Belles feuilles

Marxisme et mouvement ouvrier.

Re: Belles feuilles

Message par Cyrano » 09 Nov 2019, 09:30

On nous écrit de Janina...

Un copain me signale une photo encore meilleure pour identifier:
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/ ... speech.jpg

Là, le Léon s'est poussé, ah quand même! et on peut mieux voir Kamenev.
Cyrano
 
Message(s) : 1507
Inscription : 03 Fév 2004, 17:26

Re: Belles feuilles

Message par Kéox2 » 09 Nov 2019, 14:36

Kamenev bien sûr, j'aurais dû m'en douter. Merci Gayraud et Cyrano pour vos précisions.
Kéox2
 
Message(s) : 456
Inscription : 03 Fév 2015, 12:09

Belles feuilles Engels. Un ordre social nouveau est possible

Message par com_71 » 09 Nov 2019, 16:07

...c'est la clas­se labo­rieuse seule qui produit toutes les valeurs. Car le mot valeur n'est qu'une autre expression pour le mot travail, expression par laquelle on désigne dans notre société capitaliste actuelle la quantité de travail socialement nécessaire, incorporée dans une marchandise déterminée. Mais ces valeurs produites par les ouvriers n'appartiennent pas aux ouvriers. Elles appartien­nent aux possesseurs des matières premières, des machines et instruments et des avances d'argent qui leur permettent d'acheter la force de travail de la classe ouvrière. De toute la masse de produits créés par la classe ouvrière, il ne lui revient donc qu'une partie. Et, ainsi que nous venons de le voir, l'autre partie que la classe capitaliste conserve pour elle et qu'il lui faut tout au plus partager encore avec la classe des propriétaires fonciers, devient, à chaque découverte et invention nouvelles, de plus en plus grande, alors que la partie revenant à la classe ouvrière (calculée par tête) ou bien ne s'accroît que très lentement et de façon insignifiante, ou bien reste stationnaire, ou bien encore, dans certaines circonstances, diminue.

Mais ces découvertes et inventions qui s'évincent réciproquement avec une rapidité de plus en plus grande, ce rendement du travail humain qui s'accroît chaque jour dans des proportions inouïes, finissent par créer un conflit dans lequel l'économie capitaliste actuelle ne peut que sombrer. D'un côté, des richesses incommensurables et un pléthore de richesses dont les acheteurs ne savent que faire. De l’autre, la grande masse de la société prolétarisée, ses membres transformés en salariés, et par là-même incapables d’acquérir ces excédents de richesses. La séparation de la société entre une mince couche immensément riche et une vaste classe de salariés ne possédant rien, fait que cette société s’asphyxie elle-même dans sa propre richesse alors que la grande majorité de ses membres sont peu ou pas du tout protégés de la misère. Cette situation est chaque jour plus absurde et moins nécessaire. On peut et on doit en finir avec elle. Un ordre social nouveau est possible, au sein duquel les différences de classe d’aujourd’hui auront disparu et où – peut-être après une courte période de transition, peut-être difficile sous bien des aspects, mais en tout cas moralement fort utile – on disposera des moyens de vivre, de profiter de la vie, d’exercer ses facultés physiques et intellectuelles, grâce à l’usage harmonieux et au développement ultérieur des immenses forces productives de la société qui existent déjà, avec l’obligation pour tous de travailler également...

Londres, le 30 avril 1891.

Rédigé par Engels pour l'édition séparée de l'ouvrage de Marx Travail salarié et Capital, parue à Berlin en 1891.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6002
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Belles feuilles E. Debs 1904

Message par com_71 » 15 Nov 2019, 00:12

"Dix mille fois le mouvement ouvrier a trébuché, est tombé, s'est blessé et s'est redressé ; a été saisi à la gorge et étouffé et matraqué dans l'indifférence générale ; condamné par les tribunaux, agressé par des voyous, mis en cause par la milice, abattu par les flics, caricaturé par la presse, ignoré par l'opinion publique, abusé par les politiciens, menacé par des prêtres, répudié par des renégats, attaqué par des greffiers, infesté d'espions , abandonné par des lâches, trahie par des traîtres, saigné par des sangsues et vendue par des dirigeants, mais malgré tout cela, il constitue aujourd'hui la force vivante la plus importante que cette planète ait jamais portée et sa mission historique d'émanciper les travailleurs du monde de la servitude séculaire est aussi certaine que la réalisation ultime du coucher de soleil."
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6002
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Belles feuilles Trotsky (l'IC après Lénine)

