Carrefour politique

Marxisme et mouvement ouvrier.

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Message par Doctor No » 15 Juin 2014, 09:53

Il y a pleins des gens qui critiquent les soi-disant "staliniens" qu'ils confondent avec les "marxistes-léninistes" (ou "maoïstes", ce qui n'est pas tout à fait la même chose).
Mais quel choix reste devant ce qui apparait comme la "Quatrième internationale" qui non seulement se met aujourd'hui à défendre des soi-disant "mouvements démocratiques" (en fait le conspiration et le Coup d'Etat dite de la place Maidan appuyé financièrement et politiquement par l'impérialisme ) mais qui prétendent que sans l'intervention politique de la classe ouvrière on puisse aller même vers cette illusion (impossible dans les conditions actuelles) de la "démocratie"?

Quant on lit ceci on ne peut que renvoyer de tels "trotskystes" à leur lieu d'origine: comme classe à la bourgeoisie et comme idéologie au social-impérialisme.
Ukraine : mouvement populaire et impérialismes
Quatrième Internationale
8 juin 2014


Cette résolution a été adoptée à l’unanimité, moins une abstention, par la réunion du Bureau exécutif de la Quatrième Internationale le 8 juin 2014.
Sommaire

1. De Maïdan au gouvernement
2. La chute de Ianoukovytch
3. Annexion de la Crimée
4. L’ « Anti-Maïdan » face à
5. Politique impériale de (...)
6. Impérialismes occidentaux
7. Souveraineté de l’Ukraine

La très profonde crise politique que traverse l’Ukraine depuis novembre 2013 est loin d’être terminée. Dans ce pays, suite à une très longue oppression nationale (fondamentalement polonaise et russe), le processus de formation nationale est inachevé, l’État-nation reste fragile. Il l’est d’autant plus que le pays est pris en otage entre la pression impérialiste russe et celle des puissances euro-atlantiques, et soumis au caractère socialement désagrégateur du néolibéralisme.
1. De Maïdan au gouvernement provisoire : une puissante mobilisation populaire

Durant trois mois (21 novembre 2013 – 22 février 2014) des dizaines de milliers (et certains jours des centaines de milliers) de personnes se sont rassemblées au centre de Kiev, sur la place (« maïdan ») de l’Indépendance. C’est la répression des premiers protestataires (« pro-européens » et contre les interdits russes) qui a donné au mouvement sa massivité fin 2013, combinée à un espoir – idéalement associé à « l’Europe » – de bien-être, de rejet de la corruption, de démocratie et de souveraineté nationale.
Nous soulignions en février (résolution du Comité international) les caractéristiques de ce mouvement qui « a présenté des traits combinés, à la fois révolutionnaires (démocratique, antihiérarchique, auto-organisé) et réactionnaires – dont l’issue globale est et demeure tributaire de luttes politiques et sociales. Ces traits ont été également profondément liés au caractère marquant l’actuelle société ukrainienne post-soviétique (atomisée, sans identité de classe claire, avec une dégradation de l’éducation et l’hégémonie des idées nationalistes réactionnaires dans la société – combinées avec un légitime attachement à l’indépendance nationale et l’héritage dramatique du stalinisme) » [1].

Nous pouvons préciser les faiblesses et limites de Maïdan :

• Malgré sa durée, les principales formes d’auto-organisation apparues sont restées limitées : surtout la construction, le maintien, la défense de cette cité rebelle de tentes et de barricades en plein hiver, l’organisation de l’approvisionnement et des services de santé… Des équipes ont procédé à l’occupation des bâtiments administratifs, une assemblée étudiante a imposé notamment la transparence du budget de l’éducation. Des « sotnia » (compagnies) d’autodéfense ont été formées, dont une minorité était contrôlée par des organisations politiques présentes à Maïdan.

• Le mouvement ne s’est jamais doté d’une quelconque « représentation » ou de porte-parole élus. Cela a facilité son instrumentalisation par les partis politiques de l’opposition, dont le parti d’extrême droite Svoboda inclus dans les « pro-européens » – parlant au nom de « l’euroMaïdan » notamment à l’étranger.

• Les petits groupes d’extrême droite nationaliste (Pravyi Sektor...) rivalisant avec Svoboda ont joué un rôle pour l’autodéfense du mouvement. Leur « visibilité » affichée et leurs agressions contre des militants de gauche ont été mises en « valeur » pour discréditer l’ensemble de Maïdan, notamment par les médias gouvernementaux et russes, ou plus tard par les composantes « anti-Maïdan » se réclamant de la gauche.

• Enfin, bien que très divers et sensible aux enjeux sociaux (contre la confiscation des biens publics, la corruption, les inégalités), le mouvement n’a pas exprimé de revendications sociales ; il a très peu mobilisé la classe ouvrière industrielle et donc aussi les régions de l’est et du sud-est (malgré quelques exceptions). Si les appels à la grève (lancés par les syndicats indépendants) n’ont pas été soutenus, il en a été de même des tentatives de mobilisations ouvrières contre Maïdan.

• Compte tenu des thèmes initiaux (« pro-EU »), des forces organisées prédominantes de droite et des agressions fascistes, la très faible gauche ukrainienne a été très divisée face à Maïdan et dans Maïdan : outre les divers groupes anarchistes, le Mouvement socialiste - Opposition de Gauche a choisi d’y intervenir à contre-courant des idées de droite et d’extrême droite en raison des aspirations de masse démocratiques et sociales du mouvement. Par contre, l’organisation « Borotba » (Lutte) est restée extérieure au mouvement, en le dénonçant globalement comme réactionnaire. Situé à « gauche » pour son étiquette et son discours social, le PC ukrainien, très impliqué dans les privatisations oligarchiques, a cherché à se distinguer du Parti des Régions en proposant un référendum concernant l’accord avec l’UE ; mais il s’est discrédité par son vote des lois de février criminalisant tous les protestataires. Il a propagé, comme Borotba, la thèse du « putsch nazi ».

• Au total, plus défiant envers les partis que dans la « Révolution Orange » de 2004, Maïdan s’est surtout mobilisé dans les régions de l’ouest et du centre du pays, plus tournées vers l’UE ; s’il exprimait des aspirations sociales et démocratiques partagées dans tout le pays, son seul « programme » a été la chute de Iakounovytch.
2. La chute de Ianoukovytch : une victoire populaire confisquée et un gouvernement de droite, pas un « putsch fasciste »

La chute de Ianoukovytch a démembré le Parti des régions, devenu sous sa présidence le principal instrument du pouvoir de l’oligarchie, dont la base se trouvait en Ukraine orientale – là où l’oligarchie ukrainienne est apparue et s’est développée dans les grandes corporations industrielles privatisées frauduleusement lors de la restauration capitaliste au début de la décennie 1990. Ce parti y disposait d’un fort soutien électoral du fait des rapports sociaux de domination. L’implosion du Parti des régions, ainsi que la dissolution des forces spéciales de répression « Berkout », a affaibli l’État ukrainien, le privant d’une partie importante de ses structures de domination.

Bien que tous les ministres du nouveau gouvernement aient dû être acceptés par la foule de Maïdan, le mouvement s’est largement démobilisé après la mise en place du gouvernement provisoire.

