a écrit : Quijote
Alors qu 'au 19 ème siècle , en EUROPE ( du moins en Angleterre et dans une moindre mesure en France ) le capitalisme n 'avait laissé aucun secteur en friche , avait pénétré partout , avait provoqué y compris dans les campagnes un formidable bouleversement , une formidable transformation .
Un prolétariat s 'était développé comparativement proportionnellement beaucoup plus important que ce qui se passe actuellement en Asie par exemple
Si tu trouves que 200 ou 300 millions de prolétaires chinois urbains, et peut-être un peu moins de prolétaires Indiens, auxquels il faut ajouter les Brésiliens et beaucoup d'autres, ce n'est pas une "formidable transformation", qu'est-ce qu'il te faut ! :33: D'autant, que le prolétariat des vieux pays industriels a beaucoup augmenté en nombre aussi depuis 1914, même s'il a un peu reculé récemment.
Par ailleurs, ce qu'il faut comprendre, par rapport aux discours de ceux qui nous expliquent que le capitalisme est bloqué depuis 1914, date à laquelle les grands impérialismes se sont partagés le monde et sont entrés en guerre pour modifier ce partage, c'est que le développement, s'il continue à être
extensif comme en Chine, Inde etc, est devenue essentiellement
intensif dans les zones plus anciennement industrialisées. Si certaines industries (textile, acier etc) sont abandonnées, ou abandonnées partiellement, d'autres activités à plus forte composition organique de capital les remplacent. De plus, la productivité a fait un tel bond que les forces productives ont considérablement augmenté dans ces "vieux pays", sans que le nombre d'ouvriers augmente dans la même proportion. C'est ce qui a permis de développer les secteurs de "services", non directement productifs, mais pour une bonne part indispensables à la production.
Donc, le capitalisme a continué à révolutionner les relations sociales et le paysage économique en profondeur, d'une façon sensiblement différente, quoi que, par exemple, l'élimination de la petite paysannerie se soit poursuivie jusqu'à une période très récente en France, comme dans la plupart des vieux pays industrialisés.
Car, dans les activités non directement productrices, il n'y a pas que du gaspillage parasitaire comme la publicité. Et, contrairement à ce que raconte Erou, le développement plus rapide du secteur "tertiaire" n'est pas un signe de désindustrialisation et encore moins de baisse des forces productives, bien au contraire. Car c'est le niveau sans précédent atteint par les forces productives qui permet ce développement. Comme, par exemple, c'est lorsque la productivité a atteint un certain niveau dans les sociétés primitives que la division du travail est apparue et que certains hommes ont pu se consacrer à l'organisation, à la religion et même consacrer du temps à l'art. Ce qui a abouti à la division de la société en classes. Avec le raisonnement de Erou, les forces productives auraient reculé entre la période des communautés primitives et celles des premiers Etats constitués. :prosterne:
a écrit :Quijote
Forces productives pour moi : ce qui sert à produire , technique , hommes ; mais qui ,dans le cadre du capitalisme aboutit à travers des crise à détruire en grande partie ( la proportion varie selon les cas ) ce qui a été construit .
Ben oui, nous sommes d'accord. Depuis le début de cette discussion, nous sommes quelques-uns à expliquer que le développement des forces productives n'implique pas un développement équivalent du bien-être humain. Ce sont deux notions différentes.
a écrit : Quijote
La question est donc complexe : on ne peut répondre péremptoirement par oui ou par non comme tu nous sommes de le faire .
Non, la question est très simple. Les forces productives peuvent être évaluées en fonction de la production. Que les marchandises produites soient utiles, inutiles ou nuisibles. Quand Trotsky, Lénine et tous les autres théoriciens marxistes parlaient évoquaient le développement des forces productives, ils parlaient de la production matérielle et ils s'appuyaient sur les statistiques de leur époque.
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PS On attend toujours une définition simple des forces destructives et productives par Erou, et la façon de les évaluer.