Parti et bureaucratisation

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Louis » 10 Juil 2003, 20:15

CITATION (Juju @ jeudi 10 juillet 2003, 19:31)CITATION (vilenne @ jeudi 10 juillet 2003, 16:20)On ne lit manifestement pas la même chose :
"Le bureaucratisme versus démocratisme, c'est bien le centralisme versus autonomisme". + "Ce dernier* tend à s'élever de la base au sommet, et c'est pourquoi il défend partout où il est possible, et autant qu'il est possible, l'autonomisme, le « démocratisme » qui va (chez ceux qui font du zèle à l'excès) jusqu'à l'anarchisme."

Moi, je lis exactement le contraire de ce que tu dis. centralisme = bureaucratisme, je pensais que cela répondais à la question de Rojo. Maintenant, si nous n'arrivons pas à lire la même chose, me faudrait ptêt des lunettes.[/quote]
* ce dernier = l'opportunisme.

Je vais tenter d'être clair.

1/ bien sur que Lénine et Trotsky ne sont pas infaillibles.
2/ le fait que ca dépende principalement de 2 hommes témoigne effectivement de la faiblesse du Parti à cette période.
3/ Sur la citation en question, elle concentre ce que visiblement tu ne comprends pas chez Lénine (ou la position avec laquelle tu n'es pas d'accord), je résume :

Tu crois que le prolétariat est révolutionnaire ? Or c'est faux, il n'est pas révolutionnaire. Ca t'en bouche un coin pas vrai ? Mais réfléchis-y bien. Par sa place dans la société, le prolétariat (la base) a tout intérêt à la révolution (toi tu en es conscient mais pas lui) mais le prolétariat (réel dirais-je) lui est perclus de préjugés bourgeois. Sort dehors fait un micro-trottoir et demande : êtes-vous pour ou contre la révolution prolétarienne ? Et tu sais très bien ce qui va t'être répondu en grande majorité.

Les opportunistes de tout poil se sont toujours appuyé sur ces tendances bourgeoises majoritaires dans le prolétariat. Que fait hollande si ce n'est caresser dans le sens du poil tous les prolos (et les PB) qui pensent que la révolution est impossible ? Pour les abrutir, les laisser dans leurs préjugés bourgeois dont il est lui-même perclus ?

Par contre, le prolétariat produit toujours une fraction d'éléments conscients qui affirment la révolution et oeuvrent pour la révolution. Ces révolutionnaires ont tout intérêt à se regrouper, à s'organiser, à se centraliser entre révolutionnaires pour être efficace. (Ne me fait pas dire ce que j'ai pas dit, ils doivent être en contact permanent avec toutes les couches du prolétariat pour faire le contraire de ce que fait Hollande, et le parti révolutionnaire vise à être un parti de masse)

Ceux qui défendent les thèses autonomistes pour le parti révolutionnaire sont toujours les opportunistes (les réformateurs du PC sont de cette veine par exemple). La tactique des opportunistes (des conciliateurs avec la bourgeoisie) s'est de diluer les révolutionnaires pour liquider le parti révolutionnaire en tant que parti révolutionnaire, pour le transformer en parti opportuniste. Ceux qui opposent la démocratie formelle (c'est à dire la démocratie -sans principe révolutionnaire prolétarien- la démocratie pour elle-même parce que c'est beau et idéal) à la centralisation (accusée de bureaucratisme) sont ceux qui ne veulent pas de parti révolutionnaire.

En période révolutionnaire, la vapeur s'inverse. Très très rapidement, la conscience prolétarienne fait des bonds et avec l'aide du parti se sépare des partis opportunistes. Mais d'abord et avant tout parce que le parti révolutionnaire c'est lui-même séparé de ses tendances opportunistes.

Revenons à notre parti bolchévique de 1924. fin de la montée révolutionnaire en Russie et en Europe et même c'est la contre-revolution en marche. Les masses ayant refluées , toute la pression s'exerce sur le parti bolchévique. Si il avait été bati sur des bases autonomistes, il aurait volé en éclat, scissionné, des franges entières localement corrompues (c'était déjà le cas note le bien) et jamais les authentiques révolutionnaires n'auraient eu l'occasion de se regrouper centralement pour combattre la dérive du parti.

Contrairement à ce que tu crois, le parti bolchévique ne s'est pas corrompu du haut vers le bas mais de bas en haut. C'est à la base que le parti s'est corrompu dans la cohorte des petits chefs, des ex-militaires.