La chute de Ianoukovytch a été la victoire d’un mouvement quasi-insurrectionnel, et non pas le fait d’un « putsch fasciste anti-russe soutenu par l’Occident ». Même si Ianoukovytch est arrivé au pouvoir en 2010 par des élections reconnues comme légitimes, il est lui-même responsable de sa propre déchéance : il s’est profondément discrédité, y compris dans sa région d’origine, le Donbass, par des années d’enrichissement oligarchique personnel et familial alors que le pays s’appauvrissait ; et même son refus inattendu de signer en novembre l’accord avec l’UE a été l’illustration d’une dérive présidentialiste d’un pouvoir de moins en moins contrôlé même par son propre parti et le parlement. Sa chute a été catalysée par la répression et les morts de Maïdan. Au vu des contestations sur la responsabilité de ces morts, le gouvernement de Kiev a saisi la Cour pénale internationale (CPI), le 25 avril, pour qu’elle enquête sur les événements allant du 21 novembre 2013 au 22 février 2014.

C’est le parlement lui-même qui a voté la destitution du président après sa fuite, à une très forte majorité, et qui a désigné le gouvernement provisoire. Celui-ci reflète largement le compromis, soutenu par les diplomates occidentaux, qui avait été négocié avec Ianoukovytch, avant que celui-ci ne s’enfuie. Après avoir explicitement soutenu tous les partis « pro-européens », y inclus Svoboda, les gouvernements européens ont été embarrassés par l’extrême droite. Celle-ci a cherché à se rendre plus « fréquentable » (Svoboda a mis quelques sourdines sur sa matrice antisémite et sur la célébration de la Division SS Galizien). Parallèlement, le ministre de l’intérieur (auquel le parlement a demandé de désarmer les milices privées) se trouve en rapports tendus avec Pravyi Sektor.

Si le gouvernement n’est pas « néo-nazi » il est vrai – et non anodin – que le parti d’extrême droite « Svoboda » y a disposé de plusieurs positions de pouvoir : 4 ministères (3 depuis que, le 25 mars, son ministre de la Défense, l’amiral Ihor Tenyukh, considéré comme « inactif » face aux évènements de Crimée, ait été « démissionné ») ainsi que le poste de procureur général. Andriy Parubiy, secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de la défense, est parfois aussi catalogué comme membre de Svoboda. Il est vrai qu’il fut un des fondateurs, en 1991, du « Parti social-nationaliste d’Ukraine » qui a pris le nom de Svoboda en 2004, mais il a quitté cette organisation depuis 10 ans et a rejoint, depuis 2012, Batkivchtchina (Patrie) de Youlia Timochenko.

C’est cette formation qui domine ce gouvernement néo-libéral qui a nommé des oligarques à des postes de gouverneurs de certaines régions et a mis en place les mesures exigées par le FMI : notamment hausse du prix de gaz (50 %), gel des salaires et des embauches dans le secteur public, réduction des retraites, réduction des dépenses sociales, augmentation de la TVA... La première mesure prise par la nouvelle majorité parlementaire, abrogeant la loi de 2012 (adoptée par une minorité de parlementaires et considérée alors comme une manifestation de la « présidentialisation » du régime) sur les langues, n’a pas été ratifiée par le président par intérim. Mais dans le contexte d’une dénonciation du nouveau pouvoir comme « anti-russe », notamment par Moscou, l’effet en a été désastreux dans les régions russophones. L’agression russe en Crimée s’est présentée comme une réponse à une telle politique.

L’élection du 25 mai a porté à la présidence de la République l’oligarque Petro Porochenko – par 54 ,7 % des votants, alors que la participation était de 60,3 % des inscrits (ce chiffre est surestimé, car dans les régions de Donetsk et de Lougansk, où les « milices » pro-russes ont tout fait pour empêcher le vote, il ne prend en compte que les inscrits dans les bureaux de vote ouverts, soit respectivement 668 000 sur 3,3 millions et 216 000 sur 1,8 million, estimant ainsi la participation à 15,4 % dans la région de Donetsk et à 38,9 % dans celle de Lougansk, alors qu’en prenant en compte l’ensemble des inscrits la participation n’a sans doute pas dépassé 3 % et 10 % dans ces deux régions orientales [2]). Cette élection, sur arrière-plan de tensions détournant des enjeux sociaux, exprime pourtant une aspiration populaire à doter l’Ukraine d’une représentation souveraine. Elle enterre en même temps les exigences politiques fondamentales exprimées par Maïdan – un nettoyage radical de la police et de l’appareil d’État, la lutte contre la corruption, la séparation du grand capital du pouvoir politique direct. Jamais dans l’histoire moderne de l’Ukraine le grand business n’a été à ce point impliqué directement dans la gestion du pays : presque tous ceux qui culminent dans la liste Forbes des Ukrainiens les plus riches occupent aujourd’hui des postes supérieurs dans l’exécutif.
3. Annexion de la Crimée

La Crimée (dont la population comportait 12% de Tatars autrefois déportés par Staline et revenus chez eux depuis 1991), cadeau de Khrouchtchev à l’Ukraine en 1954, avait acquis un statut particulier de République autonome au sein de l’Ukraine indépendante, depuis 1993. Sa principale ville, Sébastopol, avait un statut distinct, en tant que base navale abritant la flotte russe de la mer Noire, selon un traité de « paix et d’amitié » de 1997. Moscou avait obtenu de Viktor Ianoukovytch de prolonger le bail, en vertu duquel elle louait la base à l’Ukraine, moyennant l’accord sur les tarifs d’énergie et la dette précisé en décembre 2013. Poutine a exploité la chute de Ianoukovytch pour remettre en cause unilatéralement tous ces accords, en annexant la Crimée.

Mais c’est l’argument des « minorités russes » menacées par un « putsch fasciste » qui a été mis en avant dans le vote de la Douma en faveur de l’emploi des forces armées russes en Ukraine. C’est pourquoi cette thèse joue un rôle essentiel dans la propagande. Dans les affiches du plébiscite qui s’est tenu sous déploiement militaire et sans accès aux médias ukrainiens, l’Ukraine était marquée d’une croix gammée.

Moscou a déclaré que 97 % des votants ont voté oui, avec une participation de 86 % – chiffres fort éloignés de ceux fournis par le Conseil auprès du Président de la Fédération de Russie pour le développement de la citoyenneté et les droits de l’homme : « selon les sources variées, en Crimée 50-60 % ont voté en faveur de l’intégration à la Russie, avec une participation de 30-50 % » (« According to various sources, in Crimea 50-60% voted for joining Russia, with the total turnout of 30-50 % »). L’exode des Tatars hors de Crimée a repris ; leur sort n’est en rien assuré. Le 20 mars, le traité intégrant le République de Crimée et la ville de Sébastopol dans la République fédérale de Russie a été ratifié par la Douma russe.

