Just caractérise la Ligue et LO

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par faupatronim » 07 Juil 2003, 09:19

Pour répondre à Stef qui dit que les attaques de Just étaient dues aux caractères des dirigeants de l'OCI ou à la pression d'appareils (?), voici un article réponse de la LDC suite aux attaques formulées par son ancètre. Je n'ai pas trouvé le texte de Just que j'aurais voulu mettre ici également.

CITATION (Lutte de Classe (série bilingue) n°9 @ avril 1973)
LA CALOMNIE ET LE BLUFF SONT LES ARMES DES ORGANISATIONS PETITES-BOURGEOISES, PAS CELLES DU PROLÉTARIAT RÉVOLUTIONNAIRE


Il est tentant pour certains de ne voir dans les divergences qui nous séparent des
organisations comme l'O.C.I. ou la Ligue Communiste que de banals différents d'ordre
tactique, voire même de subalternes querelles d'appareils. Comme nous le montrons
par ailleurs dans ce numéro à propos des positions prises par la Ligue et l'O.C.I. à l'occasion
de la mobilisation des lycéens et des étudiants, ces divergences ont des racines
bien plus profondes. Elles procèdent de choix sociaux différents. Ainsi, lorsque la Ligue
et l'O.C.I. revendiquent le titre de direction politique de la jeunesse, ils pourraient ne pas
faire fi de tout critère de classe, mais en fait, ils s'écartent délibérément du terrain du
prolétariat. Il est vrai qu'un tel abandon ne date pas d'aujourd'hui.
De même lorsque l'O.C.I., par la bouche de ses dirigeants, utilise les calomnies les
plus vulgaires contre nous et la Ligue en guise de discussion politique, il ne s'agit nulle-ment
d'un phénomène fortuit. Une telle attitude a une profonde signification politique et
sociale qui permet de situer politiquement et socialement l'organisation qui l'assume. Et
si nous revenons aujourd'hui sur cette affaire, c'est qu'elle nous paraît particulièrement
significative.

Il serait trop simple en effet, pour ne pas dire simpliste, de considérer que lorsque tel
dirigeant de l'O.C.I. se permet de déclarer que des organisations comme Lutte Ouvrière
et la Ligue Communiste sont des «organisations crypto-staliniennes propulsées par la
bourgeoisie»,il pourrait ne s'agir que d'un simple écart de langage chez un personnage
qui a fait de l'outrance verbale sa spécialité. D'ailleurs pour se convaincre qu'il n'en est
rien, il a suffit de voir comment l'O.C.I.-A.J.S. a su emboîter le pas aux propos de son
leader, se chargeant même de préciser ce que le terme «propulsées» pouvait laisser
dans l'ombre. L'argumentation, si tant est que l'on peut employer ce terme, avait le
mérite de la simplicité : «puisque l'O.C.I. éprouve d'énormes difficultés de trésorerie
pour présenter 20 candidats, comment font des organisations comme Lutte Ouvrière ou
la Ligue Communiste qui en présentent respectivement 171 et 90 ?».Et l'allusion devenait
plus précise chez certains membres de l'O.C.I.-A.J.S. qui, n'hésitant pas à conclure
dans la direction proposée par leur direction, posaient la question : «d'où vient l'ar-
gent ?» en oubliant combien de fois, et à qui, cette question avait été posée dans le
passé par la bourgeoisie et les staliniens.

Nous ne ferons pas l'injure à nos lecteurs de réfuter longuement dans ces colonnes
de telles allégations ordurières ramassées dans on ne sait trop quelle poubelle : celle de
la droite imbécile ou celle du stalinisme ? Remarquons toutefois au passage que depuis
«l'or de l'Allemagne» qui «propulsa» un certain Lénine en 1917 à «l'or de Moscou» en
passant par les gauchistes-Marcellin, les calomniateurs ont fait preuve d'une constante
indigence d'imagination.

Notre propos n'est pas de discuter avec sérieux des crapuleries et des pitreries de
Just et de l'O.C.I. Par contre il n'est pas sans intérêt de se pencher sur la signification
politique d'un tel comportement.

