A la mémoire de la Commune - Lénine

Marxisme et mouvement ouvrier.

A la mémoire de la Commune - Lénine

Message par Gayraud de Mazars » 18 Mars 2019, 09:38

Salut camarades !

Le 18 mars 1871, date anniversaire, les travailleurs à Paris prenaient le pouvoir ! C'était le début de la Commune de ces "obscurs passés à l'assaut du ciel"...

La conclusion de Marx à son ouvrage la guerre civile en France est l’hommage le plus vibrant que l’on puisse adresser à la Commune : « Le Paris ouvrier, avec sa Commune sera célébré à jamais comme le glorieux fourrier d’une société nouvelle. Le souvenir des martyrs est conservé pieusement dans le grand cœur de la classe ouvrière. Ses exterminateurs, l’histoire les a déjà cloués à un pilori éternel et toutes les prières de leurs prêtres n’arriveront pas à les en libérer ».

Quant à Lénine, il écrivait cet article 40 années après la Commune de Paris de 1871.
A la mémoire de la Commune

Quarante ans se sont écoulés depuis la proclamation de la Commune de Paris. Selon la coutume, le prolétariat français a honoré par des meetings et des manifestations la mémoire des militants de la révolution du 18 mars 1871 ; à la fin de mai, il ira de nouveau déposer des couronnes sur la tombe des communards fusillés, victimes de l’horrible « semaine sanglante » de mai et jurer une fois de plus de combattre sans relâche jusqu’au triomphe complet de leurs idées, jusqu’à la victoire totale de la cause qu’ils lui ont léguée.

Pourquoi le prolétariat, non seulement français, mais du monde entier, honore-t-il dans les hommes de la Commune de Paris ses précurseurs ? Et quel est l’héritage de la Commune ?

La Commune naquit spontanément ; personne ne l’avait consciemment et méthodiquement préparée. Une guerre malheureuse avec l’Allemagne ; les souffrances du siège ; le chômage du prolétariat et la ruine de la petite bourgeoisie ; l’indignation des masses contre les classes supérieures et les autorités qui avaient fait preuve d’une incapacité totale ; une fermentation confuse au sein de la classe ouvrière qui était mécontente de sa situation et aspirait à une autre organisation sociale ; la composition réactionnaire de l’Assemblée nationale qui faisait craindre pour la République, tous ces facteurs, et beaucoup d’autres, poussèrent la population de Paris à la révolution du 18 mars qui remit inopinément le pouvoir entre les mains de la Garde nationale, entre les mains de la classe ouvrière et de la petite bourgeoisie qui s’était rangée de son côté.

Ce fut un évènement sans précédent dans l’histoire. Jusqu’alors, le pouvoir se trouvait ordinairement entre les mains des grands propriétaires fonciers et des capitalistes, c’est-à-dire d’hommes de confiance à eux, constituant ce qu’on appelle le gouvernement. Mais après la révolution du 18 mars, lorsque le gouvernement de M. Thiers s’enfuit de Paris avec ses troupes, sa police et ses fonctionnaires, le peuple devint le maître de la situation et le pouvoir passa au prolétariat. Mais dans la société actuelle, le prolétariat, économiquement asservi par le capital, ne peut dominer politiquement s’il ne brise les chaînes qui le rivent au capital. Et voilà pourquoi le mouvement de la Commune devait inévitablement revêtir une couleur socialiste, c’est-à-dire chercher à renverser la domination de la bourgeoisie, la domination du capital, et à détruire les assises mêmes du régime social actuel.

Au début, ce mouvement fut extrêmement mêlé et confus. Y adhéraient des patriotes qui espéraient que la Commune reprendrait la guerre contre les Allemands et la mènerait à bonne fin. Il était soutenu par les petits commerçants menacés de ruine si le paiement des traites et des loyers n’était pas suspendu (ce que le gouvernement leur avait refusé, mais que la Commune leur accorda). Enfin, au début, il bénéficia même en partie de la sympathie des républicains bourgeois qui craignaient que l’Assemblée nationale réactionnaire (les « ruraux », les hobereaux sauvages) ne restaurât la monarchie. Mais dans ce mouvement, le rôle principal fut naturellement joué par les ouvriers (surtout par les artisans parisiens) parmi lesquels une active propagande socialiste avait été menée durant les dernières années du second Empire et dont beaucoup appartenaient même à l’Internationale.