Les dirigeants du parti n'ont failli (Staline, Zinoviev, boukharine, etc.) que dans le sens où ils ne se sont pas opposé à la dérive bureaucratique du parti dans son ensemble. Staline ne prend le pouvoir que parce qu'il a senti qu'il pouvait s'appuyer sur une base vérolée déjà solidement implantées à la base du parti. Staline s'est couché devant la bureaucratie a accompli ses désirs, mais c'est pas Staline qui crée la bureaucratie depuis le haut. C'est pas le centralisme du parti non plus, sinon Staline n'aurait jamais ouvert en grand les portes du parti ce qui conduit ipso facto à moins de centralisme.

J'exagère à peine. Mais je crois qu'il faut que tu inverses ton système de représentation.

J'ajoute en relisant ta question parce que je n'y réponds pas avec précision : le centralisme, loin de personnaliser, sert à élever l'acuité politique de chacun des membres du parti vers le plus haut niveau au contraire de l'autonomisme qui vise à affadir la conscience politique de chacun des membres du parti.
Ce qui se passe "centralement" intéresse tous les membres du parti. Les chefs ne sont que le reflet des positions à la base du parti.[/quote]
je ne saurait dire combien je suis contre cette conception substitutiste du role d'un parti révolutionnaire : le prolétariat réel "ne sait pas" son role révolutionnaire, et doit etre éclairé par "le parti"

Outre que cette conception est grosse de dérives bureaucratiques, elle est surtout inéfficace pour la révolution dans des pays comme la france !
Louis
 
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Message par reval71 » 11 Juil 2003, 08:18

CITATION je ne saurait dire combien je suis contre cette conception substitutiste du role d'un parti révolutionnaire : le prolétariat réel "ne sait pas" son role révolutionnaire, et doit etre éclairé par "le parti" [/quote]

Juju ne te dit pas que le parti a un rôle substitutiste il te dit que dans les périodes de recule de la classe ouvrière cette classe ouvrière n'est pas intrinsèquement révolutionnaire et subi les influences bourgeoises ou petites bourgeoises réformistes voir réactionnaires. Ceci n'empêche que la classe ouvrière génère même dans ces période des éléments conscients du rôle révolutionnaire que le prolétariat a à jouer ces éléments doivent se regroupés au sein d'un parti pour servir de boussole a l'ensemble de la CO.
Maintenant dans les périodes révolutionnaires, si le parti est toujours une boussole le niveau de conscience de la CO évoluant rapidement vers le haut les idées réformistes ont moins voir plus de prise sur elle et de ce fait le risque de dégénérescence du parti se trouve limité par le contrôle des masses.

J'ajouterai que c'est faire preuve d'un réel mépris de la classe ouvrière pour pouvoir penser que dans une période où elle aura pris le pouvoir elle puisse le remettre sans jamais tenter de le contrôler entre les mains d'un parti qui ne représenterai par leur intérêts. Même dans la russie arrièrée du début du 20e la classe ouvrière n'a laissée retomber son contrôle qu'après une guerre civile sanglante suivie de famines dramatiques et enfin un isolement quasi total de la révolution.


CITATION Outre que cette conception est grosse de dérives bureaucratiques, elle est surtout inéfficace pour la révolution dans des pays comme la france ! [/quote]

En quoi y aurait-il un particularisme du mouvement ouvrier Francais qui permettrait de nier la necessité d'un parti ouvrier révolutionnaire fonctionnant sur le principe du centralisme démocratique? Où est-ce encore une façon pour se dédouaner d'un fonctionnement plus proche de l'autonomisme.
reval71
 
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Message par reval71 » 11 Juil 2003, 08:59

Pour ceux qui mettrait en doute l'utilité de la dictature du prolétariat, le rôle du parti, de l'armée rouge, pour tous ceux qui mettent des "oui mais", des blablas du 21e siècle je conseille de lire l'introduction du terrorisme et communisme de trotsky (qui s'adressait a Kautsky).[ici
reval71
 
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Message par Louis » 11 Juil 2003, 09:44

CITATION (wolf @ vendredi 11 juillet 2003, 09:48)CITATION (lcr @ .)
je ne saurait dire combien je suis contre cette conception substitutiste du role d'un parti révolutionnaire : le prolétariat réel "ne sait pas" son role révolutionnaire, et doit etre éclairé par "le parti"

Outre que cette conception est grosse de dérives bureaucratiques, elle est surtout inéfficace pour la révolution dans des pays comme la france !
[/quote]

Tu as songé à démissionner de la LCR? Ca me semble la seule attitude conséquente. D'autant qu'on peut quand même parler de mini bureaucratie concernant cette organisation (je n'ai pas trop l'impression que les permanents soient élus et révocables par la base ni qu'ils tournent. Je ne me trompe pas?).

