pologne

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par stef » 15 Avr 2003, 10:46

Alors Rojo : tu ricanais bien dimanche.... maintenant... au boulot !
:D :D :D
stef
 
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Message par hispa » 15 Avr 2003, 12:59

a écrit :Dès que ça devient sérieux, il n'y a plus personne, c'est ça?


Ben tu t'es pas beaucoup foulé en te contentant de nous servir l'analyse de Just. Et que veux-tu répondre sinon en opposant les textes aussi anciens de LO ou de la LCR ou d'autres sur le sujet et les positions n'ont pas bougées, je crois ?



Sinon, il n'y a pas vraiment une contestation des faits pour l'essentiel, mais une analyse de ces faits foncièrement différente.
Pourquoi écris-tu "maintenant, j'attends une autre version des faits"


LO en 67
a écrit :LE COMITÉ INTERNATIONAL A LA RECHERCHE D’UNE NOUVELLE THÉORIE
Conscient que l’analyse pabliste implique de reconnaître un rôle historiquement progressiste
à une bureaucratie capable de créer des Etats ouvriers (ce qui entraîne effectivement
une révision complète du trotskyste) le Comité International a tenté de donner
une autre explication historique de la création des Etats du glacis.
Dans son texte «Défense du trotskysme» (La Vérité n° 530-531) Stéphane Just,
membre de l’organisation française, écrit :
«La question est extrêmement complexe : en effet, après avoir brisé l’action autonome
des masses, c’est effectivement l’action «militaro-bureaucratique» du Kremlin qui
a achevé l’expropriation politique et économique de la bourgeoisie» - et plus loin - «les
mouvements révolutionnaires (en Europe Orientale) y précédèrent et accompagnèrent
l’entrée de l’armée de l’U.R.S.S. : mais ce sont bien ces mouvements qui portèrent le
coup décisif aux anciennes classes possédantes et à l’État bourgeois».
La même conception est développée dans le texte préparatoire à la même Conférence
du C.I.
En fait, ce que veut démontrer Just c’est que dès 1945 «les Etats du glacis représentaient
une forme extrême de bonapartisme mais dont l’essence sociale était prolétarienne»
(La Vérité citée).
Cette théorie ne tient debout que le temps d’une lecture hâtive. Just et le C.I. se gardent
bien de donner un seul exemple concret de ce qu’ils avancent. Quelles formes a
pris la destruction de ces Etats bourgeois ? Par quels organismes de classe se sont
exprimés ces mouvements révolutionnaires décapités par l’armée russe qui ont porté le
coup décisif à la bourgeoisie ?
Dans la pratique, si nous appliquons la théorie du C.I. à la Roumanie par exemple, on
se rend compte qu’entre 1944 et 1949 la plus grande partie des figures capitalistes de
premier plan restait en place, notamment Tatarescu l’homme des trusts pétroliers, et
que l’Armée Rouge s’appuyait sur des réactionnaires comme Radescu et sur l’appareil
de répression bourgeois indigène pour faire régner l’ordre. Pour couronner le tout le roi
Michel, décoré par Staline, se trouvait à la tête du pays. On se demande dans ces conditions
comment se manifestait «l’essence prolétarienne» d’un tel Etat. On se demande
également si c’est avec un tel sérieux «théorique» que le C.I. compte gagner à lui les
militants trotskystes qui se détournent du pablisme.
LES RÉGIONS INTÉGRÉES ET LES DÉMOCRATIES POPULAIRES
L’erreur des camarades qui identifient la nature de classe des Etats du glacis et celle
de l’U.R.S.S., est de n’avoir pas vu, sous les «ressemblances de structures», que l’appareil
d’État des régions intégrées et celui des pays du glacis étaient de nature sociale
différente.