Message par com_71 » 16 Nov 2019, 10:27

Sur la "Révolution Permanente" :

LA RÉVOLUTION PERMANENTE ET L'INSURRECTION DE CANTON

En novembre 1927, le plénum du Comité central du Parti communiste chinois constatait :

" Les circonstances objectives qui existent actuellement en Chine sont telles que la durée d'une situation directement révolutionnaire se mesurera, non pas en semaines ou en mois, mais en longues années. La révolution chinoise a un caractère durable, mais elle n'a pas d'arrêt. De par son caractère, elle constitue ce que Marx appelait une 'révolution permanente'. "

Est-ce vrai ? Si l'on comprend bien cette affirmation, elle est vraie. Mais il faut la comprendre à la manière de Marx, et non pas de Lominadzé.
Boukharine, qui démasqua ce dernier pour l'utilisation qu'il faisait de cette formule, n'est pas plus près de Marx que lui. Toute véritable révolution, dans une société capitaliste, surtout dans un grand pays et plus particulièrement maintenant, à l'époque impérialiste, tend à se transformer en révolution permanente, c'est-à-dire à ne pas s'arrêter aux étapes atteintes, à ne pas se limiter aux cadres nationaux, mais à s'étendre et à s'approfondir jusqu'à la transformation totale de la société, jusqu'à l'abolition définitive des distinctions de classe, donc jusqu'à la suppression complète et finale de la possibilité même d'une nouvelle révolution. C'est en cela que consiste la conception marxiste de la révolution prolétarienne, qui se distingue par là de la révolution bourgeoise, limitée, elle, par son cadre national et par ses objectifs spéciaux. La révolution chinoise tend à devenir permanente dans la mesure où elle renferme la possibilité de la conquête du pouvoir par le prolétariat. Parler de la révolution permanente sans parler de cette possibilité et en dehors d'elle, c'est parler pour ne rien dire. Seul le prolétariat, après s'être emparé du pouvoir d'État et l'avoir transformé en instrument de lutte contre toutes les formes d'oppression et d'exploitation, aussi bien dans le pays qu'au-delà des frontières, assure à la révolution un caractère continu et l'amène jusqu'à l'édification de la société socialiste intégrale. La condition nécessaire de cette édification est donc une politique qui prépare le prolétariat à conquérir le pouvoir en temps voulu.
Lominadzé a fait de la possibilité d'un développement permanent de la révolution (à condition que la politique communiste soit juste) une formule scolastique garantissant d'un coup et définitivement une situation révolutionnaire " pour de longues années ". La permanence de la révolution devient ainsi une loi placée au-dessus de l'histoire, indépendante de la politique de la direction et du développement matériel des événements révolutionnaires...


https://www.marxists.org/francais/trots ... cal31.html
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6002
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Belles feuilles The Militant (SWP) Assassinat de Jaramillo

Message par com_71 » 16 Nov 2019, 11:04

The Militant, février 1963 a écrit :... « L' après-midi du mercredi 23 mai 1962, un convoi militaire composé de deux voitures, deux jeeps, et d'un camion, a pénétré dans le village de Tlaquiltenango - État mexicain de Morelos - et s'est arrêté devant la maison du leader paysan Ruben F. Jaramillo. Un groupe d'une soixantaine d'hommes, dont certains en uniforme, a entouré la maison plaçant des mitrailleuses en batterie face aux portes.

Jaramillo qui était à l'intérieur en train de scier du bois, reçut l'ordre de sortir parce que le « général » l'attendait. Cet ordre n'ayant pas produit le résultat escompté, les soldats, aidés des civils, envahirent la maison et enlevèrent Jaramillo, sa femme Epifania qui était enceinte, ainsi que ses trois beaux-fils Enrique, Filemon et Ricardo. Ils furent contraints de monter dans les voitures qui les emmenèrent.

