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Publié :
12 Sep 2007, 11:52
par regivanx
Dans de nombreux articles, on parle souvent de "libéralisme" à la place d'"impérialisme". On dit par exemple que les subventions et les quotas de production imposés sont une manifestation du libéralisme, alors que c'est exactement le contraire : c'est une manifestation d'interventionisme. Je crois que la LCR et le PT font systématiquement la confusion, ainsi que de nombreuses organisations prétendument trotskystes.
Le libéralisme, c'est le règne de la libre concurrence, chacun en convient. Mais aujourd'hui, si la concurrence existe toujours, elle n'est plus libre : elle est réglementé par l'état et les grands monopoles. Toutes les entreprises sont liées par les chaînes de l'impérialisme : les clients, les fournisseurs, les actionnaires, l'état, et naturellement : les banques ; chacun s'est réuni en vastes organisations monopolistiques pour lutter les uns contre les autres. Le prix des marchandises n'est plus déterminé seulement par l'offre et la demande, et les coûts de production : il est corrigé à la hausse ou à la baisse dans l'intérêt des impérialistes (par exemple le prix des denrées agricoles est stabilisé par les subventions et les quotas ; le prix de la force de travail est stabilisé par le smic et les allocations chômages, etc.).
Ma question est la suivante : depuis quand date cette grossière déviation ?

Publié :
12 Sep 2007, 17:38
par jeug

Publié :
12 Sep 2007, 19:48
par regivanx
Zelda,
Mes connaissances en économie sont également insuffisantes, mais je connais la différence entre la valeur et le prix des marchandises. La valeur des marchandises est égale aux frais de production. Le prix des marchandises est égale à leur valeur plus le profit ou la rente réalisée sur la vente, plus ou moins l'offre et la demande, plus ou moins d'autres facteurs. En fait, je ne sais pas exactement comment le prix des marchandises est déterminé. Cependant, on peut voir que la loi de l'offre et de la demande peut n'avoir presque pas d'effet sur le prix des marchandises. C'est ainsi que même si une marchandise est très demandée et indispensable à la vie, son prix peut être très inférieur à sa valeur. C'est le cas pour le blé (à cause des subventions). Inversement, les produits de haute technologie ont un prix souvent très supérieur à leur valeur. Par exemple les logiciels informatiques.
Mais ce n'est pas de cela dont je veux parler. Dans le texte que tu me soumets, on parle plutôt du "libéralisme" avec ironie. Sur ces questions on peut lire "l'impérialisme, stade suprême du capitalisme" de Lénine, on peut ouvrir un autre fil. Ma question est plus limitée : depuis quand certains "trotskystes" remettent-ils en cause la définition de notre époque comme impérialiste ; depuis quand prétendent-ils, en dépit de toute évidence, que nous sommes revenus au libéralisme, au règne de la "libre" concurrence ? C'est une question purement historique.

Publié :
12 Sep 2007, 21:00
par carnifex
Je ne sais depuis quand, mais le pourquoi pourrait être lié au fait que les partisans du capitalisme s'appellent eux-même et sont appelés par les media "libéraux", et leur politique favorable au capital "libéralisme".
Sans doute la gauche convaincue de l'impossibilité de s'opposer au capitalisme est elle finalement aussi heureuse que la droite de ce glissement sémantique puisqu'il lui permet de déblatérer sur le libéralisme sans avoir à se poser la délicate question de la propriété du capital.

Publié :
30 Sep 2007, 22:44
par redsamourai
le retour de ce vocabulaire à base de "libéralisme" ne date-t'il pas de la remise en cause de la prédominance des théories keynesiennes après la période de croissance qui suit la "reconstruction"? :ermm:

