par stef » 18 Sep 2003, 15:44
Byrrrh.
Je n'ai pas le temps d'argumenter mais je le ferai + tard : tu poses des problèmes qui m'intéressent au moins moi (déjà pas mal).
Bon ceci dit, pour saisir notre méthode, voici un fragment de :just: (tt de suite après le congrès d'Epinay) qui permet en tout cas de saisir notre méthode - ensuite on peut être en désaccord mais au moins on la connait :
CITATION (…) Car, et nous l'avons dit à juste titre, le parti socialiste est aujourd'hui dirigé par Mitterrand, dont les origines politiques, les liens politiques, la fonction politique sont ceux d'un homme politique de la bourgeoisie et qui, finalement, tend à détruire le parti socialiste comme parti ouvrier.
C'est vrai, camarades, mais l'origine d'un parti ouvrier, ses liens avec la classe ouvrière, sa caractérisation comme parti ouvrier ne dépendent exclusivement ni de sa direction ni de sa politique.
Car enfin, s'il en était ainsi, on devrait alors dire de la social-démocratie allemande quelle n'est plus un parti ouvrier, car, en fonction d'une certaine situation politique (créée d'ailleurs par la répression, par la bureaucratie du Kremlin, de la révolution hongroise en 1956, après celle du mouvement révolutionnaire de 1953 en Allemagne orientale), au congrès de Bades-Godesberg, en 1959, la social-démocratie allemande a rejeté de son programme toute référence à la lutte des classes. Aujourd'hui, officiellement, la social-démocratie allemande est un parti national allemand, c'est-à-dire un parti reposant sur toutes les classes de la société ; ce n'est plus un parti de classe, un parti se situant théoriquement, dans la définition qu'il donne de lui-même, sur le terrain de la lutte des classes.
Est-ce que, pour autant, la social-démocratie a changé de nature ?
Evidemment non. Naturellement cette modification, cette évolution politique a son importance ; mais la nature de classe prolétarienne d'une organisation résulte, répétons-le, de son origine historique, de ses racines dans l'histoire du mouvement ouvrier, enfin de la place qu'elle occupe objectivement dans les rapports entre les classes ; et le parti socialiste, aujourd'hui encore, est en France un parti ouvrier parce qu'il s'insère dans toute la tradition social-démocrate à l'échelle, non seulement de ce pays, mais du monde entier ; l'opération Mitterrand, si elle se développe jusqu'au bout, ne peut précisément aboutir qu'à la destruction du parti socialiste ; et il faut dire que, de ce point de vue, la lutte contre l'opération Mitterrand - à laquelle nous sommes politiquement intéressés, car nous avons intérêt à ce que les organisations ouvrières conservent leur nature de classe face à la bourgeoisie -, la lutte contre l'opération Mitterrand, si elle doit être menée efficacement, ne peut, encore et toujours, que passer par la définition d'une ligne politique valable pour toute la classe ouvrière, donc pour ses organisations, donc, dans ce cas précis, par la définition, par l'adoption de la perspective du gouvernement ouvrier, c'est-à-dire, à l'heure actuelle dans ce pays, du gouvernement des organisations ouvrières unies.
[/quote]