Ce n'est pas en "bête matérialiste" que tu réfléchis, mais au nom d'un matérialisme bête (d'autant plus agaçant que tu prétends parler au nom du matérialisme à chacune des tes interventions), qui se traduit tout au long des dernières pages par un dualisme entre ce que tu appelles "le concret"/"le matériel" et "les idées"/"l'idéologie", pour en arriver simplement à abdiquer (au nom de Marx !) toute lutte sur le terrain des idées. Ta conception n'a rien à voir avec le matérialisme, qui ne nie certainement pas la réalité, proprement matérielle d'ailleurs, des idées... et leur rôle ! Le tout est de comprendre (et c'est cela que permet le matérialisme) quelle est leur place et leur portée, comment et pourquoi, dans des conditions données, elles naissent, évoluent, deviennent des armes, prennent corps...
Donner les outils intellectuels nécessaires (c'est à dire défendre -et il y a mille façons, mille biais, de le faire- le matérialisme, et donc l''athéisme), à ceux qui veulent bien nous prêter une oreille, pour que chacun puisse se débarrasser de ses superstitions religieuses (avec des rythmes et limites donnés, selon des contextes et expériences particuliers... oui, évidemment !), quelles que soient ces superstitions (façon Rabhi, Boiron ou écritures saintes), ce n'est certainement pas suffisant pour qu'un croyant cesse de l'être (dans la plupart des cas en tous cas), mais ça n'en est pas moins une tâche indispensable (dont les modalités pratiques peuvent évoluer). Cela fait simplement partie de la lutte politique ! Car si l'on abdique la défense systématique d'une conception matérialiste de la réalité (et l'existence même de celle-ci, indépendamment de nos sens ou mesures), et simplement de toute l'expérience humaine, d'autres ne se privent pas pour prendre la place et donner une explication religieuse/mystique à ceux qui se posent des questions, qui cherchent à comprendre ce qui les entoure, à commencer par la société révoltante dans laquelle ils vivent. La religion ne naît pas aujourd'hui spontanément dans les cerveaux des opprimés (ou des autres, d'ailleurs), sous prétexte de conditions d'existences particulières : la croyance religieuse est le produit d'un enseignement, inscrit socialement, favorisé ou non par un contexte particulier ; mais on ne naît pas croyant, pas plus qu'on ne le devient par l'opération du saint-esprit. Il en va de même pour les idées marxistes, d'ailleurs...
Je t'invite à lire le Fléau du savoir.