Dans une partie des régions rattachées à l’U.R.S.S. l’intégration territoriale ne signifia
nullement l’extension de rapports sociaux nouveaux à des populations nouvelles. Les
Finnois (400 000 furent refoulés en Finlande, les Polonais (1 500 000) en Pologne, les
Roumains (1 500 000) en Roumanie, et l’ancien territoire allemand de Koenigsberg fut
«nettoyé» de toute population germanique et russifié.
.En Ukraine subcarpatique, ancien territoire tchèque annexé par la Hongrie en 1939 et
remis à l’U.R.S.S. en 1945, la bureaucratie russe n’eut aucun mal, dans une région
essentiellement agricole, à chasser les restes de l’ancien appareil d’État hongrois, disloqué
par la défaite.
La seule exception importante fut donc constituée par les pays baltes où l’extermination
de tous les cadres politiques de ces Etats, y compris des staliniens, fut menée tambour
battant dès 1939.
Dans tous ces territoires, la bureaucratie stalinienne put installer sans problèmes des
appendices de son propre appareil d’État. Dans ces régions, la bureaucratie avait effectivement
exproprié «bureaucratiquement» les propriétaire fonciers et les capitalistes.
Mais en fait cela ne constituait qu’un phénomène marginal dans le rapport de forces
entre la bureaucratie et l’impérialisme.
En effet à la conférence de Yalta, en 1943, Staline s’était engagé envers l’impérialisme,
représenté par Churchill et Roosevelt, à ne rien faire pour changer la nature
sociale des Etats occupés par l’armée Rouge. Des gouvernements de coalition staliniens-
partis bourgeois devaient être mis en place avec l’appui des Russes et tous mouvements
révolutionnaires réprimés. En contrepartie l’U.R.S.S. était autorisée à
envisager des modifications de son tracé frontalier et se voyait octroyer une «zone d’influence»
sur les pays de l’Est, c’est-à-dire un droit au pillage.
Et Staline, comme il fit toujours dans ses accords avec l’impérialisme, tint parole.
Dés leur entrée dans les futures Démocraties Populaires les troupes russes, fidèles
aux accords de Yalta, remirent sur pieds les Etats bourgeois et installèrent au pouvoir
des gouvernements de coalition.
En Tchécoslovaquie le gouvernement comprenait trois catholiques, trois social-démocrates,
trois staliniens et deux sans-parti. Parmi ces ministres, on comptait un évêque
catholique et deux généraux. De plus, les partis d’extrême droite tchèque (populaire
chrétien) et slovaque (populaire démocratique) étaient autorisés.
En Hongrie, sous la présidence d’un général horthyste passé aux Russes, participaient
notamment au gouvernement l’ancien chef d’état-major de Horthy, un général de
gendarmerie, un comte (grand propriétaire terrien), plus une série de politiciens bourgeois
au côté de trois staliniens.
De ce point de vue, Yalta constitua un tournant politique important dans la politique de
la bureaucratie russe. Jusque-là, sa politique traître avait désorienté l’avant-garde prolétarienne,
et permis à la bourgeoisie, tant en Allemagne qu’en Espagne ou en France, de
l’emporter.
A partir de Yalta la bureaucratie faisait un pas de plus dans la voie de la trahison et
s’entendait avec l’impérialisme pour faire jouer à l’Armée Rouge, dans les territoires
occupés, le rôle de n’importe quelle armée impérialiste à savoir, remettre sur pied l’État
bourgeois et réprimer tout mouvement révolutionnaire. C’est ce qui amena d’ailleurs les
révolutionnaires à réclamer le retrait immédiat des troupes russes de ces territoires dès
1945.
De ce point de vue, dans les territoires occupés, le contraste fut saisissant entre la
politique soviétique d’avant et d’après 1943.

