
Essayons de discuter sereinement?
Forum des amis de Lutte Ouvrière
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(EMMA-LOUISE @ lundi 10 mars 2003 à 18:40 a écrit :Essayons de discuter sereinement?
a écrit :
Ne nous trompons pas d’ennemis...
Ces Français qui choisissent l’Amérique
Ils viennent de la gauche et de l’extrême-gauche comme Kouchner ou Glucksmann, mais aussi de la droite comme Poniatowski, Goasguen ou Lellouche. Leur position, face à ceux qui disent: «Non à la guerre, malgré Saddam», peut se résumer ainsi: «Oui à la guerre, malgré Bush»
Voilà ceux qui accepteront la guerre, le jour où elle arrivera. Les philosophes Pascal Bruckner et André Glucksmann, le politique Bernard Kouchner, le cinéaste Romain Goupil peaufinent virgules et paragraphes. Dans quelques jours, ils proclameront ensemble, dans un texte-manifeste que leur ennemi s’appelle Saddam Hussein, pas George Bush, et que le pacifisme montant les effraie plus que l’alignement des canons. «Les pacifistes ont raté une belle ocasion, celle de s’intéresser au peuple irakien, à ce qu’il souffre, à ce qu’un renversement de Saddam Hussein lui apporterait, regrette Bruckner. Je vois aujourd’hui en France, une espèce d’angélisme ravageur. Certains Européens pensent échapper à la dureté de l’Histoire en faisant étalage de bons sentiments, ou se refont une idéologie progressiste dans la diabolisation des Etats-Unis. On compare Bush à Hitler, et on s’accommode des islamistes? On n’a pas fait beaucoup de progrès intellectuels depuis la chute du communisme. On a même plutôt régressé.»Tristesse des atlantistes? Ils ne revendiquent pas l’étiquette. Bruckner et ses compagnons sont les derniers tenants de l’ingérence humanitaire. Venus de la gauche, devenus anticommunistes, ils se battaient, il y a dix ans, pour que l’Europe intervienne en ex-Yougoslavie. Pour eux, rien n’a changé: il s’agit toujours d’une lutte entre l’urgence et l’égoïsme. «On aurait envoyé 10000 casques bleus en Yougoslavie, on aurait évité 200000 morts, rage Goupil. Mon problème est simple. Il y a un dictateur en Irak. Il massacre sa population. Il menaçait ses voisins. Heureusement, le raid israélien de 1981 l’a empêché de construire la bombe atomique. On aurait dû s’en débarrasser en 1991. Je ne vois pas pourquoi on hésiterait cette fois-ci.» Romain Goupil, ci-devant trotskiste, a définitivement viré sa cuti lors de la crise yougoslave. «US go on», a-t-il lancé un jour, lui qui avait tant de fois scandé «US go home». Vas-y l’Amérique – faute de mieux... Puisque l’Europe est pusillanime. Il persiste, même s’il est aujourd’hui «ultraminoritaire». Il a perdu quelques amis en route, dont Daniel Cohn-Bendit. «Sur la Yougoslavie et le Kosovo, il avait bousculé les Verts allemands, il avait lutté contre le pacifisme. Aujourd’hui, il refuse l’idée d’une guerre préventive. Je ne crois pas que ce soit la question essentielle.» Aujourd’hui, Goupil se retrouve dans le camp d’Alain Madelin – qui baroudait à Occident quand lui faisait le coup de poing à la LCR. Etranges détours.Solitude des atlantistes? Ce n’est pas de leur faute. L’Amérique contemporaine n’est pas le plus avenant des alliés. «Bush n’a rien de sympathique, reconnaît Bruckner. Son idéalisme est inquiétant. Tous mes amis américains sont contre la guerre, pour des raisons intérieures aux Etats-Unis. Ils ne supportent plus Bush, ni cette atmosphère de terreur intellectuelle que font régner ses partisans. La manière dont l’acteur Sean Penn est diabolisé par Fox TV est indigne. Mais ça ne change rien au cas Saddam.» Il est amusant d’entendre les amis de l’Amérique parler du président américain. «Cette administration incarne le visage négatif des Etats-Unis», regrette Axel Poniatowski, député UMP du Val-d’Oise, et président du groupe d’amitié franco-américain à l’Assemblée. «Bush, c’est le pire de l’Amérique», affirme en écho Pierre Moscovici, ancien ministre de Jospin, estimable représentant de la «gauche américaine» du PS. Bush, ses prières, cette croyance dans la rédemption du monde par les armes... Ce mélange d’Amérique rétrograde, façon «Babbit» de Sinclair Lewis, ce roman qui brosse le portait d’une Amérique réactionnaire et cul-bénit des années 1920 – plus actuel que jamais! – et d’une idéologie «arrogante» de l’impérialisme salvateur, hérisse le poil des Français. «Si nous avions un Kennedy, un Clinton, des gens