Ainsi il ne faudrait donc pas sortir de l'Union européenne. Si cela ne me surprend pas, j'aimerais bien savoir ce qu'il en est pour ceux qui au cours des discussions que j'ai pu avoir avec eux affirmaient "mais si la LCR est pour la rupture avec l'UE, elle le dit pas trop parce que c'est secondaire etc...".
En juillet déjà, Besancenot réclamait "de nouvelles directives courageuses (...) pour mettre en oeuvre un service public postal européen". Besancenot oubliait déjà que chaque directive européenne commence par un visa qui met en rapport la directive avec les traités de l'Union européenne, le traité de Maastricht en particulier. Besancenot, oubliant momentanément ses élans révolutionnaires, nous annonçait ainsi qu'il était possible de construire un service publique dans le cadre de l'Union européenne, en promulguant une directive qui, à la fois, ferait référence au traité de Maastricht et à sa "libre concurrence et non faussée" et instaurerait en même temps ce qui est l'opposé de cette "concurrence libre et non faussée", un service publique...
Ceci aurait pu passé pour une fausse note, une glissade, un "coup de pompe", nous étions en pleine vacances... Mais voila ; Besancenot a récidivé. Pire, il éclaircit sa pensée, il va jusqu'au bout de son raisonnement : pas de sortie de l'Union européenne, cette arme redoutable aux mains des capitalistes.
Une chose est sûre, cette déclaration a fait des heureux, des soulagés. Ceux qui craignaient de voir le grand leader révolutionnaire français se prononcer pour l'abrogation de toutes les directives européennes visant à la privatisation de La Poste, pour la rupture avec l'Union européenne et ses traités, véritables programmes de guerre contre la classe ouvrière européenne, ceux-là sont satisfaits.
Besancenot, ment. C'est un fait. Pour qui? Pourquoi? Alors qu'il a à sa disposition une audience médiatique non négligeable, alors qu'il construit un Nouveau Parti Anticapitaliste, comment se fait-il que non seulement il se refuse à prendre position en faveur des intérêts de la classe ouvrière, des postiers dans ce cas, mais que de surcroît il essaye d'emmener les travailleurs dans le mur en leur mentant, en leur offrant comme seule perspective une politique "courageuse" au sein de l'Union européenne, horizon indépassable semble-t'il?
A quand le NPA pour une politique "courageuse" du FMI?