la nature de classe d'attac

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Louis » 13 Juil 2003, 09:50

CITATION Le menchévisme, bien qu'étant contre-révolutionnaire, était une tendance du mouvement ouvrier russe. En revanche, ATTAC et Cie sont des organisations bourgeoises ; si elles avaient existé à l'époque de Trotski (et elles existaient, d'ailleurs, sous la forme de clubs philanthropiques et de comités de bienfaisance), celui-ci n'en aurait évidemment pas été membre.[/quote]

Partons donc de l'avis de Byrrr (assez représentatif de nombreux point de vue dans ce forum) pour nous intérroger sur la nature d'attac, sans idéaliser mais sans noircir non plus le tableau C'est évidemment une composante du mouvement ouvrier, marquée par le fait qu'un certain nombre de dirigeants sont issus du pcf (ce qui ne leur confere pas une vue tres saine de la démocratie ouvriere)
sinon, pour le coté philantropique, prenons leur point de vue sur le dernier combat de classe en cours

CITATION (attac)Les intermittents du spectacle :
un cas d'école pour la MEDEF SCHOOL
" Réforme " pour démolition, " modernisation " pour régression, " sauvetage " pour liquidation graduelle, " privilégiés " pour salariés, " profiteurs " pour précaires, … cela fait plusieurs années que nos décideurs politiques français ont nettement progressé en langue libérale. Bien qu'en pédagogue soucieux d'excellence le MEDEF maintienne l'appréciation " peut mieux faire ", il se félicite de l'évolution du niveau de la grande majorité de ses élèves en gestion politique et représentation médiatique, d'autant que les quelques organisations syndicales qui ont intégré l'école font preuve d'une réelle adaptabilité et ne retardent pas vraiment la progression du groupe. Leur collaboration s'avère même particulièrement utile dans une autre matière où les progrès sont tangibles : le libéralisme appliqué.
Le dernier exercice en date concerne les intermittents du spectacle. En relevant leurs conditions d'accès à l'indemnisation chômage (507 heures en dix mois pour les techniciens et en 10 mois et demi pour les artistes au lieu de 12 mois) et en abaissant la durée d'indemnisation (8 mois au lieu de 12 mois), les partenaires sociaux " responsables " ont programmé la disparition d'un tiers des 102 000 professionnels de la culture qui ont perçu au moins une allocation chômage durant l'année 2002. Bien que le montant des indemnités ne dépasse pas le SMIC pour la moitié de ces travailleurs souvent très qualifiés, les chefs d'inculpation médiatiques sont une fois de plus l' " abus ", l' " irresponsabilité " et le " privilège ".
L'" accord ", dont les syndicats signataires ne représentent qu'une petite minorité des premiers concernés, équivaut donc au licenciement collectif de plus de 30 000 salariés, sans aucun " plan social ". La violence de cette logique libérale, parfaitement assumée par ses promoteurs, est révélatrice à la fois des contradictions relatives aux régimes de précarité et de la place dévolue à la culture dans un contexte de marchandisation du monde.
Les employeurs veulent bien des avantages de la précarité sans en payer le prix. La flexibilité sans les charges. Si tout système de protection sociale génère à la marge son lot de fraudeurs, les premiers profiteurs du régime d'intermittence sont assurément les employeurs de l'audiovisuel et du cinéma qui font cofinancer officieusement par les ASSEDIC la rémunération de techniciens qui pourraient devenir des salariés permanents. De périodes d'essai renouvelées en travail bénévole financé par l'intermittence, on entretient un volant de précaires qualifiés en minimisant les coûts salariaux.
Les industries culturelles ne sont pas les seules à s'adonner à ces pratiques. Elles touchent aussi, certes dans une moindre mesure, des institutions subventionnées du spectacle vivant.
Cette distorsion est sans doute à rapprocher des restrictions infligées au financement public de la culture, mais il faut avouer que les dépenses y sont peu souvent orientées vers l'implication durable d'équipes artistiques et techniques sur le territoire qui les concernent.
Cependant, lorsque l'on sait que les intermittents du spectacle vivant ont beaucoup plus de mal à atteindre les 507 heures requises (la durée moyenne de travail comptabilisée y est de 628 heures au lieu de 848 heures dans le cinéma et l'audiovisuel) et qu'ils seront donc les plus touchés par les modifications actuellement proposées, nous sommes en droit de nous interroger sur le contenu stratégique des évolutions récentes. Le MEDEF avait accepté en 98 et 99 l'extension du régime d'intermittence à de nouveaux domaines comme les agences de presse audiovisuelles, les discothèques ou l'industrie phonographique.
