L'affaire Cambadelis

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Combat » 14 Mai 2006, 17:26

Quelqu'un aurait il des souvenirs des circonstances du depart de Cambadelis du PT(MPPT a l'epoque ou OCI?) en 1986. J'ai lu qu'il etait parti avec plus de 400 militants et rentre automatiquement au PS. Etait-ce de l'entrisme au debut ou bien une rupture avec le marxisme qui fut la cause de son depart? C'est quand meme etonnant que le numero trois d'un parti puisse degenerer a ce point.
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Message par zeanticpe » 14 Mai 2006, 17:52

Qu-est ce que c'est l'entrisme, Combat?
Est ce rentrer dans un Parti social democrate, pour chercher à obliquer leur politique ou à y faire du recrutement? est-ce qu il ya des exemples de cette politique?
sinon, pour ta question, je ne sais pas si ca y repond mais je me souviens des copains que j'avais au PCI à l'époque et il nétaient pas gais de voir partir leur camarades au PS et moi non plus d'ailleurs. Quand à ceux qui ont quitte le PCi, que je connaissais, ils avaient dejà pas mal vire vers le reformisme, sans vraiment le dire. Enfin c est le sentiment que j'avais.
zeanticpe
 
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Message par Combat » 14 Mai 2006, 17:58

Ben l'entrisme tel qu'il fut pratique dans les annees 34-36 au sein de la SFIO et de la fraction pivertiste, a visage ideologique decouvert si l'on peut le dire ainsi. Mais bon personnellement l'entrisme c'est pas mon truc...de plus ca finit mal en general meme si ca peut commencer par de bonnes intentions(recruter des militants au sein de la SD) puisqu'y a de forte chances de se faire recruter soi meme par l'autre campl(directement ou indirectement).
Combat
 
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Message par yannalan » 14 Mai 2006, 18:14

pour moi, il est clair que c'était une rupture. Certains disaient qu'ils avaient l'impression d'avoir passé le mur de Berlin... Je pense qu'à force de jouer les buros à l'UNEF ou à la MNEF, ils sont passés à la social-démocratie. Un type comme Julien Drai a fait le même genre de parcours finalement : ou tu restes dans une orga d'extrême-gauche à attendre une révolution qui ne vient pas assez vite à ton goût, ou tu vas au PS où tu peux avoir une belle carrière avec la formation que tu as eu...
Stora en parle un peu dans ses mémoires
yannalan
 
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Message par Puig Antich » 14 Mai 2006, 18:46

Ces opportunistes sont répugnants. Dray est obsène.
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Message par pelon » 14 Mai 2006, 22:34

(wolf @ dimanche 14 mai 2006 à 19:28 a écrit :
(Combat @ dimanche 14 mai 2006 à 19:26 a écrit : Quelqu'un aurait il des souvenirs des circonstances du depart de Cambadelis du PT(MPPT a l'epoque ou OCI?) en 1986. J'ai lu qu'il etait parti avec plus de 400 militants et rentre automatiquement au PS. Etait-ce de l'entrisme au debut ou bien une rupture avec le marxisme qui fut la cause de son depart? C'est quand meme etonnant que le numero trois d'un parti puisse degenerer a ce point.

Il a présenté ça en partie comme de l'entrisme, pour donner le change aux militants trotskystes qui l'avaient suivi - mais la responsabilité en incombe à la direction du PCI et la faillite de sa politique. Citations de Trotsky à l'appui et tout et tout.

En gros Cambadélis a expliqué que le mouvement sur lequel était fondé le lancement du MPPT existait bien, mais que ce n'est pas le MPPT qui le capterait, mais le PS.
Et qu'il fallait intervenir dans ce mouvement, qui était confirmé pour Cambadélis par le score remarquable du PS aux législatives de 1986, pour lutter au sein du PS contre les tendancesà sa destruction.

Il a donc constitué "convergences socialistes" sur la base matérielle qu'il tenait la direction de l'UNEF, avec sa publication " la lettre hebdo".

