prolétaires, travailleurs intellectuels, petits bo

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par exrivalta » 08 Mars 2003, 23:01

a écrit :
QUOTE (wolf @ vendredi 7 mars 2003 à 17:56)
QUOTE  
Un tourneur qui devient prof de LEP n'est plus un prolétaire à proprement parler.


Question - peut-être un autre thread parce que ça...

Il devient quoi alors?

Question - bis et tout aussi sérieuse - c'est quoi, un "délinquant"?

Il devient un travailleur intellectuel, sociologiquement je dirais petit bourgeois. Il ne produit pas de valeur et on ne retire pas de plus-value (au sens marxiste, ou pour être plus précis à ce que j'ai compris de la théorie de la valeur) de son travail.


J'ai extrait ces citations du "thread" sur la délinquance car elle me semble justifier une discusion aussi importante.
Même s'il est vrai que les enseignants ne produisent pas de plus-value, je ne vois pas trés bien l'intérêt de les opposer aux "vrais" prolos dans une discussion qui traîte du rapport entre les ouvriers et les délinquants.
Les enseigants (surtout ceux du technique, mais c'est vrai pour les autres aussi) me semblent participer au processus général d'extraction de la plus-value. Un ouvrier qui en forme un autre dans une usine reste un ouvrier. Que cette formation soit déplacée dans un batiment spécial (une école) avec des ouvriers spécialisés (les enseignants) ne change rien et d'ailleurs le patron ne fait pas de différence entre le formateur et le formé qu'il inclut dans ses frais généraux.
D'un autre côté, quel intérêt a une organisation révolutionnaire à maintenir une telle distinction ?
L'existence quotidienne d'un prof de LEP et d'un ouvrier est identique. Son mode de pensée est le même. Son rapport avec la bourgeoisie l'aménera aux mêmes luttes (sur la retraite, le chomage, le salaire, le syndicalisme)
La façon de s'adresser au profs de LEP est bien-sûr la même que pour toutes les autres couches de la classe ouvrière.

J'ai quand-même appris ce soir que quand Arlette Laguillier s'adresse aux travailleuses et travailleurs, elle en exclue les profs de LEP.
Mais heureusement, je ne suis pas prof de LEP.....
:roll: :roll: :roll:
exrivalta
 
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Message par Louis » 08 Mars 2003, 23:10

il me semble que dans le cadre des "travailleurs intelectuels" les prof du secondaire en général (vraiment, je ne vois pas pourquoi faire de différence entre capes et capet) font partie de la "classe ouvriere" du travail ouvrier, comme certains journalistes, pas mal de travailleurs intelectuel des industries culturels

Maintenant, je ne vois pas pourquoi tu te sent insulté si tu étais un véritable "petit bourgeois" Parce que pour moi c'est plus une carractérisation sociale qu'un jugement de valeur !
Louis
 
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Message par EZRAROX » 09 Mars 2003, 06:56

Bonjour,

Les travailleurs ne sont pas tous des prolétaires au sens stric du terme.

Les profs ( lep ou pas) sont des travailleurs certes mais socialement ils font partie de la petite bourgeoisie ce qui ve veut pas dire qu'ils sont des petits bourgeois et en cela je suis d'accord ( ce qui est peu fréquent ) avec Louis Cristian René
EZRAROX
 
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Message par Fan_Bizet » 09 Mars 2003, 09:18

a écrit :J'ai quand-même appris ce soir que quand Arlette Laguillier s'adresse aux travailleuses et travailleurs, elle en exclue les profs de LEP.


Pas du tout ! Elle s'adresse à tous ceux qui vivent de leur travail sans exploiter les autres, c'est à dire à la très grande majorité de la population. Mais bien sûr les frontières sont un peu floues. ce n'est pas à mon sens un problème.

Personnellement je me sens tout a fait concerné lorsqu' Arlette parle de travailleurs. (je suis prof dans un lycée) Le ministère de l'éducation nationale m'aide tous les jours à me souvenir que je suis à leurs yeux une quantité négligeable, voire une sous m.rd. (censuré)
Fan_Bizet
 
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Message par Louis » 09 Mars 2003, 19:32

déja sur la caractérisation des profs (du technique et des autres) Ils restent dans un rapport de travail salarié mais ne produisent pas directement des marchandises C'est pourquoi je proposaient qu'on les considère comme des "salariés producteurs de savoir" ! Mais on pourrais aussi les considérer comme des petits bourgeois ! En fait je pense qu'on peut considérer tout le monde comme des prolo sauf wolf (qui reste petit bourgeois, la preuve c'est le fait qu'il considére un slogan anti productiviste comme forcément bourgeois, "plutot moins mais mieux" disait lénine)

Maintenant, la question de la "petite bourgeoisie" intelectuelle reste entière : il y a une dilution des productions intelectuelles qu'on peut nous proposer sous le poids des modifications sociales qui affectent ce groupe Voir le livre "les intello précaires" de ce point de vue extremement instructif
Louis
 
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Message par emma-louise » 09 Mars 2003, 19:36

(LouisChristianRené @ dimanche 9 mars 2003 à 20:32 a écrit :déj

:blink: c'est l'heure ?
emma-louise
 
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Message par Louis » 09 Mars 2003, 21:14

a écrit :En fait je pense qu'on peut considérer tout le monde comme des prolo sauf wolf (qui reste petit bourgeois, la preuve c'est le fait qu'il considére un slogan anti productiviste comme forcément bourgeois, "plutot moins mais mieux" disait lénine)

Le "petit bourgeois", c'est moi (le passage de Wolf était en italique).


non, non, c'est purement personnel entre moi et wolf (et purement anecdotique)


pour la question prof = petite bourgeoisie ou prolétariat je pensait qu'il fallait prendre les rapports reels de production, avant de conclure, et pas mettre la dedans une once de ce qui fait "identité ouvrière"

Donc, en terme de rapport de production, on peut pas dire que les profs produisent des marchandises
ils sont a peu pret libre de la façon dont ils produisent

tout ca devraient les assimiler plus ou moins a la petite bourgeoisie (une sorte d'artisanat)

d'un autre coté, ils produisent dans le cadre du salariat (mais il faut voir, de nombreux petits bourgeois sont de plus en plus soumis au salariat comme forme principale voir unique de rénumération)

Mais en conclusion, je pense que le concept de "petite bourgeoisie" est flou par nature donc...
Louis
 
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Message par Screw » 09 Mars 2003, 22:23

D'abord les LEP, il y a belle lurette qu'ils n'existent plus: ce sont des LP (lycées professionnels)!
Les professeurs d'enseignement professionnel (les "profs d'atelier") issus de l'industrie ou des services sont en voie de disparition rapide, le recrutement s'adressant à des diplômés de l'enseignement supérieur technologique.
Les professeurs d'enseignement général sont soumis aux mêmes conditions que les professeurs de lycée.
Quant à comparer les conditions de travail d'un professeur et d'un ouvrier, il ne faut pas pousser: cela n'a rien à voir! Hiérarchie très souple, grande autonomie, possibilité d'organiser une partie de son travail librement...
De plus, souvent, il y a le sentiment de se sentir "au-dessus", typiquement petit-bourgeois...

Ceci dit ce n'est pas forcément le paradis! :dry:
Screw
 
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