par Weltron » 17 Sep 2003, 08:49
CITATION autant sur l'allemagne, je crois que tu te trompes profondément. L'opportunité de faire choir le mur ou non? Les impérialismes majeurs étaient réticents, car ils savaient que seules les masses pouvaient le faire, et que du coup l'instabilité politique en résultant pourrait déstabiliser toute l'europe. La France était contre encore plus car une allemagne réunifiée était un danger majeur pour elle en europe (c'est la réunification qui a poussé à la france a proposer le traité de maastricht).
En réalité, le début d'effondrement des régimes staliniens ("en haut, on ne peut plus") a poussé les travailleurs et les masses à manifester et s'en prendre directement au pouvoir (sièges du SED, de la Stasi) ("en bas on ne veut plus"). C'était l'engagement d'une révolution. Mais seulement l'engagement: dans la plus grande des confusions politiques (cf. le rôle des Eglises).
Mais ça n'a pas dépassé l'engagement d'un processus révolutionnaire, notamment parce que l'aspiration fondamentale à l'unité allemande a pu être canalisée par le gouvernement ouest-allemand qui n'avait pas de challenger sur ce terrain. Du coup, les exigences remettant en question l'Etat de RFA (réunification et pas absorption) ont été mises au rancard.
Pas parce que la bourgeoisie aurait eu des intérêts communs avec les travailleurs et leurs aspirations, mais parce que la confusion politique des travailleurs était telle et l'avant-garde organisée atteignant le degré zéro dans les deux parties del'allemagne, ceci a donné la marge de manoeuvre nécessaire au gouvernement Kohl, malgré l'hostilité déclarée de la France et de la bureaucratie du kremlin. [/quote]
Je ne sais pas ... Tout cela est intéressant, mais je crois qu'il faut replacer cette position dans le contexte de la discussion : il était question de savoir s'il était réaliste d'espérer une révolution dans la situation actuelle (c'est à dire, sans crise profonde). Et à ce titre, l'exemple de l'ex-Allemage de l'Est me semble vraiment tiré par les cheveux. À la chute du mur, quels journaux européens ont crié au scandale ? Quel commentateurs ont fustigé la violence des manifestants qui mettent l'état en danger ? Alors qu'on a tous en mémoire l'image du bolchévik avec le couteau entre les dents ... C'est pour ça que cet argument ne me convainc pas.
Et bien sûr, je suis près à croire que certains, dans les classes dirigeantes, voyaient la chute du mur d'un mauvais oeil, mais il y aussi certainement eu des gens que l'ouverture du marché est allemand a réjouis : plus de stabilité, plus de possibilités de se faire du fric, et un état plus fort pour protéger l'économie de marché, le capitalisme ... Alors que, dans les masses, quelle place tenaient les idées communistes ? Les gens en avaient marre, certes, mais leurs revendications concernaient davantage la liberté de voyager, la possibilité d'acheter des produits de l'ouest, de ne plus être persécutés par la police, etc.
Enfin bon, je dis ça, je me trompe peut-être. Mais je trouve vraiment que cet exemple d'une supposée capacité des masses à se mettre en mouvement dans n'importe quelle condition et à faire la révolution est exagéré. Comparés à ce qu'a dû subir la Russie soviétique au début des années 20, ces événements (sans vouloir le moins du monde en nier l'importance) semblent bien tranquilles. La cause en est à mon avis qu'il ne s'agissait pas d'une lutte du prolétariat contre la bourgeoise pour le pouvoir (et à ce titre, j'y reviens, l'exemple de mon interlocuteur n'est pas bon).