Avec la complicité passive de l'Etat le nombre des intermittents a fortement augmenté, et par là même le déséquilibre financier de leur système d'allocation, afin, le jour venu, de mieux discréditer l'ensemble de la corporation, et de justifier une " réforme " qui touche bien davantage le service public de la culture que les profiteurs de l'industrie du divertissement.
Quant au rapport sciemment entretenu entre précarité et " privilège ", il importe de rappeler que le coup porté au régime des intermittents, dont le MEDEF n'a pas renoncé à se débarrasser puisque rien n'est fait pour limiter les principaux abus, s'est accompagné d'un affront à l'adresse des professionnels de la culture. Le minimum des 507 heures par an a de quoi faire sourciller les autres salariés ou chômeurs qui ignorent souvent que les heures rémunérées ne comprennent pas l'énorme travail de préparation, de recherche, de barre quotidienne pour les danseurs, de pratique régulière de l'instrument pour les musiciens, de travail personnel sur chaque texte abordé par les comédiens, voire de répétitions elles-mêmes.
Ce régime, conçu à l'origine pour les artistes et les techniciens en réelle intermittence, ceux qui passent d'un employeur à l'autre en s'exposant aux risques d'un emploi discontinu, pourrait d'ailleurs servir de base à la réflexion sur la mutualisation des risques pour d'autres catégories de salariés. Dès lors que les périodes sans travail rémunéré sont identifiées comme un temps libéré, socialement productif, voué à la formation et à la créativité sociale, il devient possible de dissocier les moyens économiques de l'existence de la seule condition salariale.
Derrière l'emblème du statut des intermittents, c'est la perspective d'une réappropriation du temps de vie hors de la sphère marchande qui est vigoureusement balayée par le MEDEF. L'attaque préfigure sans doute les grandes manœuvres qui se préparent à l'encontre de la mutualisation des risques liés à la santé, dans la foulée de ce qui est en train de se préparer pour les retraites.
A l'école de la normalisation libérale, les raisonnements en termes d'équilibre financier à courte vue sont affûtés pour faucher toutes propositions de développement inscrit dans le temps. Faut-il rappeler qu'en France, les intermittents participent à un maillage culturel très dense ? Les festivals, les lieux de spectacle vivant, les actions artistiques en milieu scolaire et dans le tissu social, la production et la diffusion d'un autre cinéma offrent une alternative à la culture de masse à vocation commerciale déversée par les grands médias. Techniciens et artistes intermittents participent ainsi à une mission de service public qui perpétue une singularité française. Il n'est pas fortuit que les premières victimes de la régression proposée seront les dizaines de milliers de personnes qui entretiennent un terreau fertile de création entre Star Académie et les principaux temples de la culture élitaire.
Le modèle de société qui se profile derrière la scolastique libérale requiert donc à la fois un désengagement de l'Etat (ce dont le gouvernement s'acquitte avec empressement par la diminution des budgets dévolus à la culture, l'asphyxie du Musée de l'Homme ou la liquidation de l'archéologie préventive), et l'affaiblissement des mécanismes de solidarité. Cela s'inscrit dans une immense bataille symbolique qui s'est amorcée entre les partisans de l'ordre globalitaire, les adeptes du repli traditionaliste et ceux qui entendent associer une nouvelle donne dans la répartition des richesses à l'approfondissement de la démocratie. Dans ce contexte, le détournement de la fonction de l'art et de la culture au bénéfice d'intérêts privés constitue un enjeu déterminant.
Les soucis quelque peu boutiquiers d'élus locaux et de certains membres du gouvernement qui redoutent l'affaissement des recettes touristiques dans les villes festivalières sont à cet égard pitoyables. Les orchestrateurs de la normalisation libérale, parfaitement conscients de ce qui s'opère à grande échelle, gloussent de contentement devant l'affolement de ceux qui ont déserté depuis longtemps le champ de la réflexion sur le rôle de l'art et de la culture. Ils ont finalement le comportement idoine tant leurs préoccupations semblent à jamais éloignées des enjeux relatifs à la construction de la personne, la reconstitution du lien social ou la lecture profonde du monde.
Tout ceci confirme que la Medef School assure, par médias interposés, un enseignement à distance d'une efficacité redoutable. Raison de plus pour ne pas plier. Ne plus plier et inventer. Une définition économique des artistes prenant en considération l'étendue des richesses immatérielles qu'ils induisent et produisent impose aux pouvoirs publics un recentrage sur le cœur de leur métier : la réflexion politique. Et si un coup de pied orienté est nécessaire pour que les responsables se penchent sur la manne des recettes commerciales et publicitaires de l'industrie culturelle, ajustons-le.

