T'enerve pas Wolf. Ca demande quelques recherches pour s'appuyer sur des textes puisque cette discussion est interminable. Déjà qu'on ne se comprend pas bien avec Stef.
Il y a des tas de questions sans réponses pour l'instant.
a écrit :Je ne vois rien qui permette de trouver "saisissante" la différence entre la politique stal d'avant et d'après 1943. Notamment, il n'est pas vrai que l'appareil stal "utilisa, tout en les contrôlant, des mouvements révolutionnaires (notamment de la paysannerie) qui étaient nés à l’approche de l’Armée Rouge". C'est notamment en 1939, qu'il a procédé à la destruction du PC polonais
La différence selon la LDC, enfin c'est ce que je comprends, est dans le changement de politique. Avant Yalta, la bureaucratie annexait ou voulait annexer purement et simplement les pays,régions qui passaient sous son contrôle et après Yalta , elle restaure l'appareil de la bourgeoisie. Et après guerre, elle étouffe tout mouvement révolutionnaire.
Bon je crois que c'est clair pour ce que dit la LDC, je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire. Il me semblait que tu parlais de la barbarie de la bureaucratie et que le changement dont tu parlais concernait la "méthode" qui aurait été violente après 43 et moins violente avant 43 ? Alors que la question n'est pas là pour la LDC.
J'ai l'impression que tu varies lègerement sur ce point dans tes critiques.
Je me trompe ?
a écrit :Non.
1/ Dans certains pays, la mobilisation des masses était telle qu'il s'est avéré impossible de reconstruire des Etats bourgeois (Chine, Yougo).
2/ Dans d'autres (Pologne...) des Etats bourgeois ont existé pour un temps limité. Mais la combinaison de la puissance du mvt de classe (des PC de millions de membres, etc...) ont rendu l'option "Front Populaire" impossible en relation avec le fait que les exigences de l'impérialisme (restaurer le Capital en URSS) risquaient de mener à l'effondrement de l'appareil, ont obligé le Kremlin à procéder à l'expropriation militaro-bureaucratique du Capital.
Les Etats bourgeois reconstitués provisoirement en 1943-45 n'ont donc pas tenu.
a écrit :Pour LO en 90 :La bureaucratie soviétique intervint dans cette région dans un premier temps en bras
armé de l'ordre impérialiste mondial et en alliée de la bourgeoisie autochtone pour juguler
le prolétariat. Mais lorsque, dans le contexte de la guerre froide, sa mainmise politique
et militaire sur l'Europe centrale fut menacée par l'attraction de l'impérialisme sur les
bourgeoisies autochtones, la bureaucratie soviétique se retourna contre ces
bourgeoisies.
Ceux des bourgeois de pays de l'Est qui n'avaient pas été expropriés auparavant notamment
par l'armée allemande, le furent par les séides locaux de la bureaucratie
soviétique.
Les membres des anciennes couches dirigeantes dépouillées de leurs propriétés rêvèrent
dès lors de mettre à la porte les occupants, responsables de cette «injustice historique».
Mais ils ne purent guère qu'en rêver, généralement dans l'émigration. Le rapport
des forces entre la bureaucratie soviétique et l'impérialisme américain se stabilisa sur la
base de ce qu'il était en 1945 pour plus d'une génération. Ce n'était pas les bourgeoisies
débiles de ces pays qui pouvaient prétendre le remettre en cause.
Aux pires moments pour les bourgeois, cependant, le maintien de leurs Etats nationaux,
reconstitués au lendemain de la guerre en collaboration entre la bureaucratie et
les puissances impérialistes, en respectant à quelques exceptions près les frontières
définies par l'inique traité de Versailles, préservait l'avenir. Bien que les anciennes bourgeoisies
aient été expropriées, elles n'ont pas tardé à être remplacées par une nouvelle
couche privilégiée qui, à l'ombre de régimes prétendument communistes, a poussé partout,
une fois finies les quelques années d'égalitarisme bureaucratique du début des années
cinquante, destiné surtout à donner le change à l'exploitation forcenée de la classe
ouvrière au profit de la reconstruction de l'après-guerre puis de la construction
.d'industries nationales en partie orientées en faveur des intérêts économiques de la bureaucratie
de l'URSS. «Egalitarisme» qui, au demeurant, s'est toujours accommodé de
l'existence de magasins spéciaux, de villas et de limousines pour les dignitaires du
régime.
Dans certaines des Démocraties Populaires, c'est une authentique bourgeoisie d'affaires
qui s'est constituée dans les interstices de l'économie d'Etat —plus souvent encore,
en parasitant celle-ci — dans le commerce, dans l'agriculture ; une bourgeoisie petite
par la fortune et par ses possibilités économiques mais avec un fort appétit. Là où elle
avait, bien avant les changements actuels, pignon sur rue — comme en Hongrie ou en
Pologne — elle s'est mélangée à cette autre composante de la couche privilégiée, présente
celle-là dans toutes les ex-Démocraties populaires, qui est issue de l'intelligentsia,
des hauts dignitaires de l'Etat, voire du parti stalinien, des notables «communistes» des
administrations à la tête de féodalités locales ou régionales, des managers des entreprises
d'Etat. Cette partie de la couche privilégiée avait beau devoir sa place dans la hiérarchie
sociale à la présence soviétique, elle n'en rêvait pas moins de se débarrasser
d'une tutelle pesante, voire menaçante, et qui l'empêchait de jouir en paix de ses
rapines.
Lutte de Classe décembre 90 N° 35
Donc pour LO, on peut aller très loin dans l'expropriation de la bourgeoisie sans pour autant devenir un Etat ouvrier pour autant.
Cette réponse pourrait servir en partie à Wolf mais je crois que ça ve encore plus l'énerver.
a écrit :Soit dit en passant si tu es d'accord avec ce que Mandel expliquait et que Just reprend :
« Une nationalisation généralisée peut seulement servir de preuve de l'existence d'un Etat ouvrier, aucun Etat bourgeois n'étant censé pouvoir prendre ces mesures. »
la question devrait être immédiatement règlée.
La question serait réglée ? De quelle manière ? La recherche des preuves amène à trouver des Etats ouvriers "déformés" assez facilement.