Publié :
01 Oct 2007, 00:49
par Puig Antich
Euh ... Si vous aviez lu un tant soit peu Marx, et je ne l'ai certainement pas assez lu, vous sauriez que la valeur d'une marchandise n'est déterminée ni par l'offre, ni par la demande, ni par les couts de production, mais par le temps de travail moyen socialement nécessaire à sa production.
Ceci étant dit, oui, le libéralisme n'est pas d'actualité. L'injection massive de fonds par les banques centrales, sous injonction étatique, viennent de le confirmer et d'infliger un cinglant démenti aux capitalistes qui se prennent pour des libéraux, comme à leurs opposants qui les prennent pour des libéraux. Nous sommes bel et bien toujours à l'ère de l'impérialisme :
- fusion du capital bancaire et industriel dans le capital financier
- domination du marché mondial par de grands trusts monopolistes
Mmmm.... Et c'est quoi déjà les autres caractéristiques développés par Lénine ?...
En tout cas, helas, nous ne sommes pas entrés dans une bizarre phase « libérale » où une réforme sociale appuyée sur « les luttes » et des pélerins altermondialo-décroissants pourrait libérer l'humanité. Ce serait si simple.

Publié :
01 Oct 2007, 10:55
par manitas
(Puig Antich @ lundi 1 octobre 2007 à 01:49 a écrit : Euh ... Si vous aviez lu un tant soit peu Marx, et je ne l'ai certainement pas assez lu, vous sauriez que la valeur d'une marchandise n'est déterminée ni par l'offre, ni par la demande, ni par les couts de production, mais par
le temps de travail moyen socialement nécessaire à sa production.
a écrit : Le prix des marchandises n'est plus déterminé seulement par l'offre et la demande, et les coûts de production

Publié :
01 Oct 2007, 11:16
par Louis
(regivanx @ mercredi 12 septembre 2007 à 12:52 a écrit : Dans de nombreux articles, on parle souvent de "libéralisme" à la place d'"impérialisme". On dit par exemple que les subventions et les quotas de production imposés sont une manifestation du libéralisme, alors que c'est exactement le contraire : c'est une manifestation d'interventionisme. Je crois que la LCR et le PT font systématiquement la confusion, ainsi que de nombreuses organisations prétendument trotskystes.
Le libéralisme, c'est le règne de la libre concurrence, chacun en convient. Mais aujourd'hui, si la concurrence existe toujours, elle n'est plus libre : elle est réglementé par l'état et les grands monopoles. Toutes les entreprises sont liées par les chaînes de l'impérialisme : les clients, les fournisseurs, les actionnaires, l'état, et naturellement : les banques ; chacun s'est réuni en vastes organisations monopolistiques pour lutter les uns contre les autres. Le prix des marchandises n'est plus déterminé seulement par l'offre et la demande, et les coûts de production : il est corrigé à la hausse ou à la baisse dans l'intérêt des impérialistes (par exemple le prix des denrées agricoles est stabilisé par les subventions et les quotas ; le prix de la force de travail est stabilisé par le smic et les allocations chômages, etc.).
Ma question est la suivante : depuis quand date cette grossière déviation ?
Je ne crois pas que "libéralisme" (ou plus précisément "néolibéralisme" puisque le "libéralisme" actuel est au "libéralisme" traditionnel ce que le néomodernisme est au modernisme) s'opose a l'impérialisme, en tout cas dans ce que dit la ligue. Il y a bien un "nouveau paradygme" mis a l'honneur par Reagan et Thatcher et repris depuis lors par l'ensemble des forces politiques "de gouvernement" (qu'elles soient social démocrate ou du camp conservateur) sur la maniére de penser l'état et ses relations avec la bourgeoisie : l'état "maigre", réduit a ses fonctions "régalienne" (c'est a dire a l'organisation de la violence, la police, la justice, l'armée) Cela passe par la privatisation des "services publics" (la santé, l'éducation, le "social") et la remise en cause de l'intervention de l'état dans l'économie. Evidemment, celui ci garde encore quelques billes , mais celles ci sont aussi destinées a "maigrir". Evidemment, cela est aussi fonction des circonstances (une bonne crise financiére, et on appelle les états au secours)
Mais cela n'empéche pas du tout l'impérialisme, bien au contraire. Un des meilleurs exemple de ce "mélange" me semble etre la guerre en irak, qui est menée conjointement par l'état américain et des sociétés privées de "survieillances", qui sont souvent mieux équipées que l'armée US...
Pour résumer, pour la ligue ce n'est pas "libéralisme OU impérialsme" mais "néolibéralisme ET impérialisme"