10 août 1792

Marxisme et mouvement ouvrier.

10 août 1792

Message par artza » 10 Août 2017, 10:52

Le roi et la reine traitres et comploteurs, en fuite vers les troupes autrichiennes prêtes à marcher sur Paris sont interceptés à Varennes. Ramenés à Paris aux Tuileries.
Le 10 le petit peuple de Paris envahit le palais. Une Commune insurrectionnelle s'installe à l'Hôtel de Ville. Danton fait arrêter et exécuter le chef de la Garde suisse. Le roi et sa famille sont enfermés au Temple.
artza
 
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Re: 10 août 1792

Message par Ottokar » 10 Août 2017, 22:01

la mémoire d'Artza lui a joué des tours... entre la fuite de Varennes (1791) et la prise des Tuileries, il s'est écoulé plus d'un an
Ottokar
 
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Re: 10 août 1792

Message par Gayraud de Mazars » 12 Oct 2017, 17:40

Salut camarades,

La fuite de la famille royale

Remontons jusqu’au mois de juin 1791. L’arrestation de la famille royale, pendant sa fuite en direction de Sainte-Menehould, a eu des répercussions profondes à travers le pays. Le projet du roi était de rejoindre l’armée contre-révolutionnaire de Bouillé, puis, avec le soutien de l’armée autrichienne, de lancer une attaque contre Paris pour y rétablir son pouvoir absolu, abolir l’Assemblée Constituante et détruire les organisations populaires. Il voulait noyer la révolution dans un bain de sang. La correspondance du couple royal avec ses agents – Breteuil, Ferson, etc. – ne laisse aucun doute à ce sujet.

La fuite du roi était la preuve de l’imminence du danger contre-révolutionnaire. Elle donna une forte impulsion au mouvement populaire et renforça les tendances républicaines dans le peuple. Cette radicalisation effrayait la bourgeoisie. Elle voulait maintenir la monarchie et mettre fin à la révolution. Le massacre du Champ de Mars, perpétré par La Fayette le 17 juillet 1791, avait donné une leçon à ceux qui réclamaient la déchéance du roi. Le club des Jacobins se scindait entre, d’une part, les Feuillants – des monarchistes, comme La Fayette, soucieux de maintenir la suprématie de la bourgeoisie, des hommes de propriété et des riches – et d’autre part l’aile révolutionnaire, sous l’influence grandissante de Robespierre.

L’Assemblée Législative, qui avait remplacé la Constituante le 1er octobre 1791, se trouvait confrontée à une vague montante d’émeutes et d’insurrections, dans les villes et dans les campagnes. Ceux qui avaient fait la révolution en profitaient le moins. Comme La Fayette, les députés girondins, autour de Brissot, voulaient en finir avec la révolution, mais comprenaient que ce n’était pas possible tant que la menace contre-révolutionnaire extérieure ne serait pas écartée. En même temps, Louis XVI et Marie-Antoinette poursuivaient l’objectif qu’ils n’avaient jamais perdu de vue : rétablir leur pouvoir absolu. Ils s’accommodaient en apparence du nouveau régime, en attendant que les circonstances leur permettent de rétablir l’ancien, avec l’aide d’une coalition de puissances étrangères.

Guerre et contre-révolution

La déclaration de guerre contre le roi de Bohème et de Hongrie, le 20 avril 1792, s’est faite avec l’assentiment de Louis XVI. Il savait que le commandement de l’armée, composé de nobles, lui était favorable. Selon son calcul, cette guerre « révolutionnaire » placerait un pouvoir considérable entre les mains de l’aristocratie militaire et lui permettrait de s’éloigner de la capitale pour, de concert avec l’ennemi (qui n’en était pas un, pour lui), se retourner ensuite contre Paris et écraser la révolution.

Dans ces conditions, Robespierre et ses partisans s’opposaient à la guerre. Ils expliquaient que l’éloignement des troupes révolutionnaires affaiblirait la révolution dans la capitale au profit de ses ennemis – et que les généraux qui les commandaient n’étaient pas fiables. Le cours des événements leur donna raison. L’armée française alla de défaite en défaite. La moitié des officiers et des régiments entiers passèrent à l’ennemi. Pour les masses, ces trahisons constituaient un danger mortel et imminent. La guerre, qui avait pour but de contrecarrer la révolution, précipita le déclenchement du mouvement insurrectionnel qui, le 10 août 1792, renversa la monarchie.

Pendant les six semaines qui séparent le 10 août de la bataille de Valmy, le pouvoir « légal » de l’Assemblée coexistait avec le pouvoir militaire et populaire de la « commune insurrectionnelle » formée par des sections des sans-culottes. Sous leur « dictature », l’armée fut purgée de ses officiers contre-révolutionnaires. Des mesures furent prises contre la bourgeoisie et les riches pour financer la guerre. La « Terreur » qu’exerçaient les masses était une action défensive dirigée contre les ennemis de la révolution. La guerre a changé de nature, pour devenir une véritable guerre de libération sociale. La victoire de Valmy, suivie de celle de Jemmapes et de bien d’autres, s’explique par le contenu social de cette deuxième phase de la Révolution française, qui trouvera sa plus haute expression dans le régime de Robespierre, entre juin 1793 et juillet 1794.

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Gayraud de Mazars
 
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