Deux heures plus tard, dans un bois éloigné près de la pyramide pré-colombienne de Xochicalco, Jaramillo, sa femme et ses beaux-fils furent abattus. La maison de Jaramillo se trouvant à deux heures de voiture des mines de Xochicalco, il semble bien que les meurtriers aient eu des ordres précis et qu'ils les aient exécutés sans délai.

Il n'y eut pas le moindre essai de faire apparaître ce meurtre comme une tentative de fuite. Les cinq corps furent retrouvés, mitraillés de face et très près les uns des autres. De plus, chacun avait reçu, comme dans une exécution en règle, le coup de grâce.

...Bien que le 25 mai, jour de son enterrement, la troupe ait bloqué les routes menant à Tlaquiltenango, plus de 5.000 personnes suivirent son enterrement, non seulement des paysans de Morelos, mais également de Puebla et de Guerrerro, Le cercueil était recouvert du drapeau mexicain des forces zapatistes de la Révolution...

Qui était Ruben Jaramillo ?
...A l'âge de 15 ou 16 ans, il avait rejoint l'armée de guérilla d' Emiliano Zapata, le chef indomptable de Morelos. Sous la direction de Zapata, Morelos, l'État des vastes plantations de canne à sucre et des paysans dépossédés et exploités, devint le point d'appui de la révolution agraire mexicaine dans cette décade orageuse qui avait commencé par le renversement du dictateur Porfirio Diaz. Le cri de guerre des zapatistes était « Tierra y Libertad » (Terre et Liberté) et leur intransigeance à vouloir conquérir la terre pour les paysans, ainsi que leur insistance à réclamer à tous les régimes qui prenaient le pouvoir à Mexico, une réforme agraire et son application, avaient fait de Morelos durant cette décade, un îlot révolutionnaire face aux programmes fumeux, à l'opportunisme et à la trahison...

...Les années 1915-1919 furent des années de formation pour Ruben Jaramillo. Il n'oublia jamais les enseignements appris, pas plus qu'il n'abandonna les buts pour lesquels mourut Zapata. A la fin de la phase militaire de la Révolution, le jeune Jaramillo se signala dans son district natal comme un chef épris de justice, luttant pour la mise en application de la réforme agraire inscrite dans les lois mexicaines.

...C'est à cette époque [1940] que Jaramillo, voulant réparer les torts causés aux paysans de Morelos, chercha des alliés au dehors de son propre État et prit contact avec la Section mexicaine de la IVe Internationale (trotskyste). Il connaissait le rôle joué par Trotsky au cours de la Révolution russe, depuis le temps de sa guerrilla. La dégénérescence et la bureaucratisation de la Révolution mexicaine lui avaient donné une idée de ce qui était arrivé en URSS. Il avait suivi avec intérêt la question du droit d'asile que devait accorder le Président Cardenas au grand leader bolchevik et il l'avait approuvé. Quand Trotsky fut assassiné, il prit le deuil...

...En 1948, il fut décidé qu'il se présenterait au poste de gouverneur de Morelos comme candidat de la Section mexicaine de la IVe Internationale. Toutes les formalités légales furent remplies et Jaramillo se présenta sous cette étiquette, Il entreprit une campagne active et rencontra un accueil enthousiaste auprès des paysans et des ouvriers de cet État. Une affiche électorale fit impression : elle reproduisait le portrait de Zapata avec, à l'arrière-plan, celui de Jaramillo. Au-dessous, étaient inscrits ces mots : « Zapata revient pour prendre la défense de la réforme agraire ».

...Les camarades de Jaramillo du mouvement trotskyste se rappellent parfaitement ses interventions aux réunions annuelles de la Section mexicaine de la IVe Internationale consacrées à la mémoire de Léon Trotsky, assassiné en 1940 par la Guépéou de Staline. Le leader paysan disait en substance : « Les orateurs qui m'ont précédé vous ont dit que Trotsky était un homme de bien, qu'il était toujours du côté des travailleurs. C'est évident - pourquoi sinon l'auraient-ils tué ? C'est ce qui arrive aux dirigeants qui restent fidèles à la Révolution. C'est ce qui est arrivé à Zapata, c'est ce qui est arrivé à Trotsky, c'est ce qui arrivera à d'autres encore jusqu'à la victoire complète des travailleurs ».