Durant toute cette campagne, certes, les dirigeants lambertistes n'ont pas hésité à se
contredire à plusieurs reprises. Ce fut le cas quand, après avoir accepté de discuter en
commun avec Lutte Ouvrière et la Ligue d'un projet de répartition des circonscriptions,
ils rompirent brusquement les pourparlers, prétendant qu'en tout état de cause, les positions
en présence étaient inconciliables. De même lorsqu'ils annoncèrent leur décision
de ne présenter que 20 candidats après avoir laissé entendre qu'ils en présenteraient
bien plus et après surtout qu'ils aient revendiqué plus de 90 circonscriptions dans les
négociations Ligue-Lutte Ouvrière-O.C.I.. Contradiction encore dans leurs déclarations.
Ainsi on pouvait lire dans Informations Ouvrières,le 13 décembre (numéro 590) «... La
Ligue Communiste et Lutte Ouvrière sont caractérisées par l'O.C.I. comme des forma-
tions centristes à vocation petite-bourgeoise... l'0.C.I. par exemple étend à la Ligue et à
Lutte Ouvrière les consignes électorales qu'elle formule à l'adresse du P.C. F. et du
P.S.. Vote au premier tour selon le choix pour les candidats du P.C.F., du P.S., de la
Ligue et de Lutte Ouvrière», puis un mois plus tard, dans le même journal, le compte-rendu
du discours que fit Just à la Mutualité le 19 janvier, à Paris, discours dans lequel il
déclarait qu'en aucun cas il n'était question de faire voter pour des candidats de Lutte
Ouvrière ou de la Ligue «candidats crypto-staliniens propulsés par la bourgeoisie».
De telles contorsions prouvent au moins une chose : c'est que l'O.C.I. n'avait à aucun
moment ni projet politique, ni projet concret en ce qui concerne ces élections de mars.
Le voilà, ce fil qui relie les déclarations vantardes des premiers temps aux attaques cra-puleuses
qui suivirent la rupture des négociations avec Lutte Ouvrière et la Ligue. Car il
ne peut pas faire de doute que lorsque les responsables de l'O.C.I.-A.J.S. vinrent discuter
avec Lutte Ouvrière et la Ligue ce n'est pas tant qu'ils avaient défini un axe d'intervention
précis dans la campagne, ni même qu'ils avaient décidé de présenter un
nombre significatif de candidats. C'est ce que la suite prouva. Non ! S'ils acceptèrent
des discussions durant lesquelles ils bluffèrent avec un aplomb digne d'être souligné,
c'est uniquement parce qu'ils ne voulaient pas laisser le champ libre au groupe rival. Et
le bluff qu'ils développaient était d'autant plus gros que, habitués à juger les autres à
leur propre image, ils pensaient qu'en face d'eux, les représentants de Lutte Ouvrière et
de la Ligue agissaient de même. Lorsqu'ils revendiquaient plus de 92 circonscriptions,
les négociateurs de l'O.C.I.-A.J.S. savaient pertinemment qu'ils ne présenteraient pas
tant de candidats. Les raisons invoquées ultérieurement par eux, en l'occurrence l'incapacité
financière de leur organisation, n'étaient pas telles qu'elles puissent leur imposer
au dernier moment un brusque changement de cap. Le bluff, le mensonge, les rodo-montades
tenaient lieu pour l'O.C.I. de ligne politique durant toute cette période. Ce sont
là des expédients, qui peuvent réussir quand il s'agit de manoeuvrer pour s'assurer le
contrôle d'un, appareil syndical estudiantin, mais qui furent d'une piètre efficacité en
l'occurrence.

C'est d'ailleurs parce que l'O.C.I.-A.J.S. n'avait pas défini de politique face à la perspective
des élections de mars 1973 qu'elle se trouvait de toute façon dans l'impossibilité
d'accepter l'accord que nous avions proposé aux principales organisations se réclamant
du trotskysme, accord qui correspondait aux intérêts des trois organisations non pas
tant parce qu'il préservait les intérêts de chaque appareil, mais parce qu'il permettait de
fournir à la classe ouvrière ; du moins à la fraction qui disposait du droit de vote ; la possibilité
politique d'affirmer, face à la perspective de l'Union de la Gauche, son existence
et sa volonté de ne pas se laisser enfermer dans le faux dilemme proposé par Mitter-rand-
Marchais. C'est parce que la direction de l'O.C.I.-A.J.S. n'imaginait pas qu'elle
avait en face d'elle une organisation responsable, intervenant politiquement sur la base
d'une politique cohérente, qu'elle a cru pouvoir se permettre d'user de procédés subal-ternes
qui lui avaient déjà réussi dans le milieu estudiantin. Là encore, les dirigeants de
l'O.C.I. firent montre d'une myopie remarquable. Lutte Ouvrière présentait 171 candi-dats
sur la base d'une politique qui ne visait pas à contrer l'intervention du groupe rival,
mais qui était destinée à offrir une perspective aux travailleurs. Dès lors, il ne restait plus
pour l'O.C.I. que le refuge dans le repli sectaire et hargneux sur elle-même.
Mais en agissant ainsi, la direction de l'O.C.I. n'a pas seulement fait la preuve de son
incompétence. En voulant appliquer à la lutte politique des méthodes qui lui ont réussi
au sein de l'U.N.E.F. : le bluff, le mensonge, l'injure calomnieuse, elle révèle cette fois
encore la nature sociale de son organisation.

