En France Jules Guesde et Paul Lafargue et leurs camarades du Parti ouvrier jouèrent un rôle décisif.
Ils firent face non seulement à la bourgeoisie et à sa police mais aux intrigues démobilisatrices des "possibilistes" (opportunistes) et ... des anarchistes!
a écrit :Quand les fidèles de Notre-Dame de l'Anarchie s'opposent à ce qu'on "aille" aux pouvoirs publics "pour les secouer comme un prunier et en faire tomber la réduction des travaux forcés ouvriers, ils sont dans leur rôle d'abstentionnistes.
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Ne voulant ni de la journée de huit heures -qu'ils traitent couramment de "foutaises" -ni surtout de l'intervention de la loi- qu'ils jugent attentatoire à la liberté...patronale- qu'iraient-ils faire dans cette campagne dont ils condamnent doublement l'objet?
Ce qui n'est pas admissible, en revanche c'est qu'il se trouve des socialistes pour leur faire chorus et pour vouloir que la manifestation du 1er Mai passe à côté des pouvoirs publics sans s'y arrêter, s'opère loin d'eux, au lieu de s'opérer sur eux et contre eux.
Le socialisme, c'est l'intervention sociale en faveur du travail, poussée jusqu'à la socialisation des moyens de production, lorsque, conquis par les travailleurs, l'Etat leur permettra d'exproprier la classe capitaliste. Comment, dès lors, sans sortir du socialisme, sans tourner le dos à l'action socialiste, se refuser à peser sur l'Etat pour lui arracher le plus de réformes possibles, en attendant que l'on puisse s'en emparer pour la transformation définitive? (Jules Guesde, 22.04.1891)
a écrit :Pendant que les possibilistes intriguaient pour faire échouer la démonstration, les anarchistes de leur côté, travaillaient contre la fête du 1er Mai, ils détournaient les ouvriers de l'idée de cesser le travail sous prétexte qu'ils devaient perdre le salaire d'une journée de travail, ils leur recommandaient de faire la révolution sociale.
Ces bonnes gens qui ne pouvaient risquer de faire perdre leur salaire, la fête du 1er Mai, voulaient persuader aux ouvriers qu'ils étaient prêts à mettre leur vie en danger en se précipitant dans un putsch!(Paul Lafargue, mai 1891)