Se comportant en grande puissance, Poutine a étouffé ses critiques intérieures en flattant un chauvinisme grand-russe nostalgique de toute la « petite Russie » – au risque d’un embrasement de l’Ukraine. Comme ce fut longtemps pratiqué dans la propagande stalinienne, être ukrainien (ou Tatar) devient être (pro)nazi et « anti-russe ». Ce qui trouve son pendant dans la propagande ultra-nationaliste quand être « russe » c’est être « anti-ukrainien » ou « bolchevik ». Les conflits politiques, sociaux et géostratégiques réels sont alors occultés.
4. L’ « Anti-Maïdan » face à un gouvernement impopulaire

En tout état de cause, les régions de l’est et du sud-est de l’Ukraine ne sont pas la Crimée. Contrairement à celle-ci, elles avaient voté massivement pour l’indépendance de l’Ukraine en 1991 ; et les sondages indiquaient (jusqu’à récemment) qu’elles y restaient majoritairement attachées, en dépit de leur défiance politique envers Kiev. Vouloir le pluralisme linguistique, voire une forme de décentralisation, ou encore vouloir garder des liens avec la Russie (en espérant notamment de meilleurs tarifs énergétiques), ou avoir la nostalgie de l’URSS n’impliquent pas une logique sécessionniste : le régime politique poutinien n’est pas attractif (même s’il se présente comme protecteur) et les politiques appliquées en Russie près du Donbass ont supprimé bien des aides d’État qui demeurent encore massives dans l’industrie ukrainienne. Mais la politique menée par Kiev inquiète, même si les emplois sont menacés aussi bien par une insertion dans la Russie que dans l’UE ou la soumission au FMI. Les choix populaires sont donc incertains et les inquiétudes sont vite instrumentalisées.

Les « républiques populaires » de Donetsk et Lougansk, auto-proclamées, exploitent la défiance envers Kiev. Mais ils se réduisent largement à des appareils paramilitaires où se mêlent d’anciens membres de l’appareil d’État ukrainien, des criminels de toute sorte, des militaires venus de Tchétchénie, des membres de forces de sécurité russe, ou de simples Ukrainiens. Rien qui favorise une mobilisation populaire réelle, dans une situation de plus en plus chaotique après des affrontements dont il est difficile de faire le bilan.

Le drame d’Odessa le 2 mai – l’incendie de la Maison des syndicats coûtant la vie à quelque 40 militants dits « pro-russes » qui s’y étaient barricadés, dont un militant de Borotba, à la suite de l’agression armée contre une manifestation en faveur de « l’unité de l’Ukraine » faisant 4 morts – a marqué une radicalisation de la propagande « anti-Maïdan » : selon cette dernière il s’agirait d’un « nouvel Oradour » protégé par un « État nazi » à Kiev – ce qui s’est accompagné d’accusation « d’indifférence inhumaine » si l’on contestait ces interprétations.

L’anti-Maïdan n’a pas connu de mobilisations de masse au-delà de quelques milliers de protestataires pour une région très peuplée. Il est difficile d’y inclure de façon claire les milliers de votants pour les plébiscites du 11 mai en faveur des « républiques populaires » qui ont été sans doute, à la fois une manifestation protestataire contre Kiev et un vote forcé par les milices – les mêmes qui ont interdit le 25 mai la participation à l’élection présidentielle. Des grèves massives ont eu lieu notamment à Krasnodon, mais elles portaient sur des revendications salariales et les travailleurs ont refusé les récupérations politiques des candidats « pro » ou « anti » Maïdan. D’autres grèves plus récentes, parmi les mineurs, se sont élevées contre les actions « antiterroristes » de Kiev (dénonçant les risques des bombardements pour les mines).

Même si on peut dénoncer l’hypocrisie de Poutine appelant à des dialogues qu’il pratique peu chez lui, ou niant toute intervention extérieure, celle-ci ne prend pas la forme d’une invasion militaire. La violence des milices armées « anti-Kiev », bloquant tout dialogue, suppose certes une réponse adéquate. Mais celle-ci pourrait s’appuyer sur les aspirations démocratiques et pacifiques des populations. Et la défense de l’unité du pays implique des réponses autres que militaires. Même s’il est difficile de faire la part des propagandes mensongères, il s’avère bien que les opérations « antiterroristes » lancées par Kiev ont été inefficaces pour sortir du chaos et incapables de gagner la confiance des populations. Ce que Poutine veut exploiter.
5. Politique impériale de la Russie

Depuis 2008 et à la faveur de contradictions impérialistes, la Russie cherche à se réaffirmer comme grande puissance, après sa marginalisation depuis 1989.
Le démantèlement de l’URSS et la restauration du capitalisme en Russie se sont traduites dans la phase eltsinienne des années 1990 par un pillage des richesses dominé par de quasi-fiefs féodaux oligarchiques contrôlant l’État. La Communauté des États Indépendants (CEI) n’a guère eu de substance dans cette phase. L’État russe eltsinien a perdu sa puissance interne et externe, en dépit de sa sale guerre en Tchétchénie. L’intégration de la Russie au « G8 » ne bernait personne quant à son poids réel.

L’ère Poutine s’est traduite, tout d’abord, dans les années 2000, par le rétablissement d’un État fort interne, reprenant le contrôle de ses oligarques et des exportations – après la crise des paiements de 1998 – notamment dans le secteur du gaz et du pétrole. Cela s’accompagna d’une « démocratie dirigée », encadrant les élections et les grands médias et réprimant les protestations en même temps qu’étaient démantelées les anciennes protections sociales. La reprise d’une forte croissance s’est accompagnée d’une internationalisation de la présence économique et financière des oligarques russes ainsi que de plusieurs tentatives de Moscou de créer autour de la Russie un « espace » économique plus intégré que la CEI.

Le régime russe tente notamment depuis 2011 de transformer l’Union douanière déjà mise en place avec la Biélorussie et le Kazakhstan (et que l’Arménie a rejointe), en un projet d’ « Eurasie » à l’horizon 2015 s’adressant également à l’Azerbaïdjan, l’Ukraine, voire à la Géorgie et la Moldavie : il s’agit, en jouant notamment sur l’arme des tarifs gaziers, de leur offrir une alternative au « Partenariat oriental » avec l’UE : l’enjeu est pour la Russie d’affronter la concurrence de la Chine et du capital occidental mais aussi de contrer les tentatives d’incorporation de ses « voisins proches » dans les institutions euro-atlantiques (UE et OTAN).

La Russie exploite aussi les dépendances et « partenariats » que les grandes puissances impérialistes ont établis avec elle, que ce soit dans la « lutte contre le terrorisme » ou la gestion de la crise syrienne. Elle tire avantage de la crise de ces puissances, mais elle en pâtit aussi à cause de ses propres dépendances, qu’elle s’efforce d’atténuer par le déploiement de ses rapports à la Chine.

Son coup de force en Crimée s’est appuyé sur l’appareil de Ianoukovytch et sur l’extrême droite « eurasienne » pour marquer un nouveau rapport de forces dans les négociations internationales. Mais il n’est pas sûr que Poutine contrôle les forces séparatistes d’Ukraine et les dynamiques porteuses de dangers, au-delà des gains de court terme : l’Azerbaïdjan a rejoint les critiques contre l’annexion de la Crimée qui n’est pas pour rassurer les voisins que Moscou voudrait associer.
6. Impérialismes occidentaux

La chute du Mur de Berlin était acceptée par Gorbatchev dans le contexte du « désengagement soviétique » : abaisser le coût de la course aux armements et gagner les crédits occidentaux étaient sa priorité. Dans les négociations entreprises en Allemagne, il avait prôné la dissolution des deux blocs militaires ; puis il avait dû accepter l’entrée de l’Allemagne réunifiée dans l’OTAN, moyennant l’engagement des États-Unis qu’aucune troupe ou arme étrangères ne seraient stationnées à l’Est et que l’OTAN ne s’étendrait pas davantage.
Mais l’impérialisme étatsunien a fait le choix d’élargir l’OTAN à la Hongrie, la Pologne et la République tchèque en 1999, puis à la Bulgarie, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, la Roumanie, la Slovénie et la Slovaquie en 2004, ainsi que l’Albanie et la Croatie en 2009.

