L'extrême-gauche, 6 ans après 68.

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par pelon » 04 Déc 2003, 00:00

a écrit :
SIX ANS APRÈS MAI 1968, L’EXTRÊME-GAUCHE
À L’HEURE DES BILANS 9/74

Depuis qu’en Mai 68 l’extrême-gauche est apparue au grand jour sur la scène politique
française, il est de bon ton, dans la presse bourgeoise, d’annoncer périodiquement
sa disparition prochaine. Depuis quelques mois, le phénomène a connu une nouvelle
recrudescence : c’est à qui prophétisera la fin imminente de cette extrême-gauche, ou
au minimum s’interrogera gravement sur ses chances de survie. C’est ainsi que Le
Mondea récemment (5 septembre 1974) consacré une page entière à ce problème, en
publiant «Deux points de vue sur l’avenir et le rôle de l’extrême-gauche», émanant de
deux gauchistes, dont les titres illustraient sans équivoque les préoccupations du
moment : «Mort ou transfiguration ?»et «Aux abois ?».
Car ce qui est nouveau et qui fait que le problème mérite quelque attention, c’est que
les affirmations pessimistes sur l’avenir de l’extrême-gauche ne sont plus seulement
l’expression d’adversaires politiques prenant leurs désirs pour des réalités : c’est que
pour la première fois la presse gauchiste elle-même est marquée par un vent de remises
en cause et fait état de sérieuses inquiétudes pour l’avenir, quand elle ne tient pas des
propos plus ouvertement pessimistes encore.
Cet état d’esprit était parfaitement visible dans le supplément publié cet été par l’heb-domadaire
gauchisant Politique-Hebdoconsacré à un «carrefour» entre différentes ten-dances
du mouvement gauchiste. La manière dont Politique-Hebdo présentait son
initiative était déjà significative d’un certain pessimisme devant la situation actuelle : «Il
est significatif que les principaux courants et organisations qui composent l’extrême-
gauche éprouvent l’impérieuse nécessité de remettre publiquement en question leurs
analyses, leurs pratiques, leurs objectifs. La conjoncture présente a au moins le mérite
de nous contraindre à sortir des ornières du sectarisme et de l’autojustification». Mais
plus significatifs encore étaient les propos attribués par la rédaction de Politique-Hebdo
aux représentants de certains groupes gauchistes, où les expressions «faillite de l’ex-
trême-gauche», «échec», «situation actuelle pas très brillante», revenaient
périodiquement.
Il faut certes considérer ces propos avec la prudence qui convient lorsqu’il s’agit d’in-terviews.
Mais on en trouve de semblables dans la presse de certains groupes gauchis-tes.
C’est ainsi que dans un article-bilan intitulé «Six ans après, l’extrême-gauche»,
l’Internationale, – organe de l’A.M.R. (le groupe français relié à la tendance Pablo) –,
affirmait dans son numéro «Spécial été 74» : «L’extrême-gauche organisée accumule
échec sur échec quand il s’agit de jouer un rôle, fonctionnel et permanent, sur une base
de masse (...) Au bout de quelques années c’est un passif qui se crée ; l’accumulation
de ces échecs devient presque un fait politique».
Si Rouge ne tient pas des propos aussi alarmistes, on trouve cependant dans ses
colonnes l’écho de semblables préoccupations. On y affirme certes que le Front Com-muniste
Révolutionnaire ne cesse pas de se renforcer. Mais l’heure n’est plus au «triom-phalisme»
d’antan, lorsqu’il s’agissait de rien de moins, pour l’ex-Ligue Communiste,
que «d’organiser les électeurs rouges en militants révolutionnaires» (Titre de la pre-mière
page de Rouge du 4 juin 1969). Au lendemain des élections présidentielles de
1974, les dirigeants du F.C.R. s’interrogent au contraire sur l’avenir. Et dans une étude
sur «L’extrême-gauche après les élections» (publiée dans le numéro de Rougedu 28
juin 1974) on pouvait lire sous le titre «Un cours nouveau est nécessaire» : «Chaque
organisation voulant aller de l’avant devra revoir en détail et approfondir ses orientations
quant aux luttes ouvrières, quant à la caractérisation de l’Union de la Gauche, quant aux
perspectives programmatiques à avancer. Elle devra d’autre part réexaminer son sys-
tème organisationnel souvent conçu en d’autres temps, pour d’autres tâches.».
Comment expliquer le pessimisme qui se manifeste ainsi chez les uns, ce vent de
remise en cause qui souffle chez les autres ?
C’est que les désillusions sont évidemment à la hauteur de ce qu’étaient les illusions
de chaque groupe au lendemain de mai-juin 68 : illusions sur la nature de la situation
politique d’abord ; illusions sur les possibilités d’utiliser tel ou tel raccourci pour cons-truire
le parti révolutionnaire, ensuite ; illusions enfin de chaque groupe sur ses propres
capacités à capitaliser sur le plan organisationnel les événements du printemps 68.
Il est bien certain en effet que pour ceux qui proclamaient il y a six ans que nous
venions de vivre la «première phase de la révolution socialiste française» (titre du
numéro spécial de juillet 1968 de Quatrième Internationale), l’avenir peut sembler n’a-voir
pas tenu ses promesses. Or toute l’extrême-gauche a été pratiquement unanime
pour voir dans les événements de mai-juin 1968 une situation révolutionnaire. Lutte
Ouvrière a été la seule tendance à expliquer qu’à aucun moment, dans les entreprises,
les appareils syndicaux n’avaient vu la situation leur échapper, n’avaient été débordés,
qu’à aucun moment la question du pouvoir ne s’était trouvée posée en termes d’alterna-tive
de classe.
En ce faisant, elle semblait, aux yeux de l’extrême-gauche, jouer les empêcheurs de
danser la Carmagnole en rond. Les événements du printemps 1968 auraient pu être le
point de départ d’un processus aboutissant à la formation d’un parti politique se situant à
la gauche du PCF, regroupant la plus grande partie des militants révolutionnaires, si
l’extrême-gauche s’était montrée suffisamment responsable et capable d’utiliser au
mieux les possibilités de l’heure. Mais ils ne constituaient en aucun cas le premier acte
de la révolution prolétarienne en France. Et il n’est pas étonnant que ceux qui se sont
engagés en 1968 dans l’activité politique avec comme perspective à court terme un
deuxième acte, cette fois-ci décisif, soient aujourd’hui amers et déçus. De là à parler de
«faillite» de l’extrême gauche il n’y a qu’un pas, tant il est vrai que les lunettes de l’oppor-tunisme
petit-bourgeois sont aussi déformantes, et aussi grossissantes, dans les pério-des
de montée que dans les périodes de reflux. De là à remettre en cause
«orientations», «perspectives programmatiques»et «système organisationnel», iln’y en
a qu’un autre, bien dans la tradition des groupes petits-bourgeois, toujours prêts à cher-cher
de nouveaux raccourcis vers la construction de l’organisation révolutionnaire ou la
révolution socialiste.