Les ouvriers seuls restèrent fidèles jusqu’au bout à la Commune. Les républicains bourgeois et les petits bourgeois s’en détachèrent bientôt : les uns effrayés par le caractère prolétarien, socialiste et révolutionnaire du mouvement ; les autres lorsqu’ils le virent condamné à une défaite certaine. Seuls les prolétaires français soutinrent sans crainte et sans lassitude leur gouvernement ; seuls ils combattirent et moururent pour lui, c’est-à-dire pour l’émancipation de la classe ouvrière, pour un meilleur avenir de tous les travailleurs.

Abandonnée par ses alliés de la veille et dépourvue de tout appui, la Commune devait inéluctablement essuyer une défaite. Toute la bourgeoisie de la France, tous les grands propriétaires fonciers, toute la Bourse, tous les fabricants, tous les voleurs grands et petits, tous les exploiteurs se liguèrent contre elle. Cette coalition bourgeoise soutenue par Bismarck (qui libéra 100 000 prisonniers français pour réduire Paris) réussit à dresser les paysans ignorants et la petite bourgeoisie provinciale contre le prolétariat parisien et à enfermer la moitié de Paris dans un cercle de fer (l’autre moitié étant investie par l’armée allemande).

Dans certaines grandes villes de France (Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Dijon et ailleurs), les ouvriers tentèrent également de s’emparer du pouvoir, de proclamer la Commune et d’aller secourir Paris, mais ces tentatives échouèrent rapidement. Et Paris, qui leva le premier le drapeau de l’insurrection prolétarienne, se trouva réduit à ses seules forces et voué à une perte certaine.

Pour qu’une révolution sociale puisse triompher, deux conditions au moins sont nécessaires : des forces productives hautement développées et un prolétariat bien préparé. Mais en 1871 ces deux conditions faisaient défaut. Le capitalisme français était encore peu développé et la France était surtout un pays de petite bourgeoisie (artisans, paysans, boutiquiers, etc.). Par ailleurs, il n’existait pas de parti ouvrier ; la classe ouvrière n’avait ni préparation ni long entraînement et dans sa masse, elle n’avait même pas une idée très claire de ses tâches et des moyens de les réaliser. Il n’y avait ni sérieuse organisation politique du prolétariat, ni syndicats ou associations coopératives de masse…

Mais ce qui manqua surtout à la Commune, c’est le temps, la possibilité de s’orienter et d’aborder la réalisation de son programme. Elle n’avait pas encore eu le temps de se mettre à l’oeuvre que le gouvernement de Versailles, soutenu par toute la bourgeoisie, engageait les hostilités contre Paris. La Commune dut, avant tout, songer à se défendre. Et jusqu’à la fin, survenue entre les 21 et 28 mai, elle n’eut pas le temps de penser sérieusement à autre chose.

Au demeurant, malgré des conditions aussi défavorables, malgré la brièveté de son existence, la Commune réussit à prendre quelques mesures qui caractérisent suffisamment son véritable sens et ses buts. La Commune remplaça l’armée permanente, instrument aveugle des classes dominantes, par l’armement général du peuple ; elle proclama la séparation de l’Église et de l’État, supprima le budget des Cultes (c’est-à-dire l’entretien des curés par l’État), donna à l’instruction publique un caractère tout à fait laïque et par là même porta un coup sérieux aux gendarmes en soutane. Dans le domaine purement social, elle n’eut pas le temps de faire beaucoup de choses, mais le peu qu’elle fit montre avec suffisamment de clarté son caractère de gouvernement ouvrier, populaire : le travail de nuit dans les boulangeries fut interdit ; le système des amendes, ce vol légalisé des ouvriers, fut aboli ; enfin, la Commune rendit le fameux décret en vertu duquel toutes les fabriques, usines et ateliers abandonnés ou immobilisés par leurs propriétaires étaient remis aux associations ouvrières qui reprendraient la production. Et comme pour souligner son caractère de gouvernement authentiquement démocratique et prolétarien, la Commune décida que le traitement de tous les fonctionnaires de l’administration et du gouvernement ne devait pas dépasser le salaire normal d’un ouvrier et en aucun cas s’élever au-dessus de 6 000 francs par an.

