PTB Belge

Marxisme et mouvement ouvrier.

PTB Belge

Message par com_71 » 27 Oct 2014, 19:48

Dans "Lutte de Classe" un article sur les progrès du PTB belge.

http://www.lutte-ouvriere.org/documents ... u-ptb-pour

Sa conclusion :

Si les succès électoraux et militants du PTB se maintiennent, ce qui serait positif dans cette période de recul du mouvement ouvrier, la « colonne vertébrale » militante du PTB résistera-t-elle à l’arrivée de nombreux membres venus sur la base d’illusions réformistes et de militants ayant surtout comme formation les pratiques syndicales bureaucratiques ? Et le PTB gardera-t-il son héritage politique stalinien, ou bien le poids de ses nouveaux adhérents le poussera-t-il à adopter une politique plus éclectique, plus à la mode et plus petite-bourgeoise ? L’avenir le dira. Mais des travailleurs et militants ouvriers, y compris du PTB, ne pourront évoluer sur la voie révolutionnaire que s’il existe un réel courant militant proposant une telle politique aux travailleurs, une politique qui puisse les aider à s’émanciper de la tutelle de la bureaucratie syndicale. Un tel courant ne peut exister que s’il s’appuie sur la compréhension de toute l’expérience historique du mouvement ouvrier, y compris en tirant toutes les leçons des trahisons staliniennes, s’il s’appuie sur l’héritage du bolchevisme exprimé par le programme trotskyste.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: PTB Belge

Message par Gayraud de Mazars » 28 Oct 2014, 09:07

Salut camarades,

Concernant la communication du PTB, elle est bien plus cadenassée qu'on aurait pu l'imaginer. Le dimanche 19 octobre 2014, à l’initiative du PTB, la Protestparade a mobilisé plus de 5.000 personnes dans les rues de Bruxelles, ce qui est un grand succès.

Cependant, il y a une ombre au tableau, comme le précise la LCR - La Gauche en Belgique :

"Malheureusement, nous avons pu constater que nous n’étions visiblement pas les bienvenu-e-s puisqu’un cordon sanitaire de stewards était installé pour nous maintenir en queue de cortège avec les autres groupes politiques présents, comme les JAC, le PC ou le PSL, mais aussi certaines associations et collectifs pourtant indépendants des organisations politiques. Le service d’ordre a justifié ce cordon sanitaire par des craintes d’infiltration du cortège par l’extrême droite (!). Il est incompréhensible que ce prétexte serve à séparer de la manifestation d’autres organisations de gauche et de mouvements sociaux extérieurs à l’obédience des organisateurs. Pourquoi adopter une attitude qui relève d’un sectarisme particulièrement malvenu et étonnant à l’heure où le monde du travail et le PTB lui-même appellent à construire un large front de résistance sociale ?

Plus grave encore : certains militant-e-s de ces mêmes organisations et collectifs se sont vu empêcher manu militari à plusieurs reprises de diffuser des tracts aux participant-e-s dans le cortège. Nous nous demandons ce qui, dans nos tracts, pouvait faire si peur aux organisateurs de la Protestparade pour susciter une attitude si peu démocratique. Quel danger y a-t-il à ce que les manifestant-e-s puissent découvrir un point de vue de gauche autre que celui du PTB ? La diversité à gauche n’empêche pas les victoires, que du contraire ! Le score des listes PTB-Gauche d’Ouverture l’a montré avec éclat. La démocratie interne à la gauche, les rencontres entre courants, sont des éléments essentiels pour alimenter de manière constructive les nécessaires débats à mener sur les façons de faire gagner la résistance sociale. Nous déplorons fortement l’attitude des organisateurs de la Protestparade et nous espérons pouvoir à l’avenir avancer ensemble dans le respect pour renforcer notre lutte commune contre les politiques austéritaires."


A voir aussi en complément...

http://www.rtbf.be/info/article/detail_ ... id=8386089

A se demander si le PTB belge parfois, revoit sortir ses vieux démons...

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Re: PTB Belge

Message par com_71 » 28 Oct 2014, 11:33

Dans "lutte ouvrière", cette semaine :

Belgique : manifestations contre la politique d'austérité

La « Protestparade » appelée par le PTB (Parti du travail de Belgique), qui se place « à gauche de la gauche » et qui a connu un certain succès lors des élections fédérales et régionales en mai dernier, a été une réussite puisqu'elle a réuni 6 000 personnes à Bruxelles.

Parmi les manifestants, sont venus de Flandre, de Wallonie et de la région Bruxelles-capitale, des jeunes, des vieux, en famille ou avec les groupes de l'organisation de jeunesse du PTB, et des militants de base des syndicats d'entreprises.