Et les forces « pro-occidentales » des « révolutions de couleurs » en Géorgie (2003) et en Ukraine (2004), puissamment soutenues par les États-Unis, avaient demandé leur intégration à l’OTAN et à l’UE.

Cette-dernière était pourtant divisée quant aux rapports à la Russie. En témoignaient les liens directs que l’Allemagne (ou l’Italie) avait préféré nouer avec Moscou pour son approvisionnement en pétrole.

En 2009, les dirigeants polonais soutenus par la Suède, ont prôné un « Partenariat oriental » de l’UE – à défaut de nouveaux élargissements, il s’agissait d’un accord « complet et approfondi de libre-échange » avec tous les anciens pays de l’ex-URSS limitrophes de l’UE – dont l’Ukraine. La Russie réagit par le projet d’Eurasie offert aux mêmes pays avec l’objectif d’une redéfinition des rapports continentaux, où la Russie serait un pôle dominant, mais aussi un contrepoids aux exigences de l’UE.

Iakounovytch, alors que l’Ukraine était au bord de la cessation de paiement, négocia jusqu’en 2013 des accords avec l’UE, sous pression de la Russie et du FMI. Il demanda des rencontres tripartites (Ukraine, Russie et UE) alors refusées par cette dernière. Aujourd’hui, les États impérialistes occidentaux cherchent un accord avec la Russie – en dépit des grands discours. Aucun d’eux, pas plus que le gouvernement de Kiev, ne maîtrise les affrontements sur le terrain qui peuvent dégénérer en véritable guerre civile.
7. Souveraineté de l’Ukraine

L’unité de l’Ukraine passe par la neutralité militaire, le retrait des troupes russes, le refus des politiques antisociales.

Seul un front anti-guerre et anti-fasciste (ukrainien et international) contre les forces réactionnaires de tous bords, enraciné dans les populations, peut l’imposer, contre les diktats impérialistes russes et occidentaux, en défense de droits sociaux et nationaux, contre les violences.

Ce sont des objectifs que les forces progressistes de la Russie à l’UE défendront contre le FMI et les accords de « libre-échange » – en reconnaissant le droit du peuple ukrainien de décider de ses liens internationaux.

La question nationale est au centre de l’activité politique en Ukraine. Comme le dit l’Opposition de gauche : « La renaissance nationale et culturelle de la nation ukrainienne et des autres nations de notre pays n’est pas possible sans que les problèmes sociaux soient résolus ». En Ukraine, une gauche qui laisserait la dimension nationale aux nationalistes se condamnerait d’avance à un échec, car dans le camp nationaliste il y a déjà des courants montants qui, profitant de la marginalité de la gauche socialiste, prétendent apparaître aux yeux des travailleurs comme une alternative.

Le bureau de la Quatrième Internationale


Des étranges commentateurs d'une telle prose, éclectiques depuis toujours, trouvent cela bien sauf...sauf! que le tel mouvement "démocratique" de la place Maidan, n'a pas compté avec la participation de la classe ouvrière (une paille quoi pour un communiste)
Récemment, lisant les écrits philosophiques de Trotski, il faisait remarquer le penchant de Lénine pour aller à l'essence de classe de tout phénomène, condition indispensable pour ne pas se perdre dans les détail.

Voila exactement ce qui évite la dite "résolution de la 4 eme Inter" pour aller fouiller comme un démocrate vulgaire dans le tas de faits divers à partir d'un point de vue démocratique bourgeois, faire une amalgame éclectique et "trouver" qu'il faut "renvoyer les impérialismes dos à dos" comme si la situation était la même qu'en 1914 ou 1939. Comme si la Russie, qui n'a fait que prendre des mesures d'élémentaire protection devant la poussée d'encerclement US, était un "impérialisme"...Comment des gens qui se disent marxistes peuvent s'affranchir de manière si légère de tout analyse concret de la réalité?
N'en parlons pas de la présentations des "faits", des "organisations politiques" où ils mettent en avant des escrocs dénoncés publiquement et font tout leur possible pour enfoncer "Borotba" qui a eu l'honneur d'être la cible des bandits nazis. C'est dégoutant.
Si c'est cela le "trotskysme" que est ce qui à de rare que l'on ait une méfiance totale d'une telle idéologie bourgeoise?
Doctor No
 
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Re: Carrefour politique

Message par satanas » 15 Juin 2014, 13:43

Si c'est cela le "trotskysme" que est ce qui à de rare que l'on ait une méfiance totale d'une telle idéologie bourgeoise?


Ne peux-tu pas donner ton avis sur un article (car ce n'est qu'un article) sans te livrer à de telles provocations totalement stériles?
satanas
 
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Re: Carrefour politique

Message par Doctor No » 15 Juin 2014, 14:42

T'as raison, je n'aurais pas du.
Même si j'ai mis "trotskystes" entre guillemets, même si dans ma tête j'étais en train de répondre à un autre forum et à d'autres gens et à un courant particulièrement néfaste... même si je pense qu'il y en a quand même des trotskystes corrects.
Toutes mes excuses. La solitude, le manque de perspectives m’envoie par le fond. Il est temps que j'y reste parce que le "partager" cela ne sert à rien.
Quand même...quelle peste la "Quatrième Internationale!" ! Il soutiennent presque ouvertement les agressions de l'impérialisme US derrière leurs sophismes.
Doctor No
 
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Re: Carrefour politique

Message par Matrok » 16 Juin 2014, 01:37

Selon toi, le grand crime de la 4ème internationale serait d'abord de...
Doctor No a écrit :...défendre des soi-disant "mouvements démocratiques" (en fait le conspiration et le Coup d'Etat dite de la place Maidan appuyé financièrement et politiquement par l'impérialisme)

Or tu refuses totalement de voir ce fait, que l'occupation de la place Maidan était d'abord et avant tout un mouvement de masse démocratique, anti-corruption, et en partie auto-organisé. En partie seulement : c'est la faiblesse de cette auto-organisation qui a expliqué que les partis politiques et notamment ceux d'extrême-droite comme Svoboda ont pu en profiter pour parvenir au pouvoir. Présenter cela comme un "coup d'état appuyé par l'impérialisme" est un résumé extrême et faux. La description de ce mouvement qui est fournie ici et celle du rôle limité qu'y a joué réellement la diplomatie de l'UE n'est pas mensongère.

Tu écris plus bas en commentaire que :
le mouvement "démocratique" de la place Maidan, n'a pas compté avec la participation de la classe ouvrière.

En fait, les descriptions du mouvement de Maidan montraient que de nombreuses couches de la société étaient impliquées. Des ouvriers, des employés y ont participé ; si la classe ouvrière en tant que telle n'y a eu pratiquement aucun rôle, c'est par absence de conscience de classe et surtout de direction politique. Un problème rencontré également par exemple dans le mouvement des "Indignés" en Espagne.

