L'autodéfense socialiste (1929-1938).

Marxisme et mouvement ouvrier.

L'autodéfense socialiste (1929-1938).

Message par artza » 22 Juin 2014, 09:42

1936, le Front populaire en voilà une belle légende entretenue par le PS et le PC réalimentée sans cesse par les réalisateurs de (télé)films, des romanciers s'assurant du succès et des historiens paresseux.

Qui ne connait la victoire électorale des partis de gauche au printemps 36, l'énorme grève qui suivit, l'occupation pacifique des usines au son de l'accordéon arrosée de vin rouge on est en France! Léon Blum à Matignon.
Qui ne connait les bienfaits qui en découlèrent les 40 heures et les congés payés.

Beaucoup moins nombreux ceux qui savent qu'il fallut attendre mai 68 pour rétablir les 40 heures et que les familles ouvrières parisiennes qui emmenèrent leurs enfants barboter sur les plages normandes durent attendre la fin des années 50 pour renouveler l'expérience.

Plus rare encore ceux qui savent que le PS de l'époque eut pendant quelques années des groupes d'autodéfense dit "Toujours prêts pour servir" (TPPS), destinés à protéger physiquement les activités et les réunions du parti mais aussi à passer à passer à l'offensive contre l'extrême-droite entre autre royaliste importante, remuante et agressive à l'époque.

On comprend que le PS, parti conservateur de gouvernement n'ait pas envie de rappeler ce passé.

C'est chose faite par Matthias Bouchenot avec ce livre, "Tenir la rue, l'autodéfense socialiste 1929-1938" (éditions Libertalia 15 euro).

Au tout début d'ailleurs les premiers groupes d'autodéfense du PS furent formés pour riposter aux agressions du PC contre les réunions du PS.

Dès le début des années 30 on assiste en France comme dans toute l'Europe à une poussée d'une extrême-droite agressive violemment anti-ouvrière et antisémite.

Cette poussée culmine en France avec la manifestation du 6 février 34.

La classe ouvrière réagit vigoureusement, le 9 février d'abord avec le PC puis le 12 grève et manifestation à l'appel de la CGT, de la CGTU, du PS et du PC.
La classe ouvrière stoppa l'offensive de l'extrême-droite et reprit la main.
PS et PC s'accoquinant au parti radical, le parti de toutes les combinaisons gouvernementales ne cessèrent de faire rentrer le flot ouvrier montant dans les rails d'une coalition électorale pour un gouvernement bourgeois de rechange.

Malheureusement cet aspect essentiel n'est pas vraiment abordé par MB.

C'est bien dommage car si à un moment donné des groupes de combat ouvrier contre l'extrême-droite sont absolument indispensables ils ne sauraient pallier à l'absence d'une politique offensive de toute la classe ouvrière sur son terrain.

Néanmoins un livre intéressant qui rappelle ou apprend bien des choses utiles dans ce temps présent de passivité et de renoncements militants.
artza
 
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