré" : Dictature du prolétariat dégénéré ? pays socialistes dégénérés ? le développement puis la domination de la bureaucratie a fait dégénérer l'Union DES Républiques Socialistes Soviétiques. C'est des gros mots, c'est des insultes, c'est des blasphèmes ? :sleep: Parce que parler de socialisme en Russie occulterait forcément la bureaucratie, ses responsabilités sanglantes mondialement ?


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Message par jedi69 » 26 Mai 2008, 20:54

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?



(piter @ vendredi 23 mai 2008 à 15:55 a écrit :

justement ce que je dis c'est que l'utilisation des soviets comme instrument de transformation des rapports de production n'a pas vraiment eu lieu ou alors de façon très éphémère.


Mais puissantes, révolutionnaires, les armes à la main, avec de nombreux sacrifices.

Alors les rapports de productions ?

En tout cas la production est en majorité à la classe ouvrière et à la classe paysanne, même si d'ailleurs au début, c'est pas une collectivisation des terres, mais un partage plus ou moins "égalitaires" des terres.

Est ce que le fait que cette paysannerie soit majoritaire fait de cette état, un état bourgeois, un pays capitaliste ?

Non, vu que le pouvoir a été enlevé au tsar et sa noblesse, son clergé en février 1917 en faveur de la bourgeoisie ... puis, que rapidement ... la bourgeoisie a perdu le sien en Octobre 1917. Pendant toutes cette période et après jusqu'à l'éclatement de la guerre civile et sa continuation malgré le traité de Brest Litovsk, le 3 Mars 1918(vous me corrigerez pour toutes ces dates ?), tout le pouvoir est aux soviets. De l'état PAR les ouvriers ont va passer à l'état POUR les ouvriers comme l'explique Lénine dans son texte de 1919.

En fait, durant toute cette période de "TOUT LE POUVOIR AUX SOVIETS", durant 6 mois plus ou moins, les rapports de production sont bouleversés dans l'industrie, dans les villes, dans un pays arriérés. C'est bien eux, les ouvrières, les ouvriers qui exercent le pouvoir sous la direction du parti bolchevik, non ? Il y a bien un état ouvrier, il y a bien une société socialiste à ce moment là ? L'économie fonctionne, c'est bien les ouvriers qui la font fonctionner, non ? La guerre civile n'a pas encore tout dévasté. Certes il y a eu déjà 3 années de guerre impérialiste.

Qu'est ce qui c'est passé après octobre 1917 ? De l'état POUR les ouvriers avec "tout le pouvoir au soviet" on est passé à l'état PAR les ouvriers avec l'élection majoritaires des Bolchéviks ? Le nouvel état ouvrier ne s'est-il pas servi des soviets pour faire, pour construire l'armée rouge des mois plus tard, le 15 janvier 1918, comment a-t-on mobilisé la population, la classe ouvrière, les paysans, si c'est pas dans les soviets des villes, des quartiers, des petites villes, des comités de villages ? N'y-t-il pas eu d'explications de la situation, de la guerre civile menaçante, du reour des maitres de l'ancien régime et enfin de vote a main levé pour prendre des décisions de plus en plus urgentes ? N'y a t-il pas de mobilisation extrême de la classe ouvrière pendant toute cette période ... période de "tout le pouvoir au Soviet", d'état POUR les ouvriers, où les chefs étaient majoritairement bolcheviks ?

N'y a t-il pas de changement fondamentale pendant toutes cette période ? Est-ce qu'on est dans une société capitaliste, avec des ouvriers au pouvoir ? C'est du capitalisme dirigé par les ouvriers dans les soviets ? Alors, c'est sûr, pendant cette période aussi, il y a des survivance du passé, du tsarisme, de la bourgeoisie, mais il ne domine plus, ils sont tenus en respect ou emprisonné par la paysannerie et la classe ouvrière armée et leurs nouveaux chefs "les effectifs encore au complet".

(piter @ vendredi 23 mai 2008 à 15:55 a écrit :
transformer les rapports de production et nationaliser sont deux choses différentes (et ce n'est pas tellement d'ailleurs les soviets qui ont nationalisé, mais bon...).
transformer les rapports de production c'est mettre en oeuvre les conditions de l'appropriation, du controle par les travailleurs eux memes du procès de travail ainsi que du procès d'ensemble de la production.


alors qu'ont-ils fait les ouvriers pendant tout ces mois de "TOUT LE POUVOIR AUX SOVIETS" ?