Dans les pays baltes, par exemple, la bureaucratie fondait en 1940 la République
Socialiste et Soviétique Lithuanienne, qui comprenait les territoires Lithuanien, Estonien
et Lettonien, et mobilisait tous les habitants dans l’Armée Rouge. En Pologne et en Finlande
elle utilisa, tout en les contrôlant, des mouvements révolutionnaires (notamment
de la paysannerie) qui étaient nés à l’approche de l’Armée Rouge.
Rien de semblable après guerre dans les Démocraties Populaires, qui étaient, aux
dires mêmes des staliniens, des démocraties bourgeoises d’un type nouveau.
Là, tout
mouvement révolutionnaire fut étouffé dans l’oeuf et l’ancien appareil d’Etat qui, bien
souvent, avait disparu dans la guerre, fut consolidé et remis sur pied.
CONCLUSION
La bureaucratie soviétique poursuivit donc une politique totalement différente dans
les régions intégrées et dans les Démocraties Populaires. Dans les unes, elle instaura
son propre appareil d’État, dans les autres, elle restaura l’État bourgeois.
A partir de 1949 l’exacerbation des contradictions entre l’impérialisme et la bureaucratie,
obligea cette dernière, sous peine de voir lui échapper complètement les Etats
bourgeois qu’elle avait remis sur pied, à prendre des mesures de contrôle de plus en
plus strictes sur leurs économies (instauration du monopole du commerce extérieur,
confiscation des dernières entreprises privées, et quasi monopole des exportations) et à
purger l’appareil d’État de tous les éléments qui poussaient à un accord avec
l’impérialisme.

(le texte de Wolf]Il fallait choisir : ou laisser les puissances impérialistes reprendre le contrôle de l'Est de l'Europe @ ouvrir la porte à la pénétration capitaliste en URSS, ou aligner les rapports de production de ces pays sur ceux de l'URSS.[/QUOTE a écrit :

Mais une purge, aussi radicale soit-elle, ne change pas la nature d’un organisme.
Pillés, atrophiés, déformés par l’action de la bureaucratie russe, ces Etats n’en sont
pas moins demeurés bourgeois et ils le manifestent aujourd’hui en prenant de plus en
plus leurs distances par rapport à l’U.R.S.S. et en renouant peu à peu avec le marché
capitaliste.


Bon ben on est bien avancé , c'est la célébre analyse de LO qui se refuse toujours (à juste titre) à voir des révolutions prolétariennes ou des "transcroissances" à propos de tout. Je crains bien que sur ce débat comme sur d'autres chacun reste campé sur ses positions.

Moi je suis un peu tétanisé par le fait de "découvrir" une "révolution prolétarienne" en Pologne. Je veux bien en savoir plus sur cette insurrection, enfin sur cette analyse .
a écrit :Le 11 mars 1944, avant que les troupes de l'URSS n'entrent à Varsovie, il organisa l'insurrection de la ville. Il constitua un « comité de libération nationale » qui assuma le pouvoir. Pendant soixante-trois jours, il tint tête aux Allemands.


(Un détail l'insurrection de Varsovie c'est en Août 44 et pas en Mars ? Et elle fût bien dirigé par la bourgeoisie polonaise avec le général Komorowski ?? L'insurrection du Ghetto,elle a eu lieu en 43))
hispa
 
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Message par hispa » 15 Avr 2003, 13:49

En cherchant des textes, j'ai trouvé une analyse de l'insurrection de Varsovie par le SU critiquée par LO.
Je n'ai pas l'article original d'inprecor. Bon, ben en tout cas, j'aurais appris(j'avais oublié) l'immense importance de l'insurrection sur l'avenir de la Pologne.