ATTAC-France se déclare donc solidaire du mouvement des intermittents du spectacle et les invite à s'impliquer plus largement dans un combat contre la marchandisation du monde, qui concerne autant l'avenir de leur profession que le sens qu'ils entendent donner à son exercice.

Attac, le 10 juillet 2003.[/quote]


je ne vois pas la différence de nature avec le communiqué de lo (sinon qu'il ne remet pas en cause, sauf par la bande, l'ancien gouvernement)

CITATION (lutte ouvriere)08/07/2003 - Les intermittents du spectacle repoussent les fourberies d'Aillagon : bravo !

   Les intermittents du spectacle ont répondu aux demi-mesures du ministre de la culture comme cela le méritait, par l'appel à la grève générale de la profession ce 8 juillet dans tout le pays.
   Ils ont raison de refuser de voir leur droit à vivre de leur travail remis en cause. Si le nombre des intermittents a doublé en dix ans, c'est pour le plus grand profit des chaînes de télévision et des sociétés de production, en particulier dans l'audiovisuel, qui prospèrent sur la précarité généralisée du système.
   Le ministre se refuse à prendre les mesures d'autorité qui consisteraient à simplement faire respecter le droit du travail. Sa seule préoccupation est de prendre en compte les pleurs des commerçants et hôteliers qui se plaignent "du manque à gagner "que l'annulation des festivals, en particulier celui d'Avignon, pourrait provoquer. Mais puisque ces gens reconnaissent que le travail des intermittents leur rapporte beaucoup, qu'ils mettent la main à la poche et qu'ils participent au financement des caisses des intermittents.
   Le combat des intermittents rejoint celui des autres travailleurs contre la précarité à outrance qui profite à une minorité de privilégiés ; et leur grève fait la démonstration réjouissante que quand les travailleurs du spectacle arrêtent de travailler, le spectacle s'arrête. Comme dans toutes les entreprises, sans le travail des exploités rien ne tourne dans cette société. Lutte Ouvrière soutient leur mouvement, sans la moindre réserve. [/quote]
Louis
 
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Message par stef » 13 Juil 2003, 10:42

En quoi le fait que ATTAC recycle nombre d'ex-staliniens en fait une organisation ouvrère, cela reste un mystère pour moi....

Car justement la caractéristique des stals (celle que gomme systématiquement LO aussi), c'est que la politique stal est une politique TOTALEMENT bourgeoise. Ce qui fait du PC un parti ouvrier-bourgeois, ce n'est pas sa ligne mais ses racines historiques, la place qu'il occuppe.

Bref, si on applique la méthode traditionelle des tkystes, on voit qu'ATTAC est la projection d'un courant dont l'origine est la revue bourgeoise "Le Monde Diplomatique" et certains cercles bourgeois de gauche - notamment chevènementistes. Et il est dès lors totalement compréhensible que sa ligne n'aille pas au-delà d'une certaine critique des excès du "libéralisme" qui rencontrent un écho certain dans les milieux bourgeois qui ont besoin de l'ETat pour subsister ("souverainistes" divers, etc.).
stef
 
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Message par Louis » 13 Juil 2003, 11:30

c'est ce qui s'apelle se tirer une balle dans le pieds ! Parce que si le pc est "ouvrier bourgeois" alors, le ps est "bourgeois/bourgeois" Ce n'est pas une question de programme, mais de collision entre le ps et une grande bourgeoisie d'affaire (ce qui n'existe pas pour le pc)

Maintenant au niveau du monde diplo et des souverainiste, ce n'est qu'un courant d'attac, et certe pas le plus majoritaire Et il y a dans attac de nombreux courants (et pas seulement ceux qui comptent des militants de la ligue dans leur rang) pour combattre les illusions souverainistes
Louis
 
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Message par stef » 13 Juil 2003, 12:11

Le programme de ces deux partis - PC et PS - et l'activité de leurs directions sont intégralement bourgeois depuis des lustres. Il n'empechent qu'ils ne subsitent qu'en relation à une certaine tradition politique qui leur donne ce caractère hybride (le "réformisme", le "communisme").

