a écrit : Quijote
Forces productives et rapports de production , bien qu 'étant liées ne peuvent se confondre . Il y a une certaine autonomie de l 'un par rapport àl 'autre
-Les forces productives ont toujours existé, dès que l'homme s'est mis à tailler un silex ou affuter un épieu, et même avant...
-Les rapports de production ont varié au fil de l'histoire.
Mais, dans le cadre des rapports de production capitaliste généralisés à toute la planète, les forces productives n'ont aucune autonomie par rapport au capitalisme, dans le sens où le moteur fondamental de leur développement est le profit, pas forcément immédiat car certains politiciens bourgeois sont payés pour voir un peu plus loin que les résultats de chaque capitaliste.
Pour développer un secteur, quel qu'il soit, il faut des investissements, des objectifs, une volonté qui viennent du capitaliste (ou de l'Etat bourgeois). Une fois ces objectifs adoptés par l'investisseur, ils sont intériorisés par les cadres supérieurs à son service, répercutés jusqu'en bas de la hiérarchie où les techniciens et ouvriers exécutants les adoptent avec plus ou moins d'enthousiasme.
Il en va de la fabrication de missiles, comme de celle des satellites de télécommunication, des automobiles ou de n'importe quel produit industriel.
Il est donc faux de dire : les forces productives se sont développées contre le capitalisme, comme si elles avaient une volonté propre, indépendante des rapports sociaux. Ca n'a pas de sens. En revanche, on peut dire :"Malgré le capitalisme, les forces productives se sont beaucoup développés", dans la mesure où on estime qu'elles se seraient encore davantage développées sous le socialisme. Dans ce sens, on peut dire que
le capitalisme est un frein relatif au développement des forces productives.Ceci pour répondre à Erou qui cite Trotsky :
a écrit : Trotsky
"la société bourgeoise a développé les forces productives jusqu'à la dernière guerre mondiale. Ce n'est qu'au cours du dernier quart de siècle que la bourgeoisie est devenue un frein ABSOLU à leur développement"
Soit Trotsky évoquait la période qu'il vivait, soit il se trompait.
Donc, pour nous résumer, dire que le capitalisme est un frein relatif au développement des forces productives n'est pas du tout contradictoire avec le fait que le capitalisme a développé les forces productives de façon considérable (1) depuis la fin de la seconde guerre mondiale, plus vite que dans aucune autre période de l'histoire humaine. En revanche, il est ridicule de dire que ce développement n'a pas été significatif, quelle que soit la manière de raisonner.
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1) On peut évidemment discuter du terme le plus approprié pour qualifier ce développement, mais convenons que ça n'a qu'un intérêt très, très limité.
Donc, soit nous avons affaire à des gens qui, comme Erou, à l'aide d'une construction conceptuelle originale, contraire au sens commun qu'on donne aux forces productives, arrivent à nous démontrer que les forces productives ont cessé de croître depuis 1914.
Soit nous avons affaire à des gens, comme un certain nombre d'intervenant qui répugnent à reprendre complètement les concepts lambertistes, qui entendent seulement minimiser le développement, et par conséquent me reprochent de l'exagérer. Mais il faut alors qu'ils ne se contentent pas de discours et entrent dans les chiffres. En espérant que personne n'osera plus ressortir le discours agnostique obscurantiste selon lequel on ne peut pas connaître la réalité car les statistiques ne valent rien...
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PS Je ne veux pas à tout prix relancer la discussion sur le développement économique de l'URSS, mais plusieurs intervenants ressortent régulièrement ce sujet sur ce fil et me reprochent de ne pas y répondre. Donc je les invite à s'exprimer sur le bon fil...