FAILLITE DU SPONTANÉISME
L’une des principales leçons qui se dégage des six années qui se sont écoulées
depuis mai 68, c’est pourtant l’inanité des efforts des novateurs en tout genre, cherchant
dans une remise en cause du programme communiste la clé du succès. Car s’il est vrai
que le bilan de l’extrême-gauche est loin d’être négatif, il est loin aussi d’être le même
pour les différents courants composant cette extrême-gauche.
Depuis mai-juin 1968, le visage de celle-ci a d’ailleurs considérablement changé. Cer-tains
courants ont presque complètement disparu, du moins en tant que courants orga-nisés.
C’est ainsi que le mouvement anarchiste, dont l’idéologie avait profondément
marqué, surtout dans les universités et les lycées, bien des acteurs des événements de
1968, s’est révélé incapable de profiter de cette situation pour se développer notable-ment.
C’est ainsi, également, que les courants maoïstes, qui jouissaient il y a six ans
d’une influence au moins égale à celle des courants trotskystes, sont aujourd’hui nette-ment
passés au deuxième plan. Et qu’en leur sein, après les succès éphémères de l’ex-Gauche
Prolétarienne anarcho-spontanéiste, ce sont les courants se réclamant le plus
nettement de la tradition des P.C. staliniens (tel l’Humanité Rouge) qui organisent le
plus grand nombre de militants maoïstes.
Aujourd’hui, ce sont les groupes qui se réclament du trotskysme (Lutte Ouvrière,
F.C.R., A.J.S.-O.C.I.) qui constituent l’essentiel de l’extrême-gauche française, le
deuxième rang étant tenu par des groupes ayant rompu avec le trotskysme, mais
encore marqués par leurs origines (Révolution !, A.M.R.) ou par des groupes maoïstes
ayant gardé un minimum de références au programme communiste. Ainsi, ce que d’au-cuns
ont considéré à l’époque comme un des traits déterminants de mai 68, c’est-à-dire
le développement de courants spontanéistes, n’a finalement été qu’un phénomène
limité dans le temps, correspondant au caractère prépondérant qu’avait revêtu la mobili-sation
de la petite bourgeoisie intellectuelle, et disparaissant au fur et à mesure que les
barricades de mai 68 s’enfonçaient à l’horizon. Le printemps 1968 avait vu se multiplier
les chantres du spontanéisme sous toutes ses formes (anarchisant, maoïsant, ultra-gauche),
condamnant définitivement les groupes se réclamant de la conception bolche-vique
du parti, soi-disant sclérosés et incapables, nous disait-on, de répondre aux aspi-rations
de la jeunesse contestataire. Mais il n’aura pas fallu attendre longtemps pour
que les courants spontanéistes retombent en poussière. Et le principal acquis de mai 68
qui demeure, c’est finalement aujourd’hui le renforcement de l’extrême-gauche, à tra-vers
les seuls groupes se donnant pour but la construction d’un parti révolutionnaire. Ce
sont ces groupes, et eux seuls, qui ont permis à toute une fraction des jeunes ayant
découvert au printemps 68 les idéaux socialistes, de continuer à militer pour ceux-ci.
Les six années écoulées depuis lors ont ainsi vu une véritable sélection sur le pro-gramme
s’opérer dans les rangs de l’extrême-gauche, le programme trotskyste affir-mant,
malgré les erreurs et l’opportunisme de la plupart des groupes qui s’en réclament,
sa supériorité sur tous les autres courants qui se réclament des idées révolutionnaires
par la place prépondérante qu’occupent aujourd’hui les groupes trotskystes dans
l’extrême-gauche.