Sur les très nombreuses pancartes, calicots et banderoles, les manifestants dénonçaient la pension (retraite) à 67 ans, la non-indexation des salaires, l'obligation faite aux chômeurs de travailler gratuitement, les économies annoncées dans les services publics.

Un groupe de jeunes s'en est pris aux dépenses des armées qui, autrement utilisées, pourraient financer un meilleur enseignement. D'autres jeunes dénonçaient l'augmentation des frais d'inscription des écoles supérieures décidée par le gouvernement flamand, alors que le pays compte cette année 12 000 millionnaires supplémentaires.

Derrière une banderole pour le statut des ouvriers du port, un groupe de dockers du port d'Anvers criait sa colère contre le dirigeant des nationalistes flamands, et bourgmestre d'Anvers, Bart De Wever. Une trentaine de militants syndicaux et de travailleurs des supermarchés Delhaize, actuellement en grève, recevait un large soutien.

Les manifestants étaient fiers d'avoir démontré que les nationalistes et politiciens au pouvoir sont loin d'avoir le soutien de la population et du monde du travail. Beaucoup ressentaient cette manifestation comme le premier pas d'une mobilisation plus large à laquelle appellent les organisations syndicales. C'est ainsi en tout cas que la « Protestparade » a été présentée par les dirigeants du PTB lors du rassemblement qui a eu lieu en fin de manifestation.

Contre la politique du gouvernement fédéral, les trois organisations syndicales prévoient une manifestation nationale le 6 novembre, suivie de plusieurs « grèves tournantes » par provinces, culminant en une journée de grève générale le 15 décembre.

Correspondant LO
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Textes sur la Belgique....

Message par com_71 » 09 Nov 2014, 01:26

Par le portail de Lutte Ouvrière, onglet "UCI", en suivant le chemin du groupe belge, onglet "exposés et documents", on trouve des textes sur l'histoire du mvt ouvrier belge.
Au sommaire :
Les succès du PTB, pour quelle politique ?
La « grande grève » de 1960-1961
Le communisme en Belgique
Où va la Belgique ?
Les syndicats en Belgique 3/3 1943-1962
Les syndicats en Belgique 2/3 1939-1943
Les syndicats en Belgique 1/3 1850-1939
Belgique – le communautarisme, fonds de commerce pour démagogues
Les origines de l’extrême-droite en Belgique
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Re: PTB Belge

Message par Gayraud de Mazars » 09 Nov 2014, 06:45

Salut com_71,

Comme j'avais eu du mal a trouver comme tu l'indiquais dans la démarche, je précise le lien directement...

http://lutte-ouvriere.be/?cat=166

Fraternellement,
GdM

[edit com]Ben oui, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué... ;)[/edit com]
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Re: PTB Belge

Message par Gayraud de Mazars » 09 Nov 2014, 07:07

Salut camarades,

Le Dictionnaire biographique des militants du Komintern pour la Belgique, qui traite d'ailleurs aussi pour la France, le Luxembourg et la Suisse, des Parti communistes francophones et l'histoire des mouvements communistes vue par ce prisme, est un outil intéressant, de plus le CD joint est très bien fait et utile…

Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier International

Image

Petite histoire du Parti Communiste Belge (PCB), tiré du dictionnaire des Kominterniens, par José Gotovitch, jusqu’en 1945

"Né de la fusion imposé par l’IC d’un groupuscule (+200 membres) issu des Jeunesses socialistes, antimilitaristes et farouchement anti parlementaires, ainsi que d’une minorité (+700 membres) exclue du Parti socialistes (Parti ouvrier belge), le PCB naît en septembre 1921 sans dépasser un millier de membres jusqu’en 1927.

Faiblement présent à Gand et Anvers, il prend racine dans le monde syndical ouvrier et employé de Bruxelles et de Wallonie. Malgré sa faiblesse organique, en 1925 il fait élire deux députés au Parlement, à Liège et à Bruxelles, Un an plus tard, aux municipales, avec 66 000 voix, il envoie vingt-cinq conseillers siéger dans plusieurs conseils de communes bruxelloises et wallonnes.

Cette audience naissante qui se traduit par une légère augmentation de ses adhérents, est brisée en 1928 par une scission qui s’opère dans le cadre de la discussion sur Trotsky* ; ses lignes de fracture recouvrent la frontière entre les deux groupes fondateurs, notamment les divergences sur la stratégie syndicale. Mais « l’opposition » réunit la majorité du Parti « belge ». L’IC se préoccupe alors du PCBB et son imposante délégation réussit à forcer un vote « majoritaire » en sa faveur grâce aux voix de la MOI.

