par Louis » 10 Oct 2003, 10:20
Pour répondre a byyr (et à Pelon), je vais pour une fois citer de façon un peu longue un texte de trotsky :
CITATION Craignant la nature ou n’en voulant pas tenir compte, incapable d’analyser les rapports sociaux ou les méconnaissant, l’homme social s’est efforcé de satisfaire ses besoins en créant des images fantastiques, en les recouvrant d’une réalité imaginaire, et en se prosternant devant ses propres créations. La source de cette créativité réside dans le besoin pratique de l’homme de s’orienter, besoin découlant des conditions de la lutte pour l’existence. Il y a dans cette adaptation des règles pratiques tout à fait appropriées. Mais elles sont toutes liées à des mythes, à des fantasmes, à des superstitions, à un savoir imaginaire. Précisément parce que tout développement de la culture est accumulation de savoir et d’habileté, la critique de la religion est la base nécessaire à toute autre critique. Pour paver la route pour un savoir juste et réel, il est indispensable de se débarrasser de tout savoir fictif. Dans ce cas précis cependant, cela n’est vrai que si l’on considère la question dans son ensemble. Historiquement parlant – et cela n’est pas seulement vrai pour des cas individuels, mais aussi en ce qui concerne le développement de classes entières – le savoir véritable est lié, sous différentes formes et dans diverses proportions, aux préjugés religieux. La lutte contre une religion donnée, ou contre la religion en général et contre toutes les formes de mythologies et de superstitions, n’est ordinairement couronnée de succès que si l’idéologie religieuse entre en conflit avec les besoins d’une classe donnée dans un nouvel environnement social. En d’autres termes, lorsque l’accumulation de savoir et le besoin de savoir ne peuvent plus se contenter du cadre des vérités imaginaires de la religion, alors un seul coup d’un couteau critique peut parfois suffire, et tombe la coquille de la religion.[/quote]
La question numéro un est bien celle du "savoir véritable" Comme le dit Trotsky, les besoins pratiques de l'hommes ont souvent été exprimés dans le langage des préjugés religieux. Pour moi, cela ne veut pas dire qu'on peut expliquer la religion UNIQUEMENT comme "suppôt des pires oppressions" mais comme image déformée des besoins fondamentaux de l'homme De ce fait, la religion a sans doute soutenu et servi de pretexte aux pires oppressions (mais pour ce dernier point, c'est aussi le cas du comuisme) mais aussi présidé aux meilleures réalisations artistiques (les cathédrales et l'art religieux en général) De ce point de vue, si l'église catholique a en général soutenu les pires canailles, les révoltes (et en particulier celles des peuples placées dans les conditions les plus ) se sont souvent placées sous l'influence des religions (la révolte du Minas Gerais (Inconfidência Mineira) au brésil. la guerra cristera au mexique etc) Le fait qu'un certain nombre de chefs d'oeuvres de l'art, de la poésie, de la littérature se soient inspiré d'un message religieux par exemple ne doit pas nous empécher de les lire, mais bien de les lire d'une façon neuve, et débarassée des principes religieux
Ce qui fait que pour moi, le fascisme et la religion sont des choses d'une nature DIFFERENTE Parce que je peut me retrouver de façon ponctuelle dans des combats décisifs avec des gens qui ont des engagement religieux, mais certainement pas avec des fascistes. Oui, les fascistes peuvent etre "sympathiques", mais il ne m'est jamais arrivé de militer avec eux pour les sans papiers, ou dans la lutte contre le plan social de mon entreprise etc etc Ce qui est arrivé avec des cathos ou des musulmans