RACCOURCIS ET IMPASSES
Mais au sein de ce mouvement trotskyste, le problème du bilan, et par voie de consé-quence
celui des perspectives, ne se pose pas de la même manière pour les différents
groupes qui le composent. D’une part parce que le bilan objectif de chacun n’est pas le
même. Et d’autre part, parce que là aussi les désillusions que certains éprouvent
aujourd’hui sont à la hauteur de leurs illusions d’hier sur les voies et les moyens de la
construction du parti révolutionnaire.
Pour ceux pour qui la construction de ce parti passait essentiellement par un travail
d’implantation dans les entreprises, par le recrutement et la formation de militants
ouvriers, par la construction de groupes révolutionnaires dans les entreprises, le bilan,
pour limité qu’il soit, est incontestablement positif. Il existe aujourd’hui une extrême-gauche
ouvrière, qui intervient dans la plupart des grandes entreprises de ce pays, qui a
dépassé le stade de la simple propagande, qui est partie prenante dans les luttes de la
classe ouvrière, et qui y joue parfois un rôle déterminant. Sans doute reste-t-il encore
bien du chemin à parcourir pour aboutir à la construction d’un parti ouvrier révolutionnaire,
capable de diriger les luttes de la classe ouvrière à l’échelle du pays, et de mener
le prolétariat à la prise du pouvoir. Mais les succès remportés ces dernières années
prouvent au moins que cet objectif peut être atteint, que malgré le poids de l’appareil
stalinien, il est possible de former au sein même de la classe ouvrière des militants
dévoués et compétents, qui seront demain les cadres du parti révolutionnaire. Et pour
tous ceux qui sont fidèles au programme communiste, c’est-à-dire qui pensent que la
classe ouvrière est la seule classe sociale qui peut accomplir la révolution socialiste,
cela constitue une perspective, qui n’est sans doute pas à court terme, mais qui se suffit
à elle-même.
Pour les courants qui ont au contraire tout misé sur leur implantation dans la petite
bourgeoisie intellectuelle, soit en rompant ouvertement avec le marxisme, et en substituant
à la lutte de classe du prolétariat la «contestation» en général (c’est-à-dire celle de
la petite bourgeoisie intellectuelle en particulier), soit en construisant des théories destinées
à concilier a posteriori leurs pratiques avec le fait qu’ils se réclament du programme
communiste (telle est la théorie de la construction du parti «de la périphérie
vers le centre»
élaborée par la Ligue Communiste au lendemain de Mai 68), le problème
se pose en termes bien différents
. Non pas que les années qui se sont écoulées depuis
mai-juin 1968 aient été vides de mobilisations étudiantes ou lycéennes. Le printemps
1973, pour ne pas remonter plus loin dans le temps, a au contraire vu se dérouler des
manifestations géantes contre la loi Debré. Celui de 1974 a été marqué par des mani-festations
sans doute moins imposantes, mais non négligeables. Mais c’est justement
par leur répétition même que les mobilisations lycéennes et étudiantes ont prouvé qu’el-les
ne pouvaient déboucher sur aucune perspective, et qu’elles ont démontré la carence
absolue de toutes les constructions stratégiques bâties par les groupes gauchistes en
1968.
De ce que le mouvement étudiant avait effectivement, en Mai 1968, joué le rôle d’un
détonateur, et du fait que les barricades de la rue Gay-Lussac avaient débouché sur la
grève générale, certains en avaient conclu que l’activité des révolutionnaires en milieu
étudiant pouvait pallier leur absence dans les entreprises. Mais c’était oublier, d’une
part, que même en mai-juin 1968 les limites étroites de ce mode d’influence des révolu-tionnaires
sur les événements s’étaient révélées au grand jour par le fait qu’à aucun
moment la direction du mouvement, dans les entreprises, n’avait échappé aux appareils
traditionnels, et d’autre part, que même compte tenu de ces limites, la relation qui s’est
établie dans les faits en 1968 entre le mouvement étudiant et le mouvement ouvrier était
l’exception et non la règle.
Au lendemain de mai-juin 1968, les groupes gauchistes ont milité dans la perspective
de remettre en marche la mécanique qui avait abouti à la grève générale. C’était de
toute manière une perspective fausse, car faute d’implantation des révolutionnaires
dans les entreprises, elle n’aurait pu aboutir une nouvelle fois qu’à un mouvement qui à
un moment ou à un autre aurait été repris en mains par les appareils bureaucratiques...
s’il leur avait jamais échappé. Et le rôle des révolutionnaires, ce n’est pas de lancer la
classe ouvrière dans la bataille, sans se soucier du résultat final, c’est de la conduire à la
victoire. Mais en plus d’être une perspective politiquement fausse, c’était une perspec-tive
infiniment aléatoire comme les événements l’ont prouvé.
Depuis 1968, il y a eu en effet bien des mobilisations lycéennes et étudiantes. Il y a eu
aussi bien des luttes menées par la classe ouvrière, dont un certain nombre dirigées par
des militants révolutionnaires. Il y a parfois eu coïncidence de date entre les unes et les
autres. Mais à aucun moment les luttes étudiantes n’ont joué un rôle analogue, même
sur une échelle plus réduite, à celui qu’elles avaient joué en Mai 1968.
Quant à ceux qui avaient vu dans l’influence des courants révolutionnaires au sein de
secteurs extérieurs à la classe ouvrière («périphériques» pour reprendre l’expression de
l’ex-Ligue Communiste), ou marginaux, un moyen de construire le parti révolutionnaire
en empruntant un raccourci, de gagner par la bande une influence sur la classe ouvrière
sans avoir à faire le difficile effort d’un patient travail d’implantation en direction des
entreprises, ils ont dû aussi déchanter, car c’est au scénario inverse que l’on a en fait
assisté. La contre offensive stalinienne «du centre vers la périphérie» a visiblement été
plus efficace que la stratégie «de la périphérie vers le centre» chère à l’ex-Ligue Com-muniste,
et l’on a vu le P.C.F. et ses organisations satellites, non seulement sortir quasi-ment
intact, dans la classe ouvrière, de l’épreuve de mai-juin 1968 qui aurait pu lui
coûter cher, mais reconquérir droit de cité dans les milieux où il paraissait disqualifié
pour longtemps, le milieu étudiant et lycéen en particulier.