Peut-on douter qu'en disant ces mots, l'orateur n'avait pleinement conscience que cela lui arriverait également ?

Presque chaque semaine, il est question de la lutte paysanne au Mexique. Dans chaque État se produisent des heurts avec la police ou l'armée. Des « parachutistes » sont chassés des terres occupées pendant la nuit. Des paysans marchent sur Mexico déposer leurs revendications et réclamer la terre. Une autre grande tempête se prépare. Le vent qui a soufflé sur le Mexique de 1910 à 119 se lève à nouveau.

Sans aucun doute, les hauts fonctionnaires du gouvernement respirent mieux maintenant que Jamarillo n'est plus là pour conduire ces luttes imminentes. Mais les enseignements qu'il a donnés sont encore frais dans la mémoire des paysans ; son esprit anime plusieurs d'entre eux.

Quand les assassins ont tué Zapata, ils ne savaient pas et n'avaient donc pas remarqué dans les rangs zapatistes, un jeune homme nommé Ruben Jaramillo. Les assassins de 1962 ont réparé cet oubli coûteux. Mais parmi les partisans de Jaramillo, combien de jeunes paysans sont oubliés, dont le nom ne signifie rien aux grands propriétaires et aux agents du gouvernement, mais qui demain vont venger leur leader assassiné et continuer son oeuvre ? »


https://mensuel.lutte-ouvriere.org/docu ... ais-zapata
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6002
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Belles feuilles, UCI ...VIVE LE COMMUNISME !

Message par com_71 » 23 Nov 2019, 09:52

Une fois n'est pas coutume, une belle feuille de... l'UCI

édito du 19/10/1964 a écrit :A BAS STALINE, A BAS KROUCHTCHEV, A BAS BREJNEV, VIVE LE COMMUNISME !