a écrit :La revue Quatrième internationale a publié en juillet 1984 un article traduit de l’Inpre
cor polonais – c’est-à-dire exprimant la politique des camarades qui se réclament du SU
en Pologne – et portant pour titre : «Pour une entente de la gauche révolutionnaire».
Tout au long de cet article, les rédacteurs se situent à l’intérieur de cette «gauche
révolutionnaire» dont «l’entente» serait si nécessaire, et dont on a du mal à comprendre
le contour.
Ce qui est dit encore de plus précis, c’est qu’il s’agit de militants qui «rejettent comme
fausse la thèse selon laquelle «le dilemne (...) réforme ou révolution, n’est pas un
dilemne pour l’opposition polonaise», ou encore qu’il s’agit «d’hommes d’action, unis
par une conception commune concernant les tâches immédiates et plus lointaines du
mouvement social, qui découlent de sa dynamique révolutionnaire objective, ainsi que
par la volonté et la capacité de les réaliser en commun».Ce genre de définitions permettent
d’attribuer la qualité de «gauche révolutionnaire»à tout ce qu’on veut, puisque
la «dynamique révolutionnaire objective» est là pour suppléer à l’absence de pro-gramme,
voire au programme non révolutionnaire de tous ceux que l’on veut y inclure.
Ce que le lecteur moyen aura en tout cas compris de l’article, c’est que cette gauche
s’est incarnée, successivement dans le temps, dans la social-démocratie polonaise
avant sa fusion forcée d’avec le parti stalinien, puis dans le KOR, et sans doute dans différents
courants de Solidarité. Oh, les rédacteurs de l’article s’adressent à cette gauche,
pour en critiquer ce qu’ils considèrent être ses insuffisances, pour la conseiller, pour lui
dire en quoi si elle avait été autre chose dans le passé que ce qu’elle a été, cela aurait
été mieux ; et en quoi, si elle voulait bien être révolutionnaire dans l’avenir, ce serait
mieux encore. Mais jamais ils ne disent que cette gauche représentait d’autres intérêts
de classe que ceux du prolétariat, parce que manifestement, ils ne pensent pas cela
eux-mêmes. Et par voie de conséquence, jamais ils ne disent qu’il est nécessaire que le
prolétariat se donne une organisation révolutionnaire communiste internationaliste, et
que la tâche des trotskystes polonais est de la construire. Non, la tâche que les rédacteurs
de l’article semblent destiner aux trotskystes polonais, c’est de faire évoluer une
«gauche révolutionnaire» indifférenciée vers des positions révolutionnaires et les pousser
vers une entente dont pourrait naître on ne sait d’ailleurs pas trop quoi.
La façon dont l’article évoque, pour commencer, le rôle de la social-démocratie polo-naise
dans l’établissement du nouveau régime au lendemain de la guerre, est significa-tive
à plus d’un titre.
«La gauche polonaise, y lit-on, qui agissait alors dans le cadre des structures de l’Etat
clandestin, bien que traditionnellement non-révolutionnaire, restait suffisamment liée à
la classe ouvrière, à la paysannerie, et à l’intelligentsia, pour refléter l’influence de la
montée révolutionnaire et les aspirations à des réformes socio-économiques radicales.
Durant l’insurrection de Varsovie, elle a fait passer – essentiellement grâce à l’initiative
des socialistes – au sein du parlement clandestin, des lois radicales. Ces lois expri-
maient le contenu social de l’insurrection et ouvraient la voie à la dynamique
.anticapitaliste du mouvement social, lui donnant non seulement le caractère d’une
insurrection nationale, mais d’une révolution sociale», comme l’affirmait un dirigeant
socialiste».

Et dans la foulée, l’article s’en prend au «mensonge du pouvoir selon lequel le parti
des communistes staliniens aurait eu alors le monopole du programme de changements
socio-économiques structurels».
En somme, si l’Etat polonais est un Etat ouvrier ce n’est pas, ce n’est plus, par la
seule grâce de l’Armée rouge et de l’activité du parti stalinien, mais c’est aussi, grâce au
PPS. Voilà donc de quoi donner une justification théorique aux regards langoureux en
direction de la social-démocratie polonaise, tout en respectant la terminologie traditionnelle
du Secrétariat Unifié. Et comme par la suite, l’article insiste sur le rôle de l’Armée
rouge dans l’étouffement du «mouvement des masses»,notamment lorsqu’elle laissait
les nazis écraser l’insurrection de Varsovie, le lecteur moyen aura compris que dans
l’expression «Etat ouvrier déformé», le côté ouvrier doit beaucoup à la social-démocratie,
et la déformation, aux staliniens. Et le principal reproche que l’article formule à
l’égard du Parti Socialiste Polonais– et à la gauche non stalinienne – est sa «capitula
tion»,justement, devant les staliniens.
Il ne s’agit manifestement pas de considérations théoriques sur les origines du
régime. Il s’agit de plaire à la social-démocratie, polonaise comme internationale.
Là où cette attitude prend un sens politique, c’est en considérant qu’il y a, dans certains
milieux de Solidarité, un débat autour, d’une part, de la nécessité de constituer une
organisation politique de gauche, non stalinienne, et donc, de ne pas se contenter des
structures syndicales existantes ; et d’autre part, autour de la question de savoir s’il faut
reconstituer le Parti Socialiste Polonais (le PPS).