ORIENTATION DE CLASSE ET PERSPECTIVES
Si la faillite de l’idéologie gauchiste-spontanéiste issue de mai 68 a été manifeste,
celle de la politique des groupes gauchistes non spontanéistes, pour être plus discrète,
n’en est donc pas moins aussi profonde, en ce sens qu’elle aboutit à priver ces groupes
de toute perspective politique réelle. Et c’est bien là l’origine du malaise que ressentent
aujourd’hui la plupart des groupes d’extrême-gauche.
Il ne peut en effet y avoir de perspectives révolutionnaires à long terme sur la base
d’une activité essentiellement dirigée en direction des milieux petits-bourgeois, car
quels que soient les succès locaux ou momentanés que l’on y remporte, ils ne peuvent
déboucher sur rien. Et il ne peut y avoir aucune perspective politique tout court sur la
base d’une activité gauchiste, qui ne peut, dans le meilleur des cas, que
s’auto-entretenir, qu’aboutir à la répétition annuelle des mêmes scénarios, d’autant plus
dépourvus de perspectives que les appareils traditionnels et l’État ont appris à tenir
compte de leur existence.
Si le but, la raison d’être, de toute organisation politique sérieuse est de participer un
jour à l’exercice du pouvoir, cela ne laisse que deux possibilités dans notre société : ou
se situer intégralement dans le camp du prolétariat, et travailler à construire une organi-sation
qui puisse être l’instrument permettant à celui-ci de s’emparer du pouvoir, ou tra-hir
la classe ouvrière en ralliant les forces politiques sur lesquelles repose la domination
de la bourgeoisie, y compris bien sûr les partis réformistes. Les groupes et tendances
qui se situent aujourd’hui sur le terrain du gauchisme petit-bourgeois sont donc placés
devant un choix limité essentiellement à trois possibilités : ou rompre avec le gau-chisme,
et se tourner corps et âme vers le prolétariat ; ou quitter les eaux du gauchisme
pour tenter de rejoindre celles de la gauche traditionnelle, c’est-à-dire les partis réfor-mistes
; ou enfin rester sur le terrain du gauchisme, mais renoncer alors à toute autre
perspective que celle de la secte vivant sur elle-même.
L’actualité prouve d’ailleurs que ce ne sont pas là des hypothèses gratuites, par l’at-traction
incontestable qu’exerce actuellement le Parti Socialiste de Mitterrand sur des
courants ou des militants qui se voulaient il n’y a pas si longtemps partie intégrante de
l’extrême-gauche.

