Elisabeth badinter et le féminisme

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Louis » 01 Mai 2003, 16:41

L'Express du 24 au 30 avril consacre un dossier de huit pages et fait sa Une sur Madame Badinter et son "livre événement" dans lequel elle dénonce la "fausse route" du "féminisme français". Un vrai festival ! Par où commencer ? Par le tir croisé de la juriste Marcela Iacub (pourfendeuse de l'"ordre moral féministe" ), d'Hervé Le Bras (qui a fait l'objet d'une plainte pour harcèlement sexuel de la part d'une de ses étudiantes) et d‘Elisabeth Badinter contre ce que la journaliste Jacqueline Remy qualifie de "dernier texte sacré du féminisme", c'est-à-dire l'Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (Enveff). "Est-il légitime d'additionner viols, coups et blessures et pressions psychologiques comme s'il s'agissait de la même violence ?", interroge Elisabeth Badinter. Et de rendre responsables les chercheuses du manque de précision de certains journalistes qui traduisent l' "indice global de violences conjugales" par "le taux de femmes battues". Mais ce genre de raccourcis journalistiques fait légion dans les médias. Pourquoi madame Badinter n'a-t-elle pas réagi sur la question de l'insécurité par exemple ? Sûrement parce qu'il y a une volonté de minimiser les violences psychologiques tout aussi destructrices que les violences physiques. Car pour elle, "il y a aussi des bourreaux femmes et des mégères en tout genre". Cela n'aurait rien à voir avec le patriarcat mais avec une "pathologie sociale et psychologique". Pour celle qui semble si attachée à la rigueur scientifique, dire qu'il n'existe qu'un seul et unique "féminisme français" coupable de "victimisme" est pour le moins surprenant. Car celle-ci amalgame sans scrupules les féministes différentialistes - qui attribuent à chaque sexe des qualités biologiquement prédéterminées - et celles qui se battent dans la rue et non dans les couloirs du Parlement européen, contre les inégalités sociales et économiques et contre les violences faites aux femmes. Madame Badinter tient à sa posture de féministe universaliste au-dessus de la mêlée (de harpies) au lieu de venir porter la contradiction au sein même du mouvement féministe : il est en effet plus simple de se faire interviewer dans L'Express que de se coltiner la réalité militante...

Pauline Terminière
Louis
 
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Message par Admiratrice » 10 Mai 2003, 13:36

Bien envoyé Pauline.
Mme Badinter ne s'est jamais frottée,que je sache aux réalités souvent bien crasses de la vie des femmes.
A trop intellectualiser,on finit par être totalement déconnectée.
Au fait,si tu repasses par là, et si tu vois mon post ,et comme tu as l'air de bien connaitre ses théses et idées,pourrais tu me synthétiser sa position sur la prostitution et notamment sa vision du client.
Merci d'avance Pauline. :smile:
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Message par Admiratrice » 10 Mai 2003, 15:37

CITATION (Admiratrice @ samedi 10 mai 2003, 14:36)Bien envoyé Pauline.
Mme Badinter ne s'est jamais frottée,que je sache aux réalités souvent bien crasses de la vie des femmes.
A trop intellectualiser,on finit par être totalement déconnectée.
Au fait,si tu repasses par là, et si tu vois mon post ,et comme tu as l'air de bien connaitre ses théses et idées,pourrais tu me synthétiser sa position sur la prostitution et notamment sa vision du client.
Merci d'avance Pauline. :smile: [/quote]
Mince,me suis trompée Louis Christian,pardonne moi,j'ai lu un peu vite tant cette Badinter m'exaspère.Evidemment que tu as reproduit le message de Pauline.
Je ferai donc mes recherches,moi-même,paresseuse que je suis! :wub:
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Message par magdalene » 14 Mai 2003, 20:12

Le monsieur badinter, dans le Monde du 20.02.02, se prononçait contre la pénalisation des clients de prostituées.

Extrait :

CITATION " (...) Que va-t-il advenir dans la réalité ? Un homme aura eu une relation occasionnelle avec une ou un jeune prostitué, âgé de 16 ans par exemple. Arrêté en flagrant délit, ou dénoncé par un tiers, il sera traduit devant le tribunal correctionnel, en audience publique, et condamné. Pareille comparution, pareille condamnation pour de tels motifs, même à une peine avec sursis, relatée, le cas échéant, par la presse locale, entraînera pour lui un désastre familial, professionnel, social. "Il n'avait qu'à y penser plus tôt et maîtriser son désir d'un instant", diront les bien-pensants. Mais c'est méconnaître les pulsions, les forces obscures qui gouvernent la sexualité. (...) "[/quote]

alors la madame badinter avait elle aussi " pris la parole " via Le Monde quelques mois plus tard


CITATION "(...) La passe de la prostituée occasionnelle ou la multiplicité des passes des professionnelles peuvent-elles être assimilées à une mutilation irréversible de leur corps ? Seules les prostituées sorties de la prostitution peuvent répondre à cette question. À supposer qu'elles répondent par l'affirmative -- ce qui ne va pas de soi --, un droit chèrement acquis depuis à peine trente ans appelle le respect de tous : la libre disposition de son corps. (...)  Alors si une femme préfère gagner en deux nuits ce qu'elle ne gagnerait pas en un mois à l'usine, qui peut décider à sa place de l'utilisation de son corps ? (...)[/quote]

bref, si chez les badinter, la légitimation de la prostitution, c'est une histoire de couple, ça n'en est pas moins une question de classe...

pour la plaisir, un estrait du Manifeste que vous connaissez sans doute tous par coeur, mais on sait-on jamais ...

CITATION Rien de plus grotesque, d'ailleurs, que l'horreur ultra-morale qu'inspire à nos bourgeois la prétendue communauté officielle des femmes que professeraient les communistes. Les communistes n'ont pas besoin d'introduire la communauté des femmes; elle a presque toujours existé.
Nos bourgeois, non contents d'avoir à leur disposition les femmes et les filles des prolétaires, sans parler de la prostitution officielle, trouvent un plaisir singulier à se cocufier mutuellement.
Le mariage bourgeois est, en réalité, la communauté des femmes mariées. Tout au plus pourrait-on accuser les communistes de vouloir mettre à la place d'une communauté des femmes hypocritement dissimulée une communauté franche et officielle. Il est évident, du reste, qu'avec l'abolition du régime de production actuel, disparaîtra la communauté des femmes qui en découle, c'est-à-dire la prostitution officielle et non officielle.[/quote]
magdalene
 
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Message par Admiratrice » 14 Mai 2003, 20:32

Envoie ce texte a la mére Badinter.cela la fera peut-être réfléchir a ce qu'elle appelle "la libre disposition de son corps" en matière de prostitution.
Admiratrice
 
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