(piter @ vendredi 23 mai 2008 à 15:55 a écrit :
c'est bouleverser le mode d'organisation et de direction du travail, transformer les rapports hierarchiques, transformer la division du travail. car c'est dans le mode capitaliste de division du travail, de direction du travail, etc...que réside les fondements de la domination de la bourgeoisie et de la reproduction du capital.
c'est dans les rapports de production à proprement parler (c'est à dire les rapports entre les hommes dans le cadre du procès de travail) que réside les bases de la société de classe et c'est en dernier lieu sur ce terrain que se joue le combat d'émancipation des prolétaires, c 'est leur capacité à remplacer le mode capitaliste de prodcution par un autre mode de production qui déterminera l'issue de la lutte pour le communisme.


Alors est que le système soviétique n'a pas entamé le mode de production capitaliste ? La révolution prolétarienne n'a pas touché aux modes de production, aux rapports de productions, n'a pas touché le capital ? Qui dirige l'industrie, qui dirige l'économie, qui prend des initiatives, à quoi peuvent bien servir les soviets durant des mois ? Du jour au lendemain la contre révolution bourgeoise aurait fait table rase des accomplissement de la classe ouvrière et paysanne ?

(piter @ vendredi 23 mai 2008 à 15:55 a écrit :
malheureusement les internationales deux et trois n'ont produit que peu de réflexion sur ces questions de l'organisation du travail, etc...se contentant trop souvent de préconiser l'étatisation de l'économie. se limitant trop souvent à une conception du socialisme comme transformation du mode de répartition seulement et non pas essentiellemnt comme transformation du mode de production.(l'expression "communisme de guerre" pour l'économie russe de la guere civile à cet égard est très symptomatique. d'ailleurs à cet égard Lénine y a vu plus clair que d'autres dirigeants bolchéviques).


J'ai l'impression qu'on se paye des mots, comme dans un salon : rapport de production, mode de production, organisation du travail, étatisation, mode de répartition. C'est quoi le jeux ? D'embrouiller les lecteurs ? On fait du Bourdieux ou quoi ?

Comment on peut dire que le rapport de production n'a pas ne serait ce qu'un peu changé sous le pouvoir des soviets, sous le pouvoir de la classe ouvrière ? Les soviets n'ont ils pas eu des conséquences sur le mode de production industrielle ? Les soviets se seraient contentés d'organiser autrement le travail pendant quelques mois pour passer définitivement le relais aux bolchéviks ? Les bolcheviks au sommet de l'état soviétique, au sommet de l'état ouvrier en marche pleinement, ouvertement, directement se seraient contentés de répartir seulement les richesses. Ça été ça leur tâches révolutionnaires aux Soviets et aux Bolcheviks ensemble pendant quelques mois ?

Je demande pas à un état ouvrier naissant dans un pays arriéré, du socialisme avec les technologies, les sciences, la culture de notre époque, du 3ème millénaire. Sans tenir compte du contexte mondiale, des trahisons internationales. Mais bon, les ouvriers soviétiques ont accomplis bien plus que du capitalisme, du capitalisme d'état, bien plus qu'un état bourgeois. Dans cette lutte des classe mondiales, on a perdu une guerre, la bourgeoisie et la bureaucratie "nous l'ont fait à l'envers", mais bon, la prochaine révolution prolétarienne ça n'arrivera pas, vu les conditions objectives, sans cesse de plus en plus favorables aux conditions subjectives. ;)

A+
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Message par artza » 27 Mai 2008, 06:59

Très rapidement, la guerre civile qui fut féroce on peut lire à ce propos le bouquin de J-J Marie, à eu entre autre pour conséquence rapide de vider les soviets, et même les entreprises et les quartiers ouvriers.

L'Armée a mobilisé quasiment tous les ouvriers plus ou moins révolutionnaires de 18 à 40 ans et plus pour les militants fiables.

Ensuite c'est toute la classe ouvrière qui fut réduite à des activités de survie, perruque, bricolage, jardinage, réquisitions qui pour ceux qui les subissaient s'apparentaient à du vol.

Les militants bolcheviks et socialistes divers ralliés aux bolcheviks d'avant la révolution étaient une toute petite minorité qui fut entièrement absorbée dans l'armée, l'administration, la police, le parti etc...

Après la guerre civile il fallut faire redémarrer les usines et les transports, avec une classe ouvrière qui en avait vue de toutes les couleurs et largement composée de nouveaux membres d'origine paysanne.

La démocratie ouvrière ne se décrète pas, et n'est pas non plus le résultat de l'activité d'"éducateurs sociaux" habiles.

Néanmoins, la bourgeoisie et les propriétaires fonciers furent au final complètement expropriés, de la terre et des moyens de production évidemment mais aussi de beaucoup de leurs biens personnels, maisons, meubles, vaisselle, argenterie, livres etc...On peut dire que la bourgeoisie disparut même physiquement, massacrée ou exilée.