qui parlent notre langage, qui comprennent l’Europe, les choses seraient différentes, regrette Moscovici. Nous ne serions pas allé ainsi à la rupture.»Moscovici a vécu aux Etats-Unis. Poniatowski également. Tous d’eux cultivent l’amour d’une Amérique policée, façon côte Est, et rêvent d’une Europe où un duo franco-anglais remplacerait le couple franco-allemand. Mais Moscovici porte le deuil de Blair, «qui a brisé sa dynamique européenne en soutenant Bush». Tandis que Poniatowski ne renonce pas: «Nous avons tellement plus en commun avec l’Angleterre! Nous avons commis l’erreur de nous aligner sur le pacifisme allemand. Ce n’est pas notre culture. Voilà pourquoi il faut renouer avec Blair et les Etats-Unis, les retrouver au moment décisif. C’est ce que de Gaulle aurait fait, j’en suis sûr!»Toute la différence est là. Poniatowski est pour la guerre. Pas Moscovici. Il est plus simple d’être pro-occidental à droite, malgré Chirac et Villepin. Bon nombre de centristes, pro-européens, préfèrent Berlin à Washington. Mais la droite libérale est constante dans son regard vers l’Ouest. Le militantisme pro-guerre d’Alain Madelin, venu à la politique par l’anticommunisme radical puis le giscardisme, est cohérent. Madelin, la semaine dernière, visitait le Kurdistan irakien comme on allait soutenir, jadis, les dissidents du bloc soviétique. Logique également, la sortie du député UMP Jean-Jacques Descamps, giscardien historique, rappelant qu’il préférait, au bout du compte, faire la guerre avec Bush et Blair, plutôt que d’être neutraliste avec Poutine. Ou celle du libéral droitier Claude Goasguen: «Les Américains ne sont pas nos ennemis et Saddam Hussein n’est pas un pacifiste, mais un tyran. Le droit de veto me paraît tout à fait inenvisageable. Il aménerait à une crise internationale que je n’ose même pas imaginer.» En excluant un veto, Goasguen exprime publiquement ce que murmurent certains ministres. Et ce qu’a dit Alain Juppé lui-même, lors d’une réunion du groupe UMP à l’Assemblée. Les manifestations du 15février ont effaré une bonne partie de la droite, surprise de se retrouver aux côtés des trotskistes, des Verts, des pro-irakiens ou d’islamistes. Au PS, ces réticences existent. Mais elles sont emportées par la pression des gauches radicales et du congrès à venir. Moscovici est surveillé par quelques camarades, qui le soupçonnent de ne pas défendre avec assez d’enthousiasme la ligne pro-veto du parti. Et tout le PS est dans le collimateur des gauches antimondialistes, qui donnent le ton des slogans des manifs. La diabolisation de Sharon est cousine de celle de Bush, et les présupposés pro-israéliens sont surveillés. Une autre «pensée correcte» guette la gauche. Elle touche aussi la droite.«Ne va pas faire le porte-parole de Sharon en défendant la guerre», a conseillé un ami à Pierre Lellouche, député UMP de Paris, ouvertement proaméricain, et qui ne fait pas mystère de ses origines juives. Lellouche a été choqué. «Parce que les questions n’ont rien à voir», assure-t-il. Lui préfère brosser le tableau d’un monde dangereux, d’un choc des civilisations à venir, «un monde où des terroristes peuvent se procurer des saloperies un peu partout, où les Etats occidentaux devraient agir pour protéger leurs populations». Il évoque le Pakistan, la Corée du Nord: «L’Irak n’était pas forcément la priorité. Mais c’est un dossier à régler.» Et il voudrait voir la France et son président aux côtés de leur allié naturel, comme au temps du Chirac de sa jeunesse, libéral et reaganien. Lellouche espère encore un retournement: «Il faut évidemment recoller la France et l’Amérique. Tous ceux qui traitent les Américains ou Bush d’imbéciles, commencent à me fatiguer. Moi, je connais cette équipe, Rumsfeld et les autres. Tous ces gens sont extrêmement brillants. Il faut être avec eux.» Lellouche, un électron libre ou un éclaireur de la droite ? Claude Askolovith
(jean-claude @ lundi 10 mars 2003 à 22:22 a écrit :Il faudrait aller vérifier précisément les positions des gens cités. Je ne connais pas bien ces positions, car on les entend peu.
(LouisChristianRené @ mardi 11 mars 2003 à 00:29 a écrit :en plus madelin a été militant de lutte ouvriere dans sa jeunesse, n'est ce pas jean claude ?![]()
(euhhhh camarades de lo, ne vous énervez pas, c'est du second degré : jean claude, c'est le van damme du trotskysme, completement aware !