(canardos @ mardi 17 mai 2005 à 23:22 a écrit : justement
tous ces groupes se servent des appareils d'etat de leur pays d'origine pour defendre leurs interets au niveau europeen.
la CE et le conseil des ministres europeens ne sont que l'émanation des differents gouvernements et les compromis trouvés sont le produit du rapport de force entre ces etats.
c'est pourquoi la bourgeoisie se revele incapable en réalité d'unifier politiquement l'europe car elle n'est pas prete à renoncer à la béquille de ses etats nationaux pour defendre ses interets y compris contre ses concurrents europeens.
l'UE n'est qu'une simple union douaniere et monetaire faute de disposer des moyens politiques etatiques et financier lui permettant réellement de reprenter un imperialisme europeen à l'échelle mondiale.
Une simple union douanière et monetaire, oui, mais il ya vingt ans, qui pensait que l'union douaniere serait possible ? Alors, oui, pour l'instant, les bourgeoisies nationales ont besoins de leurs etats nations, et semble incapables d'avancer réellement vers la construction d'une etat européen. Mais justement, années après années, de maniere chaotique, des embryons d'institutions politique se mettent en place. Ne faudrait il pas etre plus prudent dans les affirmations du type "Ils sont incapable d'unifier l'Europe ?"
C'est une vraie question que je me pose.

Publié :
17 Mai 2005, 23:10
par Barnabé
Je partage les questionnement de Barikad. Bien sûr il y a une tendance forte qui empêche les bourgeoisies impérialistes d'europe de renoncer à leurs états respectifs. Ce sont les tendances que lénine mettait déjà en avant notamment dans la discussion avec kautsky sur le "super-imp"rialisme" dans "l'impérialisme, stade suprême...".
Maintenant ce qu'on voit aussi, c'est que le cadre étriqué de ces états nationaux est un problème pour les bourgeoisies d'europe, en particulier dans le rapport de force vis-à-vis de l'impérialisme américain. Cela les pousse quand même a se faire des concessions mutuelles (basées sur des rapports de force, bien sûr), faisant dans une certaine mesure passer la concurrence entre les impérialismes européens au second plan. C'est certainement limité, fragile et réversible, mais c'est quand même une tendance réelle de l'évolution de l'impérialisme en europe.
Jusqu'où peuvent aller ces concessions? Ca c'est difficile à dire a priori. On a longtemps défendu, en reprenant le raisonnement classique de lénine sur l'impérialisme, qu'une monnaie commune était impossible. Cela ne signifie pas qu'on puisse imaginer une véritable unification politique de l'europe par la bourgeoisie, mais ces tendances pèsent dans la politique que mène la bourgeoisie.
Je crois qu'il faudrait regarder dans le détail cette contradiction entre la volonté des impérialismes européens à mener une politique à une échelle continentale, et la nécessité de s'appuyer toujours sur la béquille des états nationaux dans les rapports entre eux et pour défendre leurs intérêts respectifs, différents et parfois opposés dans le reste du monde. Là se pose en effet la question sinon de la constitution d'une bourgeoisie européenne, du moins l'existence de trusts constitués à cette échelle (exemple Arcelor). Autre chose à ne pas perdre de vue est le poids de la lutte des classes, ou en l'occurrence de l'absence de luttes d'ampleur des travailleurs, qui pèse nécessairement dans les possibilités dont disposent les bourgeoisies d'europe.
C'est un peu confus pour moi, et ce sont de vrais questions. Et je pense qu'on devrait creuser cela un peu dans le détail.