C'est là-dessus que l'économie, la production du se réorganiser en dehors de toute propriété privée en l'absence de tout groupe social lié d'une façon ou d'une autre à la propriété privée.

Ce n'était pas le socialisme, mais ce n'était pas le capitalisme non plus et les capitalistes le savaient bien, et c'était le résultat d'une révolution ou la classe ouvrière avait l'initiative et le rôle majeure même si les grandes masses étaient paysannes.

Tout part de là et dans ces conditions....

...Et 70-80-90 ans après il n'est pas si facile malgré la bonne volonté et le désir de tous de réintroduire la propriété privée.
artza
 
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Message par piter » 27 Mai 2008, 13:09

ce que rappelle Artza sur les conséquences de la guerre civile est juste.

maintenant le problème c'est l'identification entre capitalisme et propriété privé.
en fait les rapports capitalistes peuvent tout à fait persister avec la propriété étatique. l'essentiel ce n'est pas tant la propriété privée des moyens de production que le fait que les producteurs soient privé des moyens de productions.
(l'erreur provient dans une certaine mesure d'une conception du socialisme qui ne part pas du mouvement des producteurs...)
avec la propriété étatique les travaillaurs sont tout autant dépourvu du controle des moyens de production, sont tout autant soumis dans le procès de production à une direction qui leur est étrangère. et tant que cela n'est pas brisé les rapports capitalistes se maintiennent. meme si la bourgeoisie "historique" disparait, du moment qu'est maintenu la subordination des travailleurs à une direction étrangère, quel qu'elle soit y compris si des anciens ouvriers devenus dirigeant du travail jouent ce role. de tels dirigeant de fait personnifient les relations capitalistes.

on n'a plus le capitalisme "classique" avec une bourgoisie "classique" mais on a toujours, de fait, la domination du capital et la subordination des travailleurs.
piter
 
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Message par piter » 27 Mai 2008, 13:44

Jedi, meme les trotskistes ne prétendent pas que la Russie ait été socialiste, dans "La révolution trahie" Trotsky dit que la société soviétique est en transition entre capitalisme et socialisme (et que ça peut aller dans un sens ou dans l'autre selon qui gagne du prolétariat ou de la bureaucratie).
Lénine parlait de la Russie comme d'un pays capitaliste arriéré qui s'efforce de réalsier les premiers pas de la transition vers le socialisme.

pour ce qui est de la dénomination "Républiques socialistes", Lénine précise nettement (je crois dans L'infantilisme de gauche et les idées petites bourgeoises, texte de printemps 1918) que le terme socialiste n'indique absolument pas que la Russie soit une société socialiste mais que cela indique seulement l'objectif que se fixe la république soviétique, c'est un socialisme d'intention en quelque sorte.

pour ce qui est du pouvoir des soviets dans l'industrie tu devrais te renseigner un peu plus.
en fait les soviets ou comités d'usines ont été intégré dès fin 1917 (au plus tard courant 1918) au syndicats comme cellules de base de ceux-ci. la direction de l'industrie était confié à des institutions ( les directions centrales, glavki en russe je crois, une par branche en gros) auquelles participaient syndicats, parti, spécialistes. institutions dont l'organe central était le Conseil supréme de l'économie nationale (Vesenka).
il ne s'agit donc pas d'une direction assurée par les soviets.

de plus pour ce qui est des chefs dans les usines la politique bolchévique a été de mettre en place la direction unique d'un dirigeant nommé par le pouvoir (plus exactement la politique qui l'a emporté car il y a eu de l'opposition là dessus au sein du parti et des syndicats, c'est seulement fin des années vingt que le principe de direction unique l'emporte définitivement. mais difficile de mettre cela totalement sur le dos des staliniens vu que Lénine lui meme était le principal partisan de la direction unique et qu'il s'est toujours bagarré dès 1918 contre les diverses oppositions de gauche pour que ce mode de direction l'emporte. il faut dire toutefois qu'il ne l'a pas toujours emporté ou pas toujours complétement sur cette question).
effectivement les ouvriers ne se laissaient pas toujours faire...mais leur résistance était aussi parfois dirigée contre la politique majoritaire des bolchéviques.

donc non les soviets n'ont pas véritablement été en mesure de transformer les rapports de productions, en fait très rapidement ils n'ont meme plus vraiment exister...
de toute façon l'enjeu en Russie après la révolution c'était dans une large mesure l'existence tout court d'une industrie...les conditions étaient très défavorable à un bouleversement des rapports de production.
mais le problèmes aussi c'est que cela à contribué à une conception de la révolution prolétarienne et de la transition au socialisme qui évacue cet ensemble de problème de la transformation des rapports de production, du procès de travail, la question de mettre fin à une direction du travail extérieure au producteurs, etc...
piter
 
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