L'expérience de la France, c'est celle de la commune.
La bourgeoisie qui a plus le ens de la lutte de classe que toi, a refusé les propositions de la commune visant à laisser sortir blanqui de prison en échange "d'otages" divers à Paris. Car ils savaient très bien qu'avec Blanqui à la tête de la commune, écraser le prolétariat parisien devenait deux ou trois fois plus difficile.
Nous avons payé la communne de dizaines de milliers de morts, d'autant de déportés. ne l'oublions jamais. Les bouygues, lagardère, bolloré, arnaut, pinaut, dassaut, ne sont certainement pas moins cruels et vindicatifs que leurs prédécesseurs. Sans organsiation, face à ceux-là, face à leur armée de métier, nous n'aurons pas la moindre chance.[/quote]
sur les permanents : oui, tu te trompe ! Ca tourne meme un peu trop ! Et effectivement ils sont élus (un peu formellement il faut bien le dire)

il ne me semble pas que la commune ai connue des dérives bureaucratiques, ni substitutistes ! Et meme mes camarades de la ligue les plus léninistes ne défendent pas l'idée que le parti a raison contre la classe, forcément réformiste !

quand aux dérives bureaucratiques, c'est le sort de toutes les organisations ouvrieres ! Je ne dis pas que la ligue est épargnée, elle me semble bien plus épargnée que le pt par exemple, mais un certain nombres de verrous sont mis en place, et doivent forcément etre ameilloré !
Louis
 
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Message par Louis » 11 Juil 2003, 09:52

CITATION (reval71 @ vendredi 11 juillet 2003, 09:18) CITATION je ne saurait dire combien je suis contre cette conception substitutiste du role d'un parti révolutionnaire : le prolétariat réel "ne sait pas" son role révolutionnaire, et doit etre éclairé par "le parti" [/quote]

Juju ne te dit pas que le parti a un rôle substitutiste il te dit que dans les périodes de recule de la classe ouvrière cette classe ouvrière n'est pas intrinsèquement révolutionnaire et subi les influences bourgeoises ou petites bourgeoises réformistes voir réactionnaires. Ceci n'empêche que la classe ouvrière génère même dans ces période des éléments conscients du rôle révolutionnaire que le prolétariat a à jouer ces éléments doivent se regroupés au sein d'un parti pour servir de boussole a l'ensemble de la CO.
Maintenant dans les périodes révolutionnaires, si le parti est toujours une boussole le niveau de conscience de la CO évoluant rapidement vers le haut les idées réformistes ont moins voir plus de prise sur elle et de ce fait le risque de dégénérescence du parti se trouve limité par le contrôle des masses.

J'ajouterai que c'est faire preuve d'un réel mépris de la classe ouvrière pour pouvoir penser que dans une période où elle aura pris le pouvoir elle puisse le remettre sans jamais tenter de le contrôler entre les mains d'un parti qui ne représenterai par leur intérêts. Même dans la russie arrièrée du début du 20e la classe ouvrière n'a laissée retomber son contrôle qu'après une guerre civile sanglante suivie de famines dramatiques et enfin un isolement quasi total de la révolution.


CITATION Outre que cette conception est grosse de dérives bureaucratiques, elle est surtout inéfficace pour la révolution dans des pays comme la france ! [/quote]

En quoi y aurait-il un particularisme du mouvement ouvrier Francais qui permettrait de nier la necessité d'un parti ouvrier révolutionnaire fonctionnant sur le principe du centralisme démocratique? Où est-ce encore une façon pour se dédouaner d'un fonctionnement plus proche de l'autonomisme.[/quote]
qu'il y ait nécessité d'un parti révolutionnaire, je n'ai jamais dit le contraire

Mais en soi, cela ne solutionne pas tous les problemes de la société lors de la période de "la dictature du prolétariat"

En dehors de circonstances précises (la guerre civile) ou pour des raisons essentielement pratique ce droit peut e le parti révolutionnaire ne peut prétendre représenter l'ensemble de la classe révolutionnaire Il faut donc admettre que puisse exister plusieurs partis ou organisations (syndicales, associatives, féministes) distinctes dudis parti révolutionnaire Comme il doit exister plusieures tendances ou fraction a l'intérieur de ce parti C'est la position du su depuis au moins 20 ans ! vous faites comme si vous découvriez le feu ?
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Message par Friedrich » 11 Juil 2003, 11:32