Organisation petite-bourgeoise, ses pratiques politiques se résument à quelques
manoeuvres de coulisse assaisonnées de bluff, qui font place à l'injure et à la calomnie
quand l'opération échoue, injure et calomnie qui ont pour fonction de constituer un
rideau de fumée qui doit permettre aux dirigeants de masquer aux yeux de leurs mili-tants
leur incompétence. Le procédé n'est pas nouveau, tous les bureaucrates du
monde en usent. Pourquoi les bureaucrates aux petits pieds de l'O.C.I. ne s'en serviraient-
ils pas eux aussi ? Avec un bonheur incertain il est vrai !

La formule «seule la vérité est révolutionnaire»est totalement étrangère à Just, Berg
et consorts, comme elle est étrangère à tous les bureaucrates, parce que leur objectif
n'est pas de construire une organisation révolutionnaire socialiste.

Car en effet, une organisation communiste, une organisation révolutionnaire qui veut
mériter ce nom, ne peut fonder son action que sur le prolétariat constitué en tant que
classe, hautement consciente de son rôle historique. L'intervention des révolutionnaires
vise donc à élever le niveau de conscience du prolétariat, et cette intervention repose
donc en premier lieu sur la conscience de ses propres militants. En conséquence, elle
récuse le bluff, le mensonge, la calomnie crapuleuse, tout ce qui s'appuie sur les préju-gés
les plus rétrogrades, tout ce qui consiste à flatter les sentiments les plus bas dans le
but, à courte vue disons-le en passant, de rassembler un peu plus de monde.
Oui , les révolutionnaires affichent sur leur drapeau «seule la vérité est révolution-
naire». Et tous ceux qui abandonnent cette devise au profit de petites manoeuvres
opportunistes ne se placent pas sur le terrain du prolétariat, mais sur celui des classes
oppresseuses.

Nous espérons qu'au cours de ce passé récent, nombreux seront les militants de
l'O.C.I.-A.J.S. qui en auront pris conscience.

[/quote]
faupatronim
 
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Message par stef » 07 Juil 2003, 09:35

C'est pour éviter de répondre sur le fond à la question de la politique de LO il y a un mois que tu ressors une affaire vieille de 30 ans ?

Quelle curieuse méthode....

Quant au texte que tu cherches, il est là : Just-Révisionnisme. Mais encore une fois : qu'est ce qui compte le plus pour toi ? Mai-juin 2002 ou les législatives de 1973 ?
stef
 
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Message par stef » 07 Juil 2003, 09:48

Rojo,

Tu sais ske j'aime dans tes posts ?
stef
 
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Message par faupatronim » 07 Juil 2003, 10:10

Et bien en tout cas une histoire vieille de 30 ans est la seule qui a permis de vous faire dire ce que vous pensez vraiment de LO, ça a au moins ce mérite. :-P

La tirade de Wolf nous fait un brillant résumé. Nous avons répondu à l'occasion donc je ne vais pas y revenir.

Mais cette histoire met le doigt là où ça fait mal : pour ce texte de Just, comme pour l'attitude des trotskistes durant la 2ème guerre mondiale, vous avez été capables de critiques voire même de condamnations, ce qui est déjà bien. Mais vous n'essayez jamais de démêler les causes de ces errements et là est le problème de fond. Et c'est ce que met en avant le texte de la LDC : problème de morale (mensonge, bluff ou de méthodes bureaucratiques).

LO est ouvriériste et gauchiste et ne doit son petit crédit qu'à sa durée dans le temps et à la "personnalité" populiste d'Arlette ? Allons Wolf, il ne t'es jamais venu à l'idée que ce que nous disons est compris et plais à une frange non négligeable de la classe ouvrière ? Dommage, cela pourrait faire gagner du temps à votre organisation.
faupatronim
 
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Message par reval71 » 07 Juil 2003, 15:20

CITATION est compris et plais[/quote]

Pour le coup, on pourrait penser que LO est vraiment populiste :smile:
Le fait est que ce que dit LO est compris mais plus que plaire ça colle à la réalité de ce que vive les travailleurs. LO ne marche pas à 50km en avant des troupes ( ni même ne fait du suivisme), nous sommes des éclaireurs, pas des voltigeurs.
reval71
 
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Message par greg » 08 Juil 2003, 09:35

Excusez mon intervention en pleine discution mais sur le vote chirac... C'était pour plaire ou par conviction

Aux législatives pourtant je ne pense pas qu'on est perdu beaucoup par rapport aux précédentes.

Nouveau chez LO à l'époque et encore sans grande expérience politique de par mon jeune age je n'était pas trop franc au sujet du deuxième tour des présidentielles, aujourd'hui j'en suis fier quand beaucoup de gens me disent qu'ils regrettent leur vote. :-P
greg
 
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