Un nouveau un coin du voile se relève et, l'espace d’un instant, on peut voir le véritable visage de la camarilla qui préside aux destinées de ce qui fut le premier — et le seul — État ouvrier du monde.
Qui peut croire encore qu'une quelconque démocratie règne en Union Soviétique ? Qui oserait réellement penser que les travailleurs ont, là-bas plus qu'ici, la possibilité de décider de ce que fera l'Etat ou même de ce qui pourra prétendre les représenter à sa tête.
Les « nouveaux » et peut-être provisoires « Premiers » soviétiques déclarent que c'est pour raisons de santé que Khrouchtchev a démissionné. Mais alors pourquoi, dans les communiqués, n’y a-t-il pas un mot de remerciement pour le dévouement qu’il était sensé avoir déployé précédemment.
Plusieurs partis communistes, ceux d'Italie, d'Allemagne de l’Est, de la Hongrie, de Pologne, de Suède, ont, dans leurs déclarations, plus ou moins protesté. Le P.C. italien a demandé que soient publiés les compte-rendus intégraux des réunions qui ont entraîné la chute de Khrouchtchev. Bien que ce soit de l'hypocrisie — parce que le P.C. italien sait bien que rien de tel ne sera fait car, pratiquement depuis la mort de Lénine, les dirigeants de l'Union soviétique ont renoncé à informer qui que ce soit de leurs intentions et de leurs actes — ou ne peut manquer cependant de comparer l’attitude du P.C. italien et celle du Parti communiste français.
Dans l’Humanité, pas un mot, pas un commentaire, pas une question, pas un regret, à défaut de remords.
Nous avons toujours considéré Khrouchtchev comme un digne continuateur de Staline bien que, pour des raisons semblables à celles qui ont entraîné sa chute aujourd'hui, il en ait dénoncé les crimes. Mais, vraiment, le P.C.F. dépasse les bornes de la servilité et de la platitude. Il adorait Staline, il le désadora. Il réadora Khrouchtchev. Il le redésadora ! A plat ventre ! Debout ! A plat ventre ! Debout... On se croirait devant une recrue en train de faire l’exercice.
Et ces gens-là prétendent représenter la classe ouvrière française. Inspirer ses luttes et les organiser ! Ils osent calomnier, injurier, déshonorer ou même rouer de coups les militants qui veulent discuter, comparer, juger les ordres qui viennent d’en haut. Non, ces gens-là, les dirigeants du Parti communiste français, ne représentent pas la classe ouvrière, ils ne défendent pas ses intérêts. Il est grand temps que tous les militants communistes honnêtes s’en rendent compte.
Le visage des dirigeants russes n'est pas celui du socialisme. Ils oppriment la classe ouvrière russe, après lui avoir volé sa révolution. Et leurs valets français ne sont que des serviteurs dociles et intéressés.
Ce qui se passe aujourd’hui est la vérification de ce qu’écrivait dès 1928 un homme comme Léon Trotsky qui, jusqu’à ce qu’il tombe en 1940 sous les coups d’un assassin aux ordres de Staline, ne cessa de défendre les conquêtes de la révolution russe d’octobre 1917 contre ses ennemis les plus perfides : les usurpateurs qui ont là-bas accaparé le pouvoir.
Les organisations trotskystes, dont nous sommes, n’ont peut-être pas toujours été à la hauteur des idées qu’elles défendaient. Nous le savons bien ! Mais à notre décharge il faut dire que les agents staliniens ont fait régner dans le mouvement ouvrier international, pendant des décades, une véritable terreur physique où l’assassinat fut la règle, la calomnie et la corruption faisant le reste. Mais nous revendiquons fièrement ces idées car, pour nous, le socialisme, le communisme, restent les idéaux les plus nobles de l'humanité. Et ce n'est pas parce que les actuels dirigeants de l'URSS en offrent une image déformée et hideuse que nous pouvons y renoncer, car la société bourgeoise qui nous entoure et qui domine le monde est encore plus hideuse et, qui plus est, c'est elle qui est finalement responsable de la dégénérescence réactionnaire de la révolution russe.
Travailleurs, camarades communistes, ce n’est pas sous la direction des oligarques de Moscou ou de leurs valets français que nous détruirons la société capitaliste et que nous construirons de Londres à Paris, de Budapest à Moscou et de New-York à Pékin, une société de travailleurs, humaine et fraternelle, une société socialiste dont l'Union soviétique n’est qu’une caricature monstrueuse.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6002
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Belles feuilles, Class Struggle Chili 20 après

Message par com_71 » 25 Nov 2019, 01:45

Class Struggle (UK) 23 a écrit :On a souvent soutenu, à gauche, que la classe ouvrière chilienne avait été victime d'un complot impérialiste dans lequel la CIA avait joué le rôle principal. Le fait que la CIA ait joué un rôle ainsi que l'État américain lui-même soit incontestable. Que peut-on attendre de plus de la principale puissance impérialiste mondiale que de faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher la classe ouvrière de remettre en question sa domination régionale ? Une autre question est de savoir si le rôle joué par l'État américain dans la défaite de la classe ouvrière chilienne a été décisif.

Par exemple, ce n’est pas la CIA qui a empêché Allende de réquisitionner les richesses de la bourgeoisie chilienne alors que l’économie s'effondrait dangereusement, entraînant une inflation galopante. Ce n’est pas non plus la CIA qui a obligé Allende à gaspiller les ressources limitées de son gouvernement pour acheter les parts d’industries nationalisées. Et pourtant, c’est la détérioration rapide de la situation économique qui a poussé des couches entières de la petite bourgeoisie dans les bras de l’extrême droite, donnant ainsi à l’armée la confiance nécessaire pour organiser son coup d’État.