Toutes ces mesures montraient assez clairement que la Commune s’avérait un danger mortel pour le vieux monde fondé sur l’asservissement et l’exploitation. Aussi la société bourgeoise ne put-elle dormir tranquille tant que le drapeau rouge du prolétariat flotta sur l’Hôtel de Ville de Paris. Et lorsque, enfin, les forces gouvernementales organisées réussirent à l’emporter sur les forces mal organisées de la révolution, les généraux bonapartistes, battus par les Allemands et courageux contre leurs compatriotes vaincus firent un carnage comme jamais Paris n’en avait vu. Près de 30 000 Parisiens furent massacrés par la soldatesque déchaînée, près de 45 000 furent arrêtés dont beaucoup devaient être exécutés par la suite ; des milliers furent envoyés au bagne ou déportés. Au total, Paris perdit environ 100 000 de ses fils et parmi eux les meilleurs ouvriers de toutes les professions.

La bourgeoisie était contente. « Maintenant, c’en est fait du socialisme, et pour longtemps ! », disait son chef, le nabot sanguinaire Thiers, après le bain de sang qu’avec ses généraux il venait d’offrir au prolétariat parisien. Mais ces corbeaux bourgeois croassaient à tort. À peine six ans après l’écrasement de la Commune, alors que nombre de ses combattants croupissaient encore au bagne ou languissaient en exil, le mouvement ouvrier renaissait déjà en France. La nouvelle génération socialiste, enrichie par l’expérience de ses aînés et nullement découragée par leur défaite, releva le drapeau tombé des mains des combattants de la Commune et le porta en avant avec assurance et intrépidité aux cris de « Vive la révolution sociale ! Vive la Commune ! » Et quelques années plus tard, le nouveau parti ouvrier et l’agitation qu’il avait déclenchée dans le pays obligeaient les classes dominantes à remettre en liberté les communards restés aux mains du gouvernement.

Le souvenir des combattants de la Commune n’est pas seulement vénéré par les ouvriers français, il l’est par le prolétariat du monde entier. Car la Commune lutta non point pour quelque objectif local ou étroitement national, mais pour l’affranchissement de toute l’humanité laborieuse, de tous les humiliés, de tous les offensés. Combattante d’avant-garde de la révolution sociale, la Commune s’acquit des sympathies partout où le prolétariat souffre et lutte. Le tableau de sa vie et de sa mort, l’image du gouvernement ouvrier qui prit et garda pendant plus de deux mois la capitale du monde, le spectacle de la lutte héroïque du prolétariat et de ses souffrances après la défaite, tout cela a enflammé l’esprit de millions d’ouvriers, fait renaître leurs espoirs et gagné leur sympathie au socialisme. Le grondement des canons de Paris a tiré de leur profond sommeil les couches les plus arriérées du prolétariat et donné partout une impulsion nouvelle à la propagande révolutionnaire socialiste. C’est pourquoi l’oeuvre de la Commune n’est pas morte ; elle vit jusqu’à présent en chacun de nous.

La cause de la Commune est celle de la révolution sociale, celle de l’émancipation politique et économique totale des travailleurs, celle du prolétariat mondial. Et en ce sens, elle est immortelle.

Avril 1911
V.I. Lénine
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Re: A la mémoire de la Commune - Lénine

Message par Plestin » 19 Mars 2019, 06:29

Dans Libération du 17 mars, un article sur l'association des Amies et Amis de la Commune :

Les Amies et Amis de la Commune, la mémoire insurgée dans la peau
Par Damien Dole — 17 mars 2019

Nichée dans le quartier parisien de la Butte-aux-Cailles, une association s’est chargée d’entretenir le souvenir de l’insurrection qui a débuté le 18 mars 1871. Une mémoire militante ravivée par des bénévoles motivés et des actions dans toute la France.

