(discufred @ Monday 18 November 2002, 12:59 a écrit :Bon, j'ignorais jusqu'à l'existence du foquisme et me voilà un peu renseigné grâce aux diverses interventions de ce fil.
Voici en deux mots ce que je pense des mouvements de guérilla. Le reproche que je leur fait n'est pas tant d'ordre tactique que principiel. Le gros problème que pose à mon avis le recours à la lutte armée en dehors d'une période où la situation est mûre pour la prise du pouvoir (Petrograd, octobre 1917) c'est qu'elle oblige les classes populaires à se ranger, soit dans le camp de la réaction, soit derrière des leaders qu'elles n'ont pas choisi et dont elles n'ont pas éprouvé la politique. C'est une sorte de viol politique.
Le résultat peut être sanglant et désastreux. Mais, même si la guérilla arrive au pouvoir, que ce passe-t-il ? On a au pouvoir des hommes qui, même bien intentionnés, se sont imposés de force comme direction des masses. Ils se sont formé au cours de la lutte un embryon d'appareil d'Etat armé, distinct de la population et s'imposant à elle, même quand il bénéficie de sa sympathie et de son soutien contre la réaction. On se retrouve loin, très loin d'une révolution prolétarienne et le meilleur résultat que puisse donner ce genre de mouvement, c'est Cuba.
Le pire, c'est lorsqu'une guérilla, au nom de la révolution, en vient à faire régner la terreur sur les populations locales dans les zones qu'elle contrôle. Les travailleurs (souvent des paysans) se trouvent alors coincés entre la terreur "rouge" des guérilléros et la terreur "blanche" des escadrons de la mort. Dites-moi si je me trompe, mais il me semble qu'on assiste malheureusement à une telle dérive au Pérou et en Colombie.
A mon avis, quels que soient le courage et la sincérité de nombreux guérilléros sud-américains, des marxistes ont mieux à faire que de s'embarquer dans ce genre de galère.
Je précise que j'essaie de raisonner à partir de ce que je connais et que ma connaissance de l'Amérique latine est des plus limitées.
en fait je suis globalement d'accord avec toi avec de (gros) bémols
evidemment
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Le gros problème que pose à mon avis le recours à la lutte armée en dehors d'une période où la situation est mûre pour la prise du pouvoir
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Si tout le monde était sur que tout cela va aboutir, sans aucune espece de risque... La révolution serait beaucoup, mais beaucoup plus facile. Est tu sur que tout était joué en octobre 1917 ? sans risque de perdre la guerre civile ?
Le drame du foquisme en fait, c'est que cela leur a AUSSI été imposé. Il faut peut etre se remettre dans le contexte des années 60 en amérique latine ou tour a tour Cuba mene une révolution victorieuse a deux pas des états unis et ou tout une série de pays passent a des régimes dictatoriaux. Evidemment 40 ans plus tard et alors qu'on risque rien (moi personnelement ca fais au moins 20 ans que je ne me suis pas fait embarquer pour une activité politique) il est beaucoup plus facile de rester la tete froide
Mais cette stratégie (tout axer sur le "foco", le foyer guerillériste) va aussi mener a des défformations, la militarisation et fianlement a une série de désastres
On a au pouvoir des hommes qui, même bien intentionnés, se sont imposés de force comme direction des masses. Ils se sont formé au cours de la lutte un embryon d'appareil d'Etat armé, distinct de la population et s'imposant à elle, même quand il bénéficie de sa sympathie et de son soutien contre la réaction. On se retrouve loin, très loin d'une révolution prolétarienne et le meilleur résultat que puisse donner ce genre de mouvement, c'est Cuba
Si j'étais un peu provocateur (mais tout le monde ici sait que ce n'est pas le cas) , je te dirais de regarder un peu du coté de la russie de 1917. Si on avait fait un vote apres la guerre civile, es tu sur que ce serait les bolchéviques qui seraient resté au pouvoir ? La volonté des populations soviétiques de déclencher la révolution en 1917 sous direction bolchévique pour moi ne fait pas de doute. Apres plusieures années de guerre civile, les gens voyaient peut etre aussi autre chose.
enfin
A mon avis, quels que soient le courage et la sincérité de nombreux guérilléros sud-américains, des marxistes ont mieux à faire que de s'embarquer dans ce genre de galère.
quand les marxistes "s'emballent dans cette galere" cela donne hugo blanco. Je laisse aux camarades de cps le soin de t"expliquer comment sa politique limite sérieusement les danger du foquisme tout en donnant une réponse a des attentes (parce que quand tu as une série de révolte paysanne en pratique tu fait quoi ? tu leur dit qu'un marxiste a mieux a faire ?)