Lutte de Classe février 1985 N° 116


Finalement le sketch a la fête va être vaiment long (allusion fine à une remarque faite par jean Claude)
hispa
 
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Message par stef » 15 Avr 2003, 16:59

Ques lis-je ? En 1967, pour la LdC, la caractérisation de pablisme avait une signification !
Pelon, Rojo : faut censurer fissa ! :D :bounce:

PS. Pour le reste, plus tard.
stef
 
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Message par pelon » 15 Avr 2003, 19:25

(stef @ mardi 15 avril 2003 à 17:59 a écrit :Ques lis-je ? En 1967, pour la LdC, la caractérisation de pablisme avait une signification !
Pelon, Rojo : faut censurer fissa ! :D :bounce:

PS. Pour le reste, plus tard.

Disons que nous connaissons l'orientation de la direction de la 4ème à la fin des années 40. Que Pablo en étant le dirigeant on qualifie de pablistes les militants de cette filiation en 1967 ne nous dérange pas vraiment. On peut donner un nom à un courant. Ce qui nous paraissait excessif, c'était les capacités de l'OCI à voir du pablisme partout. C'est pourquoi le terme ne fait pas partie de notre vocabulaire courant.
pelon
 
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Message par stef » 15 Avr 2003, 19:48

Ca veut dire qu'on serait d'accord sur la natue du pablisme ?
stef
 
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Message par hispa » 15 Avr 2003, 22:43

J'ai oublié de préciser, mais tout le monde s'en doutait, qu'il s'agit d'extraits de la LDC. Tapés vaillamment,et j'aurais dû donner l'intégralité du texte.
Encore un extrait à moins que quelqu'un ait déjà numérisé ce texte de 67 : le mvt trotskyste et le problème des démocraties populaires.

a écrit :A la même tendance, qui expliquait le caractère «ouvrier» de l’appareil d’Etat de ces
pays du fait qu’il était truffé de staliniens, Germain répliquait : «Même si la majorité des
fonctionnaires de l’Etat bourgeois était membre du parti stalinien.... la nature de l’Etat
n’en serait pas qualitativement différente. Ce n’est pas l’origine sociale du personnel
composant l’appareil d’Etat qui détermine sa nature mais celle-ci résulte de sa structure
déterminée par les rapports de production sur lesquels il se base».
Tout en soulignant les phénomènes nouveaux et uniques dans le cadre de l’économie
capitaliste dus à la position de ces pays», c’est-à-dire à la pression que leur faisait subir
la bureaucratie soviétique, il s’opposait en ces termes à l’idée d’une nature «transitoire
et indéterminée» des Etats du glacis : «aussi longtemps que l’appareil de l’État bourgeois
n’est pas effectivement détruit et aussi longtemps que les travailleurs n’ont pas
effectivement saisi les entreprises en expropriant la bourgeoisie, la nature de l’Etat et de
la société reste foncièrement capitaliste».
S’il était juste d’affirmer qu’un Etat est bourgeois tant que les travailleurs n’ont pas
détruit l’appareil d’Etat et effectivement mis en place leur propre dictature, et qu’il n’est
pas d’Etat ouvrier sans dictature du prolétariat, il l’était moins de sous-entendre une liaison
mécaniste entre les rapports de production et la nature de classe de l’État.
Lorsque les travailleurs s’emparent du pouvoir et instaurent leur propre Etat, le degré
de nationalisations ou d’étatisation de l’économie est une question tactique comme l’a
montré la Révolution Russe, qui jusqu’en 1918, laissa subsister un large secteur privé, à
l’inverse, on voit des États bourgeois qui nationalisent la quasi-totalité de leur production
(Egypte). En donnant la même importance à ces deux éléments, Germain ouvrait la voie
à l’analyse pabliste des Etats «ouvriers» qui escamote le premier terme de l’analyse (la
nature de classe de l’appareil d’État) au profit du second (la structure des rapports de
production) considéré comme seul déterminant.



