Joan,
En relisant tes posts, il me vient quelques remarques.
1/ Tu te réclames de la "démocratie".
Personellement, je considère qu'un des acquis du mouvement ouvrier peut se résumer pas ces quelques lignes :
CITATION Kautsky jette tout simplement de la poudre « savante » aux yeux des ouvriers, il prend des airs graves pour parler de Weitling, des jésuites du Paraguay et de bien d'autres choses, à seule fin d'esquiver la nature
bourgeoise de la démocratie actuelle, c'est à dire de la démocratie
capitaliste.
(...)
La démocratie bourgeoise, tout en constituant un grand progrès historique par rapport au moyen âge, reste toujours, elle ne peut pas ne pas rester telle en régime capitaliste, une démocratie étroite, tronquée, fausse, hypocrite, un paradis pour les riches, un piège et un leurre pour les exploités, pour les pauvres. [/quote]
:lenine: :
La révolution prolétarienne et le rénégat KautskyEt il précise ailleurs :
CITATION Ne pas vouloir comprendre qu'une république parlementaire bourgeoise avec une Assemblée constituante est un pas en avant par rapport à la même république sans Assemblée constituante, tandis qu'une république des Soviets est deux pas en avant, c'est fermer les yeux devant la différence entre la bourgeoisie et le prolétariat.[/quote]
Bref, son soutien à ce que tu appelles la "démocratie" est conditionnel. Il ne se pose que lorsque ce mot d'ordre représentante un pas en avant - bref là où les libertés démocratiques n'ont pas été arrachées. C'est aussi pour cela que le programme de la IV° ne se prononce pour la Constituante que de façon strictement bornée :
CITATION Il est impossible de rejeter purement et simplement le programme démocratique : il faut que les masses elles-mêmes dépassent ce programme dans la lutte. Le mot d'ordre de l'ASSEMBLÉE NATIONALE (ou CONSTITUANTE) conserve toute sa valeur dans des pays comme
la Chine ou l'Inde. [/quote]
Comme nous tomberons aisément d'accord que la situation de ces pays et celle de la France est différente de ce point de vue... tu comprendras que je ne voie dans tout ceci qu'une hérésie qui n'aboutit qu'à une chose : ne pas engager le combat qui doit être méné, ici et maintenant
pour le socialisme, le gouvernement ouvrier.
2/ Le petit jeu des citations est nécessaire entre marxistes. Car s'appuyer sur nos acquis théoriques est indispensable. Encore faut-il lire ce qu'on écrit. Voici ce que tu nous cites de :trotsky: :
CITATION Obligez donc votre parti à ouvrir une lutte véritable pour un Etat démocratique fort. Il faut pour cela avant tout extirper les restes de l'Etat féodal. Il faut donner le droit de vote à tous les hommes et à toutes les femmes de plus de dix-huit ans, soldats compris. Concentrer tous les pouvoirs, législatifs et exécutifs, entre les mains d'une Chambre unique.
Que votre parti engage un campagne sérieuse sur ces mots-d'ordre, qu'il dresse sur leurs jambes des millions d'ouvriers, que, grâce à la poussée des masses, il s'empare du pouvoir[/quote]
Bref, :trotsky: s'appuie sur les aspirations démocratiques des masses pour mener le combat
pour le gouvernement ouvrier. Pas pour s'autolimiter aux revendications démocratiques.
3/ En France aujourd'hui, on ne peut qu'être opposé aux institutions de la V° République. C'est une évidence. Encore faut-il rappeler qu'il s'agit d'un bonapatrisme
bâtard au sein desquelles le prolétariat a pu préserver ses libertés fondamentales.
D'où la quasi-identité de ce point de vue entre France et GB (pays roi de la démocratie parlementaire).
C'est ce qui fait que le combat contre les institutions bonapartistes ne peut être dissocié de celui pour le gouvernement ouvrier (dont vous ne parlez pas).
Il est d'ailleurs significatif que ceux qui en font une question en soi soient les pires ennemis du combat pour un tel gouvernement, p. ex. Montebourg !