A ce titre l'interview de Nathalie Arthaud par Mediapart le 22 février 2012 me semble révélateur d'une façon d'envisager les choses plutôt... idéaliste et peu matérialiste.
a écrit :Comment expliquez-vous aujourd’hui la relative faiblesse de la contestation sociale en France ? Et donc la faiblesse des partis de gauche radicale ?
Nathalie Arthaud : Il n’y a pas d’explication simple. Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grandes révoltes d’esclaves avant celle de Spartacus ? Pourquoi a-t-il fallu attendre autant de temps pour que les peuples colonisés se révoltent ? Pour ceux qui sont révoltés et veulent changer la société, cela reste inexplicable. Je peux vous aligner bien des raisons pour qu’on soit tous demain dans la rue. Mais toutes les sociétés d’exploitation reposent justement sur le fait que les exploités ne sont pas conscients de leur force. Ils sont conscients des injustices qu’ils subissent mais ils ne sont pas conscients de leur capacité à changer les choses. Quand cette conscience surgit-elle ? A partir de quel événement ? Quelle petite lutte va faire boule de neige ? On ne peut pas le prévoir.
On sait aussi qu’il y a des périodes de plus ou moins grande faiblesse des luttes sociales...
Oui, cela a toujours été comme ça. La révolution commence d’abord dans les consciences. Il est difficile de dire à quel moment ce déclic se fait. Nous sommes militants parce que nous savons que ces moments-là, forcément, surgissent. Mais ils surprennent, comme a surpris la révolte du peuple tunisien il y a un an. Mais ce sont des moments rares dans l’histoire. Et ce sont des moments où il faut absolument qu’il y ait des militants pour proposer une politique aux travailleurs.
Qu'en pensez-vous ?
La conscience surgit-elle vraiment tout à coup, comme par enchantement, chez les travailleurs et ils se mettent alors en lutte ?