Quant à l'impérialisme US, son rôle est beaucoup plus distant ici : c'est entre l'UE et son "partenariat oriental" d'un côté, et de l'autre la Russie et son "projet d'Eurasie" que les dirigeants d'une Ukraine au bord de la cessation de paiement hésitaient. Pour le dire franchement j'ai l'impression que cette volonté d'y voir absolument le rôle prépondérant de l'impérialisme US ne repose sur rien d'autre que le fait que l'impérialisme US domine au niveau mondial, ce qui pourtant ne signifie évidemment pas qu'il domine dans chaque conflit local. Avant de dire que la "Quatrième Internationale" soutiendrait "ouvertement les agressions de l'impérialisme US", il faudrait peut-être arrêter de voir partout l'impérialisme US même quand son rôle est marginal.

S'il y a un passage de ce texte que je trouve en revanche tout à fait contestable, c'est la partie 7 intitulée "souveraineté de l'Ukraine", où l'on lit cette horreur :
[quote=Bureau exécutif de la Quatrième Internationale]une gauche qui laisserait la dimension nationale aux nationalistes se condamnerait d’avance à un échec[/quote]
C'est quasiment mot pour mot ce que, en France, le PS (et l'UMP) di(sen)t au sujet du FN à chaque élection pour justifier leur propagande nationaliste imbécile. En Ukraine, l'obsession de la "renaissance nationale ukrainienne" se fait contre la Russie et tout d'abord contre les russes d'Ukraine. Cette fichue résolution de la Quatrième Internationale ne mentionne pas le risque d'une évolution à la Yougoslave, qui semble pourtant tout à fait possible...
Matrok
 
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Re: Carrefour politique

Message par Doctor No » 16 Juin 2014, 06:55

Entre autres. La dite 4 eme Internationale n'existe que très peu en réalité, mais ses analyses alimentent tout un courant social-impérialiste (politiquement parlant) qui sévit depuis longtemps.
Tout de même pour des "trotskystes" (je met entre parenthèses parce qu'ils ne sont pas des trotskystes) défendre des "révolutions démocratiques" est non seulement renier leur maitre mais une absurdité complète.
Il n'y a plus des révolutions démocratiques au monde sauf celles qui se proposent de passer de manière ininterrompue (ou permanente) au socialisme. Une "révolution" (contre-révolution) qui s'appuie sur des partis de droite, des nazis ouverts, sur le FMI, sur le bloc impérialiste occidental est une conspiration financée par l'impérialisme appuyée sur la réaction. Malgré la présence d'un publique que tous les observateurs définissent comme "petit-bourgeois" essentiellement. La petite bourgeoisie est depuis fort longtemps "les masses" de la réaction, partout.
Il n'y a pas eu de "démocratique" à Maidan que la propagande des pays impérialistes dites "démocratiques".
Un mouvement ne se caractérise pas par les gens qu'il charrie, mais par la présence de classe (aspect secondaire) mais surtout par son programme politique et les idées et soutiens internationaux qu'il trouve.
Je t'épargne le reste, "Maidan" son programme était la subordination aux plans du FMI et à l'impérialisme Occidental.
Les plans des Occidentaux étaient clairement la continuation de l’encerclement militaire de la Russie. Et pour les US la continuation de leur politique de créer des conflits qui l'assurent ce que leur reste d'hégémonie mondiale.
L'allumage d'une guerre au milieu de l'Europe s'inscrit aussi dans le conflit inter impérialiste entre les US et les impérialismes de second ordre européens. Ils en fait tout pour, continuent de l'entretenir et, tels d'apprentis sorcier comme partout au monde, vont provoquer une situation où ils veulent entrainer la Russie dans le conflit, ainsi que d'autres puissances européennes et ainsi provoquer une situation qui les mettra en arbitres et en maitres.
La dite "4 Internationale" ne dit pas un mot de cette situation évidente et qui est un danger réel pour les travailleurs européens, ukrainiens, russes et du monde.
Au contraire, il ne voit que la politique russe et avec des lunettes déformées.
Je crois avoir répondu à ça
l'occupation de la place Maidan était d'abord et avant tout un mouvement de masse démocratique, anti-corruption, et en partie auto-organisé. En partie seulement : c'est la faiblesse de cette auto-organisation qui a expliqué que les partis politiques et notamment ceux d'extrême-droite comme Svoboda ont pu en profiter pour parvenir au pouvoir
qui n'est que prendre le secondaire pour le principal.
J'insiste: un mouvement politique se détermine par son idéologie (en dernier analyse) par son programme, ses objectifs, sa base sociale, ses appuis internationaux. Qui étaient tous des réactionnaires (des hyper réactionnaires pour ce qui concerne les fascistes et nazis) , pro-impérialistes, liés à la finance internationale, à la liquidation de l'industrie ukrainienne de l'est, contre les travailleurs ukrainiens

Pour ne pas faire trop long, je répond sur un autre post au reste.
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Re: Carrefour politique

Message par Doctor No » 16 Juin 2014, 07:29

Quant à l'impérialisme US, son rôle est beaucoup plus distant ici : c'est entre l'UE et son "partenariat oriental" d'un côté, et de l'autre la Russie et son "projet d'Eurasie" que les dirigeants d'une Ukraine au bord de la cessation de paiement hésitaient. Pour le dire franchement j'ai l'impression que cette volonté d'y voir absolument le rôle prépondérant de l'impérialisme US ne repose sur rien d'autre que le fait que l'impérialisme US domine au niveau mondial, ce qui pourtant ne signifie évidemment pas qu'il domine dans chaque conflit local. Avant de dire que la "Quatrième Internationale" soutiendrait "ouvertement les agressions de l'impérialisme US", il faudrait peut-être arrêter de voir partout l'impérialisme US même quand son rôle est marginal.


Tu n'as pas du suivre les nouvelles. Dès le début la présence physique des plus hauts représentants de l'administration Us se sont donné rendez-vous sur place pour appuyer, soutenir, aider, orienter et pousser d'abord le "gouvernement provisoire". Ensuite ils ont tout fait et par tous ses moyens de propagande, d'appui par ses agents directs sur place (le chef de la CIA et un équipe directement sur place en tant que "conseillers) et diplomatiques la promotion et le soutient à l'agression de son propre peuple par les fascistes en charge à Kiev, la promotion d'une "élection" totalement bidon, sous les bombes et l'abstention de larges parties d'Ukraine et ensuite ils les ont poussé à augmenter l’agression contre les travailleurs de l’Ukraine de l'est.
Tous les jours des déclarations contre la Russie, de soutiens à un "gouvernement" où les fascistes, malgré qu'ils n'ont trouvé que très peu d'appui électoral, se trouvent à la tête des organismes de répression. Cet appui permanent, multiforme, où l'activité de leur presse n'est pas le moindre, inclue l'envoie des troupes, navires et autres armements sur place, sur la région, mais surtout l’insistance à liquider l'opposition de la population de l'est et montrent la nature de la politique d'intervention et provocation (aussi contre tous les européens, au point de se retrouver isolé diplomatiquement sur quelques questions) de l'impérialisme US.

