(Hispa a écrit :Exprimé ainsi, je trouve la formule très réac.
Réaco-stalinienne même dirais-je.
Les délinquants sont les ennemis des travailleurs (du peuple aussi ?).
Il y a quand même des différenciations entre les délinquants ou tu parles aussi des gangs et des mafias ?
Combattre ? Qui exactement et comment ?
Quant au choix moral ? Je veux bien et en ces temps sarkoziens tout cela tombe à pic.
Je préviens tout de suite que je n'ai pas de sympathie pour les délinquants et tous ceux qui font chier au quotidien en piquant les bagnoles ou pire. Mais même la bourgeoisie avec son appareil d'Etat fait un distingo et au moins, en théorie, tente d'apporter une réponse diversifié à des délinquances diversifiées aussi.
Je ne comprends pas ce que veut dire Réaco-stalinienne.
Pour te répondre sur le fond, les délinquants constituent une part du lumpenprolétariat, c'est à dire qu'ils se mettent, en partie volontairement, en rupture avec leur classe d'origine, en général le prolétariat ou la petite bourgeoisie. De ce fait ils ne partagent plus les préoccupations, les solidarités et la morale de leur milieu d'origine, pour y opposer leur individualisme. Leurs principales victimes sont ceux qui vivent dans leur entourage géographique, c'est à dire les classes populaires, les travailleurs.
Comme le dit Fred la délinquance, comme phénomène social, est un sous-produit des sociétés de classe, avec leur organisation inégalitaire et exploiteuse et qu'elle ne pourra pleinement disparaître qu'avec l'exploitation de l'homme par l'homme. En attendant je ne pense pas, comme tu sembles le croire, qu'il faille compter sur la répression policière tout azimut pour faire disparaître ce problème. Je pense d'ailleurs parallèlement que les politiques de "prévention" mise en place jusqu'à présent, non seulement sont sans grands moyens, mais en plus proposent de lutter sur le seul terrain éducatif a un problème plus profond.
Je pense donc que lutter contre la délinquance, cela veut dire organiser la population ouvrière politiquement, mais aussi l'organiser pour qu'elle fasse elle même respecter ses conditions d'existence dans les quartiers populaires, y compris contre les délinquants.
Quand je parle de choix moral de ceux qui entrent en délinquance, je ne pense pas être sur le terrain de Sarkozi qui dénonce ceux qui enfreignent les lois bourgeoises. Je dénonce ceux qui rompent avec la classe ouvrière, par facilité en grande partie, qui méprisent ceux qui se lèvent tous les matins pour aller bosser et qui sont prêts à tout pour s'en mettre plein les poches, y compris servir de bras armé pour des courants de type fasciste par exemple (voir dans le bouquin de D. Guerrin sur le fascisme les liens entre malfrats et fascistes).
Le distinguo que fait la bourgeoisie est par rapport à ses intérêts. La malfaçon de monnaie est condamnée à la prison à perpétuité, le viol à 5 ans de prison. Je pense que la délinquance est un problème important dans les quartiers ouvrier, qui est largement surexploité par les médias et les politiciens bourgeois, mais qui existe quand même, et essentiellement parce que le mouvement ouvrier organisé n'existe plus dans les quartiers.