ROUGE ET L’OPÉRATION MITTERRAND
Que ce contexte politique pèse sur la manière dont le F.C.R., par exemple, pose les
problèmes, est évident à la lecture de Rougequi écrit (dans le numéro déjà cité) : «Avec
les élections présidentielles s’achève une période politique : celle de l’après-Mai 68.
L’effondrement du gaullisme, la poussée électorale de la gauche, la restructuration en
cours dans le mouvement ouvrier tracent les premières lignes de la période qui s’ou-
vre», la «restructuration en cours» étant évidemment l’opération «assises du socia-lisme»
tentée par le P.S.
La perspective d’un Parti Socialiste réussissant à regrouper en son sein l’essentiel
des militants du P.S.U. et nombre de militants C.F.D.T. inquiète profondément les diri-geants
du Front Communiste Révolutionnaire : «Il faut absolument que ce courant cen-
triste, polarisé autour du P.S.U., ne rentre pas comme un seul homme au bercail
social-démocrate– lit-on encore dans le même numéro de Rouge. Ce serait une défaite
grave pour les révolutionnaires, qui les rejetterait en marge du débat en accréditant l’i-
dée que «ça» passe et que «ça se passe» dans le P.S., et en dernier ressort dans l’U-
nion de la Gauche. Pour éviter une telle capitulation en masse, à nous d’ouvrir le
débat.».
Rouge est également inquiet pour l’évolution de la C.F.D.T. «Ny a-t-il pas d’autre
solution (que l’opération Maire-Mitterrand) pour des cédétistes combattifs souhaitant
donner une traduction politique à leurs luttes ?» pouvait-on lire dans le numéro de
Rougedu 21 juin. Et Rouges’inquiète même tellement qu’après avoir posé cette ques-tion,
il oublie qu’il se veut un organe communiste révolutionnaire ; qu’après avoir cons-taté
qu’à propos des prises de position du Bureau National de la C.F.D.T. en faveur de
l’entrée au P.S., «la «gauche» et la «droite» du syndicat se retrouvent sur des critiques
de forme»,il se borne à ajouter : «On ne peut en rester là. Il faut aborder le problème de
fond»,et publie sans un mot de commentaire des extraits d’une déclaration de la fédéra-tion
Hacuitex de la C.F.D.T. affirmant que «la fédération ne peut accepter la position
confédérale qui risque, à terme, de conduire notre organisation à être au service d’un
parti politique quel qu’il soit et à jouer ainsi le rôle de courroie de transmission».A croire
que Rougepréférait la C.F.D.T. de 1969, apparemment apolitique (mais n’hésitant pas à
l’occasion à soutenir la candidature du politicien conservateur Poher) à celle de 1974
s’engageant derrière le Parti Socialiste, parce que la première lui permettait de cultiver
ses illusions sur la possibilité d’en faire une «C. F. D. T. de lutte de classe»(pour repren-dre
le titre d’une brochure de l’ex-Ligue Communiste).
Rougene semble d’ailleurs pas optimiste quant aux possibilités de voir les militants
de la C.F.D.T. ou du P.S.U. résister aux sirènes de l’Union de la Gauche et du P.S. «On
ne peut avoir aucune illusion– lit-on dans le numéro du 16 août - S’il n’apparaît pas une
alternative crédible, les éléments critiques finiront par se rallier quitte à rejoindre l’aile
gauche du P.S.».Mais comment faire apparaître une alternative crédible, voilà la ques-tion
que Rougese pose avec quelques années de retard.
«La restructuration en cours dans le mouvement ouvrier», pour reprendre l’expres-sion
de Rouge,n’est en effet pas tombée du ciel. Et c’est vrai qu’elle marque en partie
– mais en partie seulement – un échec de l’extrême-gauche. Mais il s’agit d’un échec
depuis longtemps subi, même si Rougene s’en est pas plus rendu compte à l’époque
que toutes les autres tendances de l’extrême-gauche aujourd’hui inquiètes devant l’opé-ration
Maire-Mitterrand-Rocard (car si nous parlons surtout de Rouge,ce n’est pas en
tant que cas unique, mais au contraire en tant que le plus représentatif d’une tendance
générale).