Mais franchement les alibis du type "entriste" ont fait long feu. Beaucoup de militants ex PCI ont pris leurs distanes plus ou moins vite, sauf ceux qui ont investi leurs compétences militantes dans l'appareil du PS (notamment à Paris) ou dans l'UNEF.

Dès 1988, Cambdélis était élu député.

Quant à mesurer sa dégénéresence, il faut avoir en tête que n°3 ou pas, Cambadélis était le pur produit d'un système d'appareil, l'appareil lambertiste. Et qu'il n'a donc pas eu beaucoup d'efforts à faire pour trouver une justification à son ralliement à la social démocratie, pour accéder à cette mangeoire que les années Unef lui avaient déjà fait miroiter.

L'étonnant, ce n'est donc pas la dégénérescence de Cambadélis. C'est la dégénérescence de la direction du PCI.

Le départ de militants trotskystes vers les bons postes que peuvent représenter des partis comme le PS n'était avec Cambadélis ni une nouveauté ni une surprise. Notons que les mouvements dans l'autre sens sont beaucoup moins fréquents.
Il ne s'agit donc pas de rendre systématiquement responsables les organisations politiques d'où sont issus ces transfuges. Pourtant, en l'occurence, la politique de l'OCI de l'époque pose quand même question.
Je me souviens avoir eu de nombreuses discussions avec des jeunes de l'OCI à la fin des années 70 et j'étais effaré par ce qu'ils disaient et surtout pensaient de la direction du parti socialiste. Ils étaient absolument acritiques. Pendant des années l'OCI ne voyait comme problème dans l'Union de la Gauche que la présence des radicaux de Gauche qui en faisait un Front Populaire plutôt qu'un Front Ouvrier. Mais toute critique de Mitterrand, par exemple, était exclue. La mention de son nom dans tout texte de l'OCI était suivie de "1er secrétaire du PS". Rien sur l'homme politique bourgeois, sur son passé en particulier dans les guerres coloniales.
Alors bien entendu, les vieux militants de l'OCI n'avaient probablement pas d'illusions sur Mitterrand mais ce n'était pas le cas de tous ses membres dont certains avaient une sympathie ou tout au moins une compréhension pour le PS. Alors, à jouer au plus malin, c'est le PS qui aura profité des tactiques machiavéliques de Lambert.
Sur Cambadélis, je crois me souvenir que dans les meetings de l'OCI il était présenté comme membre du PS. Mais peut-être que je confonds avec un autre. Tu peux me rafraichir la mémoire , Wolf ?
pelon
 
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Message par artza » 15 Mai 2006, 10:48

(wolf @ lundi 15 mai 2006 à 11:18 a écrit :Non non, il n'était pas présenté comme PS.  :dry:


Sur le fond, ce qui est certain, c'est que la politique de ne pas se présenter en 1978 au nom de "chasser giscard" (et alors qu'il y a 2 tours aux élections), puis d'appeler à voter Mitterrand dès le premier tour en 1981 a préparé le terrain à la perte de toute la fraction étudiante, ou presque.

C'est un peu plus ancien que ça.

En 1974 déjà il fallait voter Mitterrand dès le premier tour. Car il ne pouvait être élu qu'au premier tour :altharion:

Arlette Laguillier était une candidate "crypto-stalinienne propulsée par la bourgeoisie".

Et les militants de l'OCI posaient la question:"d'où vient l'argent?". :ph34r:

Fut un temps ou régulièrement des petits morceaux des Jeunesses socialistes rejoignaient périodiquement les trotskystes sans le devenir vraiment mais c'est une autre question.

Depuis deux décennies c'est l'inverse. Indépendamment du "carrièrisme" ou du découragement, de l'opportunisme de la politique menée et de l'entrisme de fait du PS dans l'OCI et dans la ligue, qui considère ces organisations comme un vivier, ça montre par le petit bout de la lorgnette dans quelle période nous sommes.
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