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Message Publié : 23 Déc 2007, 13:50
par south hamerik1
Marnix Dressen
Le mouvement d'établissement
a écrit :engagement généralement collectif réinventé en France à partir de l'automne 1967, culminant en 1971, et qui consiste, pour des jeunes qui n'ont pas été socialisés dans la perspective d'exercer un emploi d'exécution, à devenir ouvrier ou employé, plus ou moins provisoirement, parfois très longuement, pour des raisons que les intéressés inscrivent principalement dans le champ politique. [...] Il est possible d'affirmer qu'il constitue une résurgence éphémère de conceptions et de pratiques du mouvement ouvrier que l'on croyait en léthargie depuis la veille de la Grande Guerre. [...] On peut aussi montrer que le mouvement d'établissement s'est nourri des représentations et des pratiques du syndicalisme d'action directe.


Je sais que l'on distingue deux conceptions :
- les établis anarcho-maoïstes proches de la GP
- les établis lénino-maoïstes proches du PCR


connaissez-vous ce mouvement, connaissez-vous des témoignages d'établis, que pensez-vous de ce mouvement ? ......
En vous remerciant
:victory: :smile:

Message Publié : 23 Déc 2007, 14:00
par yannalan
Il y a un livre de Robert Linhardt, "l'établi", qui raconte son expérience.
C'étaient les proches de la GP, ou de l'UJCML.
Je pense que le PCR a été créé après

Message Publié : 23 Déc 2007, 14:23
par south hamerik1
(Zelda @ dimanche 23 décembre 2007 à 14:02 a écrit : Bon d'abord, si tu permets, je trouve la définition que tu cites super ampoulée... Alors je vais essayer de reformuler ça en français que tout le monde comprend.


hahaha, désolé pour les ampoules, mais c'est la définition de ce monsieur (Marnix Dressen), auteur d'une thèse sur le mouvement d'établissement.
a écrit :est-il souhaitable de demander aux jeunes étudiants que l'on peut qualifier de petits-bourgeois socialement

J'aimerais comprendre pourquoi on qualifie toujours les étudiants de petits bourgeois :-P


en tout cas je vais me précipiter, surement l'année prochaine sur le Robert Linhardt :w00t:



:smile:

Message Publié : 23 Déc 2007, 14:34
par quijote
(Zelda @ dimanche 23 décembre 2007 à 14:02 a écrit : Bon d'abord, si tu permets, je trouve la définition que tu cites super ampoulée... Alors je vais essayer de reformuler ça en français que tout le monde comprend.

Dans les années 70, des jeunes maoïstes qui avaient fait des études "s'engageaient" comme ouvriers d'usine par conviction politique. On appelait cela des "établis".

J'ai lu un témoignage, un seul : un petit essai auto-biographique, que j'ai lu il y a longtemps et que j'avais trouvé fort sympathique : L'établi de Robert Linhardt. Un gars diplômé s'engage comme OS dans une usine d'automobiles. Il décrit ses camarades de boulot. C'est bien sympa et pas du tout "l'étudiant ethnologue vous raconte l'usine", mais bien le jeune révolté décrit les conditions d'existence de la classe ouvrière dont il se réclame.

Donc voilà mon avis pour ce témoignage. Je ne sais pas ce que Robert Linhardt est devenu par la suite, quelqu'un là-dessus ?

Maintenant, si ta question est "Politiquement et organisationnellement, est-il souhaitable de demander aux jeunes étudiants que l'on peut qualifier de petits-bourgeois socialement de "s'engager en usine" comme ouvrier ?"

Je ne sais pas. Je ne sais pas dans quel esprit les maos le faisaient ? Tester les convictions révolutionnaires de ces jeunes ? Ou réellement augmenter à tout prix le nombre de révolutionnaires dans la classe ouvrière ? Ce sont des choix tactiques, qui se discutent.

edit : yannalan a posté en même temps que moi.  Copiteur... :-P

A l époque VO avait écrit là dessus : Voix ouvrière émettait des réserves par rapport à cette pratique politique . les maos voulaient "aller au peuple " comme les populistes russes autrefois .
Ils étaient persuadés d' impulser les luttes et avaient tendance à idéaliser les travailleurs , en particulier " les immigrés" . Dans leur presse , la " Cause du peuple " : ils avaient un langage outrancier , dénonçaient les " nouveaux collabos" , " les petits chefs" ..
Nous pensions que cette démarche était peu correcte et qu ' aller aux travailleurs " , cela s 'apparentait à une sorte de forme de " charité" donc quelque chose d 'assez méprisant au fond ..

La plupart de ces " établis " sont retournés plus tard dans leur milieu : ils avaint le choix , eux . Pas les travailleurs !
Même si leur démarche ( celle des maos) témoignait d 'un certain engagement , d 'un courage moral et physique ., respectable..

Message Publié : 23 Déc 2007, 16:15
par Puig Antich
a écrit : La plupart de ces " établis " sont retournés plus tard dans leur milieu


Pas tous.

Message Publié : 23 Déc 2007, 18:56
par quijote
(Zelda @ dimanche 23 décembre 2007 à 17:25 a écrit :
(Quijote a écrit :A l époque VO avait écrit là dessus.


Quelqu'un a-t-il l'article (ou les articles) et/ou la possibilité de scanner ?

J'aimerais bien lire les arguments de première main.

En effet, il y a 36 approches possibles.

Pour ma part, là comme ça, l'argument qui dit en substance "Les prolétaires par choix trichent parce qu'ils pourront quand ils le veulent retourner dans leur milieu d'origine" me convainc peu.

Par contre, ce qui me gêne vraiment, c'est la probable motivation profonde du geste : l'accompagnement de la révolution culturelle en Chine et la culpabilité de n'être pas né prolétaire. Mais bon je peux me gourrer, je n'ai jamais discuté avec un militant maoïste de leurs motivations.



Tu as mal compris . Les étudiants maos qui , la plupart sont retournés dans leur milieu d 'origine , avaient objectivement le choix ;, à la différence des travailleurs condamnés pour la plupart à subir toute leur vie l ' esclavage salarial .
Ceux des maos que j 'ai connu et qui s 'étaient établi se sont retrouvé plus tard prof ou autre chose . En tous cas ils pouvaient échapper à l 'exploitation .
J 'en ai connu une entre autres devenue prof d 'éco , etc