Quant à la collusion avec le grand Capital elle est bien sur bien incomparablement plus forte au PS qu'au PC. Mais pas de la volonté des dirigeants du PC (voir le cas de Gayssot) mais du fait que le Capital estime tt simplement que les services des stals sont négligeables.

Quant au Monde Diplo, aux souverainistes "de gauche", c'est eux qui donnent le caractère d'ATTAC, sa physionomie politique, sa ligne. Si au moins, vous aviez ne serait-ce qu'une fois défendu la perspective du Socialisme, vous auriez pu le mesurer. Mais là je reve debout !
stef
 
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Message par Louis » 13 Juil 2003, 14:59

voila une chose qui est intéressante !

La bourgeoisie participe de façon minoritaire au capital du journal du PCF C'est exact ! A coté, elle met à la disposition du PS deux quotidiens nationaux, un certain nombre de quotidiens régionnaux, forces hebdomadaires

Elle participe directement aux think tank de fabius et de strauss kahn. Quelques uns des capitalistes les plus puissants sont directement aux postes de commande du ps via ces fameux "groupes de réflexions" Autrefois, elle inspirait directement la fameuse fondation "saint simon" (j'aimerais que vous me citiez l'équivalent de celle ci du coté du pc) mais elle subventionne pareillement les "intellectuels médiatiques" qui sont plus proche de la social démocratie que du pcf

Enfin bref, il y a un certain nombre de faits Et ces faits sont tétus !

Mais revenons au point de départ de la discussion (la nature de classe d'attac) et des souverainistes (plus leur prétendue inflluence dans 'l"idéologie" d'attac

J'aimerais que tu m'explique en quoi le texte que j'ai cité au départ était souverainiste, bourgeois etc Je ne demande qu'a m'instruire et a aprrendre, mais pour l'instant je suis resté sur ma faim !

donc j'en donne un autre sur la mondialisation dans le secteur de la mondialisation quelqu'un pourrait il m'indiquer les coté souverainistes de ce texte ??

CITATION La mondialisation près de chez nous…

Le modèle de la grande distribution française
Les concentrations dans la grande distribution française ont abouti à la formation d’un véritable oligopole. Aujourd’hui cinq centrales d’achats contrôlent 90% des biens de grande consommation. Elles fixent les prix dans un contexte ruinant à la fois leurs fournisseurs (entreprises et agriculteurs) et les citoyens-consommateurs.

L'augmentation continue du taux de marge arrière[1] a un impact désastreux sur les entreprises qui, peu à peu, sont privées de leurs moyens d'investir, d’entretenir des services de recherche et de développement et sont poussées à recourir à des délocalisations massives qui ne sont motivées ni par des exigences de leurs actionnaires, ni par la main invisible du marché, mais bien par des pratiques qui ne sont pas sans rappeler celles de certaines organisations… peu recommandables.

On connaît l'impact du développement de la grande distribution sur le tissu commercial de proximité : désertification des villes et des villages[2], source de sentiment d'insécurité et entraînant la destruction du lien social. Il est aujourd’hui clairement établi qu’un emploi créé en grande surface (le plus souvent précaire et à temps partiel non choisi) conduit à la destruction de cinq emplois (stables et durables) ailleurs.

Le lien entre ces pratiques et le sort réservé au monde agricole n’est que trop rarement fait par les médias qui sont avant tout des supports, repus de la publicité de la grande distribution, premier annonceur national.

La recherche de prix comprimés, permettant de dégager le maximum de marge pour le distributeur, favorise une agriculture toujours plus productiviste et toujours plus intensive. La France, pays de tradition rurale et agricole, a perdu 200 000 exploitations agricoles en cinq ans. Dans le même temps, grâce à la PAC (Politique Agricole Commune), les subventions généreusement distribuées à l'agriculture productiviste, intensive et polluante ont augmenté de plus de 31%.

Plans sociaux, licenciements massifs, artifices en tous genres (formations, stages en alternance, emplois-jeunes, associatifs) destinés à maquiller la réalité de la situation de l'emploi, sont autant de conséquences qui ne sont pas mises à la charge de ceux qui en sont la cause. Le consommateur, en tant que contribuable, doit assumer les coûts sociaux que les pratiques de la grande distribution française laissent à la charge de la collectivité.