L’OCCASION MANQUÉE
Bien des militants qui sont aujourd’hui au P.S.U., et qui seront sans doute demain
pour la plupart au P.S., bien des militants ouvriers de la C.F.D.T. qui se préparent eux
aussi à entrer au PS.. (quand ce ne sont pas les mêmes, car il semble bien qu’il s’agisse
du cas le plus fréquent) auraient sans doute pu, en effet, être gagnés par l’extrême-gau-che
révolutionnaire. Mais ce n’est pas maintenant qu’il faut chercher une «alternative
crédible» à l’entrée au P.S. à leur offrir, comme s’il s’agissait simplement d’un effort de
réflexion à faire pour trouver le gadget susceptible de les retenir sur les chemins qui
mènent au P.S. Aujourd’hui il est trop tard. Et il est trop tard depuis des années. C’est au
lendemain même de Mai 1968 que le problème se posait, quand l’ensemble de l’ex-trême-
gauche aurait pu constituer, en s’unifiant au sein d’une seule organisation, un
pôle d’attraction, non seulement pour bien des gens qui militent actuellement au P.S.U.,
ou qui se sont cantonnés à une activité syndicale se voulant plus ou moins de gauche au
sein de la C.F.D.T., mais pour des milliers de jeunes travailleurs, qui avaient découvert
les révolutionnaires et leurs idées en Mai 1968, et qui attendaient la naissance d’un parti
regroupant tous les «gauchistes» de l’époque.
La construction d’un tel parti n’aurait certes pas résolu tous les problèmes. Il aurait
fallu encore bien des débats, et bien des luttes en son sein, bien des décantations, pour
que puisse se construire une authentique direction révolutionnaire. Le succès n’était
même pas garanti. Il n’est jamais garanti. Mais c’était la seule réponse à la situation
créée par Mai 1968.
En dehors de Lutte Ouvrière, qui dès juin 1968 a milité pour l’unité des révolutionnai-res,
toutes les autres tendances de l’extrême-gauche – du moins celles qui comptaient –
ont refusé une telle perspective. Chacune d’elle s’est au contraire considérée comme
l’axe autour duquel se ferait la construction du parti, ou autour duquel se regrouperait la
majorité des jeunes venus à la politique en mai-juin 1968. Et la Ligue Communiste ne fit
pas exception à la règle, développant, surtout après les élections présidentielles de
1969, une politique qu’elle devait qualifier elle-même quelques mois plus tard de «triom-phaliste».
Mais aucune des tendances révolutionnaires issues de Mai 1968 n’avait à elle seule
la force d’attraction nécessaire pour regrouper l’ensemble de ce qui aurait alors pu être
la base d’un regroupement révolutionnaire. Chacune de ces tendances recruta certes,
mais même dans les meilleurs cas, ce fut sans comparaison possible avec ce qu’une
organisation unitaire aurait pu attirer de jeunes travailleurs, d’étudiants et de lycéens.
Lassés dans leur attente, la majeure partie de ceux qui auraient pu alors venir à l’ex-trême-
gauche se désintéressèrent peu à peu de la politique, ou se tournèrent vers les
organisations traditionnelles, offrant un visage plus «sérieux que les gauchistes», ou
vers une activité purement syndicale.
L’organisation qui bénéficia finalement le plus de cette arrivée de milliers de jeunes à
la vie politique fut le P.S.U., parce qu’il avait une existence à l’échelle nationale, qu’il
était considéré comme un parti et non comme un groupuscule, et que deux des «vedet-tes»
de Mai 68, Sauvageot et Geismar, étaient l’un un militant connu du P.S.U. et l’autre
un ancien militant de ce parti.
Mais cette croissance des effectifs du P.S.U. au lendemain de 1968 était cependant
insuffisante pour permettre à ce parti de jouer le rôle qu’ambitionnaient pour lui ses
dirigeants.
Quand le P.S.U. était né, dix ans plus tôt, ses fondateurs, du moins ceux qui avaient
un projet politique précis, et en particulier la fraction de l’appareil social-démocrate qui,
avec les Depreux et les Verdier (et le jeune Rocard !) venait de rompre avec la S.F.I.O.,
n’ambitionnaient rien de moins que de construire un parti qui pourrait un jour remplacer
le parti socialiste apparemment moribond, en tant que parti de gouvernement. Le projet,
pour avoir échoué, n’en était pas moins sérieux, à preuve l’intérêt que lui accorda pen-dant
un certain temps Mendès-France, au point de donner son adhésion à ce parti. Mais
la longue cure d’opposition infligée au Parti Socialiste par le gaullisme permit à celui-ci
de se refaire une nouvelle virginité, et la remontée du P.S. ne pouvait manquer de réatti-rer
à lui les hommes qui l’avaient quitté, parce qu’ils le croyaient condamné. Déjà la for-mation
de la Fédération de la Gauche, après les élections présidentielles de 1965, avait
vu un certain nombre de dirigeants P.S.U. rejoindre la «vieille maison». A plus forte rai-son,
la réussite de l’opération Mitterrand ne pouvait-elle qu’amener la majorité des diri-geants
du P.S.U. à envisager de rentrer au bercail.
Qu’ils emmènent avec eux une partie des troupes qu’ils avaient gagnées au lende-main
de Mai 68 est peut-être regrettable. Mais c’est finalement dans la logique des cho-ses.
Et ce qui est surtout regrettable, c’est que l’irresponsabilité dont ont fait preuve les
gauchistes au lendemain de Mai 68 ait permis au P.S.U. de gagner ces troupes et n’ait
pas permis, par contre, d’opérer un clivage entre les militants de ce parti qui se récla-maient
plus ou moins confusément de la révolution socialiste, et les réformistes bon
teint.
Ce qui est plus regrettable encore, ce n’est pas tant le fait que, par P.S.U. ou par
C.F.D.T. interposés, une partie de ceux qui auraient pu être attirés, il y a six ans, par les
révolutionnaires rejoignent aujourd’hui la social-démocratie, c’est que le stalinisme, qui
constitue en France un facteur de stabilité sociale et un frein aux luttes ouvrières infini-ment
plus puissant que la social-démocratie, ait pu, toujours à cause de cette irresponsabilité
des groupes gauchistes, survivre pratiquement sans dommage à Mai 68.

