Henri Célié et la majorité du bureau fédéral de la CFDT- cheminots défendent l'auto-organisation des travailleurs, la souveraineté des assemblées générales, et cette nouveauté que constituait l'apparition des coordinations...
En revanche ils contestèrent la légitimité de la Coordination nationale intercatégories (CNI), vue comme une manipulation de Lutte Ouvrière.
Un militant de LO, Daniel Vitry représenta quelques temps la CFDT-cheminots à la CNI.
Puis quand ses camarades lui demandèrent de cesser, il continua tout de même et l'ensemble du bureau fédéral, dont Henri Célié, décida de le démettre de son mandat fédéral. Cela déclencha une violente polémique de LO contre l'UTCL et la LCR;
"Mais il n'était pas question d'entretenir la confusion au nom d'on ne sait quel copinage d'estrême-gauche."
Je suppose que tu veux parler de l'existence du bureau fédéral CFDT, et non pas de la coordination CNI.artza a écrit :Vitry ne représentait pas le bureau fédéral dans cette coordination mais les grévistes dont la grande majorité même pas syndiquée ignorait l'existence !
Kéox2 a écrit :Merci com_71 d'avoir publié ces 2 textes de Trotski adressé aux rédactions de la Vérité et de la Lutte de classes. Toujours très pertinents aujourd'hui. Quelqu'un pourrait m'expliquer l'origine de la rupture d'Alfred Rosmer avec la Ligue Communiste dans les année 30 ? Je sais qu'il avait des différents avec les frères Molinier notamment sur leurs pratiques... Mais cela me parait un peu léger comme explication et je n'ai rien trouvé sur internet.
En novembre 1930, lassé de l’atmosphère confinée de cette petite organisation, des querelles de personnes et des ambitions dérisoires Rosmer se retirait de l’Opposition, suscitant la déception et la colère de Trotsky. Ce dernier, dans une lettre privée, caractérisa alors Rosmer de la façon suivante : « En France est très répandu cette sorte de cercle où on se réunit une fois par semaine, on s’entretient de toutes choses, on se sépare sans rien décider, on fait paraître une fois par mois une petite revue dans laquelle chacun écrit ce qui lui vient par la tête. » Cela décrivait des cercles d’oppositionnels parisiens, autour de Paz, de Souvarine ou d’autres, mais pouvait paraître injuste vis-à-vis de Rosmer. La déception, voire l’incompréhension de Trotsky vis-à-vis du retrait de Rosmer était à la mesure de son estime. Rien ne pouvait décourager les révolutionnaires comme Trotsky sortis du chaudron de la Russie tsariste et rien non plus sans doute ne les prédisposait à comprendre le découragement des autres.
Les relations entre Trotsky et Rosmer s’interrompirent pendant quelques années, sans que, visiblement, leur estime réciproque ne s’estompe. Rosmer dès lors fut un militant sans organisation, mais pas sans activité. Il donna des articles à diverses revues, dont, évidemment, celle de Monatte. Il rassembla la documentation nécessaire à la rédaction du Mouvement ouvrier pendant la guerre, il acheva et publia le premier volume de cet ouvrage en 1936.
21 avril 1931
Cher ami, J’apprends de divers côtés qu’au cours de diverses réunions de la Ligue Communiste qui viennent d’avoir lieu, Raymond Molinier a déclaré, à plusieurs reprises, que « la première direction de la Ligue a dilapidé le fonds du camarade Trotsky ».
Comme, à tort ou à raison, R[aymond] M[olinier] passe maintenant ici pour être votre porte-parole, pour jouir de votre pleine confiance et ne rien faire sans s’être mis au préalable d’accord avec vous, je suis sûr que vous penserez comme moi qu’il convient de régler cette question sans délai, d’une façon définitive, et que vous trouverez le moyen le meilleur pour atteindre ce but.
Ce n’est pas la première fois que, par suite de la confiance d’hommes ou d’organisations, j’ai participé à l’administration d’un fonds de propagande, mais c’est la première fois qu’une attaque de cette sorte est dirigée contre moi. Et, dans la période présente, où les sujets de me réjouir ne sont pas particulièrement nombreux, c’est pour moi une tristesse nouvelle de constater que ma collaboration avec vous, plus étroite encore qu’elle n’avait été dans le passé, puisse aboutir à me mettre dans une aussi insupportable situation.
Bien à vous
A. R.
Vous avez vu sans doute que la question de votre admission en Angleterre a été de nouveau posée à la Chambre des Communes, et d’une manière assez adroite, au moment de l’arrivée d’un autre « réfugié politique », par un membre de l’I.L.P., Jenny Lee. Je vous envoie inclus la coupure du Times de ce jour relatant l’incident pour le cas où vous ne l’auriez pas déjà reçue.
La composition petite-bourgeoise des groupements de la IVème Internationale en France a été prouvée par l'attitude qu'ils ont prise après Juin 1940 devant l'occupation impérialiste du pays. La grande majorité de ces éléments groupés dans les « Comités français de la IVème Internationale » (actuellement POI) ont alors abandonné la position internationaliste en faveur d'un « front commun avec tous les éléments pensant français » . D'autre part certains membres en vue sont passés à des positions nettement fascistes. Ainsi se justifie définitivement la rupture avec tous ces éléments, rupture que nous avons accomplie en octobre 1939 pour nous délimiter d'un milieu petit bourgeois, dont les pratiques organisationnelles étaient social-démocratiques et non communistes.
Cette situation désastreuse du mouvement de la IVème en France s'explique de la manière suivante :
Les idées de l'Opposition russe, qui furent la base de la naissance du courant de la IVème Internationale, n'ont pas pu pénétrer dans un milieu ouvrier en France. Le prolétariat se trouvait dans ce pays sous l'emprise de deux partis prolétariens opportunistes, dont l'un, le PC, se parait du prestige de la révolution d'Octobre. Le fait que ces idées ont été adoptées surtout par des intellectuels manquant de véritables traditions communistes, qui pendant des années (de 1928 à 1933) n'ont pas eu la possibilité de militer sur le terrain des luttes ouvrières, a conféré à l'Opposition communiste en France un caractère petit-bourgeois qui a rendu aléatoire tout développement ultérieur du mouvement de la IVème Internationale en France au moment où la situation objective (les luttes prolétariennes de 1934 à 1939) fournissait une base solide à la propagation des idées de la IVème Internationale.
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