Pour le Parti la chute est brutale et il frise la disparition : un député est perdu en 1929, le quotidien devient hebdomadaire. Le plancher des 250 membres est atteint.

En juillet 1932, des grèves violentes embrasent le sillon industriel wallon et les militants communistes, dans le cadre de la lutte « classe contre classe », développent le mouvement en dénonçant les dirigeants socialistes. C’est le début d’une implantation décisive dans la classe ouvrière, le PCB incarnant désormais la lutte des plus désespérés, victimes de la déflation et du chômage. Ses effectifs triplent, il obtient 3 députés en 1932.

L’application persistante de la politique sectaire de l’IC ainsi que la reprise en mains des troupes socialistes par l’intermédiaire du plan De Man ne permettent pas de stabiliser les progrès réalisés et le courbe s’incurve à nouveau : de 3 200 membres en 1932, il passe à 1 500 en 1934.

L’alliance scellée entre les Jeunesses communistes, socialistes et trotskystes en août 1934 conduit à une reprise en main par l’IC et à l’élimination de la direction, issue des Jeunesses après la scission de 1928. En même temps sont condamnées les pratiques sectaires : en avril 1935 la conférence de Charleroi consacre la mise en place de la politique qui sera celle du VIIe congrès de l’IC. L’émergence de mouvements fascistes puissants au Nord et au Sud du pays favorise la stratégie antifasciste. Les efforts unitaires sont relancés et aboutissent à la fusion des étudiants puis des jeunesses socialistes et communistes en 1936. L’échec du Plan de Man, la relance du mouvement social sont d’autres éléments qui expliquent les progrès lors des élections de 1936 ainsi que le développement brusque du PCB : de 2 500 membres en 1935 à 8 500 en 1936, 9 députés, près de 12% de voix à Bruxelles, 10% au Borinage 6% pour l’ensemble du pays.

La grève générale de mai-juin 1936 et bientôt la solidarité avec l’Espagne républicaine fixent l’audience du PCB sur le terrain social. Il intègre ses militants au sein du syndicat socialiste et dissout ses squelettiques centrales révolutionnaires. Son impact est réel dans le monde de la jeunesse et des intellectuels. A la veille du conflit, il possède une solide représentation électorale à tous les niveaux et près de 10 000 membres. Dans la foulée de la politique nationale issue du VIIe congrès et pour faire face au développement d’un nationalisme flamand fascisant, il crée en son sein un Parti communiste flamand; des conférences wallonnes sont convoquées.

S’il l’isole, le Pacte germano-soviétique ne touche cependant que très faiblement son cadre militant. En 1940-1941 sa politique est celle que lui dictent l’IC et son représentant en Belgique, présent en permanence depuis 1937.

En janvier 1941, des thèses laissent percevoir un tournant radical s’appuyant sur des expériences de luttes diverses, sociales et revendicatives menées avec succès dans différents régions de Belgique.

L’opposition aux collaborateurs constitue un lien très fort. Le Manifeste pour un Front de l’Indépendance (FI), qui ne désigne plus qu’un seul ennemi, l’occupant, proclamé en mai 1941, ne trouve véritablement son efficacité qu’après juin 1941. Mais très vite alors, le PC trouve pour mener ce combat avec lui des personnalités issues de différents milieux sociaux et idéologiques, sans parvenir toutefois à fédérer comme il l’espérait l’ensemble des mouvements existants. Parallèlement, il met sur pied son propre groupe armé, les Partisans, qui s’attache à liquider les collaborateurs et à développer les sabotages. Comme partout en Europe occupée, l’engagement des communistes devient un modèle puissamment attractif : ses pertes sont rapidement compensées, le FI devient le plus grand mouvement de résistance populaire. Intronisé par le gouvernement de Londres en 1943, il va jusqu’à se soumettre officiellement à ses directives générales.

Décapitée par un gigantesque coup de filet en juillet 1943, la direction est reconstituée autour du délégué de l’IC. La dissolution de l’IC est acceptée plus aisément par cette nouvelle direction qui engagera un PCB puissant de 100 000 membres à la Libération dans la participation gouvernementale. Les élections de 1946 marqueront l’apogée de son influence nationale avec 12% des voix et 23 députés, et même des pointes de 20 à 30% en Wallonie."


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Re: PTB Belge

Message par yannalan » 09 Nov 2014, 12:41

Pour compléter, le FI avait organisé une manif à Bruxelles, le 25/11/44, qui s'est terminée sous les tirs de la police et a causé le départ de ministres PCB du gouvernement.
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