Je pensais que l'article cité par Wolf était défense du trotskysme de 1965 et après vérification je me suis aperçu que je me trompais. Quel est donc le texte cité par Wolf de 1978 ?


Pour le reste j'arrive.
hispa
 
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Message par stef » 16 Avr 2003, 18:30

Pour la simplicité de l'exposé, je vais répondre à Hispa sur la Pologne en plusieurs posts.

Une précision avant tout. La LDC écrit à propos de notre texte sur l'expropriation du Capital dans l'est-européen :
a écrit :Cette théorie ne tient debout que le temps d’une lecture hâtive. Just et le C.I. se gardent
bien de donner un seul exemple concret de ce qu’ils avancent. Quelles formes a
pris la destruction de ces Etats bourgeois ? Par quels organismes de classe se sont
exprimés ces mouvements révolutionnaires décapités par l’armée russe qui ont porté le
coup décisif à la bourgeoisie ?

C'était vrai à l'époque. Mais depuis, chacun peut accèder à l'article :A propos d'une possibilité théorique et de la lutte pour la dictature du prolétariat qui précise ces choses pour la Chine, Cuba, la Pologne, etc. (Hispa : c'est le document que tu cherches).
stef
 
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Message par stef » 16 Avr 2003, 18:35

La LdC et la Roumanie :
a écrit :Dans la pratique, si nous appliquons la théorie du C.I. à la Roumanie par exemple, on
se rend compte qu’entre 1944 et 1949 la plus grande partie des figures capitalistes de
premier plan restait en place, notamment Tatarescu l’homme des trusts pétroliers, et
que l’Armée Rouge s’appuyait sur des réactionnaires comme Radescu et sur l’appareil
de répression bourgeois indigène pour faire régner l’ordre. Pour couronner le tout le roi
Michel, décoré par Staline, se trouvait à la tête du pays. On se demande dans ces conditions
comment se manifestait «l’essence prolétarienne» d’un tel Etat. On se demande
également si c’est avec un tel sérieux «théorique» que le C.I. compte gagner à lui les
militants trotskystes qui se détournent du pablisme.

On se demande si le rédacteur a lu les thèses du C.I. Evidement qu'à cette date, c'est un Etat bourgeois qui existe en Roumanie. On peut prendre les gens pour des abrutis, mais le CI n'a jamais pensé qu'un Etat où était exproprié le Capital pouvait être dirigé par un roi...
Sauf que la suite de l'histoire roumaine est intéressante...
a écrit :En 1944, l'Armée rouge entre dans le pays ; Michel Ier reprend le pouvoir, fait arrêter Antonescu et demande l'armistice aux Alliés (septembre). Les troupes roumaines se retournent alors contre l'Allemagne nazie. Ces événements suscitent l'installation du gouvernement de Petru Groza (soutenu par les Soviétiques) en 1945. L'année suivante, les communistes remportent les élections. Le roi Michel est contraint d'abdiquer le 30 décembre 1947. La République populaire roumaine est proclamée. Malgré ce renversement des alliances, le traité de Paris (10 février 1947) ne restitue à la Roumanie que le nord de la Transylvanie: elle doit renoncer à la Bessarabie, au nord de la Bucovine et au sud de la Dobroudja

(Source : Yahoo! encyclopédie)
C'est la combinaison des ces évènements avec la pression impérialiste (plan Marshall, "guerre froide") qui va contraindre le Kremlin à procéder à exproprier le Capital, ne serait que pour resserrer le dispositif - rappelons que dans ces années la III° guerre mondiale était envisageable et envisagée.
En tout cas, l'article fait dire à Just ce qu'il ne disait pas. Toute son argumentation vise à expliquer que des circonstances spécifiques ont fait que les Fronts Populaires de l'est-européen mis en place en 1943-45 n'ont pas tenu - donc que les états qui existaient jusqu'en 1948-49 étaient de nature capitaliste. La discussion est sur ce qui s'est déroulé après.
stef
 
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