Le dite "projet "EuroAsie" de la Russie n'est qu'une politique de défense élémentaire devant l'encerclement de plus en plus poussé de la Russie par l'impérialisme US. Et qui n'a ni la solidité, moins encore l’importance économique ni militaire du bloc occidental-japonais-etc (Australie et tout un tas d'autres pays les Philippines inclus). Les mettre sur une même ligne d'importance fait partie de l'escroquerie politique de la dite "4 eme Internationale" à des fins transparents de tout confondre ce qui relève d'un appui objectif de la politique du bloc impérialiste occidental.
Les accords avec la Chine (qui se sent pareillement menacée par le même impérialisme US; voir les provocations américaines lors du conflit des îles Diayou ou celles de la Mer du Sud de la Chine avec des déclarations ouvertes d'appui militaire à des pays qui ont des conflits frontaliers avec la Chine) ne sont que des accords forcés. Les contradictions entre la Russie et la Chine sont connus et sauf ces accords de circonstances (accélérés d'ailleurs par l'agression en Ukraine et les déclarations américaines au Japon et aux Philippines).

En fait le dit "projet Euroasie" n'est qu'une alliance militaire qui a pour base la Russie des anciennes républiques soviétiques sans importance militaire ni économique. Et quelques projets d’interchange économique qui peuvent déboucher dans une alliance militaire défensive contre le bloc occidental leadéré par les US (première, et de très loin, grande puissance militaire et économique du monde) les pays impérialistes européens (GB, France, Allemagne, Italie, Espagne, etc) et une myriade des puissants pays asiatiques tels le Japon, les Philippines, l'Australie, la Corée du Sud etc, etc.

Il n'y a pas photo.

Tous les escrocs politiques (la dite 4 eme internationale entre autres) qui prétendent faire croire à une situation qui aurait la moindre ressemblance avec les situations de 1914 et/ou 1939 ne sont que cela, des escrocs politiques au service (conscient ou inconscient) de la politique de propagande de l'impérialisme dominant.
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Re: Carrefour politique

Message par Doctor No » 16 Juin 2014, 08:04

S'il y a un passage de ce texte que je trouve en revanche tout à fait contestable, c'est la partie 7 intitulée "souveraineté de l'Ukraine", où l'on lit cette horreur :
"Bureau exécutif de la Quatrième Internationale]une gauche qui laisserait la dimension nationale aux nationalistes se condamnerait d’avance à un échec"
C'est quasiment mot pour mot ce que, en France, le PS (et l'UMP) di(sen)t au sujet du FN à chaque élection pour justifier leur propagande nationaliste imbécile. En Ukraine, l'obsession de la "renaissance nationale ukrainienne" se fait contre la Russie et tout d'abord contre les russes d'Ukraine. Cette fichue résolution de la Quatrième Internationale ne mentionne pas le risque d'une évolution à la Yougoslave, qui semble pourtant tout à fait possible...

Hélas répondre à ceci oblige à des longs développements...
Une chose est la "question nationale"...une autre est la "question nationale en Ukraine aujourd'hui" et tout une autre est "la question nationale traité par la dite "4 eme Internationale"
Répondre rien qu'à "la question nationale" oblige à ouvrir un sujet consacré car la conception qui ressort de ton intervention exige d'expliquer (de confronter) cette question depuis le début. (Je n'essaierais même pas si on n'ouvre pas un sujet, pas moi en tout cas car nos conception peuvent être aux antipodes. Il n'y a que chez le trotskyste orthodoxe Gerry Downing que j'ai trouvé une conception passablement correcte sur la question nationale parmi les "trotskystes". Leur lutte contre le nationalisme des "staliniens" les a poussé, pour la plupart à une incompréhension complète de la relation dialectique entre la défense anti impérialiste, nationale donc, et l'internationalisme)
Le texte de la dite 4 eme Internationale souligné par Matrok, est correct...en général, mais comme tu le cites hors de tout contexte il est comme tel...faux... car on ne peut rien dire hors de tout contexte). La question nationale, quand elle existe, fait partie de la question internationale, est indissociable de la question internationale, pour tout dire, la question internationale ne peut pas se penser en dehors de la question nationale.

Mais la "question nationale" ukrainienne aujourd'hui, est avant tout une question tourné contre ceux qui prétendent asservir économiquement l'Ukraine d'abord au FMI, plus encore contre domination de la finance internationale, et opposé à la transformation de l'Ukraine en un pion dans la stratégie d'agression des US contre la Russie. Un vrai nationaliste ukrainien est un internationaliste qui se bat d'abord contre l'impérialisme US, pour l'Union des Républiques socialistes soviétiques d'Europe et du monde. Comme les gens de Borotba.Un nationaliste ukrainien conséquent aujourd'hui est un internationaliste... sans perdre sa particularité nationale.

A l'intérieur même d'Ukraine il y a encore une autre question nationale (traversée par la lutte de classes; la nature de classes des différents secteurs géographiques d'Ukraine n'est pas la même, la classe ouvrière est majoritairement concentrée à l'Est) celle qui a été dite entre les "ukrainens" et les "russophones" ce qui a une certaine réalité mais c'est surtout l'enveloppe idéologique (comme en Irlande, comme ailleurs) des questions économiques et politiques de classe.
C'est en fait, comme la montée en épingle d'un soi-disant "impérialisme" russe, le cheval de bataille des impérialistes US et de la dite 4 eme Internationale pour faire passer les plans du FMI contre la classe ouvrière ukrainienne de l'Est (et d l'ouest aussi) et gagner la mainmise politique économique et militaire à des fins d'encerclement militaire de la Russie.
"L'évolution à la Yougoslavie" est non seulement le destin que la guerre civile provoquée par les US (directement, par ses agents sur place, par "Iats" son Quisling sur place) mais le destin promis à la Russie et...à l'Europe s'ils n'en font pas gaffe (il se peut qu'il restent encore des naïfs qui ne voient pas les contradictions inter impérialistes mais je pense que Matrok n'en fait pas partie).
L'encerclement de la Russie ne cherche pas la guerre (bien que personne, jamais "a cherché la guerre" mais elle arrive tout de même quand un concours d'éléments se trouvent réunies. Quand on accumule la poudre la moindre étincelle fait péter le tout) mais l'affaiblissement, l'annulation, la division, réduire à l'impuissance la Russie comme la course aux armements, la Guerre des Étoiles, a épuisée l'URSS et précipitée sa chute.
L’Ukraine la dessus n'est qu'un instrument, un pion, et la situation qui en résulte est le dernier souci des impérialistes US (les européens regardent cela d'un autre œil) voir comment ils détruisent des pays et organisent le Chaos partout au monde. L'Irak a été complètement détruit pour rien, alors l'Ukraine...

Sur les question de politique française je ne rentrerais pas, sinon cela va être très, très long...
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Re: Carrefour politique

Message par com_71 » 16 Juin 2014, 10:05

Doctor No a écrit :Récemment, lisant les écrits philosophiques de Trotski,

De quels textes exactement parles-tu ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Carrefour politique

Message par Doctor No » 16 Juin 2014, 10:16

Une compilation en espagnol des cahiers annotés par Trotski sur des questions philosophiques. Ils n'ont pas été publiés de son vivant et ont été publiés par des trotskystes argentins. Je dois dire que je ne les ai pas trouvé ni très développés...ni très bons (notamment, contrairement à Lénine qui pose "l'unité et la lutte des contraires, l'identité des contraires" au centre, il affirme que c'est la loi de la transformation de la quantité en qualité la "loi" la plus importante de la dialectique) Ceci est significatif. Ce sont des extraits épars, non travaillés certainement, pas destinés à être publiés, deux cahiers des notes personnelles quoi que des épigones adorateurs (une plage) ont pensé nécessaire de publier, même s'il y a quelques idées.
Il y a aussi, dans le même texte "Leur morale et la notre et une série d'articles sur les rapports entre les sciences et le matérialisme dialectique ainsi que des extraits de "Littérature et Révolution" et "en défense de l'Urss".
C'est frappant de constater, à part la différence entre Lénine et Trotski sur leur perception de la dialectique, la distance du maître et de ses suiveurs sur toutes les questions tant sur l'art, les sciences et la philosophie.

