Atann an tan Wobé viré, ou ké konnet woté konba'w

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par ravine chien » 23 Oct 2003, 15:20

Atann an tan Wobé viré, ou ké konnet woté konba'w

Attention à ce que l'époque de l'amiral Robert ne revienne pas car la tu connaîtras ta douleur.
C'est une expression populaire qui rappelle la misère et la faim dont à souffert la population pendant la 2ème guerre mondiale.
En Martinique, comme dans le reste des Antilles, l'activité économique essentielle était la culture de la canne à sucre, les ouvriers agricoles, l'essentiel de la population, travaillaient dans les champs de canne, les sucreries et distilleries appartenant à des békés, propriétaires blancs des exploitations. Les travailleurs étaient logés dans des cases bien peu différentes de celles des esclaves et bien évidemment elles se situaient sur le lieu d'exploitation. Le salaire permettait à peine de nourrir ces travailleurs qui le dépensaient dans l'épicerie appartenant au propriétaire de l'exploitation. Les produits consommés étaient essentiellement des produits venant de la France, il n'y avait que très peu de culture vivrière. Les salaires misérables, les humiliations quotidiennes puis la faim avaient provoqué en 1935 une marche contre la faim en direction de Fort de France, les ouvriers agricoles passant d'habitation en habitation.
Le 19 septembre 1939 arrive en Martinique l'amiral Robert , Haut Commissaire de la République aux Antilles et en Guyane, celui-ci s'est révélé être un partisan plus que zélé de la politique de Vichy . Peu de temps avant la débâcle de juin 40, le gouvernement avait expédié 350 tonnes d'or, une partie des réserves de la banque de France en direction de la Martinique et celui-ci est arrivé malgré des difficultés à bon port . Cet or devenait une convoitise que se disputaient marine allemande et anglo-américaine. Les difficulté rendait l'approvisionnement très aléatoire et lorsque le blocus de l'île est imposé aux habitants , la situation alimentaire devient catastrophique . Les exportations étant bloquées, les propriétaires n'ont plus besoins de coupeurs de canne, d'ouvriers travaillant dans les sucreries... la population s'est retrouvée sans travail, sans revenu, sans nourriture et complètement isolée du reste du monde. Crever de faim à coté d'un stock d'or à été la réalité martiniquaise de 41 à 43
Il y a bien eu des propositions pour relancer la culture vivrière , mais les propriétaires refusaient de sacrifier la canne , ne cédant que quelques miettes de terrain aux populations pour qu'elles puissent se nourrir et c'était souvent des bonnes paroles plutôt qu'autre chose et en tout cas largement insuffisant alors Atann an tan Wobé viré, ou ké konnet woté konba'w et mange ta soupe
ravine chien
 
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