Mais si l’on observe les crises politiques de ces dernières années, chaque fois qu’un régime tombe, comme on l’a vue en Serbie, en Tunisie, en Égypte, en Thaïlande pour ne prendre que quelques exemples, ce qui suit immédiatement, c’est la constitution d’un gouvernement provisoire et convocations d’élections. La crise politique ouvre une fenêtre de tir, dans laquelle toutes les forces sociales cherchent à s’emparer du pouvoir, y compris l’armée. Or, on s’est trouvé fréquemment dans des situations dans lesquelles le mouvement ouvrier jouait un rôle important dans la chute du régime (Tunisie, Égypte), mais était négligeable comme force politique. L’idéologie démocratique s’est répandue dans le monde entier. L’idée qu’en cas de crise du pouvoir, il faut des élections s’est imposée un peu partout. Si l’on ne tient pas compte de cela, on passe à côté du monde réel.
Imaginons la même chose en France. Le gouvernement fait face à une crise politique telle qu’il soit contraint à la démission, sans qu’aucune combinaison politique ne se dégage. C’est ce qui s’est passé en Grèce, après tout : le pays était devenu ingouvernable et Tsirpas s’est imposé comme la dernière solution. On verrait sans doute surgir toutes sortes de combinaisons bien connues, gouvernement d’union nationale, gouvernement de techniciens, coalitions improbables… Des élections sont provoquées comme tentative de dénouer la crise. Qui doit les gagner ? Qui doit s’emparer du pouvoir ? Si on croit vraiment au changement social, les partisans du socialisme démocratique ont un véritable rôle à jouer. Mais pour cela, il y a un savoir faire à acquérir, pour apparaître comme une véritable solution pour le monde du travail.
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