Ces grands réseaux ont anéanti le commerce de proximité, ruiné l'artisanat, écrasé l'agriculture à taille humaine, désertifié les campagnes, poussé l'industrie à délocaliser[3] et favorisé les importations massives entraînant chômage, misère et précarité. La concurrence disparaît et le choix du consommateur se restreint au fur et à mesure que de nouvelles concentrations s'opèrent.

Au plan social, l’accroissement incessant du nombre des non cotisants ( salariés, entreprises, paysans ) conduit aujourd’hui à la remise en cause des systèmes de protection sociale. Pourtant le processus de destruction économique s’amplifie et s’accélère encore.

Tous les secteurs[4], tous les rouages de l’économie intéressent la grande distribution. Sans limite, sans exclusive, pourvu qu’ils soient générateurs de gains de productivité, un terme pudique derrière lequel se cache une volonté inavouée mais bien réelle : celle de rationaliser, limiter les recrutements, contenir l’évolution des salaires, se séparer des plus anciens, des mieux payés, des trop bien payés, licencier, dégraisser… pour réaliser des profits encore plus importants.

Ces richissimes grands réseaux français, qui ont fait la fortune de leurs créateurs et de leurs actionnaires, partent aujourd’hui, avec les mêmes méthodes mais avec des moyens décuplés, à la conquête de l’Europe, des Pays de l'Est, de l’Amérique du Sud, de l’Asie du Sud-Est et même de la Chine. Il manque un sixième continent pour satisfaire les ambitions de ces nouveaux maîtres du monde.

Au pays de José Bové et de Paul Bocuse, on aime fustiger Mac Do, symbole du non goût, normalisé et aseptisé. On s’indigne volontiers, un verre de Coca à la main, des conséquences de la mondialisation néolibérale que nous imposent les transnationales américaines. Puis, dissociant parfaitement le consommateur du citoyen qui sommeille en nous, on se lève comme un seul homme pour aller pousser le chariot dans les travées de ces temples de la consommation que sont nos grandes surfaces préférées.

Certains veulent encore croire que les méfaits de la grande distribution n’ont pas leur place ici, qu’il s’agit d’un combat poujadiste opposant le petit commerce au grand commerce.

Le modèle de la grande distribution française, fleuron de l’ultra capitalisme débridé, nous donne pourtant le meilleur des exemples de ce que peut être “ la mondialisation près de chez nous ”. Tout y est : captation des richesses, non redistribution, concentration du pouvoir, destruction du tissu économique et social, promotion d’une agriculture déshumanisée et productiviste, destructrice pour la ruralité et l’environnement, délocalisation de la production dans des pays socialement moins disant, exploitation des travailleurs et des enfants dans le Tiers monde, exportation de ces machines destructrices dans des pays dépourvus de protection sociale…

Le modèle de la grande distribution française est un véritable concentré de ce que peut être le capitalisme débridé tel que le rêvent les promoteurs du néolibéralisme mondialisé. Il est vain de vouloir s’opposer au néolibéralisme et à ses conséquences si de telles machines à produire de la misère et de la précarité ne sont pas combattues avec énergie et efficacité.

Christian JACQUIAU

Contact pour cet article. contact : [url=mailto:ch.jacquiau@capitaclysme.org]ch.jacquiau@capitaclysme.org[/url]

Pour en savoir plus :

- “ Producteurs étranglés, consommateurs abusés - Racket dans la grande distribution française ” - Le Monde Diplomatique - décembre 2002

- Les coulisses de la grande distribution - Christian Jacquiau - Albin Michel - 2000 (sixième réimpression février 2003)

- site : http://www.capitaclysme.org

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[1] voir “ Producteurs étranglés, consommateurs abusés - Racket dans la grande distribution française ” - Le Monde Diplomatique - décembre 2002

[2] voir tableau : “ le commerce de proximité en chute libre ” - Le Monde Diplomatique - décembre 2002 - (article cité)

[3] voir exemple concret, réel et vécu à de multiples reprises, illustrant le chapitre L'industrie délocalise du livre “ Les coulisses de la grande distribution ”.