Les étudiants peuvent encore profiter du quartier de la Butte-aux-Cailles (sud-est de Paris), manger dans un saladier en inox Chez Gladines pour moins de 10 euros, un couscous Chez Mamane ou boire des coups au Diamant sans trop se ruiner. Y acheter un appartement est, certes, devenu impossible pour le commun des mortels mais la gentrification y est moins perceptible que dans d’autres endroits de la capitale. La rue des Cinq-Diamants, l’une des deux artères majeures du quartier, abrite également un phare pour les âmes de gauche égarées, qu’elles soient nostalgiques ou offensives : le siège des Amies et Amis de la Commune.

Rendre visible cette aventure politique

Dans la vitrine, livres engagés, drapeaux, affiches. A l’intérieur, Charles Fernandez, membre de la commission du patrimoine de l’association, est au travail, dans la droite ligne de la mission que s’est fixée l’association : entretenir une mémoire militante des événements de 1871. L’enjeu a émergé très tôt. En 1882, deux ans à peine après l’amnistie, des communards revenus d’exil ou du bagne fondent l’association lors d’un banquet, pour pouvoir s’entraider au sein d’une société où les élites leur sont souvent hostiles. « Ils voulaient déjà faire vivre la mémoire de la Commune car l’Etat voulait l’effacer de Paris et de la France », précise Françoise Bazire, secrétaire générale de l’association. Les communards ont aujourd’hui disparu mais l’objectif du collectif reste : « Rappeler l’œuvre de la Commune, défendre la mémoire des communards et obtenir leur réhabilitation », ajoute-t-elle.

Expos, conférences, promenades dans Paris, pièce de théâtre… Dans un passionnant bulletin trimestriel, les Amies et Amis de la Commune font le portrait d’un insurgé, racontent la vie de l’association. Ils s’échinent aussi à rendre visible cette aventure sociale et politique dans l’espace public. Un panneau présentant Jules Joffrin a été installé, il y a deux ans, sur le quai de la station de métro qui porte le nom du membre de la commission militaire du XVIIIe arrondissement pendant la Commune, à l’initiative de l’association - et sur les deniers d’un adhérent (plusieurs milliers d’euros). Plus ambitieux encore, une pétition a été relancée pour qu’une autre station de métro, Belleville, soit rebaptisée du nom de l’insurrection qui a duré deux mois et demi. Le vœu avait été voté au Conseil de Paris en 2015 mais la RATP avait finalement rejeté l’idée pour ne pas créer de confusion dans la tête des usagers.

La Commune est toujours d’actualité

Pour fêter le début de l’insurrection, chaque 18 mars, les Amies et Amis de la Commune font des interventions dans un arrondissement parisien - ce lundi, cela se déroule dans le VIe arrondissement (1). Des banquets commémorent la création de l’association fin mars, et la fête de la Commune est célébrée en septembre. La montée au mur des Fédérés au Père-Lachaise, fin mai, est, quant à elle un moment crucial : elle a eu lieu sans interruption depuis 1880, même pendant la Seconde Guerre mondiale (un bouquet de fleurs était jeté par-dessus l’enceinte du cimetière pour marquer le coup). Il permet de rappeler que les victimes de la Semaine sanglante se comptèrent par dizaines de milliers : les insurgés ou considérés comme tels furent fusillés, égorgés sans autre forme de procès.

Au cours du XXe siècle, la montée au mur a longtemps comporté un gros contingent de communistes. Mais le professeur d’histoire à Paris-VIII Claude Willard, président des Amis de 1984 à 2007, a œuvré pour casser toute étiquette politique. Françoise Bazire : « C’est désormais pluriel, comme sous la Commune. On ne pose pas de question : nos adhérents sont du NPA, du PS, communistes, de Lutte ouvrière, francs-maçons… En période d’élection, il y a bien évidemment des discussions animées mais cela reste toujours fraternel. »

