D'accord avec Zelda, Byrrh, Faupat ... On aurait bien tort de se priver, petits et grands, de tels morceaux de finesse et littérature que sont certaines fables.
A mon avis, la morale dans les fables de la fontaine ne provient pas spécialement de l'aristocratie ni de la bourgeoisie.
N'oublions pas qu'elles furent largement inspirées par celles d'Esope, un écrivain esclave (selon la légende) qui mettait en scène des animaux donnant des leçons aux hommes pour critiquer les moeurs des dominants...
Au passage je ne trouve pas du tout réac "le laboureur et ses enfants"...
Une petite présentation du poète source, sur le site :
http://ysopet.free.fr/ a écrit :
Esope
Probablement VIIe-VIe siècle av.J.-C.
Fabuliste grec qui, selon la légende, serait un esclave phrygien affranchi. En réalité, on ignore presque tout de lui Certaines traditions le décrivent encore comme un être disgracié, boiteux et bègue (son nom veut dire "pieds difformes"). Esclave de plusieurs maîtres successivement, il aurait voyagé en Afrique et en Orient après avoir été affranchi, et aurait été envoyé dans diverses cités grecques comme émissaire de Crésus. Il serait l'auteur quasi légendaire de courtes fables faisant partie de la tradition orale, ayant pour acteurs des animaux qui donnent des leçons aux hommes. Ces fables, connues des Athéniens dès la fin du Ve s. av. J.-C, recueillies par Démétrios de Phalère, font partie de la culture des peuples indo-européens et représentent sans doute le recueil de fables le plus lu de la littérature. Aux environs de l'ère chrétienne, le poète grec Babrias donna une version en vers des récits ésopiques, probablement aux alentours des Ier et IIe siècles av. J.-C., dont Phèdre s'inspira pour écrire une version en latin (Ier siècle av. J.-C.). Le recueil qui, aujourd'hui porte le nom d'Ésope, est une compilation, en grande part, constituée de paraphrases en prose des fables de Babrias, qui fut établie au XIVe siècle. Ses écrits devaient fortement influencer la littérature d'Occident ; ils inspirèrent les fabulistes du Moyen Âge et, plus tard, Jean de La Fontaine.
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Le recueil qu'Ésope nous laisse comporte environ trois cents brefs récits en prose, souvent accompagnés d’une courte moralité. Au-delà des anecdotes se précise la caractéristique essentielle du genre : le mentir-vrai. Là où la société emprisonne ou tue ceux qui disent la vérité, l’artiste est acculé à la « feinte », au « dire sans dire ». Et quelle meilleure ruse que de faire parler les animaux ? Les puissants du jour sont réduits à l’impuissance, car se fâcher reviendrait à avouer qu’ils se sont reconnus.