Trotski ne s'éloigne jamais d'un point de vue de classe, politique, idéologique sur toutes ces questions.

Mais bon, sur ces questions, si on veut discuter vraiment (le but du forum je pense), malgré que Com 71 commence un sujet et après l'abandonne, autant ouvrir ailleurs un sujet.
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Re: Carrefour politique

Message par Doctor No » 16 Juin 2014, 10:23

Et pour suivre avec le sujet, je poste un article tout autre, venant du site du "Faire vivre le PCF" (des contestataires) sur Ukraine.
Il y a à boire et à manger mais au moins c'est un autre son de cloche et on sortira un peu de la propagande pro-impérialiste.

De l’étincelle jaillira la flamme
Par Felix Gorelik, historien, titulaire du prix Yaroslav Galan
samedi 14 juin 2014
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La proclamation des Républiques populaires de Donetsk et Lougansk est un fait d’une importance historique considérable. A mon avis, c’est le signe avant-coureur d’une révolution populaire et démocratique, antifasciste, anti-impérialiste, qui se transforme sous nos yeux en révolution anti-oligarchique. Oui, il faudra encore mener un combat très dur contre les bandes de nervis qui tentent de noyer cette révolution dans le sang. Mais on ne pourra pas éteindre cette étincelle ! Avec les mois et les années elle ne fera que grandir, et de cette étincelle jaillira la flamme !

La révolution a éclaté alors que l’on ne l’attendait pas. Souvenez-vous des terribles années 90, au moment du triomphe de la contre-révolution. Les gens allaient voter comme des moutons pour un président quelconque, espérant une amélioration de leur sort. La propagande anticommuniste et antisoviétique avait fini par désorienter complétement les masses populaires, attirées par les mirages du marché et dépouillées de leurs biens. Je me souviens de ces mineurs assis par terre devant le siège de l’administration provinciale de Lougansk et qui frappaient le sol en asphalte de leurs casques, exigeant le paiement des arriérés de salaire. En 1998 est arrivée de Krasnodon une colonne de mineurs qui n’avaient plus touché leurs salaires depuis au moins six mois de travail exténuant sous la terre. Ils ont creusé des abris, monté des tentes dans le petit square, en face de ce bâtiment, et durant cinq mois, dans la canicule de l’été et pas un gel de moins vingt en hiver en ont fait le siège, exigeant le versement de l’argent qu’ils avaient gagné. Par une nuit glaciale de décembre, le mineur A. Mikhalévitch a décidé de se sacrifier pour soutenir les revendications de ses camarades. Il s’est aspergé d’essence et s’est immolé par le feu ! Dans un dernier message il écrivait : « Je suis en pleine possession de mes moyens. Je prends seul la responsabilité de ce que je fais et ne crois plus à aucune promesse. J’en ai par-dessus la tête que la direction nous crache dessus. Peut-être mon acte fara-t-il avancer notre cause ». Il laissait derrière lui deux enfants, à qui on a refusé l’accès gratuit à l’Institut pédagogique.

Et pourtant, malgré cette oppression, les prolétaires à l’époque étaient incapables de lutter pour leurs droits, et se bornaient à des protestations passives. Nous, les communistes, venions aux portes des usines avec des tracts, des journaux, faisions des interventions au mégaphone, mais la plupart défilaient devant nous en détournant la tête. La volonté de résistance, semblait-il alors, était anéantie pour toujours ! Qu’était-il arrivé au prolétariat, sur lequel comptait tellement le marxisme ? Le marxisme_Léninisme avait-il fait son temps ?

Mais en 2014 éclata le tonnerre, l’orage se déchaîna ! Le prolétariat entra à nouveau dans l’arène de l’Histoire ! Le déclencheur de la révolte dans le Sud-Est de l’Ukraine fut le coup d’état néo-banderiste en février 2014. Au moment où par la volonté des USA, pour empêcher le rapprochement de l’Ukraine avec la Russie fut convoqué le « Maidan » et renversé Yanoukovitch, qui avait osé accepter l’entrée dans l’Union douanière plutôt que l’ « honneur » de devenir « membre associé » de l’Union économique européenne.

La prise du pouvoir par les néo-fascistes, qui s’emparèrent des postes les plus importants dans le Gouvernement et à la Verkhovna Rada marquait une offensive des forces russophobes et suscita une réaction en retour. La population russophone de Crimée et du Sud-Est refusa d’accepter la rupture avec la Russie, la réduction du rôle de la langue russe, la menace de fermeture des entreprises industrielles et la montée du chômage que provoquerait inévitablement la soumission aux intérêts de l’UE.

Les premiers à réagir ont été les habitants de Crimée, qui se sont exprimés à 95% pour le rattachement à la Russie. Les forces russes et les détachements d’autodéfense n’ont pas permis à la junte de piétiner la volonté du peuple. Et c’est là que s’est embrasé le Sud-Est, et en premier lieu le Donbass ! En avril 2014 se sont produites les premières révoltes populaires à Dontesk et Lougansk. Nous ne savons pas encore comment elles ont été organisées. Le KPU n’a pas pris part à leur organisation. Du peuple sont sortis des nouveaux meneurs, capables d’entraîner avec eux la jeunesse. Ainsi, à Lougansk a été occupé le bâtiment des Services de sécurité ukrainiens, et aux mains des insurgés sont tombés des centaines de fusils, mitraillettes, lance-grenades, des munitions, on a formé les « troupes d’auto-défense du Donbass ». A la tête de l’insurrection se trouvait le sergent Valery Bolotov, et dans l’état-major il y avait un ancien chauffeur, un pompier – des simples prolétaires ! On posa un ultimatum au gouverneur nommé par la junte : refusé de se soumettre à Kiev, reconnaître le pouvoir du peuple ! Je fus le témoin d’une nouvelle étape de l’insurrection. Quand le terme de l’ultimatum fut écoulé, une immense colonne de gens se dirigea vers le siège de l’administration provinciale. Je scrutai les visages : des vieux, des jeunes – c’étaient des gens simples, Sa Majesté le Prolétariat ! Ils scandaient tous ensemble des slogans : « Le fascisme ne passera pas ! », « A bas la junte ! », « Merci à nos grands-pères pour la Victoire ! », « Nous sommes le Donbass et la Russie ! », « Russie ! Russie ! Russie »

Dans ces slogans scandés tous ensemble on pouvait entendre la conscience des prolétaires qui s’éveillait, l’expression de leur volonté et de leur force. Ils n’avaient pas envie de reconnaître le triomphe des Bandéristes, de renoncer à leur grande Victoire de 1945 ! Ils ne voulaient pas rompre avec la Russie ! Ils montraient leur attachement au peuple frère russe !

