J’ai reçu hier un mail d’un ami avec qui je suis en relation cybernétique et qui s’interroge sur le sens de son combat politique. Je reproduis, avec son autorisation, un extrait de son message, parce que je pense qu’il peut susciter des réactions parmi les militants d’extrême-gauche, lesquels, à ma connaissance, ne viennent que rarement d’un milieu ouvrier (et ceci n’est pas un jugement de valeur, mais un fait sociologique empiriquement établi).
« Bien que je ne sois pas prolétaire, que je ne l’ai jamais été et que je ne le serai probablement jamais, je ne peux parler et lutter en tant que prolétaire, ni a fortiori parler et lutter au nom des prolétaires. Mais cela ne signifie pas que je doive parler et lutter « à partir de ma positions propre », comme on a tenté de me l’expliquer, laquelle position est celle de la petite-bourgeoisie mondiale. A partir de ma position propre, je n’aurais finalement aucun intérêt réel, objectif, autre que moral, à désirer la destruction de l’Etat et du capital ; bien au contraire, ma position dans les rapports de classe me contraindrait à réclamer une police mieux organisée et une meilleure régulation économique contre le grand capital (comme le veulent Sarkozy ou Attac). Mais alors, si je n’ai d’autre intérêt que moral, c’est-à-dire en somme un sentiment bien fragile et très éloigné d’une « conscience de classe », comment puis-je lutter ? A moins que la « lutte des classes » ne soit pas vraiment la lutte des classes…"