ROMPRE AVEC LE GAUCHISME
Alors, il ne sert à rien aujourd’hui de chercher une «alternative crédible» à opposer au
P.S. pour essayer de faire pièce à l’opération Maire-Mitterrand-Rocard. C’est un problème
dépassé depuis déjà des années. Et la seule alternative crédible au réformisme
et au stalinisme que l’on peut travailler à construire, c’est une organisation révolutionnaire
solidement implantée dans les entreprises, capable d’offrir des perspectives victo-rieuses
aux luttes des travailleurs, même si Rouge pense qu’il «faut être aveugle et
sectaire comme Lutte Ouvrière»pour proférer de telles affirmations.
Parce que où était la clairvoyance de Rouge en 1969 et en 1970 ? Est-ce cette clairvoyance
qui l’amène aujourd’hui, parce qu’elle découvre avec quatre ans de retard que
l’extrême-gauche a manqué une occasion, à envisager de réviser ses «orientations»,
ses «perspectives programmatiques» et son «système organisationnel» ? Est-ce cette
clairvoyance qui l’amène, comme la plupart des courants gauchistes qui se refusaient
obstinément à toute perspective unitaire au lendemain de Mai 1968, alors que la situation
exigeait une telle politique, à mener aujourd’hui, alors que cela ne correspond absolument
plus à rien, une caricature de politique unitaire, caractérisée par des appels à
toute l’extrême-gauche, en vue d’engager le débat qui serait capable de retenir les militants
du P.S.U. et de la C.F.D.T. sur la pente savonneuse (bien sûr !) qui les conduit à
rejoindre le P.S., caractérisée aussi par la farce de la candidature Piaget, à laquelle, six
mois après, les militants du Front Communiste Révolutionnaire, et de bien d’autres
groupes d’extrême-gauche, rêvent encore visiblement !
Décidément, à défaut d’être en crise, l’extrême-gauche est bien nostalgique en cette
rentrée 74. Il ne sert pourtant à rien de se lamenter sur le passé et sur des occasions
perdues. «Ni rire, ni pleurer, mais comprendre», aimait à répéter Trotsky après Spinoza.
Et si l’extrême-gauche comprenait la nature des erreurs qu’elle a commises depuis
1968, si elle en tirait les leçons, cela vaudrait infiniment mieux que de s’attrister sur la
remontée du Parti Socialiste, remontée qui a finalement bien plus d’importance sur le
plan des rapports électoraux entre les grands partis de gauche, que sur le terrain de la
lutte de classe.
Et les leçons à tirer du bilan de l’extrême-gauche au cours de ces six dernières
années, c’est la nécessité de militer fermement en direction de la classe ouvrière, sans
chercher les prétendus raccourcis opportunistes, qui ne sont au contraire qu’un moyen
de s’éloigner du but que l’on prétend vouloir atteindre. C’est aussi de déterminer sa
politique d’après une analyse sérieuse de la situation objective, et non d’après son
humeur du moment, qu’il s’agisse d’un enthousiasme irraisonné, ou d’un pessimisme
tout aussi irraisonné.
Et l’heure est d’autant moins au découragement que le bilan global de cette extrême-gauche
est bien loin d’être négatif. Elle réunit toujours dans ses manifestations des cor-tèges
aussi nombreux que ceux des années qui ont immédiatement suivi 1968 (mises à
part, bien sûr, les mobilisations de masses exceptionnelles comme par exemple les
obsèques de Pierre Overney). Elle a joué, ces dernières années, dans un certain nombre
de conflits sociaux un rôle non négligeable. Et enfin, les dernières élections présidentielles
ont montré que son audience, pour limitée qu’elle soit, avait sensiblement
augmenté, les voix révolutionnaires ayant presque triplé entre 1969 et 1974.
Non, l’extrême-gauche n’est pas en train de disparaître. Elle n’est pas en crise. Ce qui
est en crise, c’est le gauchisme, au sens propre du terme. Et lui doit disparaître, car il n’y
a pas d’autres moyens de constituer une alternative crédible» au réformisme et au stalinisme,
c’est-à-dire de construire le parti ouvrier révolutionnaire, que de rompre avec ce
gauchisme.

Lutte de Classe (série bilingue) septembre 1974 N° 21

pelon
 
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Message par Barikad » 04 Déc 2003, 02:36

Merci pour l'article, au demeurant fort interressant !
Barikad
 
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Message par Fan_Bizet » 11 Déc 2003, 15:46