Et voici la colonne qui approche du siège de l’Administration provinciale. Les portes massives étaient solidement fermées, bien sûr, le gouverneur s’était enfui. L’assaut fut donné. On cassa les fenêtres du rez-de-chaussée et les gens, des hommes et des femmes, s’aidant les uns les autres, se sont hissés à l’intérieur, puis nous vîmes les fenêtres s’ouvrir au premier, au deuxième, au troisième, quatrième, cinquième et sixième étage. Enfin éclatèrent des applaudissements : nous aperçûmes sur le toit deux dizaines d’insurgés qui arrachèrent le drapeau haï de Petlioura et plantèrent le drapeau des insurgés, sans oublier le Drapeau rouge de la Victoire !

J’avoue que j’ai été saisi d’un sentiment incroyable de bonheur ! Pour la première fois de ma vie je voyais une Révolution populaire, et, pour emprunter les paroles du poète, je pouvais dire : « Je suis heureux d’être une petite partie de cette force ! » Oui, c’était une Révolution, puisque les masses populaires se sont soulevées pour briser le vieil ordre social, pour renverser le pouvoir en place.

C’est une révolution antifasciste, puisqu’elle est dirigée contre les Bandéristes, contre le fascisme ukrainien. La menace bandériste est réelle, les signes ne trompent pas. Sur le Maidan, c’est l’immense portrait de Bandera, celui qui inspirait les participants des désordres qui ont amené la junte au pouvoir. Sur les manches des membres de l’ « autodéfense » du Maidan, une svastika stylisée. C’est aussi la destruction des statues de Lénine, le saccage des permanences du PCU, l’anticommunisme haineux.

C’est un mouvement de libération nationale, provoqué par les tentatives de « dérussification », souvenez-vous des mots d’ordre « Les moscovites à la lanterne ! », « Qui ne saute pas est un sale russe ! » Sa première revendication est l’égalité des droits pour la langue russe, son droit au statut de seconde langue officielle. C’est une révolution populaire et démocratique, car elle embrasse différentes couches de la population, prolétaires et petite bourgeoisie, elle exige la défense du droit au travail, et les droits démocratiques. Ce n’est pas pour rien que l’on proclame des « Républiques démocratiques ». Cette révolte se change sous nos yeux en révolution anti-oligarchique. Les masses commencent à comprendre que leur ennemi de classe, ce sont les milliardaires, les oligarches, Kolomoyski, Tarouta, Akhmetov, et elles exigent la nationalisation de leurs entreprises.

Le début de la révolution a été marqué par l’entousiasme des masses populaires. Le référendum pour l’indépendance des nouvelles républiquess’est déroulé dans une ambiance de fête. Près de 90% des votants se sont exprimés en faveurde l’indépendance de la république populaire ! Aujourd’hui se constituent les organes du pouvoir d’état. Les deux républiques ont pris la décision de s’unir en un seul état, « Novorossia ».

De grandes épreuves les attendent encore.

Après l’élection de l’oligarche milliardaire Porochenko au poste de Président, les forces de répression sont passées à l’attaque, avec l’objectif d’anéantir les résistants dans les plus brefs délais et de liquider les républiques populaires. Les forces sont inégales. L’armée de Kiev lance au combat l’aviation, l’artillerie lourde, les tanks, elle a l’avantage en nombre. L’indépendance devra encore être défendue les armes à la main.

Jusqu’à présent la Russie de Poutine ne se dépêche pas de venir à l’aide avec des forces armées. Il est clair que le caractère révolutionnaire du mouvement du sud-est effraie la bourgeoisie russe. En outre, Poutine craint de nouvelles sanctions de la part des USA et de l’UE. L’Ukraine est devenue le théâtre d’un affontement entre deux forces antagonistes. D’un côté l’Occident, qui s’efforce de retenir l’Ukraine sous son occupation de fait, l’ayant transformé en semi colonie, et de ne pas permettre qu’elle se réunisse avec la Russie, afin de laisser la Russie au niveau d’une puissance de second ordre, de préserver les résultats de la chute de l’URSS. De l’autre côté, la bourgeoisie russe, qui veut se redresser, s’arracher des liens de dépendance, jouer à jeu égal sur l’arène mondiale. Mais il y a aussi les travailleurs de Russie, qui sont solidaires du peuple frère ukrainien et souhaitent se réunir avec lui, rétablir l’Union éternelle ! Poutine se trouve devant un choix difficile. Abandonner le Donbass aux griffes de Porochenko et du Secteur Droit ? Mais alors l’Ukraine entrera immédiatement dans l’OTAN, deviendra une base pour l’installation de fusées contre la Russie, elle sera perdue pour l’économie de la Russie. Soutenir les républiques populaires, envoyer des forces armées pour les aider à se défendre, cela signifierait s’exposer à de nouvelles sanctions de l’Occident, y compris à l’entrée de troupes de l’OTAN, et involontairement aider la Révolution populaire. On ignore ce qu’il décidera.

Il ne sera plus possible d’éteindre l’Etincelle de la révolution qui commence ! Les masses ont goûté à la Liberté et se battront pour elle !

Cette révolution n’a pas commencé par hasard. Elle a été préparée par l’exacerbation de toutes les contradictions, de classe, nationales, politiques, idéologiques, nées de la démolition criminelle de l’URSS en 1991. A l’époque, les forces réactionnaires, inspirées par l’étranger, ont réussi à remporter la victoire, en trompant les masses populaires. Mais en vingt ans de restauration du capitalisme en Ukraine a mûri une situation révolutionnaire. Les gens « du bas » ne voulaient plus vivre comme avant, et ceux « d’en haut », déchirés par leurs contradictions internes, ne pouvaient plus diriger comme avant. La Rébellion néo-banderoviste qui a renversé le gouvernement de Yanoukovitch a donné une impulsion pour transformer en Révolution une situation révolutionnaire ! Les morceaux arrachés de l’URSS aspirent à la réunification. Les masses commencent à comprendre ce qu’elles ont perdu avec la restauration capitaliste !

L’histoire évolue en spirales. Depuis les années 80 du XX siècle jusqu’en 2014, l’Histoire était sur une boucle descendante. Depuis 2014, l’Histoire est repartie sur une boucle ascendante. Les Forces de Progrès sont passées à l’offensive contre les forces de la Réaction. Et le Prolétariat a repris sa place sur l’arène de l’Histoire, pour remplir son rôle décisif. La fidélité au marxisme-léninisme a reçu une nouvelle confirmation.

Camarades ! C’est une nouvelle Révolution qui commence ! Quel bonheur d’avoir vécu jusqu’à ce jour ! Soutenons-la et souhaitons-lui la Victoire finale !

* traduit par Marianne Dunlop cet article qu’elle a pris sur le site du Parti Communiste d’Ukraine


C'est un point de vue " ethniquement pro-russe" de fait, mais il y d'autres éléments, la nostalgie de l'URSS, la critique de Poutine, le penchant anti-oligarque mélangé à diverses options idéologiques. Un processus qui nécessite notre solidarité, notre lanterne politique, pour qu'il se développe dans la bonne direction. Autrement on entendra leurs malédictions justifiées.
A part cela, ce qui me fait un peu marrer c'est ce que j'ai souligné, car le titre de mon bouquin sur le Chili est "La spirale Ascendante"... mais bon ,je ne sais pas si on est dans une "Spirale Ascendante"
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