L'unification de l'Europe

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Barikad » 17 Mai 2005, 21:34

Depuis des decennies, nous (les trotskistes) expliquont que les bourgeoisies européennes sont incapable d'unifier l'Europe, traversés par leurs multiples contradictions d'interets. Hors, force est de constater que, bon an, mal an, sans nier ces contradictions, on voit se mettre en place des embryons d'institutions supra-nationales. Qui aurait parié il y a 20 ans sur la possibilitée d'une monnaie unique? Certes, Bolloré à toujours besoin d'une armée francaise pour defendre ses interets en Cotes d'Ivoire, mais on ne peut plus completement exclure, il me semble, la création d'une armée européenne.
Je cherches des articles ou des ouvrages un peu complets qui me permettrait de m'eclairer un peu sur le sujet. A defaut, je serais ravis d'avoirs des elements sur l'integration du capital européen de la part de camarades un pau calés en économie. :prosterne:
Barikad
 
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Message par Barikad » 17 Mai 2005, 22:00

(canardos @ mardi 17 mai 2005 à 22:49 a écrit : en fait les grands groupes "europeens" ne sont plus europeens mais mondiaux, exemple siemens, novartis, lafargue..... leur capital est international le plus souvent et leurs salariés sont dans le monde entier...

tout au plus sont-ils europeens dans le sens ou leur implantation ancienne leur permet de controler les appareils d'etat à leur profit face aux autres capitalistes et ainsi de s'assurer de marchés et d'avantages concurrentiels
Certes, mais quid d'un "imperialisme européen" ?
Barikad
 
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Message par Barikad » 17 Mai 2005, 22:18

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Message par Barikad » 17 Mai 2005, 22:48

(canardos @ mardi 17 mai 2005 à 23:22 a écrit : justement

tous ces groupes se servent des appareils d'etat de leur pays d'origine pour defendre leurs interets au niveau europeen.

la CE et le conseil des ministres europeens ne sont que l'émanation des differents gouvernements et les compromis trouvés sont le produit du rapport de force entre ces etats.

c'est pourquoi la bourgeoisie se revele incapable en réalité d'unifier politiquement l'europe car elle n'est pas prete à renoncer à la béquille de ses etats nationaux pour defendre ses interets y compris contre ses concurrents europeens.

l'UE n'est qu'une simple union douaniere et monetaire faute de disposer des moyens politiques etatiques et financier lui permettant réellement de reprenter un imperialisme europeen à l'échelle mondiale.
Une simple union douanière et monetaire, oui, mais il ya vingt ans, qui pensait que l'union douaniere serait possible ? Alors, oui, pour l'instant, les bourgeoisies nationales ont besoins de leurs etats nations, et semble incapables d'avancer réellement vers la construction d'une etat européen. Mais justement, années après années, de maniere chaotique, des embryons d'institutions politique se mettent en place. Ne faudrait il pas etre plus prudent dans les affirmations du type "Ils sont incapable d'unifier l'Europe ?"
C'est une vraie question que je me pose.
Barikad
 
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Message par Barnabé » 17 Mai 2005, 23:10