[4] Le commerce de la parapharmacie, des produits de beauté, de la communication, de l’informatique, de la bijouterie, des fleurs, du vin, la billetterie, les voyages, l’artisanat, l’automobile, les produits bancaires, d’assurance, les services, Internet, les articles de sport et même de l’apprentissage de la conduite automobile. Le premier bijoutier de France s’appelle Leclerc. Le premier armateur de pêche : Intermarché.
Grain de sable 408[/quote]
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Message par stef » 13 Juil 2003, 16:33

Tu es vraiment impayble. Tu avais écrit :
CITATION Ce n'est pas une question de programme, mais de collision entre le ps et une grande bourgeoisie d'affaire (ce qui n'existe pas pour le pc)[/quote]

Niant donc la collusion tt à fait évidente des staliniens et du Capital (il n'y a d'ailleurs qu'à voir ce qui s'est passé en mai-juin).

En tout cas, nous t'avons donné des exemples précis, mais en précisant que :
CITATION la collusion avec le grand Capital elle est bien sur bien incomparablement plus forte au PS qu'au PC. Mais pas de la volonté des dirigeants du PC [/quote]

Bref, qu'il n'y a aucune différence de nature entre PC et PS - juste de degré dans la décomposition politique.

Et malgré ça tu insiste !

PS. Pour ATTAC, plus tard. Mais ton texte sur la distribution est un vrai gag. Relis-le bien. Et essaie d'imaginer comment :trotsky: - :lenine: auraient pris la question...
stef
 
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Message par Louis » 13 Juil 2003, 20:50

je n'ai jamais dit qu'ATTAC c'est lénine et trotsky Je vous demande juste de me montrer en quoi c'est un texte "bourgeois" ( pas réformiste, pas soc-dem, pas stal, "bourgeois")
Louis
 
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Message par Louis » 13 Juil 2003, 20:56

CITATION (stef @ dimanche 13 juillet 2003, 17:33)Tu es vraiment impayble. Tu avais écrit :
CITATION Ce n'est pas une question de programme, mais de collision entre le ps et une grande bourgeoisie d'affaire (ce qui n'existe pas pour le pc)[/quote]

Niant donc la collusion tt à fait évidente des staliniens et du Capital (il n'y a d'ailleurs qu'à voir ce qui s'est passé en mai-juin).

En tout cas, nous t'avons donné des exemples précis, mais en précisant que :
CITATION la collusion avec le grand Capital elle est bien sur bien incomparablement plus forte au PS qu'au PC. Mais pas de la volonté des dirigeants du PC [/quote]

Bref, qu'il n'y a aucune différence de nature entre PC et PS - juste de degré dans la décomposition politique.

Et malgré ça tu insiste !

PS. Pour ATTAC, plus tard. Mais ton texte sur la distribution est un vrai gag. Relis-le bien. Et essaie d'imaginer comment :trotsky: - :lenine: auraient pris la question...[/quote]
sur la nature du pc, ce qui ferait encore l'objet d'un thread, je ne nie pas qu'ils défendent un point de vue tout a fait réformiste (c'est a dire bourgeois, en derniere analyse) je dis juste qu'il n'y a pas interpénétration entre leur appareil et une partie du capitalisme (bourgeoisie d'affaire, patronat moderniste etc etc) comme c'est le cas du ps ! Et que ce soit contre la volontée d'une partie d'entre eux ne change rien, au contraire ! parce qu'il y a aussi une partie d'entre eux pour s'élever contre cette possibilité de dérive, ce qui n'est pas le cas du ps et de ses tendances soit disant "gauche"...
Louis
 
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Message par stef » 13 Juil 2003, 21:21

CITATION je dis juste qu'il n'y a pas interpénétration entre leur appareil et une partie du capitalisme (bourgeoisie d'affaire, patronat moderniste etc etc) comme c'est le cas du ps ! [/quote]
Et on te dit que tu te trompes !
Certes il n'y a pas osmose comme cela est le cas de la Social-Démocratie, pour une série de raisons historiques. Mais qu'il y ait interpénétration : evidemment que oui !

Au-delà des exemples cités, mesure ce que signifie ce réseau de notables (certes en chute libre) qui gère telle ou telle institution (syndicat intercommunal, ...) et encore pire dans le cas de la CGT ou de la FSU !

Oui il y a interpénétration : selon des modalités différentes, en fonction de racines différentes. C'est tout.

Bref, le PS et le PCF sont de nature parfaitement équivalente. Là est l'essentiel. Isn't it ?
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