Notion de mouvement social

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Cyrano » 01 Mars 2004, 21:03

Lundi, déjà ? On s'dit : j'écrirai demain… « demain, qui vient toujours un peut trop vite », c'est la chanson qui le dit.
Une réponse pour Daisy :
Bon, promis, juré, craché, je ne verrais plus en Bourdieu un nouveau Trotsky, en mieux. J'me disais… aussi… Moi, je croyais ça, comme ça, naïvement, pasque je l'entendais cité par Daniel Mermet, pasque je voyais son nom partout, y compris dans Rouge ; Il est même cité sur le site des libertaires (sic !) de ma ville qui ont mis en ligne deux textes de lui. Mais promis, juré, craché – pour ma pénitence, je vais lire Léon. Là, j'ai un texte récupéré sur internet : "La révolution espagnole et les dangers qui la menacent" (une brochure de mai 1931). C'est dense… c'est un des textes de Léon que je préfère (j'aime bien les petits textes pas trop long : tous les ressorts de l'analyse sont comprimés en quelques pages).
« Vacharde »… Bin oui, c'est vachard de rappeler aux masturbateurs du mouvement social que leur nouveauté semble être diablement éventée… Tu veux leur bousiller leurs loisirs ou quoi ?
Oui, le concept a du évoluer, mais en fait, entre nous, pas tant que ça… Y compris, ceux qui aiment s'investir dans le concept…
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 01 Mars 2004, 21:15

Lorsque je lis la remarque de Barikad… Bon, OK, on est d'accord : le texte de Fabien Granjon met (presque) tout le monde d'accord, mais pas dans le sens espéré… Alors, R.I.P.
Je voudrais quand même ajouter… en toute simplicité…
Simple ou simplet ?
« Mallarmé, intraduisible, même en français. » écrivait le délicieux Jules Renard. Mais là, sur ce forum, on n'est pas en littérature, on cause politique. A canardos qui demandait ironiquement une traduction en français du texte de Granjon, LouisChristianRené répond que ce texte est tout à fait clair et que canardos ne devrait pas jouer « au prolo "pur fruit pur sucre" aux mains calleuse ». Je ne crois pas que ce soit jouer au prolo que de ne pas admettre ce qui est, quand même, un galimatia volontaire, ou ce que appelez de la "langue de bois".
A Granjon, j'ai envie de dire « Roi des pitres, Hors de scène à l'instant ! », comme Cyrano disait au triste Montfleury, ahanant devant un parterre de précieuses ridicules. Ce genre de textes, j'en ai ma claque, ça me saoule, j'ai déjà lu, relu, toutes ces circonvolutions pompeuses : Lucien Scève avec sa forme Parti, la bouillie de Lojkine et son "informationnel", les intellectuels fumeux genre Espace-Marx Paris, les appels des divers forums sociaux, Bourdieu et ses "champs", etc. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle. Un psychologue des années 70, Eric Berne, écrivait : « Les mots simples peuvent exprimer ce que nous savons de l'esprit humain avec plus de concision, de force et de clarté que les mots savants. La terminologie de Freud a été utilisée abusivement dans un but que Freud aurait critiqué : pour obscurcir les faits. »
Ça semble une évidence : on y voit plus clair dans une pièce bien éclairée que dans une pièce obscure, que diable ! Pourquoi obscurcir à dessein, sinon « pour obscurcir les faits » ? Oui, mehr licht, bordel ! Ce n'est pas faire le prolo, LouisChristianRené, que de réclamer une expression claire. Je vais mimer Fabrice Luchini : « Comme disait Nietzsche… : "Qui se sait profond… s'efforce d'être clair"… » (J'espère que c'est bien de Nietzsche).
Les mains calleuses des géants
Combien de lettres de Marx ou d'Engels sur les foutaises de leur époque ? – Engels ironisant sur la "législation directe" ; Lénine ironisant sur "l'hyper-impérialisme" de Kautsky. Dirait-on que Engels, Lénine, Trotsky jouaient au prolo aux mains calleuses, lorsqu'ils écrivaient des textes clairs ? Le génial Clausewitz s'exprimait-t-il dans un charabia quelconque ? Et Freud aurais été pantois devant les délires de Jacques Lacan.
J'ai ressenti sur ce forum, parfois, une tendance au "terrorisme prolétarien" : ça n'intéresserait pas le prolo, donc on zappe. Ne le remplaçons pas par un "terrorisme intellectuel", en produisant des textes en VO absconse avec sous-titrage obligé.
Les mains calleuses – le retour
Dans la pièce d'Edmond Rostand, Cyrano se gausse des pédants adulés par les petits marquis, et il meurt, adossé à un arbre, en refusant une dernière fois les compromis, les préjugés, la lâcheté, la sottise. Excessif, peut-être. Mais les petits marquis sont toujours là.
« Voici nos mains, nos fortes mains ! Elles vous enlèveront votre gouvernement, vos palais, et toute votre aisance dorée [...]. Voici nos mains : Regardez-les ; ce sont des poignes solides ! » (Jack London, "Le Talon de fer"). Etaient-elles calleuses ? Jack London s'exprimait lui aussi en termes usuels, sans fioritures, lorsqu'il s'agissait de parler du socialisme. Son texte éblouissant "La Question du Maximum" (écrit en 1898), sur la mondialisation du capitalisme, vaut toutes les bouillies écrites par des prétendus « Marxistes et révolutionnaires » qui utilisent un charabia étudié pour masquer leur cheminement vers l'abandon de l'idée révolutionnaire.
Ces gens là, « se situent légèrement sur la gauche de l'aile gauche des sociaux-démocrates – c'est tout ce qu'on peut dire en leur faveur. » (Léon Trotsky. "Après Munich, une leçon toute fraîche". Coyoacan, 10 oct. 1938). Bref, ils sont 100% à gauche, en somme.
Cyrano
 
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