a écrit :La construction d’un tel parti n’aurait certes pas résolu tous les problèmes. Il aurait
fallu encore bien des débats, et bien des luttes en son sein, bien des décantations, pour
que puisse se construire une authentique direction révolutionnaire. Le succès n’était
même pas garanti. Il n’est jamais garanti. Mais c’était la seule réponse à la situation
créée par Mai 1968.
En dehors de Lutte Ouvrière, qui dès juin 1968 a milité pour l’unité des révolutionnai-res,
toutes les autres tendances de l’extrême-gauche – du moins celles qui comptaient –
ont refusé une telle perspective. Chacune d’elle s’est au contraire considérée comme
l’axe autour duquel se ferait la construction du parti, ou autour duquel se regrouperait la
majorité des jeunes venus à la politique en mai-juin 1968. Et la Ligue Communiste ne fit
pas exception à la règle, développant, surtout après les élections présidentielles de
1969, une politique qu’elle devait qualifier elle-même quelques mois plus tard de «triom-phaliste».
Mais aucune des tendances révolutionnaires issues de Mai 1968 n’avait à elle seule
la force d’attraction nécessaire pour regrouper l’ensemble de ce qui aurait alors pu être
la base d’un regroupement révolutionnaire. Chacune de ces tendances recruta certes,
mais même dans les meilleurs cas, ce fut sans comparaison possible avec ce qu’une
organisation unitaire aurait pu attirer de jeunes travailleurs, d’étudiants et de lycéens.
Lassés dans leur attente, la majeure partie de ceux qui auraient pu alors venir à l’ex-trême-
gauche se désintéressèrent peu à peu de la politique, ou se tournèrent vers les
organisations traditionnelles, offrant un visage plus «sérieux que les gauchistes», ou
vers une activité purement syndicale.


Pour répondre aux accusations de sectarisme...
L'ouverture est une question de période.
S'ouvrir dans une période de recul c'est risquer de perdre sa nature et son efficacité, c'est comromettre fortement l'avenir.
S'ouvrir dans une période de luttes et d'effervecence politique c'est au contraire vital pour faire la preuve aux yeux de tous la validité de sa politique.

Qui oserait affirmer aujourd'hui que nous sommes dans une période d'effervessence politique comme après mai 1968 ?
Fan_Bizet
 
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Message par Barikad » 11 Déc 2003, 18:16

Evidemment, il ni y a aucune comparaison possible.
Cependant, il y a dans la période une nouveauté qui devrait nous amener à réflechir sérieusement à franchir un saut quantitatif dans la construction du parti que nous appelons tous de nos veoux.
Cette nouveauté, c'est l'écho que les revolutionnaires ont, dans les luttes et dans les éléctions, à un moment ou les organisations reformistes" sont en pleine déliquessence. Cela ne veux pas dire que la classe ouvriere soit débarassé du reformisme. Bien au contraire, les idéees réformistes sont majoritairement répandus chez ceux qui pense encore qu'on "pourrait changer les choses" mais ne sommes plus rejeté à un role quasi marginal, à la marge du mouvement ouvrier, comme c'était le cas (y compris en 68). Cela nous donne des possibilités et des responsabilités, il me semble
Barikad
 
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Message par Fan_Bizet » 11 Déc 2003, 19:08

Bien sûr, en bons matérialistes il faut vérifier les hypothèses. C'est pourquoi après les 5% d'Arlette laguiller en 1995 les militants de LO ont cherché à vérifier si l'écho pour les idées révolutionnaires dépassait le simple vote. Ils l'ont fait avec conviction et enthousiasme. Mais l'expérience a montrer qu'il n'y avait pas de nouvelle force conséquente à l'extrême gauche . Sans un apport nouveau conséquent, il n'y avait pas de possibilités que les raisons qui faisaient que certains militaient séparément disparaissent comme par magie.
LO se doutait bien du résultat de ces investigations mais a tout de même voulu le vérifier.
la ligue voit actuellement que ce n'est pas si facile. Malgré + de 4% elle n'attire pas de nouveaux militants sur la gauche du PC de manière conséquente (alors que la barre n'est pas très haute)
Ce n'est pas un reproche, c'est la situation qui veut cela. On ne peut pas recruter massivement dans les périodes de recul même si on eut tout de même se renforcer.
Fan_Bizet
 
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Message par Barikad » 12 Déc 2003, 01:39

Je ne peux etre qu'en accord avec ce que tu dis. Cependant il me semble qu'un des principale raison de l'existance de plusieurs groupes s'inscrvant dans la meme filiation (4 premiers congrés de l'IC, l'opposition de gauche et plus generalement le marxisme révolutionnaire) était la marginalité absolue de l'extreme gauche, et donc l'impossibilité de trancher les déssacord théorique dans l'activité concréte. La situation, à ce niveau, à bien changé. Car meme si nous ne représentons pas aujourd'hui une force militante tres importante, il me semble que nous sortons définitivement du ghetto politique où le stalinisme nous avait jeté.
Je peche peu etre par optimisme, mais je suis persuadé que la periode est riche de possibilités pour des revolutionnaires determinés, offensif et unis.
Barikad
 
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Message par Fan_Bizet » 16 Déc 2003, 09:03

Je pense que le fait que peu de choses (en tout cas en positif) se passent conduit à "figer" les positions de chacun. Les occasions manquent cruellement de montrer à un public large les différences de nos politiques. Quoi d'autre qu'un afflut important de nouveau militants (qui viendraient à nous sur des bases révolutionnaires bien sûr) pourrait pemettrede trancher entre les différentes otpions.
Pour l'instant l'extrême gauche à gagner un peu de crédit mais ça reste très limité.
Ca ne m'empêche pas d'être résolument optimiste pour la suite...
Fan_Bizet
 
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