Je partage les questionnement de Barikad. Bien sûr il y a une tendance forte qui empêche les bourgeoisies impérialistes d'europe de renoncer à leurs états respectifs. Ce sont les tendances que lénine mettait déjà en avant notamment dans la discussion avec kautsky sur le "super-imp"rialisme" dans "l'impérialisme, stade suprême...".
Maintenant ce qu'on voit aussi, c'est que le cadre étriqué de ces états nationaux est un problème pour les bourgeoisies d'europe, en particulier dans le rapport de force vis-à-vis de l'impérialisme américain. Cela les pousse quand même a se faire des concessions mutuelles (basées sur des rapports de force, bien sûr), faisant dans une certaine mesure passer la concurrence entre les impérialismes européens au second plan. C'est certainement limité, fragile et réversible, mais c'est quand même une tendance réelle de l'évolution de l'impérialisme en europe.
Jusqu'où peuvent aller ces concessions? Ca c'est difficile à dire a priori. On a longtemps défendu, en reprenant le raisonnement classique de lénine sur l'impérialisme, qu'une monnaie commune était impossible. Cela ne signifie pas qu'on puisse imaginer une véritable unification politique de l'europe par la bourgeoisie, mais ces tendances pèsent dans la politique que mène la bourgeoisie.
Je crois qu'il faudrait regarder dans le détail cette contradiction entre la volonté des impérialismes européens à mener une politique à une échelle continentale, et la nécessité de s'appuyer toujours sur la béquille des états nationaux dans les rapports entre eux et pour défendre leurs intérêts respectifs, différents et parfois opposés dans le reste du monde. Là se pose en effet la question sinon de la constitution d'une bourgeoisie européenne, du moins l'existence de trusts constitués à cette échelle (exemple Arcelor). Autre chose à ne pas perdre de vue est le poids de la lutte des classes, ou en l'occurrence de l'absence de luttes d'ampleur des travailleurs, qui pèse nécessairement dans les possibilités dont disposent les bourgeoisies d'europe.
C'est un peu confus pour moi, et ce sont de vrais questions. Et je pense qu'on devrait creuser cela un peu dans le détail.
Barnabé
 
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Message par Ottokar » 08 Juin 2005, 16:21

(Barikad @ Tuesday 17 May 2005 à 22:34 a écrit : Depuis des decennies, nous (les trotskistes) expliquont que les bourgeoisies européennes sont incapable d'unifier l'Europe, traversés par leurs multiples contradictions d'interets. Or force est de constater que, bon an, mal an, sans nier ces contradictions, on voit se mettre en place des embryons d'institutions supra-nationales. ... Qui aurait parié il y a 20 ans sur la possibilité d'une monnaie unique?
je serai ravi d'avoir des elements sur l'integration du capital européen
Je te réponds en deux mots car je n'ai pas pris le temps de lire ce que tu as posté et qui est long (je le ferai si on doit discuter plus longuement). Je crois que la contradiction est d'abord dans nos têtes. Ennemis par nature des bourgeoisies, nous (les marxistes révolutionnaires de façon générale) avons émis des jugements négatifs sur ses possibilités -c'est bien la moindre des choses !- et parfois, par raccourci, dit des choses sans doute trop tranchées. On trouve nombre de jugements encore plus abrupts sous la plume de nos grands ancêtres, pour ne pas parler de Trotsky concluant, optimiste, que pour le centenaire du Manifeste (=1948), la IVème internationale serait la principale force révolutionnaire du monde...

Je crois qu'il faut donc reconnaître les pas en avant, même faits par les bourgeoisies, et ne pas s'arc-bouter sur les textes saints proclamant que "les forces productives ont cessé de croître" ou que "puisque Trotsky a dit que, alors, etc." sur la monnaie unique, l'unification de l'Europe, etc.

Cela dit, on peut remarquer qu'elles ont fait ces timides pas en avant sous pression des nécessités, devant la rivalité de l'impérialisme US, ou plus souvent sous pression de celui-ci, qui cherchait à organiser sa production à l'échelle européenne sans s'embarrasser de frontières. Elles l'ont fait après avoir tenté de s'unifier par la contrainte, en s'épuisant dans deux guerres. Elles l'ont fait lentement. Elles l'ont fait presque à contre coeur.

Elles l'ont fait surtout en protégeant ce cadre national suranné. Elles l'ont fait pour mieux protéger PSA, Dassault et compagnie, et ont du accepter -donnant, donnant- de ne plus aider de la même façon leurs trusts natinaux s'ils voulaient avoir le droit de s'étendre en Espagne, en Allemagne, ou en Pologne. Les marchés deviennent "ouverts", et s'ils sont ouverts aux trusts français, il faut que la France soit ouverte aux trust étrangers. Ce qui veut dire que la notion "d'impérialisme européen" est une notion vide de sens. Derrière le drapeau européen, les Etats nationaux, protecteurs des bourgeoisies nationales, sont toujours là.

Notre programme n'est pas remis en cause. Au contraire même, hommage du vice à la vertu pourrait-on dire, et la bourgeoisie en vient à reconnaître elle-même que le cadre dans lequel elle s'est épanoui est dépassé, comme sa domination...
Ottokar
 
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