Ceux qui ont déjà entendu parler de la Commune n’en connaissent souvent que les grands traits. Mais l’insurrection, qui s’est pourtant soldée par une cruelle défaite, reste aujourd’hui encore une source à laquelle puisent de nombreux mouvements sociaux - la Commune apparaît ainsi régulièrement dans les tags ou slogans des gilets jaunes. En deux mois et demi, le régime de la Commune a acté la séparation des Eglises et de l’Etat plus de trente ans avant la République ; il a voté l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes ; il a offert les fournitures aux écoliers. Et alors qu’aujourd’hui le droit de vote des étrangers aux élections locales n’est même plus à l’ordre du jour, des élus hongrois ou allemands représentaient à l’époque le peuple parisien tandis que des généraux polonais le défendaient. « La Commune est toujours d’actualité. Dans les manifs, à Nuit debout ou lors de la Marée humaine, tout le monde va pêcher dans cette période, car chacun se reconnaît dans quelque chose de la Commune », souligne Joël Ragonneau, coprésident de l’association.

En 1871, la Commune n’est pas que parisienne. Si la capitale abrite sa version la plus longue et radicale, d’autres villes se soulèvent : Lyon, Marseille, Le Creuzot, Narbonne… L’historienne Jeanne Gaillard a montré comment cette révolte à multiples foyers s’est éteinte dans chaque cité avant que le piège versaillais ne se referme sur Paris. Reste que le souvenir de la Commune n’est pas une exclusivité parisienne, une chasse gardée. Une dizaine de comités locaux des Amis existent, certains plus actifs que d’autres - ceux de Nîmes, de la Sarthe ou du Berry ont déjà annoncé des conférences ces prochaines semaines. Et depuis le 140e anniversaire de la Commune, une nouvelle génération d’adhérents a grossi les rangs de l’association, qui en compte 2 200 aujourd’hui.

Organiser un parcours communard

L’attrait pour cette période ne s’arrête pas aux frontières hexagonales. Des adhérents italiens, d’Europe de l’Est et même un Japonais font partie de la cohorte. « Chaque année, l’un des dix adhérents américains m’envoie un mail pour me demander la date de la montée au Mur et venir en France "se ressourcer", note François Bazire. En vérité, la Commune semble mieux connue à l’étranger que dans notre pays… » Charles Fernandez, de la commission patrimoine de l’association, confirme : « A la fête de la Commune de septembre dernier, on avait une représentation sud-américaine non négligeable : des Argentins, des Uruguayens, des Cubains, des Colombiens et des Mexicains. Ils nous ont expliqué que chez eux, à l’école, la Commune leur était enseignée. » Des comités se sont créés à Luxembourg, à Bruxelles ou à Milan.

En France, l’insurrection a longtemps été boudée dans les manuels scolaires, et l’association œuvre pour combler ce retard. Une pièce de théâtre a ainsi été présentée à une centaine d’élèves en CM2 dans une école du quartier, près du local, en 2016. « Les questions pertinentes de ces enfants…s’émerveille Françoise Bazire… une gamine demande : "Ah ! bon mais il y avait l’égalité des salaires hommes-femmes, mais pourquoi ce n’est plus comme ça ?" C’est la prise de conscience politique qui commence déjà ! » Les choses évoluent, les Amis sont en contact avec des éditeurs de manuels scolaires ou avec le Cned - et ce sont parfois des professeurs eux-mêmes qui viennent vers l’association. Il y a trois ans, une institutrice des Bouchoux (Jura) a organisé un séjour à Paris pour ses élèves et a demandé aux Amis de leur organiser un parcours communard.

Au moment de quitter les locaux de l’association, Charles Fernandez rejoint notamment par Sylvie Pepino, coauteure du Petit Dictionnaire des femmes de la Commune et édité par les Amis, reprennent leur travail pour la commission du patrimoine. On remonte la rue des Cinq-Diamants, on arrive sur une place triangulaire. Des bars sont ouverts, l’atmosphère est paisible. Il y a cent quarante-huit ans, les combats ici figuraient parmi les derniers de la rive gauche pendant la Semaine sanglante. En 2000, Jacques Toubon, Défenseur des droits aujourd’hui, élu du XIIIe arrondissement à l’époque, y inaugurait la place de la Commune-de-Paris. Les amis des insurgés veillent non loin de là.

(1) Le programme du parcours est disponible sur le site de l’association : http://www.commune1871.org

Damien Dole
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