CITATION (vilenne @ vendredi 11 juillet 2003, 11:12) CITATION 2/ le fait que ca dépende principalement de 2 hommes témoigne effectivement de la faiblesse du Parti à cette période.
[/quote]
Bien, mais alors, en quoi ma conclusion est erronée ? Pour rappel :
"Et je m'explique cela (à tort peut-être ?) par le phénomène de centralisation du pouvoir qui entraîne la personnalisation du pouvoir* qui entraîne le suivisme qui entraîne la confiance en un machin ou en une oligarchie ou, pire, en un seul homme. Le centralisme est bien un facteur de bureaucratisme."[/quote]
Wolf m'a justement repris. Comme quoi je travaille mieux sous le contrôle de marxiste et comme quoi le collectif supplé à l'individuel.

CITATION
[...]
Ce qui veut dire : pas forcément des préjugés bourgeois, mais un problème d'imagination et ne pas vouloir du pire.
[/quote]

Ah bon ? Pas de préjugés bourgeois ? Vraiment ? On ne doit pas fréquenter le même prolétariat. Tu as certainement autour de toi des gens qui refusent de regarder "qui veut gagner des millions?" mais pas moi (d'ailleurs je regarde aussi parfois). Il y a une absurdité à dire que dans une société qui est bourgeoise, le prolétariat serait par miracle absent de préjugés bourgeois. Mais je sais que tu as fait semblant de ne pas comprendre ce que je voulais dire.

CITATION
CITATION Ceux qui défendent les thèses autonomistes pour le parti révolutionnaire sont toujours les opportunistes [/quote]
C'est gratuit. Tu viens d'insulter l'ensemble des anars. Nous pourrions très rétorquer : "". Bon, je laisse tomber cette phrase.
[/quote]

D'abord ca n'est pas gratuit car je tente avec mes modestes moyens de le démontrer. Et effectivement j'en conclus que la théorie anarchiste est opportuniste par nature, tu ne me feras pas dire autre chose à moins de me démontrer le contraire. Mais n'essaie pas de dévier le débat par des considérations d'insulte venu de je ne sais où, ca ne me facilite pas la tâche pour m'exprimer clairement.

Bon revenons au débat. difficile de répondre à tout.

Le centralisme n'entraine pas le suivisme pas plus que l'autonomisme et même moins. L'autonomisme signifie en substance "préoccupe-toi de tes problèmes et pas de ceux du voisin" tandis que le centralisme signifie en substance "le problème de l'un est le problème de tous". Le centralisme, c'est le collectif, c'est concentrer la puissance de raisonnement et d'action des révolutionnaires.

J'irais plus loin. Il y a une propension naturelle au suivisme (c'est à dire à se désinteresser de ce qui ne te concerne pas ou à remettre à d'autre ton destin) que le centralisme combat. Le centralisme démocratique ca n'est pas contre nature, ca va de pair.

Ceux qui opposent artificiellement centralisme à démocratie aimerait en substance qu'on leur fiche la paix pour pouvoir mener dans leur petit coin leur petite affaire.

Parce que la démocratie réelle (par opposition à la démocratie formelle) dans le parti révolutionnaire, vise à faire triompher la bonne ligne politique parce que la tendance inévitable du parti ouvrier est à l'opportunisme. Ca n'est pas tout le monde fait ce qu'il veut dans son coin car alors on est peut être sur qu'individuellement chacun des membres du parti va "craquer " devant la pression bourgeoise.
Friedrich
 
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Message par Barnabé » 11 Juil 2003, 11:37

CITATION (lcr @ ) En dehors de circonstances précises (la guerre civile) ou pour des raisons essentielement pratique ce droit peut e le parti révolutionnaire ne peut prétendre représenter l'ensemble de la classe révolutionnaire Il faut donc admettre que puisse exister plusieurs partis ou organisations (syndicales, associatives, féministes) distinctes dudis parti révolutionnaire Comme il doit exister plusieures tendances ou fraction a l'intérieur de ce parti [/quote]

Je ne crois pas que les bolchevik ait jamais dit le contraire. Seulement voilà, après 17 ils se sont retrouvé dans des ciconstances précisément de guerre civile.
Barnabé
 
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