On a aussi souvent dit, cette fois à droite, que c'était le "socialisme" qui avait échoué au Chili. Mais en réalité, c’est le réformisme et le respect qu’il implique pour les institutions de la démocratie bourgeoise, qui ont échoué au Chili. Le régime d'Allende a montré - une fois de plus, après de nombreuses manifestations de ce type dans l'histoire - que l'état de la bourgeoisie ne peut pas changer de caractère, pas plus que son armée ne peut défendre des intérêts autres que ceux des classes possédantes. Ceux qui préconisaient la prétendue "voie pacifique vers le socialisme" avaient en fait choisi de ne rien changer à l'ordre social existant. Mais une fois que cet ordre social a été mis en question, dans la pratique, par la mobilisation de plus en plus consciente de la classe ouvrière, leur "pacifisme"était en fait un moyen de se ranger du côté de la bourgeoisie contre les classes laborieuses. Défendre le "pacifisme" dans ce contexte, c'était en réalité préconiser le suicide pour la classe ouvrière. Carlos Altamirano, alors dirigeant du parti socialiste, écrivait plus tard : "Le développement et la mise en œuvre d'une stratégie armée au milieu du processus révolutionnaire étaient très difficiles à mener (...) Mais pour la voie pacifique au Chili, en 1970-73, c'était tout simplement impossible" .

La machine d'État et l'armée sont des instruments conçus pour la dictature de la bourgeoisie. Tant que l'armée est sous le contrôle d'une caste d'officiers formés par la bourgeoisie pour servir ses intérêts sociaux, elle ne peut que rester une menace permanente sur la tête des classes laborieuses. Vouloir séparer les officiers "démocratiques" des officiers "non démocratiques", c'est-à-dire créer à partir de l'armée bourgeoise une armée "démocratique" qui ne prendrait pas parti dans la société, est voué à l'échec - un échec qui a coûté la vie à une génération de militants chiliens.

Tout programme ou parti ayant pour but de défendre les intérêts de la classe ouvrière devrait clairement indiquer que le démantèlement de l'armée et de la police de la bourgeoisie sera la première tâche du prolétariat mobilisé, dès que le rapport de forces le permettra. Ne pas énoncer clairement cet objectif devant la classe ouvrière ne fait que préparer sa désillusion et, pire, sa défaite sanglante.


https://www.union-communiste.org/en/199 ... after-1049
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6002
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Belles feuilles Marx-Engels 1850

Message par com_71 » 10 Déc 2019, 12:50

Statuts de la Société Universelle des Communistes Révolutionnaires signés par le dirigeant chartiste anglais J. Harney, les blanquistes Adam et J. Vidil et Willich, Marx et Engels pour les communistes allemands.

K. Marx - F. Engels, etc. 1850 a écrit :Statuts de la Société Universelle des Communistes Révolutionnaires

art. 1. Le but de l'association est la déchéance de toutes les classes privilégiées, de soumettre ces classes à la dictature du prolétariat en maintenant la révolution en permanence jusqu'à la réalisation du communisme, qui doit être la dernière forme de constitution de la famille humaine.
art. 2. Pour contribuer à la réalisation de ce but, l'association formera des liens de solidarité entre toutes les fractions du parti communiste révolutionnaire en faisant disparaître conformément au principe de la fraternité les divisions de nationalité.
art. 3. Le Comité fondateur de l'association est constitué en comité central ; il établira partout où besoin sera, pour l'accomplissement de l'œuvre, des comités qui correspondront avec le comité central.
art. 4. Le nombre des membres de l'association est illimité, mais aucun. membre ne pourra être admis, s'il n'a pas réuni l'unanimité des suffrages. Dans aucun cas l'élection ne pourra avoir lieu au scrutin secret.
art. 5. Tous les membres de l'association s'engagent par serment de maintenir dans les termes absolus l'article premier du présent règlement. Une modification pouvant avoir pour conséquence l'affaiblissement des intentions exprimées dans l'article premier délie les membres de l'association de leur engagement.
art. 6. Toutes les décisions de la société sont prises à la majorité de deux tiers des votants.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6002
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Belles feuilles

Message par Cyrano » 10 Déc 2019, 15:22

Ça a l'air d'être sympa cette Société Universelle des Communistes Révolutionnaires.
Comment qu'on fait pour en être membre, même si y'a beaucoup d'étrangers?
Cyrano
 
Message(s) : 1507
Inscription : 03 Fév 2004, 17:26

PrécédentSuivant

Retour vers Histoire et théorie

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 7 invité(s)